Communiqué de Credo du 24 mars 2009 – Le sida en Afrique

Les évêques africains défendent le pape

« Je demande aux Occidentaux de ne pas nous impo­ser leur unique et seule façon de voir. Dans des pays comme les nôtres, l’abstinence et la fidé­li­té sont des valeurs qui sont encore vécues. Avec leur pro­mo­tion, nous contri­buons à la pré­ven­tion contre le sida […] Nous ne pou­vons pas pro­mou­voir l’utilisation du pré­ser­va­tif, mais prê­cher les valeurs morales qui, pour nous, demeurent valables, afin d’aider nos popu­la­tions à se pré­mu­nir du sida : l’abstinence et la fidélité ».

Mgr Simon Ntamwana, arche­vêque de Gitega au Burundi, a dénon­cé « le glis­se­ment de pen­sée » de l’Occident et son « hédo­nisme sexuel deve­nu omme un che­min incon­tour­nable ». « Ce n’est pas le pré­ser­va­tif qui va dimi­nuer le nombre d’infections du sida, mais cer­tai­ne­ment une dis­ci­pline que cha­cun doit s’imposer pour pou­voir chan­ger d’attitude, une atti­tude qui va l’aider à échap­per à un hédo­nisme qu’il ne peut plus contrô­ler ». Pour sa part, l’archevêque de Kinshasa (RDC), Mgr Laurent Onsengwo, a expli­qué que le pré­ser­va­tif « aggrave le pro­blème car il donne une fausse sécu­ri­té, une sécu­ri­té qui n’en est pas tou­jours une ».

Propos du pape en diverses occasions

10 juin 2005 – A des Evêques d’Afrique en Visite à Rome

Chers frères Evêques, je par­tage votre pro­fonde pré­oc­cu­pa­tion pour les ravages cau­sés par le virus du SIDA et par les mala­dies qui y sont liées. Je prie en par­ti­cu­lier pour les veuves, pour les orphe­lins, pour les jeunes mères et pour les per­sonnes dont la vie a été détruite par cette cruelle épi­dé­mie. Je vous exhorte à pour­suivre vos efforts pour com­battre ce virus qui non seule­ment est meur­trier, mais menace sérieu­se­ment la sta­bi­li­té éco­no­mique et sociale du conti­nent. L’Eglise catho­lique a tou­jours été en pre­mière ligne dans la pré­ven­tion et dans le soin de cette mala­die. L’enseignement tra­di­tion­nel de l’Eglise a démon­tré être la seule façon intrin­sè­que­ment sûre pour pré­ve­nir la dif­fu­sion du SIDA. C’est pour­quoi « l’af­fec­tion, la joie, le bon­heur et la paix appor­tés par le mariage chré­tien et la fidé­li­té, ain­si que la sécu­ri­té que donne la chas­te­té, doivent être conti­nuel­le­ment pré­sen­tés aux fidèles, spé­cia­le­ment aux jeunes » (Ecclesia in Africa, n. 116).

29 sep­tembre 2006 – Aux Evêques du Malawi en Visite Ad Limina

La dif­fu­sion du SIDA aug­mente en rai­son de l’in­ca­pa­ci­té à res­ter fidèles à un unique par­te­naire dans le mariage ou à pra­ti­quer l’abs­ti­nence ; … Ne ces­sez jamais de pro­cla­mer la véri­té, et insis­tez sur celle-​ci « à temps et à contre­temps » (2Tm 4,2) car « la véri­té vous libé­re­ra » (Jn 8,32).[…].

14 décembre 2006 – Au nou­vel Ambassadeur du Lésotho

La plaie du SIDA, qui frappe plu­sieurs mil­lions de per­sonnes … a appor­té d’in­di­cibles souf­frances …. Soyez assu­ré de la pro­fonde pré­oc­cu­pa­tion de l’Eglise catho­lique en vue de faire tout son pos­sible pour sou­la­ger toutes les per­sonnes frap­pées par cette cruelle mala­die, ain­si que leurs familles. Dans les visages des per­sonnes malades et mou­rantes, les chré­tiens recon­naissent le visage du Christ, et c’est lui que nous ser­vons lorsque nous appor­tons notre aide et notre récon­fort aux per­sonnes qui souffrent (cf. Mt 25, 31–40). Dans le même temps, il est d’une impor­tance vitale de trans­mettre le mes­sage selon lequel la fidé­li­té au sein du mariage et l’abs­ti­nence en dehors du mariage sont les meilleurs moyens d’é­vi­ter l’in­fec­tion et de mettre un terme à la dif­fu­sion du virus. En effet, les valeurs qui découlent d’une com­pré­hen­sion authen­tique du mariage et de la vie de famille consti­tuent la seule base sûre pour une socié­té stable.

