Communiqué de l’ACIM du 25 janvier 2011 – Echec à la culture de mort

Pour la troi­sième année consé­cu­tive, les tenants de la culture de mort connaissent un échec qui, à ce jour, est his­to­rique. Les deux années pré­cé­dentes, la ten­ta­tive de léga­li­ser l’eu­tha­na­sie éma­nait de quelques par­le­men­taires plus ou moins iso­lés qui ten­taient un effet de sur­prise. Le pré­sident de l’Assemblée natio­nale, fort de la loi Léonetti (22 avril 2005) sur les soins pal­lia­tifs, en a fait immé­dia­te­ment des confettis. 

Cette fois-​ci, l’af­faire était plus grave, car s’est vue mon­ter « dis­crè­te­ment » dans le cadre du Sénat une coor­di­na­tion de forces, ras­sem­blant des séna­teurs de tous hori­zons poli­tiques. Un seul but : léga­li­ser l’eu­tha­na­sie – assis­tance médi­cale à mou­rir – sous pré­texte du droit à l’être humain de dis­po­ser de sa propre vie. La marge était étroite car le pro­jet se limi­tait aux cas extrêmes de per­sonnes ago­ni­sant ayant deman­dé qu’il soit mis fin à leurs jours. Mais cette ten­ta­tive trou­vait pour la pre­mière fois un débou­ché par­le­men­taire. En effet la Commission des Affaires sociales du Sénat ava­li­sait par 25 voix contre 19 le prin­cipe de l’eu­tha­na­sie. Les médias bien sûr sou­te­naient à fond. 

Les consciences semblent bru­ta­le­ment s’être réveillées. Ce fut un « non » venant d’ho­ri­zons diverses. Celui de François Fillon pre­mier ministre, de Maître Badinter ancien garde des Sceaux de François Mitterrand, de Ségolène Royal, de Robert Debré oppor­tu­niste de la trans­gres­sion eugé­niste. Mais aus­si M. Larcher, pré­sident de l’Assemblée Nationale et Xavier Bertrand, ministre de la san­té. Surtout s’est créé un col­lec­tif de par­le­men­taires qui s’or­ga­ni­sait et avait natu­rel­le­ment le sou­tien des groupes pro-​vie tra­di­tion­nels ; et aus­si des uni­tés de soins palliatifs. 

La Commission des affaires sociales du Sénat, dans la pers­pec­tive d’être désa­vouée par sa propre assem­blée ou bien par le Parlement, a donc rayé une par­tie du pro­jet de loi qu’elle avait ava­li­sé ; ceci en votant un amen­de­ment sup­pri­mant l’ar­ticle 1 : celui qui accor­dait le droit aux méde­cins de don­ner la mort. 

Le com­bat pour la défense de la vie n’est pas ter­mi­né pour autant. Rappelons que la loi Léonetti consi­dère l’hy­dra­ta­tion des ago­ni­sants comme un trai­te­ment qu’il n’y a pas lieu de pour­suivre chez les patients en fin de vie ; ceci étant assi­mi­lé à de l’a­char­ne­ment thé­ra­peu­tique. Telle est la grande tare de cette loi sur les soins pal­lia­tifs au plan légis­la­tif. Car plu­tôt que de lais­ser les patients se déshy­dra­ter len­te­ment et mou­rir de soif, les tenants de la culture de mort affirment qu’il y a lieu d’en finir de manière plus expé­di­tive. Il faut se pré­pa­rer car l’an pro­chain nous les retrou­ve­rons à la même époque sur ce même créneau. 

Dr. Jean-​Pierre DICKES, Président de l’ACIMPS

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