Reportage sur le pèlerinage du 500e anniversaire de l’apparition de Notre-​Dame, les 10 et 11 août 1519

En ce dimanche 10 mars, le ciel de Provence verse géné­reu­se­ment sa lumière sur le terre-​plein qui jouxte le sanc­tuaire Notre-​Dame de Grâces de Cotignac et fait face à la cha­pelle saint Bernard. Le ciel est d’un bleu intense, orné de quelques petits nuages blancs et légers. Cet endroit unique au monde, où suc­ces­si­ve­ment la Vierge por­tant l’Enfant-Jésus et saint Joseph sont appa­rus, est entré depuis décembre 2018 dans son année jubi­laire pour les 500 ans des deux appa­ri­tions de Notre-​Dame à Jean de la Baume, les 10 et 11 août 1519. Accompagnée de sainte Catherine, de saint Bernard et de l’archange saint Michel, elle deman­da qu’on la prie sous le vocable de Notre-​Dame de Grâces. « Allez dire au cler­gé… de me bâtir ici même une église… et qu’on y vienne en pro­ces­sion pour rece­voir les dons que je veux y répandre. »

Les pèle­rins, char­gés de leurs inten­tions per­son­nelles et de celles que leurs proches leur ont confiées, viennent cher­cher l’indulgence plé­nière atta­chée cette année au sanctuaire.

Depuis sept heures du matin, ils affluent, de la France entière, ils viennent pour la messe solen­nelle qui sera célé­brée en plein air à 9h30 par le Supérieur du dis­trict de France de la Fraternité Saint-​Pie X, Monsieur l’Abbé de Jorna, assis­té de Monsieur l’Abbé Dubroeucq et de Monsieur l’Abbé Vigne. La logis­tique est orches­trée par Monsieur Patrick Portron, qui mène ses équipes de parois­siens de Saint-​Pré sans accroc. Entre autres, un ser­vice de navettes per­met de garer les véhi­cules auprès du sanc­tuaire de Saint-​Joseph du Bessillon et de se ras­sem­bler auprès de Notre-​Dame, à trois kilo­mètres de là, pour la messe.

Sur ces lieux où en 1659, le jeune Louis XIV s’est ren­du en pèle­ri­nage afin de rendre grâces pour sa nais­sance mira­cu­leuse, l’autel (appor­té de Belgique par M. Charles Windels) s’adosse à une ten­ture fleur­de­li­sée ; de part et d’autre, les sta­tues de saint Joseph et de la Sainte Vierge semblent accueillir les fidèles. Bientôt d’ardentes voix de jeunes gar­çons accom­pagnent la pro­ces­sion d’entrée, c’est un Ave Maris Stella de Monteverdi chan­té par la cho­rale de l’école Saint-​Joseph-​des-​Carmes sous la direc­tion de Monsieur l’Abbé Péron. Le ser­vice de messe est assu­ré par des élèves de la même école.

Les pre­miers rangs sont occu­pés par la qua­ran­taine de Dominicaines du Saint Nom de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, des écoles de Brignoles et d’Avignon, par les Sœurs de la FSSPX de l’école Saint-​Ferréol de Marseille et par la Sœur du Prieuré de Toulon. Puis, ce sont des familles avec des enfants grands et petits, des étu­diants, de jeunes actifs, des retrai­tés, des grands-​parents. Étaient pré­sents treize prêtres et trois frères.

Monsieur l’Abbé de Jorna prêche sur la mater­ni­té divine de la Vierge Marie, source de la gran­deur de notre Reine.

Après le Cum Sancto Spiritu de Monteverdi qui clôt la messe, on reste sur place pour le déjeu­ner tiré du sac, puis le mil­lier de pèle­rins bien res­tau­ré entame, cha­pitre par cha­pitre, le par­cours jubi­laire, en réci­tant et en chan­tant le cha­pe­let. D’abord un par­cours des Saints : sept per­go­las suc­ces­sives pré­sentent la vie et la spi­ri­tua­li­té de saints des XIXe et XXe siècles, illus­trant trois par trois les sept dons du Saint Esprit : Padre Pio, Saint Maximilien Kolbe, Sainte Elisabeth de la Trinité, Louis et Zélie Martin…

Puis en face et en contre­bas de la Basilique Notre-​Dame de Grâces, un esca­lier de pierre nous fait pas­ser par la porte jubi­laire avant d’arriver à la Vierge qui porte l’Enfant, la lune sous les pieds. Après un court pas­sage dans la Basilique, chaque groupe rejoint la cha­pelle Saint-​Bernard et se rend en pro­ces­sion au monas­tère saint-​Joseph du Bessillon. A l’image du che­min de la vie, la marche est courte, mais semée de péri­pé­ties ; c’est d’abord un pier­rier pen­tu et ravi­né dont les cailloux roulent faci­le­ment, puis le che­min s’étrécit, par­fois plat, par­fois même sablon­neux, tan­tôt ombra­gé de pins et bor­dé de fleurs, tan­tôt aride, et les der­niers virages ne sont pas les plus faciles.

A l’arrivée, saint Joseph et sa source mira­cu­leuse nous reçoivent pour les der­nières prières, puis on redes­cend au parc de sta­tion­ne­ment des cars et voi­tures, une sorte de pla­cette située sous le monas­tère. On y attend que tous les groupes soient pas­sés car la colonne s’étire au fil de la mon­tée. On y retrouve famille, amis, on fait connais­sance, on échange inten­tions et nou­velles, on prend un fla­con d’eau de la source mira­cu­leuse que saint Joseph fit jaillir le 7 juin 1660 pour le jeune ber­ger Gaspard Ricard. Vers 16h30, Monsieur l’Abbé de Jorna donne la béné­dic­tion qui clôt cette belle jour­née de pèle­ri­nage, et cha­cun rentre chez soi.

Merci, Notre-​Dame, pour toutes ces grâces !

B. Guérin