Mysterium Fidei nº 39 – Une grande leçon

Janvier – Février 2006

Une grande leçon

La Très Sainte Vierge Marie menait à Nazareth une vie simple et cachée aux yeux des hommes. Soumise à saint Joseph, pro­di­guant ses soins à l’Enfant-​Dieu, elle était fidèle à tous ses devoirs d’é­tat et sanc­ti­fiait ses actions com­munes par une cha­ri­té incom­pa­rable et une union à Dieu de tous les moments.

Il y a une grande leçon à tirer pour nous, ter­tiaires, de cette vie à la fois simple et sainte, qui fut aus­si pen­dant trente ans celle du Fils de Dieu. C’est que la clas­si­fi­ca­tion entre actions répu­tées nobles et écla­tantes et actions humbles et simples n’a aucun sens devant Dieu. Seules sont esti­mées par Lui celles qui consistent à accom­plir sa volon­té. Et à l’ac­com­plir d’un cour aimant.

Or, Marie, la Reine des saints, dont beau­coup se sont sanc­ti­fiés dans des occu­pa­tions sans éclat, s’est elle-​même sanc­ti­fiée mer­veilleu­se­ment et plus qu’eux par le soin qu’elle a eu de faire par­fai­te­ment et en tout la volon­té de Dieu, en rem­plis­sant ses devoirs d’é­tat, qui étaient ceux d’une mère de famille.

Nous savons par l’Evangile que Marie allait fidè­le­ment à Jérusalem, chaque année à la fête de Pâques. Les femmes n’y étaient pour­tant pas obli­gées. A la syna­gogue, on se ren­dait chaque jour de sab­bat pour prier et écou­ter lire quelques pas­sages de l’Ancien Testament. Dans la famille, matin et soir, on réci­tait des prières que l’on savait par cour. On priait aus­si avant et après les repas. Les jeûnes étaient assez fré­quents, plus de vingt chaque année (autant que pour le Tiers-Ordre).

Avec un peu d’i­ma­gi­na­tion on peut ajou­ter bien des traits vrai­sem­blables. Les peintres et les auteurs spi­ri­tuels ne s’en sont pas pri­vés. Ils ont peint Marie filant ou cou­sant, ber­çant l’Enfant-​Jésus, par­fois pre­nant soin d’un jar­din ou assis­tant au tra­vail de saint Joseph.

Il est, en effet, plus utile pour nous de nous repré­sen­ter la Sainte Vierge vivant dans les condi­tions d’une vie ordi­naire que dans une extase perpétuelle.

Elle est sur­tout notre modèle en ceci : elle a accep­té de tout cour et avec une sou­mis­sion filiale, sa situa­tion, son tra­vail, ses joies et ses peines tels que Dieu les avait réglés par sa Providence.

Elle a vécu sous le regard de Dieu, visible en la per­sonne de son divin Fils, mêlant sa prière à son tra­vail d’une façon pra­ti­que­ment inin­ter­rom­pue. Elle a accom­pli toute sa vie avec soin et amour tout ce que Dieu deman­dait d’elle, fidèle à ses obli­ga­tions de fille, d’é­pouse et de mère, pra­ti­quant tous les actes de pié­té comme une pieuse israé­lite d’a­bord, ensuite comme une fer­vente chrétienne.

Toute sa vie peut se résu­mer en ces mots dits à l’ange Gabriel le jour de l’Annonciation :

« Je suis la ser­vante du Seigneur ».

Demandons à Marie, en ce début d’an­née, d’être notre modèle.

Votre aumô­nier vous sou­haite une bonne et sainte année 2006.

Abbé François Fernandez †