S.O.S Mamans – Journal de bord n° 36

Lundi 23 novembre 2009

Ce week-​end il y avait à Paris une soi­rée des « Etudiants pour la vie », 200 per­sonnes. Une docte dame a, pen­dant 2 heures, expli­qué ce qu’il faut faire. Les prin­cipes énon­cés peuvent être résu­més en 4 points, tous en totale contra­dic­tion avec notre action SOS MAMANS (et AMEN). Les voici :

« Juger les actes et non les per­sonnes ! »Au contraire, il faut mettre les vrais cou­pables au pilo­ri : dépu­tés, ministres, juges, méde­cins, assis­tantes sociales, TOUT LE SYSTEME de cette culture de la mort ! Sauf les femmes et jeunes filles enceintes qui, selon notre expé­rience, sont les moins cou­pables dans ce sys­tème dia­bo­lique de l’a­vor­te­ment. Elles sont, avec leurs bébés, les vic­times et il faut les défendre.

« Sensibiliser pour la vie dans un cadre apo­li­tique et acon­fes­sion­nel ! ». Quel non-​sens ! SURTOUT dans les cadres poli­tique et confes­sion­nel ! POLITIQUE : en prê­chant l’a­po­li­tique, nous leur lais­sons depuis 30 ans le champs entiè­re­ment libre. RELIGIEUX : l’a­vor­te­ment est un pro­blème inter-​catholique, la France étant à 70% catho­lique. Nous avons un pro­blème RELIGIEUX face à l’a­vor­te­ment, il faut le dire !

« Exprimer un sou­tien sans faille aux femmes en détresse ! »“Exprimer”? C’est quoi ? Non il faut ALLER A LA RENCONTRE, SOUTENIR, AIDER, FINANCER, SE METTRE EN QUATRE pour les femmes pla­cées devant le spectre et cau­che­mar de l’a­vor­te­ment. Vous croyez que le Bon Samaritain s’est seule­ment “expri­mé”.

« Militer, tou­jours mili­ter afin de faire pas­ser notre mes­sage ! » Avec ce “mili­tan­tisme” nous avons eu tou­jours plus d’a­vor­te­ments, depuis la loi Veil. Une voie per­ni­cieuse, sans issue, le mal s’enfonçant tou­jours plus. Pendant qu’on mani­feste, qu’on écrit des lettres aux poli­ti­ciens, qu’on colle des affi­chettes, les bébés vont tou­jours plus nom­breux vers les déchets des avor­toirs pour être brû­lés, s’ils ne sont pas ven­dus sous la table aux labo­ra­toires de recherche et de cos­mé­tique pour des expé­riences inavouables et lucra­tives. En USA où les défen­seurs de la vie ont sui­vi cette stra­té­gie de ‘mili­tan­tisme’ depuis 30 ans, le résul­tat est Obama, le pré­sident le plus pro-​avortement de l’histoire des Etats Unis. Pourtant la voie réa­liste et chré­tienne est révé­lée depuis 2000 ans dans l’Evangile : l’aide directe aux femmes (et bébés) en dan­ger. On pour­rait résoudre le pro­blème de l’avortement “par le bas”, en secou­rant tout sim­ple­ment les femmes et jeunes filles, bref par la cha­ri­té. On arri­ve­rait ain­si à un Etat peut-​être doté de lois d’a­vor­te­ment, mais sans avor­te­ments réels dans le pays. Condition : oublier le mili­tan­tisme, et enfin AGIR et AIMER !

Dimanche 6 décembre 2009

Hier nous avons ren­con­tré Marina, 19 ½ ans, avec 2 copines. Elles avaient reçu notre numé­ro de télé­phone secret d’une jeune fille déjà sau­vée aupa­ra­vant. Marina est enceinte et est appa­rem­ment désem­pa­rée devant ce fait. Elle s’est entou­rée de ses copines pour s’aventurer vers nous, mais celles-​ci sont car­ré­ment per­verses : « Pense un peu, si tu n’avortes pas, aucun gar­çon ne vou­dra de toi ! Et ta car­rière ? Tes études ? » Dans cette ambiance nous ne pou­vons rien faire, et nous deman­dons à Marina de reve­nir – seule – le len­de­main. Par chance elles nous ont par­lé d’une autre amie « dans la même situa­tion », et nous lui avions glis­sé : « Amène la aus­si demain ! » – Aujourd’hui, mer­veille, Marina est reve­nue, avec Alicia. Les deux ne voient pas com­ment vivre une gros­sesse dans leurs familles où elles vivent. Nous tra­ver­sons la rue pour aller à la phar­ma­cie en face. Après le test Clear Blue que nous leur ache­tons sur place, les deux découvrent qu’elles sont vrai­ment enceintes. Une heure de dis­cus­sion tran­quille dans un café, loin des mau­vaises copines et familles, et c’est gagné : la vie rejaillit dans le cœur de ces jeunes filles, les deux bébés en dan­ger de mort sont sau­vés. « Il faut sor­tir de cette ambiance mal­saine dans vos familles », leur conseillons-​nous. Il fal­lait immé­dia­te­ment trou­ver une solu­tion d’hébergement pour elles, ce que nous avons fait, en Bretagne. Ce même soir elles sont par­ties de Paris par le TGV. – Tiens, aujourd’hui c’est la fête de St Nicolas. N’avait-il pas sau­vé plu­sieurs jeunes filles en leur jetant des bourses d’argent, de la rue vers leur fenêtre ?

