S.O.S Mamans – Journal de bord n° 51 d’octobre à décembre 2012

Mardi 9 octobre 2012

Hier nous avons reçu la mis­sive sui­vante d’un de nos dona­teurs : « S’il vous plait, il y a tant de jeunes femmes de culture chré­tienne à sau­ver, pour­quoi aider une musul­mane en tcha­dor, qui ne fera certes pas bap­ti­ser son bébé ?… En bud­get limi­té, choix limi­té. Il devient donc fon­da­men­tal de ne don­ner – en prio­ri­té – qu’aux occi­den­taux de culture chré­tienne. En consé­quence, effacez-​nous de votre fichier, car mon épouse ne don­ne­ra plus à SOS Mamans et ces infor­ma­tions la contra­rient for­te­ment pour ne pas dire plus. »

Aujourd’hui nous avons adres­sé à ce Monsieur la réponse sui­vante : « D’accord, dites s.v.p. à votre épouse si elle trouve un bébé à sau­ver, on l’ai­de­ra volon­tiers à le sau­ver. Nous sau­vons TOUS les bébés que le Bon Dieu met sur notre che­min. Il n’y a aucun choix ni aucune pré­fé­rence, TOUS ! Le Bon Samaritain aus­si n’a pas choi­si celui qui se trou­vait sur son che­min de Jérusalem à Jéricho. Il est des­cen­du de son âne et a sau­vé le mal­heu­reux. – En atten­dant, sui­vant votre demande, nous vous rayons de nos listes de dona­teurs et des­ti­na­taires. Bien cor­dia­le­ment, et en vous remer­ciant de l’aide que vous nous avez offerte jus­qu’à pré­sent, SOS MAMANS (UNEC). »

En véri­té nous avons enten­du pire, même (et sur­tout ?) sur les per­rons de nos églises : « Mais arrê­tez de sau­ver les bébés des non-​Français ! Nous fai­sons tout pour stop­per l’immigration, et vous sau­vez leur pro­gé­ni­ture, c’est inad­mis­sible, on marche sur la tête ! » Ou encore une dame très pieuse qui nous avait deman­dé en 1997 : « J’aimerais bien sau­ver un bébé de l’avortement. Ca coûte com­bien ? » Un peu éton­nés, nous avions répon­du : « Il n’y a pas de mon­tant stan­dard, cela varie beau­coup ; les dépenses les plus éle­vées que nous avons eues pour aider une maman à ne pas avor­ter son bébé, étaient de 52.000 Francs » (aujourd’hui env. 7900 Euro). Sur le champ la dame s’est assise et a rem­pli un chèque à Sos Mamans de … 52.000 Francs. A Noël nous avions le bap­tême de quatre bébés sau­vés. Nous avions invi­té nos amis pour fêter les bébés fraî­che­ment bap­ti­sés, autour d’une galette. La dona­trice en ques­tion y est venue. Elle deman­da : « Maintenant j’aimerais bien voir le bébé que j’ai contri­bué à sau­ver ». On lui a pré­sen­té le seul des 4 bébés bap­ti­sés qui était noir. Elle le regar­da et res­ta de marbre. Quelques jours plus tard nous avons reçu une lettre de cette dame : « Je suis déçu. Je pen­sais que j’avais contri­bué à sau­ver un bébé bien fran­çais. Mais là… Je regrette de vous avoir don­né ce chèque. » Notre réponse, là aus­si très courte, n’a pas tar­dé : « Madame, vous êtes raciste. Il n’y a qu’une solu­tion, allez vous confes­ser à un prêtre. En atten­dant vous êtes rayée de notre liste des dona­teurs ». Trois mois plus tard nous avons reçu une nou­velle lettre de cette dame : « Je suis allée me confes­ser. Voici un chèque de 3000 Francs (env. 500 Euro), avec la demande de bien vou­loir m’accepter de nou­veau sur votre liste des dona­teurs ». C’était il y a 15 ans. Entre temps cette dame est décé­dée et a vu le Juge Eternel. Heureusement elle n’était pas raciste.

