S.O.S Mamans – Journal de bord n° 30

Dimanche 17 mai 2009

Encore une « mère ter­rible », celle de Sally, Paris, 17 ans, enceinte de jumeaux. Nous l’a­vons ren­con­trée, sur demande de sa fille. L’entretien était coriace. Elle trai­ta, devant nous, sa fille de tous les noms. « Et main­te­nant, en plus, ces bébés. Pas ques­tion : AVORTOIR ! » Elle a fini par nous « vendre » lit­té­ra­le­ment sa fille, avec son « conte­nu », pour la ran­çon de Judas de 2 000 Euros au comp­tant. Cela a mis notre caisse, déjà basse, à zéro, mais com­ment renon­cer à un bébé, et même dans ce cas-​ci à deux bébés, plus sa petite maman en larmes ter­ri­fiée par cette mère « ter­rible », total 3 per­sonnes en dan­ger ? Impossible de ne pas suivre.

Samedi 30 mai 2009

Nous rece­vons une lettre ano­nyme, envoyée de Paris « à SOS MAMANS et AMEN », avec 20 Euro au comp­tant à l’intérieur, et un petit mot écrit à la hâte (cita­tion mot pour mot) : « Admiratrice de votre vaillance à défendre les futures mamans, ci-​joint petite offrande que je vous adresse après avoir été avor­tée par ma mère et est res­tée incon­so­lable ». Ah, les ‘mères ter­ribles’, il y en a bien plus qu’on ne le pense. Il fau­drait en véri­té les appe­ler les ‘grands-​mères ter­ribles’… Chère Madame, si vous lisez ce jour­nal : nous n’avons pas d’autres paroles de conso­la­tion pour vous que celles de Jésus Lui-​même : « Heureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront conso­lés » (Mt 5,5). Il n’y a qu’une vraie conso­la­tion : le par­don de Dieu. Serait-​il pos­sible que votre par­don de Dieu obtien­drait aus­si le ciel pour votre bébé ? Car « par­don­ner », pour le Créateur de l’univers, cela implique sûre­ment aus­si cela ? Comment une maman serait-​elle ‘conso­lée’, si son bébé n’était pas com­blé aus­si ? Dieu est grand et par­donne autre­ment que nous autres pauvres humains. Ainsi soit-​il (AMEN). – Léa a récu­pé­ré same­di une jeune fille enceinte, Camille, des mains de 2 voyous frères (dont elle a le bébé, elle ne sait même pas duquel des deux) qui tapaient sur elle à tour de rôle dans la rue en l’in­sul­tant pour sa gros­sesse. Les deux voyous se sont rués sur elle, suite à quoi elle a dû être soi­gnée à l’hô­pi­tal ayant un pro­blème de dos en rai­son d’une chute vio­lente pro­vo­quée par les voyous. Ca va mieux. De toute façon, maman et bébé sont sau­vés – et en lieu sûr.

Lundi 1 juin 2009

Nous avons un grand pro­blème : le nombre de dons ponc­tuels a chu­té de 50% en rai­son de la crise. Nous sommes en train d’es­sayer de limi­ter nos actions de sau­ve­tage, mais pour faire cela, il faut savoir « mar­cher sur les cadavres ». Actuellement nous n’ar­ri­vons même plus à satis­faire nos obli­ga­tions prises face aux femmes enceintes (frais d’hé­ber­ge­ment etc.). Il manque direc­te­ment 4000 Euro dans la caisse. Donc : gros pro­blème. Une solu­tion très simple serait de dou­bler le nombre des dona­teurs. Donc : néces­si­té d’or­ga­ni­ser davan­tage de confé­rences, d’in­ter­views, d’ar­ticles… Vaste pro­gramme. Nous vous envoyons régu­liè­re­ment notre « Journal de bord », aus­si pour vous aider à faire connaître SOS MAMANS à vos amis.

Mercredi 17 juin 2009

Triste nou­velle : un avor­te­ment ! Jusqu’à pré­sent, en 14 ans d’activité, SOS MAMANS n’en a vécu que trois : un en Géorgie, et deux en Ile-​de-​France. Voici mal­heu­reu­se­ment le 4ème. Il s’agit d’une jeune fille du nom Jessica, 20 ans. Nous la connais­sions depuis 2 semaines, mais par suite à la néces­si­té de réduire le nombre de nos sau­ve­tages en rai­son de la dimi­nu­tion sen­sible des moyens finan­ciers, nous ne l’avons pas vrai­ment prise en charge, par exemple en lui offrant une sépa­ra­tion au moins tem­po­relle de sa famille sous forme d’un séjour de 3 ou 4 jours à l’hôtel. Entre temps, ses parents – un père turc et une maman ita­lienne -, l’ont fait avor­ter de force, puisque le père du bébé serait un noir… Nous avons ren­con­tré Jessica pen­dant qu’elle tour­nait autour du canal de l’Ourcq à Paris, en pleu­rant. Nous ne nous sommes pas tout de suite aper­çus qu’elle était en train d’avaler tous les médi­ca­ments qu’elle a trou­vés à la mai­son. Finalement elle a avoué qu’elle était déses­pé­rée et qu’elle vou­lait se sui­ci­der par un plon­geon dans le canal… Notre assis­tante l’a prise chez elle pour 2 nuits pour la conso­ler, après l’avoir conduite à l’hôpital (pom­page de l’estomac). Elle vient de ren­trer chez elle, incon­so­lable… Quelle tris­tesse ! Longue vie aux 526 mamans, autre­ment cou­ra­geuses, que nous avons pu aider à sau­ver leurs bébés ! Que Dieu bénisse leur cou­rage héroïque de por­ter, de nos jours, un bébé à terme ! Et qu’Il ait misé­ri­corde ce celles qui n’ont pas ce cou­rage et qui – par notre faute ? – ne trouvent pas d’aide en cir­cons­tances dramatiques !