14 décembre 2006 – Au nou­vel Ambassadeur d’Ouganda

La col­la­bo­ra­tion entre l’Eglise et la socié­té civile a pro­duit de nom­breux fruits bénis en Ouganda, en par­ti­cu­lier … dans la lutte contre le HIV/​SIDA, où les sta­tis­tiques confirment la valeur concrète d’une poli­tique de pré­ven­tion fon­dée sur l’abs­ti­nence et la pro­mo­tion de la fidé­li­té au sein du mariage. Je sou­haite sin­cè­re­ment que le peuple d’Ouganda conti­nue à rece­voir des béné­fices crois­sants de ce soutien.

14 décembre 2006 – Au nou­vel Ambassadeur du Mozambique

Parmi les dif­fé­rentes œuvres de cha­ri­té dans les­quelles l’Eglise est enga­gée, figurent l’as­sis­tance aux orphe­lins, dont le nombre aug­mente en rai­son de la tra­gé­die du SIDA.

7 sep­tembre 2007 – Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche

[…] L’Union euro­péenne devrait par consé­quent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pau­vre­té dans le monde, et dans l’engagement en faveur de la paix. Nous pou­vons consta­ter avec gra­ti­tude que les pays euro­péens et l’Union euro­péenne sont par­mi ceux qui contri­buent le plus au déve­lop­pe­ment inter­na­tio­nal, mais ils devraient aus­si faire valoir leur impor­tance poli­tique face, par exemple, aux très urgents défis por­tés par l’Afrique, aux hor­ribles tra­gé­dies de ce conti­nent telles que le fléau du SIDA. »

La situation en Afrique, vue de l’intérieur

Mgr Slat­te­ry, de Tzaneen, en Afrique du Sud, pré­sente le docu­men­taire inti­tu­lé « Semer dans les larmes », qu’il vient de réa­li­ser avec le pro­duc­teur Norman Servais, sur l’é­pi­dé­mie du SIDA dans son pays. Ce docu­men­taire vient de gagner le « Grand Prix » au 22ème fes­ti­val inter­na­tio­nal mul­ti­mé­dia catho­lique « Niepokalanow 2007 » : « En dépit de la pro­mo­tion qui est faite dans les écoles pour le pré­ser­va­tif, il y a un taux de gros­sesse éle­vé par­mi les filles en âge sco­laire, par­fois jus­qu’à 20% ».

Mgr Slattery explique que les avan­tages éco­no­miques d’une telle situa­tion sont réels, l’in­dus­trie du pré­ser­va­tif étant une indus­trie mul­ti­mil­lion­naire. « L’Afrique du Sud et les pays voi­sins du Botswana et du Swaziland ont les taux d’in­fec­tion les plus éle­vés au monde et les taux de dis­tri­bu­tion de pré­ser­va­tifs éga­le­ment les plus éle­vés. […] la conclu­sion est évi­dente : plus de pré­ser­va­tifs signi­fient plus de cas de SIDA et plus de morts […] Il est bien sûr ‘poli­ti­que­ment incor­rect” aus­si bien ici que dans le monde occi­den­tal, d’en­vi­sa­ger l’é­ven­tua­li­té que le pré­ser­va­tif puisse en réa­li­té ali­men­ter cette mala­die mor­telle au lieu de la freiner ».

L’objectif de l’Eglise dans le pays est de « lever le voile du secret sur le SIDA et d’in­ci­ter les gens à en par­ler ouver­te­ment ». « On leur fait croire qu’il n’y a pas de véri­table crise. Ils voient que beau­coup de jeunes meurent mais on leur dit qu’ils attrapent le SIDA parce qu’ils n’u­ti­lisent pas le pré­ser­va­tif cor­rec­te­ment. Derrière tout cela il y a une croyance lar­ge­ment répan­due selon laquelle les per­sonnes qui meurent du SIDA ont été ensorcelées ».