Mardi 8 décembre 2009

Fête de l’Immaculée. Bettina, une jeune fille de 15 ans nous télé­phone d’une cli­nique : « Il est 14 heures, dans une heure ils m’enlèveront mon bébé. Pouvez-​vous vite me sor­tir de là ? Mais atten­tion, maman est près de moi pour me sur­veiller… » Nous fon­çons vers la cli­nique. Selon un sché­ma déjà bien mis au point dans le pas­sé, nous atten­dons que la maman aille cher­cher un café dans l’automate du cou­loir. C’est le moment où il faut pas­ser à l’action : pas­ser vite un man­teau à Bettina et sor­tir ensemble de l’hôpital en emprun­tant l’autre côté du cou­loir. Maman et bébé sont en sécu­ri­té, déjà loin de Paris, Deo gratias !

Jeudi 10 décembre 2009

Hier nous avons ren­con­tré deux éco­lières de 13 et 14 ans, Sandra et Nina, envoyées vers nous par une assis­tante sociale qui ne savait pas com­ment s’y prendre. En fait, ce sont des vraies chi­pies, sinon pire. Surtout Sandra qui nous explique : « Les cou­che­ries ? Depuis l’âge de 11 ans déjà ! », et à se van­ter des ‘tour­nantes’ qui ne lui feraient pas peur, et des pilules abor­tives qu’elle aurait déjà ava­lées. Le cau­che­mar ! Nous avons déjà ren­con­tré pas mal de jeunes filles, mais là nous étions per­plexes. Bien sûr, pas de parents (par ex. Sandra vit chez sa grand’mère), exé­crable école, mau­vais copains… Les tests Clear Blue ne don­nant pas de résul­tat défi­ni­tif, nous leur par­lons de la Vie et don­nons un peu d’argent (50 Euro cha­cune) pour les encou­ra­ger, en leur disant de reve­nir dans un mois, car nous n’arrivons à rien avec elles à l’état actuel. Aujourd’hui la ‘pire’ d’entre elles, Sandra, nous télé­phone : « J’ai fini par prendre la pilule abor­tive ce matin ! » Une vie gâchée ! Ou plu­tôt : une vie détruite (le bébé), plus une vie gâchée (Sandra). Nous atten­dons qu’au moins Nina revienne nous voir…
Ce même jour nous sau­vons Betty, 16 ans, d’une colo­nie afri­caine (à Paris !) où elle sert de jouet sexuel à tout le clan. On l’avait fait venir des ‘cou­sins’ en Afrique comme ‘fille au pair’. En fait elle s’occupe des petits enfants de la colo­nie, en les ame­nant à la crèche etc., mais en même temps, lors des grands repas ‘fami­liaux’ ( ?), on la sert lit­té­ra­le­ment au des­sert, et tout le monde en pro­fite. Au point qu’elle se trouve aujourd’hui enceinte. Nous avons pu la récu­pé­rer quand elle reve­nait de la crèche, en la cachant pour une nuit dans un petit hôtel d’un autre quar­tier de Paris. Affamée, elle s’est jetée comme un loup sur le repas que nous lui avons offert dans un res­to rapide. Elle par­ti­ra demain matin en voi­ture ailleurs, très loin, où cette très jeune maman trou­ve­ra la sécu­ri­té et la paix pour elle et son bébé. Betty est catho­lique et porte une petite croix. Cette croix l’a sûre­ment sau­vée, ain­si que son bébé.

Samedi 12 décembre 2009

Nous logeons – ou héber­geons – actuel­le­ment 44 mamans et jeunes filles enceintes, par nos propres moyens soit en stu­dios loués au nom de notre asso­cia­tion (UNEC), soit chez nos familles héber­geuses, soit même en petits hôtels manque d’autres solu­tions. Normalement tout cela se passe bien, mais par­fois il y a des catas­trophes. Ainsi de Bretagne une de nos héber­geuses nous télé­pho­na tôt ce matin : Gilhane, 17 ans, 5 mois enceinte, logée par nous depuis sep­tembre, a eu cette nuit un acci­dent. Elle avait emprun­té un vélo pour reve­nir d’un baby­sit­ting (pour se faire un peu d’argent), et c’est pen­dant ce tra­jet, vers minuit, qu’elle s’est fait ren­ver­ser par une voi­ture qui a dis­pa­ru. Les gens où elle avait gar­dé les enfants hier soir, lui avaient fait pro­mettre qu’elle télé­pho­ne­rait dès qu’elle serait arri­vée chez l’hébergeuse. Une heure plus tard, tou­jours pas de coup de télé­phone. Les gens, affo­lés, se rha­billent et prennent la voi­ture pour rou­ler le long de la route qu’elle devait prendre. Ils l’ont trou­vée peu après, avec le vélo plié, à côté de la route sans connais­sance. Coma ? Transportée à l’hôpital, le méde­cin de nuit diag­nos­tique qu’elle a pro­ba­ble­ment une « frac­ture céré­brale », une jambe cas­sée et un bras cas­sé. Et son bébé ? Nous pre­nons vite le train pour aller sur place. Le dimanche ‘Gaudete’ ne s’annonce pas rose, mais une chose est sûre : Noël approche…

PS. Bilan à ce jour : 607 bébés sau­vés de l’avortement, dont 80 encore à naître, 44 femmes et jeunes filles enceintes actuel­le­ment logées dans nos stu­dios ou chez nos familles héber­geuses, 1 838 Euro en caisse…

Cher lec­teur, chère lectrice,

Vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous ferons une joie de par­ta­ger régu­liè­re­ment avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de savoir tant de gens (1 000 envi­ron) à nos côtés. Ils font véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

S.O.S Mamans

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S.O.S MAMANS (UNEC)
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