Aux sources du Carmel : Editorial du numéro 21 de juillet 2009

Bulletin du Tiers-​Ordre sécu­lier pour les pays de langue fran­çaise


Editorial de Monsieur l’abbé Louis-​Paul Dubroeucq, 

aumônier des tertiaires de langue française 

Cher frère, Chère sœur,

La devise de saint Élie, chère au Carmel, puis­qu’elle en donne l’es­prit, tient en ces deux ver­sets de la sainte Écriture : « Dieu est vivant devant qui je me tiens. » et « Je suis dévo­ré de zèle pour le Seigneur, Dieu des Armées. »

« Le Carmel fera de la contem­pla­tion son but propre et, pour y par­ve­nir, il pra­ti­que­ra un déga­ge­ment abso­lu à l’é­gard, sinon des exi­gences, du moins des contin­gences tem­po­relles. Éminemment théo­cen­trique, le Carmel se réfère tout entier au Dieu vivant. » [R.P. Paul-​Marie de la Croix, L’esprit du Carmel, Éd. du Carmel, coll. ExistenCiel, Toulouse, 2001, p. 10–11].

Par l’o­rai­son, l’âme « goûte en son cœur et expé­ri­mente dans son âme la force de la divine Présence, et la dou­ceur de la gloire d’En-​Haut. » [Institution des Premiers Moines, ch. 2]. Mais en même temps, cette expé­rience de Dieu est « la source la plus active de ce zèle des âmes qui carac­té­rise l’ac­tion et la per­sonne du pro­phète Élie. […] L’exemple de celui « qui brû­lait de zèle pour Yahweh des armées » et main­te­nait avec une éner­gie farouche le peuple dans la foi au vrai Dieu, n’a ces­sé de tra­cer la voie à l’Ordre qui se réclame de lui. [ ] C’est ain­si que, dès les ori­gines, l’o­rai­son car­mé­li­taine offre un aspect apos­to­lique et s’é­pa­nouit en ardeur mis­sion­naire. » [R.P. Paul-​Marie de la Croix, op. cit., p. 21–22 ]. La contem­pla­tion des choses divines et le zèle pour le salut des âmes, telle est la double fin pour­sui­vie par le Carmel, embras­sant ain­si la ver­tu de cha­ri­té dans son double objet : Dieu et le pro­chain. « La contem­pla­tion forme la fin prin­ci­pale et immé­diate de notre vie, tan­dis que l’ac­tion qui nous porte aux œuvres du zèle, tout en étant essen­tielle à notre état, ne vient qu’au second plan et doit tou­jours lui être subor­don­née. Cette vie active, qui consiste dans la conver­sion et la per­fec­tion des âmes, ne doit pas lais­ser d’at­ti­rer puis­sam­ment nos cœurs. » [R. P. Joachim, ocd, L’Ordre des Carmes, Paris, Téqui, 1910, p. 276].

Dans ces quelques pages, nous nous pen­che­rons sur cette dis­po­si­tion d’âme, le zèle. Saint Thomas, trai­tant des pas­sions de l’âme, pré­cise que « le zèle vient de l’in­ten­si­té de l’a­mour ». [1a 2aæ q. 28 a4 c]. Il pour­suit ain­si : « Dans l’a­mour d’a­mi­tié, on cherche le bien de l’a­mi et, quand l’a­mour est intense, il dresse celui qui aime contre tout ce qui s’op­pose au bien de son ami. On dit alors de quel­qu’un qu’il a du zèle pour son ami quand il s’ap­plique à éloi­gner les paroles ou les actes qui vont contre le bien de celui-​ci. C’est aus­si de ce zèle que l’on est ani­mé pour Dieu quand on fait son pos­sible pour empê­cher ce qui est contraire à l’hon­neur ou à la volon­té de Dieu, selon ces mots du livre des Rois : « J’ai brû­lé de zèle pour le Seigneur des armées »». Le divin Maître nous a lais­sé cette parole pro­fonde : « Je me sanc­ti­fie pour eux. » À l’exemple du Sauveur, l’âme car­mé­li­taine se sanc­ti­fie pour les âmes. Dans la contem­pla­tion s’al­lume un zèle ardent pour leur salut qui, selon l’ex­pres­sion de saint Grégoire le Grand, est « le sacri­fice le plus agréable à Dieu ».