Vendredi 19 juin 2009

Nadine, 20 ans, “légè­re­ment han­di­ca­pée”, enceinte d’un métis­sé “très violent” (agres­sions phy­siques fré­quentes sur la jeune fille). Nadine vit en région pari­sienne, chez sa mère “légè­re­ment han­di­ca­pée”, ain­si que 2 autres enfants “légè­re­ment han­di­ca­pés”. La mère de Nadine est com­plè­te­ment dépas­sée par cette gros­sesse et ne voit qu’une sor­tie : faire avor­ter sa fille, tout en ayant des remords reli­gieux. Deux assis­tantes sociales ont for­te­ment conseillé l’IVG pour Nadine (sauf une 3ème, du même ser­vice, qui nous a avi­sés). Deux problèmes :

1) il faut loger Nadine durant la gros­sesse, non pas dans un stu­dio, mais chez des gens afin qu’elle soit “entou­rée” (même si elle semble assez auto­nome et gagne même de l’argent); mais toutes nos places d’hé­ber­ge­ment sont archi-​pleines (38 mamans actuel­le­ment logées par nous), et notre caisse est vide pour par­ti­ci­per au moins aux frais des héber­ge­ments déjà en place…

2) quoi faire avec le bébé qui s’an­nonce, après la nais­sance ? Il y a la pos­si­bi­li­té d’une adop­tion par une asso­cia­tion catho­lique, telle que « L’ŒUVRE D’ADOPTION-VIVRE EN FAMILLE« dans l’Orne. Car le bébé sera peut-​être éga­le­ment “légè­re­ment handicapé’ ?

De toute façon, il faut qu’on ren­contre Nadine direc­te­ment, sans pas­ser par les inter­mé­diaires. Nous avons fixé un rendez-​vous avec elle pour mar­di 23 juin à Paris, et on verra.

En pas­sant : qu’est-ce que c’est ce ser­vice social qui n’a, pour les bébés poten­tiel­le­ment han­di­ca­pés, qu’une seule réponse, celle de Hitler : EXTERMINER ! On se sou­vient de son pro­gramme T4 d’extermination des malades han­di­ca­pés de 1939/​1941, stop­pé enfin par la seule oppo­si­tion cou­ra­geuse du car­di­nal von Galen, le « lion de Münster ». Est-​ce nor­mal qu’il faut recou­rir à une micro-​organisation pri­vée comme SOS MAMANS pour secou­rir un tel bébé ? Ils nous font hor­reur, ces pha­ri­siens qui font miroi­ter à tous qu’ils aiment les han­di­ca­pés en construi­sant des par­kings pri­vés pour eux à touts bouts de champ, sans par­ler des ascen­seurs pour han­di­ca­pés, des toi­lettes pour han­di­ca­pés, des chambres d’hôtels pour han­di­ca­pés et j’en passe, mais quand un tout petit bébé POTENTIELLEMENT han­di­ca­pé se pré­sente, tout avide de vivre, on lui coupe la gorge. Vous n’êtes qu’une bande de tueurs, conscients ou incons­cients ! En atten­dant on va aider le bébé de Nadine pour (sur)vivre, sur­tout en contour­nant la ter­rible bar­rière des ‘ser­vices sociaux de la République’ – et sa mère.

