Apparition du lundi 13 août 1917 – Persécutions maçonniques contre les enfants

Non loin du lieu des évé­ne­ments se trou­vait un homme très anti­clé­ri­cal. Il était admi­nis­tra­teur du can­ton de Vila Nova de Ourem, dont dépen­dait la ville de Fatima. Ferblantier de métier, Artur de Oliveira Santos, ne brillait pas par sa culture. Très jeune, il s’in­té­res­sa à la poli­tique et avait créé un petit jour­nal local : « la voix de Ourem », avant de prendre en main l’af­faire fami­liale : « la fer­blan­te­rie du pro­grès », héri­tée de son père.

Membre d’une Loge maçon­nique, il cumu­la trois man­dats (admi­nis­tra­teur du can­ton, Président de la Chambre muni­ci­pale, et Substitut du Juge can­to­nal) et était, à ce titre, la per­son­na­li­té la plus redou­tée du canton.

Suite à l’en­thou­siasme de la foule et à l’an­nonce du grand secret pro­mis par Notre-​Dame, la presse et le pou­voir poli­tique, dont Oliveira Santos était le repré­sen­tant dans le can­ton, ne pou­vaient res­ter indif­fé­rents à cette affaire. Quelles expli­ca­tions donnerait-​il à ses com­pa­gnons de la Loge si le ter­ri­toire dont il est l’ad­mi­nis­tra­teur deve­nait le ber­ceau de ce que la franc maçon­ne­rie cherche à détruire par tous les moyens : la reli­gion catho­lique. Il fal­lait donc abso­lu­ment acca­bler la Sainte Vierge comme, 1884 ans plus tôt, les membres du Sanhédrin, à Jérusalem, le firent pour Son Divin Fils : « Que faisons-​nous, car cet homme opère beau­coup de miracles ? Si nous le lais­sons faire, tous croi­ront en lui » (Jean XI-47,48).

Le 10 août, Manuel Marto et Antonio dos Santos reçurent l’ordre de se pré­sen­ter le len­de­main à midi, avec leurs enfants, devant l’ad­mi­nis­tra­teur à Vila Nova, ville située à 15 kilo­mètres de Fatima. Le seul moyen pour y aller était la marche à pied ou à dos d’âne. Aussi, le père de François et jacinthe déci­da d’y aller seul pour ne pas impo­ser une si longue marche aux enfants, alors que le père de Lucie emme­na sa fille sur une bour­rique (elle en tom­ba trois fois).

Ladmi­nis­tra­teur ne savait pas qu’il y avait trois voyants mais un seul. Il deman­da pour « le petit », mais appre­nant qu’il s’a­gis­sait en fait de trois enfants, il se fâcha et répri­man­da Monsieur Marto.

Il inter­ro­gea Lucie afin de lui faire dire le secret et lui pro­mettre de ne jamais plus retour­ner à la Cova da Iria, mais la fillette res­ta muette. L’administrateur mena­ça alors Lucie, en lui disant qu’il lui ferait avouer le secret, même s’il fal­lait la tuer pour cela.

La franc-​maçonnerie avait don­né des ordres pour liqui­der au plus vite l’af­faire de Fatima. Aussi, le 13 août vers 9h00, arri­vèrent plu­sieurs hommes chez la famille Marto et, par­mi eux, le fer­blan­tier qui pré­ten­dit être là pour pou­voir, lui aus­si, voir le miracle. Il deman­da ner­veu­se­ment pour les enfants afin, disait-​il, de les emme­ner en voi­ture à che­val sur le lieu des appa­ri­tions. Sur ces faits, les petits pas­tou­reaux arri­vèrent des champs, mais n’ar­ri­va pas à ses fins. Alors, il rusa de nou­veau et pro­po­sa d’al­ler chez le curé en com­pa­gnie des parents, afin d’in­ter­ro­ger les enfants. Ils arri­vèrent à l’é­glise et à la demande de l’ad­mi­nis­tra­teur, l’ab­bé Ferreira posa des tas de ques­tions aux voyants. À la fin de cette ren­contre, l’ad­mi­nis­tra­teur obli­gea les petits à mon­ter dans la voi­ture. François se mit en avant, et les deux fillettes à l’ar­rière. Le che­val pris la direc­tion de la Cova da Iria mais, en arri­vant sur la route, il chan­gea brus­que­ment de direc­tion vers Vila Nova de Ourem.

