Communiqué du mercredi 5 avril 2006

Monsieur l’abbé Yves le Roux, directeur de notre séminaire des Etats-​Unis m’a envoyé la lettre suivante avec l’autorisation de la publier sur ce site. Je l’en remercie vivement.

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PAX

Winona, le jeu­di 30 mars 2006

Cher Monsieur l’ab­bé de Cacqueray,

Il m’a été signa­lé que, des deux côtés de l’Atlantique, des auteurs de sites Internet se servent de ma Lettre aux Amis et Bienfaiteurs de mars 2006. Ils tentent d’op­po­ser le juge­ment que je porte sur le Discours du Pape, pro­non­cé en décembre der­nier sur le concile Vatican II, à celui de Monseigneur Fellay.

Plaisante affaire en réa­li­té ! Peut-​être serait-​il bon que ces mes­sieurs sachent que ma lettre a été sou­mise à l’ap­pro­ba­tion de notre Supérieur Général avant sa publi­ca­tion puisque le domaine des rela­tions avec Rome est un domaine réser­vé au Supérieur Général, selon le vœu de Monseigneur Lefebvre si je ne m’abuse…

Monseigneur Fellay m’ayant écrit son plein accord, j’ai donc publié cette lettre. L’histoire est simple ; trop, cer­tai­ne­ment, pour quelques esprits oisifs et bilieux qui ne vivent que de rumeurs.

Il serait bon de reve­nir au bon sens. Et puisque, en France, tout se ter­mine en chan­sons permettez-​moi de vous saluer en res­pec­tant cette vieille tradition :

La rumeur ouvre ses ailes, elle s’en­vole à tra­vers nous ;
C’est une fausse nou­velle, mais si belle après tout.

Elle se pro­page à voix basse, à la Messe et à midi
Entre l’é­glise et les glaces, entre confesse et confit.

La rumeur a des antennes, elle se nour­rit de cancans,
Elle est bavarde et hau­taine et gran­dit avec le temps.
C’est un arbre sans racine, à la sève de venin,
Avec des feuilles d’é­pines et des pommes à pépins.
Ça occupe, ça converse, ça nour­rit la controverse,

Ça pimente les pas­sions, le sel des conversations.

La rumeur est un microbe qui se trans­met par la voix,
Se déguise sous la robe de la ver­tu d’autrefois ;
La parole était d’argent mais la rumeur est de plomb :
Elle s’é­coule, elle s’é­tend, elle s’é­tale, elle se répand.

C’est du miel, c’est du fiel, on la croit tom­bée du ciel,
Jamais nul ne sau­ra qui la lance et qui la croit.

C’est bien plus fort qu’un men­songe, ça gros­sit comme une éponge.
Plus c’est faux, plus c’est vrai, plus c’est gros et plus ça plaît.

Calomnie, plus on nie, plus elle enfle et se réjouit.
Démentir, pro­tes­ter, c’est encore la propager.

Elle peut tuer sans rai­son, sans cou­pable et sans prison,
Sans pro­cès ni pro­ces­sion, sans fusil ni munitions.

C’est une arme redou­table, impla­cable, impalpable
Adversaire invul­né­rable, c’est du vent, c’est du sable.
Elle rôde autour de la table, nous amuse ou nous accable,
C’est selon qu’il s’a­git de qui­conque ou d’un ami.

Un jour elle a dis­pa­ru, tout d’un coup, dans les rues,
Comme elle était appa­rue à tous ceux qui l’a­vaient crue.

La rumeur qui s’est tue ne revien­dra jamais plus.
Dans un cœur la ran­cœur ne s’en ira pas non plus.

La Rumeur
d’Yves Duteil

La ran­cœur ? Hélas. Prions pour eux : la ran­cœur n’est point de Dieu.

In Christo sacer­dote et Maria.

Abbé le Roux †