« L’Ouganda a été le pre­mier pays à com­battre réso­lu­ment l’é­pi­dé­mie du SIDA au début des années 90. La posi­tion forte et claire du pré­sident Museveni a consti­tué l’élé­ment déci­sif qui a ralen­ti la dif­fu­sion du SIDA, fai­sant pas­ser le taux de per­sonnes affec­tées de plus de 25% à 6% en 2002. Il a prê­ché le bon sens et non le pré­ser­va­tif, encou­ra­geant l’abs­ti­nence avant le mariage et la fidé­li­té dans le mariage, comme des valeurs culturelles ».

Mgr Slattery pré­cise que des rumeurs sur le rôle de l’abs­ti­nence et de la fidé­li­té pour com­battre le SIDA, cir­culent au sein du gou­ver­ne­ment d’Afrique du Sud.

Ile Maurice : l’évêque de Port-​Louis s’exprime sur le SIDA

Il explique son sou­tien au Pape

ROME, Lundi 23 mars 2009 (ZENIT​.org) – « Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la dis­tri­bu­tion de pré­ser­va­tifs », sou­ligne Mgr Maurice Piat, évêque de Port-​Louis, à l’Ile Maurice, dans un com­mu­ni­qué de l’évêché.

Revenant sur la réponse faite par Benoît XVI à un jour­na­liste durant le vol qui le condui­sait en Afrique, concer­nant la posi­tion de l’Eglise, « consi­dé­rée comme n’é­tant pas réa­liste et effi­cace », dans sa façon de lut­ter contre le SIDA, Mgr Piat estime que « le pape a tout à fait rai­son lors­qu’il dit que le pro­blème du SIDA ne peut être réglé sim­ple­ment en dis­tri­buant des préservatifs ».

Le com­mu­ni­qué de l’é­vê­ché rap­pelle que le pape, dans sa réponse, dit expli­ci­te­ment qu” « on ne peut pas sur­mon­ter ce pro­blème du SIDA uni­que­ment avec des slo­gans publi­ci­taires » ; que « la solu­tion se trouve dans un double enga­ge­ment : une huma­ni­sa­tion de la sexua­li­té et l’as­sis­tance humaine et spi­ri­tuelle des malades du SIDA ».

Pour expli­quer pour­quoi il donne rai­son au pape, Mgr Piat reprend une par­tie de son mes­sage de Noël de 2005 rap­por­tant qu’a­près « des recherches faites en Afrique du Sud, des orga­nismes ont été sur­pris de voir la mala­die se répandre très vite mal­gré les tonnes de pré­ser­va­tifs déver­sés dans les lycées, les col­lèges, les uni­ver­si­tés ». Ces cher­cheurs ont alors consta­té que « quand des gens bien inten­tion­nés viennent dans des col­lèges faire des cam­pagnes d’in­for­ma­tion et de pré­ven­tion par rap­port au SIDA et qu’ils pro­posent le pré­ser­va­tif comme seul moyen de pré­ven­tion, ce qui se passe en fait c’est que des jeunes qui jusque-​là s’abs­te­naient de rela­tions sexuelles par peur du SIDA, com­prennent alors qu’ils peuvent avoir des rela­tions sexuelles autant qu’ils veulent, en toute sécu­ri­té, pour­vu qu’ils se servent du préservatif ».

Ces jeunes « com­mencent alors à avoir une vie sexuelle active et sou­vent dis­per­sée en se pro­té­geant avec un pré­ser­va­tif » et après un temps, pour­suit le com­mu­ni­qué, soit eux, soit leurs par­te­naires com­mencent à en avoir assez du pré­ser­va­tif « gêneur », ou bien ils négligent d’en avoir tou­jours sous la main, et de plus en plus prennent des risques en ayant des rela­tions sexuelles non pro­té­gées ». « Et c’est sou­vent ain­si qu’ils attrapent le virus et deviennent des agents pro­pa­ga­teurs de la mala­die », expli­quait alors Mgr Piat.