Ce zèle se mani­fes­te­ra d’a­bord envers Dieu : faire Sa volon­té, Lui pro­cu­rer Sa gloire, défendre Son hon­neur. Notre-​Seigneur S’est offert dès Son entrée en ce monde, selon la parole du psal­miste : « Tu ne désires ni sacri­fice, ni obla­tion. […] Alors j’ai dit : voi­ci que je viens. […] Je veux faire ta volon­té, ô mon Dieu. » [Ps. 39, 7–9]. En étant zélé à suivre la Règle par obéis­sance à Dieu, le ter­tiaire tra­vaille­ra à Le glo­ri­fier. En défen­dant l’hon­neur de Dieu, lorsque Son Nom est blas­phé­mé, en offrant des répa­ra­tions, il sera un digne fils du pro­phète Élie qui, figure du Christ, nous appa­raît tout embra­sé d’ar­deur pour la gloire de Dieu. « Que fais-​tu ici, Élie ? dit le Seigneur. Je brûle d’un grand zèle pour le Seigneur des armées, parce que les enfants d’Israël ont aban­don­né votre alliance. » [III Rois, XIX, 9]. C’est ain­si qu’il confon­dra les pro­phètes de Baal et les fera mettre à mort. Mieux encore, Jésus-​Christ publie­ra la gloire du Père céleste ; toutes Ses actions ten­dront à réa­li­ser ce grand des­sein, toutes Ses pen­sées en seront ins­pi­rées, tous les sen­ti­ments de Son Cœur en seront ani­més. « Il faut, dit-​il, que j’o­père les œuvres de Celui qui m’a envoyé, tan­dis qu’il est encore jour.» [Jn, 9, 4]. Ainsi, l’hon­neur de Son Père, outra­gé par les pro­fa­na­teurs du Temple, excite l’in­di­gna­tion de Jésus. L’Évangile fait obser­ver que les Apôtres com­prirent en cette cir­cons­tance que le psal­miste a par­lé du Messie, lors­qu’il a dit : « le zèle de votre mai­son me dévore, et les outrages de ceux qui vous insul­taient, sont tom­bés sur moi. » [Ps. LXVIII, 10].

Le zèle qui doit nous ani­mer pour le ser­vice et les inté­rêts de Dieu est décrit excel­lem­ment par saint François de Sales : « En quoi, demande-​t-​il, consiste le zèle ou la jalou­sie que nous devons avoir pour la divine bon­té ? Son office est pre­miè­re­ment de haïr, fuir empê­cher, détes­ter, reje­ter, com­battre et abattre, si l’on peut, tout ce qui est contraire à Dieu, c’est-​à-​dire à sa volon­té, à sa gloire et à la sanc­ti­fi­ca­tion de son nom. » [Traité de l’a­mour de Dieu, Livre X, ch. 14, in Œuvres, Éd. Gallimard, coll. La Pléiade, 1969, p. 853]. Telles étaient les constantes pré­oc­cu­pa­tions de Jésus-​Christ ; tels étaient les sen­ti­ments qui fai­saient battre Son Cœur. Saint Jean de la Croix nous signale l’an­xié­té d’a­mour à la fin de la nuit des sens. De cet amour si pur et si vif, naît tout natu­rel­le­ment un zèle brû­lant. L’âme, remarque sainte Thérèse, « vou­drait que Dieu fût connu de tous les hommes. De là lui vient une peine extrême à la vue des offenses com­mises contre Sa Majesté. » [Cinquièmes Demeures, ch. 2, in Œuvres, Éd. du Seuil, 1948, p. 905]. Aussi, note-​t-​elle encore, « je ne ces­sai de tra­vailler à la gloire de Dieu par mes pauvres prières, et je por­tais les sœurs à faire de même. » [Fondations, ch. I, op. cit., p. 1074].

Ce zèle s’exer­ce­ra aus­si à étendre le règne de Jésus-​Christ, à pro­pa­ger la foi, à tra­vailler pour le salut des âmes. À l’é­cole du Sauveur, l’âme qui a une foi vive brûle de la répandre par­tout, de l’aug­men­ter là où elle com­mence, de la défendre là où elle est atta­quée, de la por­ter là où elle n’est pas. La foi vive rend ardent pour les tra­vaux de l’Église. Celle-​ci est atta­quée de tous côtés, même de l’in­té­rieur, par ses propres membres ; si nous ne pre­nons aucune part à sa défense, où est notre foi ? Que du moins nos prières fer­ventes et per­sé­vé­rantes, nos sacri­fices y contri­buent. « Pourquoi vou­loir vivre si je n’ai rien à souf­frir pour Jésus ?, s’é­crie Carmen de Sojo t.o.d.c. L’absence de souf­france me cause un tour­ment insup­por­table ; en voyant offen­sé et mal­trai­té l’ai­mable Époux de mon âme, que puis-​je dési­rer, sinon souf­frir et souf­frir davan­tage ?» [R.P. Marie-​Armand de Saint-​Joseph, ocd, Manuel du tiers-​ordre du Carmel, Éd. Em. Vitte, 1924, p. 236*]. Sainte Thérèse d’Avila était sans cesse pré­oc­cu­pée du salut des âmes. Elle sti­mu­lait le zèle de ses sœurs « pour le salut des âmes et l’aug­men­ta­tion de l’Église. […] Je sup­pliai Notre-​Seigneur à grands cris, confesse-​t-​elle, de me pro­cu­rer le moyen de tra­vailler un peu à lui gagner quelques âmes, puisque le démon lui en ravis­sait un si grand nombre, et de don­ner quelque valeur à mes prières, dès lors que je ne pou­vais rien plus. » [Fondations, ch. I, op. cit., p. 1075]. En lisant les écrits de la sainte réfor­ma­trice, le ter­tiaire ne pour­ra man­quer d’ac­qué­rir l’ar­deur qui ani­mait cette âme si géné­reuse. « Ce que je vou­drais, mes Sœurs, c’est que nous tra­vail­lions à acqué­rir ce zèle et que nos dési­rs, comme nos orai­sons, aient pour but, non de nous faire goû­ter des réjouis­sances, mais de nous pro­cu­rer plus de forces au ser­vice de Dieu.» [Septièmes Demeures, ch. IV, op. cit., p. 1056]. Le cœur de la sainte « se brise » à la vue de tant d’âmes qui se perdent. « Le monde est en feu ! On vou­drait, pour ain­si dire, condam­ner de nou­veau Jésus-​Christ puis­qu’on l’ac­cable de tant de calom­nies ! On vou­drait en finir avec son Église ! … Non, mes sœurs, ce n’est point l’heure de trai­ter avec Dieu d’af­faires de peu d’im­por­tance.» [Chemin de la Perfection, ch. I, op. cit., p. 585].