Une heure à une heure et demi après, le fer­blan­tier arri­vait triom­pha­le­ment chez lui avec les trois enfants et les enfer­ma dans une chambre en leur disant qu’ils n’en res­sor­ti­ront qu’a­près avoir révé­lé le secret. Sa femme les trai­ta avec bon­té et les lais­sa jouer avec ses propres enfants, se mon­trant bonne jus­qu’au bout avec les inno­cents petits pri­son­niers de son ter­rible mari. De fati­gants inter­ro­ga­toires com­men­cèrent dès le len­de­main au bureau du fer­blan­tier, mais sans résul­tat. C’est alors qu’on les mit dans la pri­son publique, afin de les obli­ger à dire publi­que­ment que tout cela n’é­tait que men­songes ! ; mais face au mutisme des enfants et au début de révolte de la foule qui ne com­pre­nait pas pour­quoi les petits voyants étaient en pri­son, les auto­ri­tés déci­dèrent de les libé­rer. Le 15 août donc, l’ad­mi­nis­tra­teur jugeant la par­tie défi­ni­ti­ve­ment per­due, met­tait les enfants dans sa voi­ture à che­val, et les dépo­sait de nou­veau sur le per­ron de l’ha­bi­ta­tion du Curé de Fatima. (Artur de Oliveira Santos est décé­dé à Lisbonne en 1955, sans avoir don­né le moindre signe de repentir).

Néanmoins, le 13 août, à la Cova da Iria, Notre-​Dame était venue. Il y avait là dix-​huit mille per­sonnes. Un ton­nerre se fit entendre, puis le reflet d’une lumière appa­rut, et aus­si­tôt la foule vit un petit nuage qui pla­na quelques ins­tants au-​dessus du chêne-​vert, puis il s’é­le­va vers le ciel et dis­pa­rut. Alors appa­rut un arc en ciel à hau­teur d’homme, colo­ri­sant toute la nature de belles cou­leurs. Notre-​Dame était donc, visi­ble­ment, bien venue ce 13 août 1917.

Lorsqu’ils eurent retrou­vé leur liber­té, les trois pas­tou­reaux allèrent sur le lieu des appa­ri­tions. Ils réci­tèrent le cha­pe­let en action de grâces devant l’ar­buste dont les pele­rins avaient arra­ché toutes les feuilles du som­met et cou­pé des branches qu’ils empor­taient comme reliques.
La nou­velle du retour des enfants après leur empri­son­ne­ment fût une grande joie pour leurs parents, ain­si qu’à beau­coup d’autres per­sonnes convain­cues de la réa­li­té des faits surnaturels.

La mère de Lucie se fai­sait mal­gré tout assez de sou­ci. Sans l’a­voir vou­lut, elle était deve­nue la dépo­si­taire des offrandes que les péle­rins avaient lais­sé sur une petite table ornée de fleurs, qu’elle avait pla­cé devant le chêne.
En ce 13 août, où beau­coup de gens lais­sèrent des offrandes, la pauvre femme ne savait que faire de cet argent. Elle vou­lut alors le confier à une per­sonne sûre, mais ni les parents de Jacinthe et François, ni le curé de la paroisse de Fatima ne l’ac­ce­ptèrent. Ce der­nier lui conseilla cepen­dant de gar­der cet argent chez elle. Un jour, quatre hommes se pré­sen­tèrent et lui deman­dèrent l’argent pour construire une cha­pelle, prétendaient-​ils. Maria dos Santos, très méfiante, refu­sa. C’est alors qu’elle prit la réso­lu­tion de se débar­ras­ser de cette lourde charge ; mais com­ment faire ? Elle eut l’i­dée de dire à sa fille Lucie d’in­ter­ro­ger Notre-​Dame pour savoir ce qu’Elle vou­lait que l’on fasse de l’argent. Lucie pro­mis de lui deman­der cela lors d’une pro­chaine appa­ri­tion de Notre-Dame.

Suites des apparitions

Apparition du dimanche 19 août 1917 – Annonce du miracle