Ce qui est grave, estime-​t-​il, « ce n’est pas de se ser­vir d’un pré­ser­va­tif si on ne peut s’empêcher d’a­voir des rela­tions sexuelles à risque et qu’on veut se pro­té­ger ou pro­té­ger sa par­te­naire, mais c’est de lais­ser entendre aux jeunes qu’ils peuvent avoir la vie sexuelle la plus désor­don­née qui soit avant le mariage et qu’ils seront tou­jours en sécu­ri­té pour­vu seule­ment qu’ils se servent d’un préservatif ».

Pour l’é­vêque de Port-​Louis, le pape, dans sa réponse au jour­na­liste, a fait appel « à un cer­tain sens de la digni­té humaine dans la manière de vivre la sexua­li­té ». De fait, explique-​t-​il, « dans un pays comme l’Ouganda, c’est grâce à une cam­pagne d’é­du­ca­tion en vue d’une abs­ti­nence avant le mariage et la fidé­li­té dans le mariage que le taux de pro­pa­ga­tion de l’é­pi­dé­mie a sen­si­ble­ment bais­sé ces der­nières années ». L’évêque de Port-​Louis assure que pour pré­ve­nir l’ex­pan­sion du SIDA d’une manière durable, « il faut croire en la capa­ci­té des jeunes de vivre une sexua­li­té épa­nouie et res­pon­sable dans les para­mètres de la fidé­li­té et de l’abstinence ».

« Le chan­ge­ment de com­por­te­ment auquel sont conviés les jeunes est un pro­ces­sus à pro­mou­voir aus­si bien par les adultes que par les jeunes eux-​mêmes », souligne-​t-​il dans le com­mu­ni­qué de l’é­vê­ché. Enfin, Mgr Piat déplore « les cam­pagnes de dis­tri­bu­tion tous azi­muts de pré­ser­va­tifs », car selon lui « elles laissent entendre que l’é­pi­dé­mie peut être jugu­lée par des moyens pure­ment méca­niques ». Pour être durable, estime-​t-​il « ce com­bat doit aus­si faire appel à des res­sources humaines plus pro­fondes et plus solides à long terme ».

Entretien avec le président du Burkina Faso Blaise Compaoré :

Vous pré­si­dez per­son­nel­le­ment le Comité natio­nal de lutte contre le sida. Pourquoi ?

C’est un enga­ge­ment moral quand on est res­pon­sable d’une com­mu­nau­té de 12 mil­lions de per­sonnes. En Afrique de l’Ouest, le sida menace la vie de mil­lions d’hommes et de femmes. Son impact sur la socié­té est consi­dé­rable. Le chef de l’Etat doit être à l’avant-​garde. Le Burkina a déve­lop­pé un cadre stra­té­gique clas­sique avec les élé­ments clés de la lutte contre le sida : la pré­ven­tion, le sui­vi épi­dé­mio­lo­gique, et la prise en charge des malades. Nous com­men­çons à enre­gis­trer des résul­tats – le taux de pré­va­lence est pas­sé de 7% en 1997 à 4% en 2003. […]

Face aux orga­nismes inter­na­tio­naux, il faut savoir résis­ter. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. […] Les Européens n’é­prouvent pas le dan­ger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le dan­ger est immé­diat. La pan­dé­mie est une réa­li­té visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-​être le loi­sir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n’a­vons pas le temps. […] Il y a sou­vent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le ter­rain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quo­ti­dien. Le débat sur le pré­ser­va­tif, tel que vous le pré­sen­tez, ne nous concerne pas. Les Français aiment la polé­mique, c’est leur côté gau­lois ! Certains cri­tiquent la posi­tion de l’Eglise en pré­ten­dant défendre les Africains. Soit. Mais la plu­part n’ont jamais mis les pieds chez nous ! Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l’i­mam, le prêtre et le chef cou­tu­mier tra­vaillent de concert : tous ont l’am­bi­tion d’af­fron­ter le même mal. Se foca­li­ser sur le pré­ser­va­tif, c’est pas­ser à côté du pro­blème du sida. […]