En digne fille du pro­phète Élie, sainte Thérèse de l’Enfant-​Jésus brû­la tou­jours du zèle le plus ardent. « Le zèle des âmes avait com­men­cé à dévo­rer son cœur quand, dans son ado­les­cence, l’i­mage d’une main san­glante de Jésus cru­ci­fié lui avait révé­lé sa voca­tion de co-​rédemptrice avec le Sauveur. Au Carmel, ce zèle ne ces­sa de s’ac­croître et de se mani­fes­ter en toute ren­contre. […] Dans un moment de cruelles souf­frances, elle veut que les prières faites pour elle soient appli­quées aux pécheurs. Une de ses der­nières paroles touche encore à ce sujet : « Non, je n’au­rais jamais cru qu’on pou­vait tant souf­frir … jamais, jamais ! Je ne puis m’ex­pli­quer cela que par les dési­rs ardents que j’ai eus de sau­ver des âmes. » Ce zèle, elle veut encore l’exer­cer après sa mort, conti­nuant sa mis­sion auprès des prêtres tout spé­cia­le­ment et des âmes aux­quelles elle avait ensei­gné sa petite voie de confiance et d’a­ban­don. A la ques­tion de sa sœur Céline : Alors, vous croyez que vous sau­ve­rez plus d’âmes au Ciel ? Elle répon­dit : Oui, je le crois, la preuve c’est que le Bon Dieu me laisse mou­rir, alors que je désire tant lui sau­ver des âmes …» [Conseils et Souvenirs, Office Central de Lisieux, 1952, p. 109–111].

On lit dans l’é­pître de la fête de saint Élie ce beau pas­sage du livre de l’Ecclésiastique, au cha­pitre 48 : « Surrexit Elias pro­phe­ta qua­si ignis, et ver­bum ipsius qua­si facu­la arde­bat. Élie s’est levé comme un feu, et sa parole brû­lait comme une torche. » « La torche est bien l’i­mage de la vie au Carmel ; il y a par­fois un peu de fumée, d’obs­cu­ri­té : la torche est quelque chose de rude ! … mais d’autre part qui éclaire la nuit. » [R.P. Jérôme de la Mère de Dieu, ocd, La Règle du Carmel, impri­ma­tur 1956, Éd. pyré­néennes, Bagnères-​de-​Bigorre, p. 81]. Comment donc l’âme, épouse de Dieu, inti­me­ment unie à Celui qui est la lumière et l’a­mour, ne rayonnerait-​elle pas, et bien loin autour d’elle, par l’ac­tion, et du moins par la prière et la réver­si­bi­li­té de la vie et des souf­frances ? Dieu entend, dans le monde spi­ri­tuel, rayon­ner par les âmes, comme Il rayonne par les étoiles dans le ciel maté­riel. L’œuvre apos­to­lique de l’âme la plus cachée peut être très vaste et très féconde. Comme sainte Thérèse avait bien com­pris la parole de saint Augustin : « Celui qui n’a point de zèle n’a point d’a­mour !» Elle disait à ses filles, après avoir mani­fes­té sa grande tris­tesse de voir les âmes se perdre, et nous vou­drions le redire à vous, chers ter­tiaires : sau­ver les âmes, « c’est là votre voca­tion ; ce sont là vos affaires ; tel doit être l’ob­jet de vos dési­rs, le sujet de vos larmes, le but de vos prières. » [Chemin de la per­fec­tion, ch. I, op. cit., p. 585]. Dans l’o­rai­son vous pou­vez faire le plus grand bien aux âmes ; par elle, le feu de l’a­mour divin s’al­lume pour embra­ser le monde. C’est là que nous appre­nons de notre divin Maître que « avoir du zèle, ce n’est pas être amer et violent, c’est brû­ler d’un feu doux et inex­tin­guible. C’est vou­loir, avec une sainte pas­sion, conver­tir et sau­ver les âmes, à ses dépens, par tous les moyens ver­tueux. » « La pre­mière chose à faire, pour acqué­rir un vrai zèle de cha­ri­té fra­ter­nelle envers le pauvre pécheur, c’est de regar­der ses plaies et d’ex­cu­ser ses torts le plus qu’il est pos­sible. Celui qui ne fait pas cette dis­tinc­tion n’ar­ri­ve­ra pas à cette com­pas­sion misé­ri­cor­dieuse qui por­ta les saints à se sacri­fier pour les pécheurs, et qui est le vrai carac­tère de la cha­ri­té apos­to­lique. » [R.R.Bouchage, cssr, Pratique des ver­tus, Paris, 1894, t. I, p. 575–576]. Notre-​Seigneur dit un jour à la bien­heu­reuse Anne de Saint Barthélemy, pour l’en­cou­ra­ger : « Vois comme les oiseaux se prennent à la glu ; de même les âmes se col­le­ront à toi, et tu me les gagne­ras pour tou­jours. » [Vie, ch. 26, cité par R.P. Saudreau, o.p., in Divines paroles, Téqui, 1936, t. I, p. 293].