Bien sûr, nous aus­si – comme le Bon Dieu Lui-​même – avons des pré­fé­rences, mais face à la VIE, sur­tout celle d’un petit bébé, il n’y a plus de cou­leurs ni de natio­na­li­tés : tous sont créés par Dieu, tous sont à sau­ver. Même les pom­piers ont com­pris cela : est-​ce qu’ils crient vers l’immeuble en feu, d’en haut de leur échelle de secours, avant de déclen­cher leur lance à eau : « Est-​ce qu’il y a des immi­grés là-​dedans ? » Eh bien, nous sommes les pom­piers des bébés.

Jusqu’à pré­sent le Bon Dieu nous a tou­jours aidés à dis­po­ser, même en tirant à droite à et gauche, les moyens néces­saires pour ten­ter de sau­ver TOUS les bébés qu’il a mis sur notre che­min, et presque tou­jours avec suc­cès (99 %). Mais il est par­fai­te­ment pen­sable qu’Il nous met­tra un jour en une situa­tion beau­coup plus dif­fi­cile : celle de devoir sélec­tion­ner – « pré­fé­rer » – un bébé par manque de moyens, et de lais­ser un autre de côté. Comment choi­sir ? Question ter­ri­fiante. Pourtant c’est la situa­tion dont tant de mis­sion­naires qui tra­vaillaient dans les vil­lages de lèpre ou d’autres épi­dé­mies, souf­fraient cruel­le­ment. Ils avaient 20 ou 30 lits dans leur pauvre baraque médi­cale, mais pas plus. Mais devant la porte des dizaines d’autres malades se pres­saient pour trou­ver accès… En défi­ni­tive c’est la ter­rible condi­tion sur cette terre dont par­lait N.S. Jésus-​Christ, impli­quant que pas tous seront sau­vés : « Beaucoup sont appe­lés, peu sont choisis ».
Donc, pour répondre à la ques­tion : face aux impé­ra­tifs de la vie humaine sacro­sainte, et au manque de cri­tères de sélec­tion en cette situa­tion, il se pour­rait bien que nous sau­ve­rions tout sim­ple­ment, la mort dans l’âme,… chaque 2ème, ou chaque 10ème bébé, à hau­teur des moyens à notre dis­po­si­tion. Pour l’instant notre assis­tante prin­ci­pale, Léa, dit fiè­re­ment : « Je ne peux mar­cher sur les cadavres », en sau­vant TOUS les bébés. A Dieu tout hon­neur et toute gloire !

S’il y avait mille groupes Sos Mamans en France, dans toutes les villes, il n’y aurait plus besoin d’abolir des lois iniques : il n’y aurait tout sim­ple­ment plus d’avortements dans ce pays qui fut et est tou­jours le Royaume de Notre Dame : ils seraient tous dis­crè­te­ment absor­bés « d’en bas », par la cha­ri­té chrétienne.

Vendredi 9 novembre 2012

Cet après-​midi, dans une rue de Paris 20e, nous avons assis­té à un pas­sage à tabac de deux jeunes filles par leurs copains : gifles, coups de poing, de pied, insultes… Les deux jeunes filles, Aurélie et Jessica, ont dû encais­ser des coups rudes. Pour faire simple, elles venaient d’annoncer leur état, ce qui a déclen­ché un déluge de gnons, en pleine rue. Elles sai­gnaient toutes les deux. Notre assis­tante s’est mise à hur­ler comme une corne de brume, car tout le monde regar­dait, mais per­sonne ne bou­geait… sauf elle-​même. Elle a réus­si à les extraire de la bagarre et les ame­ner à un hôpi­tal proche pour voir un méde­cin, rece­voir des piqûres pour les cal­mer, faire des radios, poser des plâtres et des pan­se­ments. L’une d’elle est res­tée à l’hôpital en état de choc, elle a peut-​être un trau­ma­tisme crâ­nien ; l’autre est à l’heure actuelle chez notre assis­tante, soit pour y res­ter ce soir, soit pour dor­mir dans un petit hôtel du quar­tier. Elles ont fait des écho­gra­phies pour voir si les coups n’ont pas fait trop de dégâts, notam­ment au niveau de l’utérus. Elles en tremblent encore. Notre assis­tante elle-​même a reçu un coup dans le dos, et un pied dans les côtes. Elles pré­tendent que leurs familles res­pec­tives ne veulent pas les accueillir, tou­jours avec la même reproche : « Si tu ne veux pas avor­ter, tu te débrouille­ras ! » Ce pavé est tom­bé juste au moment où nous avions dis­tri­bué nos der­niers sous pour les héber­ge­ments de novembre, c’est-à-dire actuel­le­ment 18 jeunes mamans enceintes ins­tal­lées dans nos familles héber­geuses à plu­sieurs endroits en France et aux Benelux. Ce qui fait que main­te­nant la caisse de Sos Mamans est lit­té­ra­le­ment vide… 40 Euro en tout et pour tout.