Beaucoup de gens ignorent le tra­vail de l’Eglise en Afrique. En France, l’in­tel­li­gent­sia ne com­prend pas cette proxi­mi­té avec les res­pon­sables catho­liques. Chez nous, l’Eglise est d’a­bord syno­nyme d’é­coles et de dis­pen­saires. Le débat sur le sida n’est pas théo­rique, il est pra­tique. L’Eglise apporte sa contri­bu­tion. Si l’abs­ti­nence est un moyen de pré­ven­tion, nous n’al­lons pas nous en pri­ver ! […]. L’Eglise n’a pas le mono­pole de l’abs­ti­nence ! En tant que chef de l’Etat, j’ai pris des enga­ge­ments dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la cam­pagne « C’est ma vie ». L’objectif était de mettre les gens devant leurs res­pon­sa­bi­li­tés. Parmi les enga­ge­ments pro­po­sés, cer­tains fai­saient direc­te­ment appel à l’abs­ti­nence : « J’ai déci­dé de m’abs­te­nir de tout rap­port sexuel quand mon mari (ma femme) est absent(e) », et « J’ai déci­dé de m’abs­te­nir de toute rela­tion sexuelle jus­qu’au mariage ». »

NB de Tonton Jean : Dans un autre entre­tien ce pré­sident a dit ceci : « Il faut savoir qu’un pré­ser­va­tif qui a été uti­li­sé est très sou­vent retour­né lavé et res­sert soit pour le même usage soit pour boire de l’eau, etc… ».

Maintenant la question qui a été posée au pape dans l’avion le conduisant en Afrique.

Et la réponse qui a fait scandale :

Q – Votre Sainteté, par­mi les nom­breux maux qui affligent l’Afrique, il y a éga­le­ment en par­ti­cu­lier celui de la dif­fu­sion du SIDA. La posi­tion de l’Eglise catho­lique sur la façon de lut­ter contre celui-​ci est sou­vent consi­dé­rée comme n’é­tant pas réa­liste et effi­cace. Affronterez-​vous ce thème au cours du voyage ?

R – Je dirais le contraire : je pense que la réa­li­té la plus effi­cace, la plus pré­sente sur le front de la lutte conte le SIDA est pré­ci­sé­ment l’Eglise catho­lique, avec ses mou­ve­ments, avec ses dif­fé­rentes réa­li­tés. Je pense à la Communauté de Sant’Egidio qui accom­plit tant, de manière visible et aus­si invi­sible, pour la lute contre le SIDA, aux camil­liens, à toutes les sœurs qui sont à la dis­po­si­tion des malades… Je dirais qu’on ne peut pas sur­mon­ter ce pro­blème du SIDA uni­que­ment avec des slo­gans publi­ci­taires. Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la dis­tri­bu­tion de pré­ser­va­tifs : au contraire, le risque est d’aug­men­ter le pro­blème. La solu­tion ne peut se trou­ver que dans un double enga­ge­ment : le pre­mier, une huma­ni­sa­tion de la sexua­li­té, c’est-​à-​dire un renou­veau spi­ri­tuel et humain qui apporte avec soi une nou­velle manière de se com­por­ter l’un avec l’autre, et le deuxième, une véri­table ami­tié éga­le­ment et sur­tout pour les per­sonnes qui souffrent, la dis­po­ni­bi­li­té, même au prix de sacri­fices, de renon­ce­ments per­son­nels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les fac­teurs qui aident et qui conduisent à des pro­grès visibles. Je dirais donc cette double force de renou­ve­ler l’homme inté­rieu­re­ment, de don­ner une force spi­ri­tuelle et humaine pour un juste com­por­te­ment à l’é­gard de son propre corps et de celui de l’autre, et cette capa­ci­té de souf­frir avec ceux qui souffrent, de res­ter pré­sents dans les situa­tions d’é­preuve. Il me semble que c’est la juste réponse, et c’est ce que fait l’Eglise, offrant ain­si une contri­bu­tion très grande et impor­tante. Nous remer­cions tous ceux qui le font.

De Tonton Jean à ceux et celles qui liront tout ce texte que j’ai « pio­ché » sur inter­net : Je laisse à cha­cun de conclure . Est-​ce absurde ce qu’a dit le Saint Père ?

Jean BOJO, Président de CREDO

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