Plus nous serons en com­mu­nion avec Dieu, plus puis­sam­ment nous serons en com­mu­nion avec les autres. « Les rayons, a dit Hello, se rap­prochent entre eux à mesure qu’ils tendent vers le centre. » [cité in Ch. Sauvé, s.-s., L’homme intime, Librairie Vic & Amat, Paris, 1900, 2ème par­tie, p. 222]. Plus les âmes sont pures, sacri­fiées, cha­ri­tables, saintes en un mot, c’est-​à-​dire plus elles sont rap­pro­chées de Dieu, plus en même temps, elles peuvent s’in­fluen­cer mutuel­le­ment, et, par Dieu, centre infi­ni­ment rayon­nant, rayon­ner sur les âmes même les plus éloi­gnées. Le zèle s’al­lume au foyer d’a­mour qui est dans le cœur de Dieu : voi­ci la leçon que Dieu le Père don­na à sainte Marie-​Madeleine de Pazzi : « Ma divi­ni­té se com­mu­nique d’une manière mer­veilleuse aux créa­tures par une union de grâce et d’a­mour qui les fait péné­trer en un ins­tant jusque dans mon sein. Arrivée dans ce lieu de repos, l’âme ne s’y arrête pas ; elle veut péné­trer encore plus avant et connaître les pen­sées d’a­mour qui habitent dans mon Cœur. Elle y entre donc, mais elle ne peut encore s’y arrê­ter, car elle y trouve un foyer d’a­mour si ardent que, tout embra­sée de ce beau feu, elle brûle de le com­mu­ni­quer à toutes les âmes qui sont dans le monde. Elle ne peut donc jouir d’au­cun repos jus­qu’à ce qu’elle se soit asso­ciée d’autres âmes pour les conduire avec elle et les faire repo­ser en mon sein, en la com­pa­gnie de mon Verbe bien-​aimé.» [in R.P. Saudreau, op. cit., t. I, p. 285–286]. Inversement plus on com­mu­nie avec les autres hommes par la cha­ri­té, plus on com­mu­nie avec Dieu par la sainteté.

Terminons par cette prière de sainte Thérèse de Jésus, pleine d’es­pé­rance et de confiance en la misé­ri­corde divine : « Considérez, ô mon Dieu, que vos enne­mis pro­gressent tous les jours. Ayez pitié de ceux qui n’ont pas pitié d’eux-​mêmes ; et puisque leur infor­tune les a pla­cés dans un tel état qu’ils ne veulent pas aller à vous, allez vous-​même à eux, ô mon Dieu ! Je vous le demande en leur nom. Et je le sais, dès qu’ils com­men­ce­ront à se connaître, à ren­trer en eux-​mêmes et à vous goû­ter, ces morts res­sus­ci­te­ront enfin. » [Exclamation IX, in Œuvres, op. cit., p. 1467–1468].

Seigneur, nous Vous deman­dons d’en­flam­mer nos cœurs à ce feu divin qui embra­sa d’une manière inef­fable le Cœur de la bien­heu­reuse Vierge Marie. [Secrète, Messe du 22 août].

Je vous bénis. 

Abbé L.-P. Dubroeucq †