Si quelqu’un peut rapi­de­ment aider – même 20 ou 30 Euro nous serions pré­cieux -, on peut le faire soit par un chèque à SOS MAMANS (UNEC), BP 70114, 95210 SAINT-​GRATIEN, ou alors ins­tan­ta­né­ment en se ren­dant sur la page d’accueil de l’UNEC (www​.radio​-silence​.tv) pour un trans­fert Paypal par carte de cré­dit sécu­ri­sé. Au nom des bébés sau­vés et leurs petites mamans un grand mer­ci d’avance !

Samedi 1 décembre 2012

Nous accueillons Salma, jeune chré­tienne de 17 ans de Syrie, enceinte, mal nour­rie, lit­té­ra­le­ment exsangue. Elle a été envoyée par sa mère chré­tienne à des amis à Paris, son père – un musul­man – étant pro­ba­ble­ment mort. Notre méde­cin nous dit qu’elle a une forte ané­mie et qu’il faut des poches de sang (prix uni­taire 400 Euro). Nous en finan­çons deux. Finalement une de nos familles héber­geuses en Bretagne l’accueille chez elle, pour­tant cette famille héberge déjà trois autres de nos jeunes filles enceintes. Voilà des Chrétiens for­mi­dables (sans pour­tant être « pra­ti­quants ») ! Il fau­drait élar­gir le sens du mot « Chrétien pratiquant »…

Lundi 3 décembre 2012

Dans la dépêche « RU 48/​2012 » de ce jour on peut lire :

« CRISE POUR LES MERES SEULES (ru, 1 déc. 2012) – Le Figaro du 16 novembre confirme, sous le titre ‘La crise aggrave la situa­tion éco­no­mique des mères seules’, ce que tous les éco­no­mistes savent depuis long­temps : quand ça va mal pour un pays, ce sont les per­sonnes en situa­tion pré­caire qui subissent en pre­miers les consé­quences. Ces per­sonnes se trouvent très vite en situa­tion dra­ma­tique, voire catas­tro­phique. SOS MAMANS qui s’occupe des femmes pla­cées devant le spectre de l’avortement pour les secou­rir et sau­ver leurs bébés, signale en effet que ces femmes et jeunes filles enceintes, très sou­vent seules, ont main­te­nant besoin de beau­coup plus de secours qu’avant. Quand il fal­lait 400 ou 500 Euro pour sau­ver un bébé, en moyenne, il en faut main­te­nant plus que 1000, tou­jours en moyenne, annonce l’association. Par exemple les chèques-​cadeau de 30 Euro édi­tés par la Poste que SOS MAMANS dis­tri­bue à ses pro­té­gées pour Noël, ne suf­fisent plus sous la forme de l’année der­nière (‘ tous rayons sauf ali­men­ta­tion’). On a dû ajou­ter l’alimentation aux rayons cou­verts par ces chèques, ce qui prouve que main­te­nant même l’essentiel manque : le manger. 