Mercredi 1 juillet 2009

Odile perd les nerfs. Nous logeons cette jeune maman depuis presque 2 ans dans un de nos stu­dios d’urgence pari­siens, 9 m² ! Entre temps elle a eu son bébé, mais elle ne peut quit­ter notre stu­dio d’urgence, puisqu’elle ne trouve pas de HLM. Elle dit qu’aux “gui­chets” des Allocs et des ser­vices sociaux, les ‘hôtesses’ se bar­ri­cadent der­rière des vitres pare-​balles d’un cm d’é­pais­seur. Dans la salle il y a une cha­leur épou­van­table, les cris des nom­breux enfants de toutes cou­leurs ne cessent pas. C’est là que Karine fait la queue depuis 1 1/​2 an, toutes les 2 semaines, inter­mi­nable. Elle connaît les 7 hôtesses der­rière cha­cun des 7 gui­chets, toutes aus­si insen­sibles l’une que l’autre. Elle déses­père : « UN HLM, UN HLM!!!!! » – Rien. « On n’en a pas, Madame »… L’autre jour nous avons su les chiffres sui­vants : en France il y aurait 800.000 demandes urgentes d’HLM, dont 600.000 en région pari­sienne. Mais la Préfecture de Paris dit qu’elle n’a, pour ser­vir cette demande gigan­tesque, que … 50.000 HLM par an dis­po­nibles. C’est la for­fai­ture d’Etat ! Ils pré­tendent vou­loir se pro­me­ner dans l’espace, mais ils ne savent même pas loger leurs citoyens. Et tout cela, parce qu’ils n’osent pas fer­mer les fron­tières, au contraire, ils les abo­lissent… Quand il y a une inon­da­tion dans la mai­son, cela ne sert à rien d’évacuer l’eau par petites gamelles, il vaut mieux cou­per tout d’abord le robi­net d’eau cen­tral. Ils ne com­prennent même pas cela, ces pauvres d’esprit ! Merci Madame Boutin ! Ce dos­sier d’Odile – sym­bo­lique pour l’angoisse et le déses­poir de tant de nos petites mamans – fini­ra par nous pous­ser jusqu’au bout, afin que tout le monde com­prenne : les ser­vices d’Etat, y com­pris ses ser­vi­teurs, c’est de la façade cynique, ils ne s’occupent pas vrai­ment des néces­si­teux, sauf pour la forme, « de 10 h. à 18 h. », avec une pause à midi s’il-vous-plaît. Mais les vrais pro­blèmes com­mencent à 23 h. du soir, chers amis ! Bref, on ne per­dra plus de temps avec tous ces ‘ser­vices’, on bâti­ra sur nos propres forces chré­tiennes, sur notre Sauveur Jésus seul. Il veille. A Gethsémani Il priait seul, pen­dant que tous dormaient…

Mardi 7 juillet 2009

La jeune Jessica, esclave asia­tique que nous avions res­ca­pée d’une ambas­sade dans le sud de l’Europe, va mal : elle paraît exsangue, son bébé veut ‘des­cendre’, elle n’a tou­jours pas repris toutes ses forces, en dépit des soins atten­tifs dis­pen­sés par notre héber­geuse qui est elle-​même méde­cin. Un accou­che­ment pré­ma­tu­ré immi­nent ? En plus elle est hémo­phile ! Ce jour nous don­nons 600 Euro pour l’approvisionnement de poches de sang, chose qui a fait des mer­veilles avec cer­taines de nos mamans dans le pas­sé. Nous prions pour Jessica. – Autre nou­velle : Verena, 17 ans, logée jusqu’à l’accouchement chez une de nos amies sur la Côte‑d’Azur, a fait une ‘bêtise’ : elle a pris les clefs de la voi­ture du fils de notre héber­geuse et s’est allè­gre­ment pro­me­née… Petit acci­dent sans gra­vi­té. Mais frais de répa­ra­tion de la VW : 450 Euros. En tout, Verena nous a coû­té, pour ses besoins mais aus­si ses diverses bêtises, 2901 Euros. A com­pa­rer avec Jessica, par exemple : 2620 Euro jusqu’à pré­sent. Ce sont des bébés « chers ». D’autres bébés nous ‘coûtent’ beau­coup moins. Moyenne : 1000 Euro par bébé sau­vé. – Et nous en avons sau­vé jusqu’à ce jour … 537 bébés, dont 45 encore à naître. D’ailleurs, voi­ci ‘nos’ nais­sances depuis le 1 mai 2009 : Audray le 5 mai, Lorry le 11 mai, Léo le 13 mai, Liza et Boris le 15 mai, Aurélie le 18 mai, Solène le 25 mai, Yziz le 28 mai, Kalina le 31 mai, Léon le 1 juin, Courtney le 2 juin, Calista le 3 juin, Mendy le 12 juin, Liam le 14 juin, Alizaë le 14 juin, Erika et Mat (jumeaux) le 15 juin, Zoltaw et Kora le 18 juin, Lisa le 20 juin, Ekaterina le 22 juin, Alex le 1 juillet, Steven le 3 juillet… Donc 23 bébés sau­vés, nés sur 9 semaines, cela fait envi­ron 1 bébé tous les 3 jours. GLORIA IN EXCELSIS DEO !

Cher lec­teur, chère lectrice,

Vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous ferons une joie de par­ta­ger régu­liè­re­ment avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de savoir tant de gens (1 000 envi­ron) à nos côtés. Ils font véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

S.O.S Mamans

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S.O.S MAMANS (UNEC)
B.P 70114
95210 St-Gratien
Rép/​Fax 01 34 12 02 68
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