Le cadeau de Noël devient une soupe, un bon steak… Voici quelques chiffres et consta­ta­tions révé­lés par Le Figaro sui­vant dif­fé­rentes enquêtes : Dans les quar­tiers en zone urbaine sen­sible 35% des ‘familles mono­pa­ren­tales’ sont les pre­mières vic­times de la crise, un pour­cen­tage 2,5 fois plus éle­vé que pour l’ensemble des familles. Selon l’INSEE un quart de ces familles vivent dans des loge­ments trop petits, et cher­cher un HLM conve­nable devient un par­cours de com­bat­tant de longues années, sou­vent sans résul­tat. Pour ces femmes, c’est une spi­rale infer­nale où résonnent les mots emploi pré­caire, chô­mage, sur­en­det­te­ment, aide sociale, faim… Chez SOS MAMANS on se demande sou­vent com­ment ces femmes et jeunes filles arrivent à faire face, à conti­nuer à se battre, à sou­rire à la Vie. C’est sou­vent un com­bat héroïque sans mine. On devrait leur don­ner la légion d’honneur ! Puisque la France ne veut pas le faire, SOS MAMANS pour­rait bien par elle-​même gra­ver et dis­tri­buer une médaille… – L’Observatoire National des zones urbaines sen­sibles (ZUS) revient cruel­le­ment sur le sujet : dans ces 751 zones, le taux de pau­vre­té (moins de 964 Euros par mois) est pas­sé de 30,5% en 2006 à 36,1% en 2010 ce qui repré­sente une aug­men­ta­tion de 20 pourcent. ‘La pau­vre­té en France tend à se fémi­ni­ser’, constate Le Figaro. Nous disons : oui, puisque l’Etat ne consi­dère pas suf­fi­sam­ment l’état de mère. Devant ce désastre crois­sant, l’approche du Seigneur annon­cée par les Chrétiens, sur­tout en Avent, devient Bonne et urgente Nouvelle. En atten­dant, aidons ces mamans ! »

Lundi 12 décembre 2012

Dans la dépêche « RU 49/​2012 » de ce jour nous lisons : « SOS MAMANS :forte affluence de nou­veaux sau­ve­tages de bébés en dan­ger immé­diat d’être avor­tés. Léa, la res­pon­sable de SOS Mamans en Ile-​de-​France, nous a par­lé des ‘cas’ de sau­ve­tage actuel­le­ment en cours.

Nous logeons actuel­le­ment 28 jeunes filles et femmes enceintes, dont 2 en hôtel en atten­dant, car chez nos 12 familles héber­geuses en France et Benelux et dans nos 4 stu­dios à Paris il n’y plus de place, même si cer­taines familles acceptent jus­qu’à 4 jeunes mamans en même temps ! Nous com­men­çons d’ailleurs à connaître mieux les Musulmans, avec 4 jeunes filles musul­manes enceintes dont 2 en tcha­dor. Nous consta­tons qu’elles ont beau­coup moins de volon­té de se libé­rer des pres­sions vers l’avortement que nos petites mamans euro­péennes ; elles ne prennent que trop timi­de­ment leur vie en main, sûre­ment une séquelle de leur condi­tion d’es­clave chez les Musulmans.

Venez entou­rer notre goû­ter de noël tra­di­tion­nel, avec quelques-​unes de nos petites mamans et leurs bébés (sau­vés), le same­di 29 décembre à 16h, à Paris 5e. Le lieu du res­tau­rant sera annon­cé aux amis qui sou­haitent venir. Il y aura une galette des rois. Vous pou­vez peut-​être ame­ner un petit cadeau, si vous le sou­hai­tez, soit pour les mamans, soit pour les enfants (sau­vés) de tout âge ! Par ailleurs Léa fait remar­quer que la plu­part des mamans secou­rues essayent de nous oublier plus tard, nous fai­sons en quelque sorte par­tie d’un très mau­vais moment dans leur vie. L’expérience humaine démontre que je ne fasse pas des amis per­ma­nents des pom­piers qui m’ont pour­tant sau­vé la vie. Nous autres ‘pom­piers des bébés’ devons accep­ter et res­pec­ter ce rejet. »

Mercredi 19 décembre 2012

Nous vou­lions essayer de ne plus trop nous occu­per des jeunes pros­ti­tuées russes enceintes à Paris, le coût – en rai­son du rapa­trie­ment néces­saire – étant trop éle­vé pour notre maigre caisse, mais com­ment refu­ser si Dieu nous en envoie une nou­velle ? Elle s’appelle Katia, 19 ans, elle risque l’avortement immé­diat par son « orga­ni­sa­tion ». Coût total de ce sau­ve­tage en 48 heures : 950 Euro. Elle est déjà en sécu­ri­té en Russie, sau­vée de l’esclavage pari­sien, et sur­tout son bébé sau­vé pour la Vie. Que Dieu la pro­tège ! C’est notre 107e pros­ti­tuée enceinte de l’est que nous avons pu sau­ver pen­dant ces der­nières 5 années en les rapa­triant. Nous gar­dons le lien avec elles jusqu’à la nais­sance du bébé, par le simple fait que nous pro­met­tons une petite « prime à la nais­sance » de 250 Euro pour tous nos bébés sau­vés, ce qui fait que chaque fois nous avons un der­nier contact avec la maman lors de la nais­sance. Quand c’est à Vladivostok, comme cela nous est arri­vé, le contact (en géné­ral par une carte télé­pho­nique France-​Russie que nous leur confions au départ de Paris) et le trans­fert de notre petite prime – d’une grande valeur dans un pays pauvre comme la Russie – est un peu plus dif­fi­cile, mais nous avons tou­jours réus­si. Cette habi­tude nous ras­sure de la « bonne fin » de l’opération et nous per­met de savoir des détails pré­cieux : la date de nais­sance du bébé (et de ce fait sa bonne déli­vrance) ain­si que son nom. Nous essayons d’ailleurs tou­jours d’avoir un contact avec M. Poutine pour obte­nir de sa part une aide finan­cière pour notre contri­bu­tion réelle au peuple russe. Une aide de l’ex-KGB à Sos Mamans ? Pourquoi pas ? Nos recherches de contact sont déjà arri­vées au niveau patriar­cal ortho­doxe, mais pas encore jusqu’à M. Poutine qui, comme on sait, impose actuel­le­ment une poli­tique pro-​famille extra­or­di­naire en Russie. Un contact par l’ambassade russe à Paris nous semble peu recom­man­dable dans un domaine aus­si sen­sible que celui qui nous pré­oc­cupe, nous pré­fé­rons un contact par voie reli­gieuse pour arri­ver à bon port. Si quelqu’un peut nous aider pour ce contact, qu’il se mani­feste : sosmamans@​wanadoo.​fr .

Encore un mot concer­nant les finances. Chaque sau­ve­tage nous « coû­tant » en moyenne plus de 1000 Euro, et ne pro­fi­tant d’aucune sub­ven­tion d’une auto­ri­té civile ou reli­gieuse, notre tâche paraît, à vue humaine, finan­ciè­re­ment impos­sible. Mais pen­sons à Mère Angelica, la cou­ra­geuse abbesse béné­dic­tine qui a fon­dé la chaîne de télé­vi­sion catho­lique EWTN en USA, 2ème chaîne de télé­vi­sion pri­vée du monde, avec des satel­lites sur l’Amérique du nord, du sud, l’Afrique et l’Asie. Elle nous a dit ceci lors de notre visite il y a 20 ans : « Vous dites que vous avez besoin d’argent ? Moi aus­si. Mais je n’ai pas de sou­cis. Voilà par exemple ma note d’électricité pour mon abbaye et ma sta­tion de télé­vi­sion du mois der­nier : 124.000 Dollars. Je me dis : mais ce n’est pas pour moi, c’est pour le Bon Dieu. C’est Sa télé­vi­sion. Je la pré­sente donc au Seigneur, comme cela (en éle­vant la fac­ture d’électricité devant nous à hau­teur de sa tête), puis je la pose sur mon prie-​Dieu pour la Lui rap­pe­ler ce soir à la prière noc­turne. Et vous allez voir : demain matin, au cour­rier, il y aura les chèques néces­saires qui arri­ve­ront, c’est nor­mal. » Notre délé­ga­tion Unec se disait : ou cette dame est folle, ou c’est nous qui sommes fous. En fait, cela doit être nous, car c’est bien elle qui a la fon­da­trice – et direc­trice actuelle – de la 2ème puis­sante télé pri­vée du monde. Quelle foi ! A l’occasion : un très grand mer­ci à nos quelques 900 dona­teurs pri­vés qui trans­forment cette foi en chair et en os, ou plu­tôt en chèques tré­bu­chants pour Sos Mamans (Unec). Que Dieu vous le rétri­bue mille fois, et que les bébé sau­vés vous accueillent joyeu­se­ment quand vous arri­ve­rez au seuil de l’éternité !

Samedi 22 décembre 2012

Un crime ne se trouve jamais seul. Le crime de l’avortement n’a de parable que l’abjection. Pour ce noël nous avions notre cadeau sur­prise : une jeune fille enceinte de 14 ans nous est envoyée par un ser­vice social ami de Bruxelles. La petite Karine a été mise enceinte par son propre père. Et la mère ? « Elle m’a engueu­lée en me disant que c’est bien fait pour moi », nous avoue-​t-​elle toute blanche et décom­po­sée. C’était donc un inceste en puni­tion. Horrifiés nous lui avons vite fait appli­quer un test Clearblue à la phar­ma­cie la plus proche, par deux fois, sans obte­nir une preuve claire de gros­sesse. Nous l’avons alors ame­née à une gyné­co­logue amie qui a conclu que Karine était bien enceinte depuis 6 semaines déjà, et pire que cela : qu’elle por­tait des traces de vio­lences sexuelles odieuses qu’elle n’avait pas le droit de nous spé­ci­fier (secret médical).

La fillette est dans un état psy­chique grave, elle ne veut plus voir d’hommes, elle fuit tout le monde. Sauf le Bon Dieu. Oui, en pas­sant devant une église, elle vou­lait qu’on entre pour prier. Accroupie sur un banc elle s’est confiée à Dieu, son vrai Père que per­sonne ne pour­ra lui enle­ver. Nous ne pou­vions que res­ter silen­cieux à côté d’elle, en la lais­sant prier seule à son Créateur. Saint Paul n’a‑t-il pas écrit : « Il a envoyé dans nos cœurs son Esprit Saint qui crie : Abba (père) ! » Plus tard elle nous a fait la confi­dence qu’elle n’est pas bap­ti­sée, mais qu’elle vou­drait l’être. La grâce des sacre­ments va donc cou­ler à flots sur elle, dans un proche ave­nir : son propre bap­tême, sa pre­mière com­mu­nion, sa confir­ma­tion, et si pos­sible le bap­tême de son bébé. Quant à ce der­nier, Karine est bien d’accord de ne l’avorter en aucun cas, ce bébé étant tota­le­ment inno­cent de ce crime ; mais pour la pre­mière fois nous avons sin­cè­re­ment par­lé avec elle de la pos­si­bi­li­té d’une adop­tion, pour la sou­la­ger psy­chi­que­ment, au moins pen­dant les pre­miers mois de sa grossesse.

Si plus tard elle trouve la force d’accepter ce bébé, tant mieux, car ce bébé ne devrait pas être puni en plus par la pri­va­tion de sa vraie mère – et du bap­tême. En tout cas, pour ce noël nous avons pu com­prendre un peu mieux pour­quoi, sur un bas-​relief de la cathé­drale de Figeac, dans le Massif Central, on peut voir l’Enfant Jésus… sur la croix. Voici notre pho­to de cette pro­fonde vision :

Bilan SOS MAMANS au 6 octobre 2012 :

Nous avons sau­vé, depuis 1995, 792 bébés et leurs mamans, donc quelques 1600 per­sonnes en détresse vitale ; actuel­le­ment nous logeons 29 femmes et jeunes filles enceintes, soit en nos stu­dios loués, soit chez nos familles ‘héber­geuses’ ; caisse à ce jour : 514 Euro. Budget habi­tuel : 8000 Euro/​mois. A Dieu tout hon­neur et toute gloire !

Cher lec­teur, chère lectrice,

vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous fai­sons une joie de par­ta­ger avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. 

Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de vous savoir à nos côtés. Restez y, s’il-​vous-​plaît !

Vous faites véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

Pour tout renseignement, contact ou don :

S.O.S MAMANS (UNEC)
B.P 70114
95210 St-Gratien
Rép/​Fax 01 34 12 02 68
sosmamans@​wanadoo.​fr