Editorial de juin 2010 – En le disant avec des fleurs…, Abbé D. Rousseau

En le disant avec des fleurs.…

Fut un temps, pas si loin­tain encore, où cha­cun met­tait son point d’honneur à se vêtir autre­ment que d’ordinaire pour le dimanche. De là est né le mot : s’endimancher. Le dimanche : un jour pas comme les autres, le pre­mier de la semaine, celui qui fait réfé­rence à la Résurrection, celui du repos après une semaine de labeur, celui bien sûr du culte dû à Dieu, Notre Seigneur Jésus-Christ.

« À tout Seigneur tout hon­neur ». C’est en rai­son de ce prin­cipe que l’habit du dimanche est plus soi­gné que celui des autres jours. Tous les membres de la famille, depuis les parents jusqu’aux plus jeunes, cherchent à se mettre bien. La veille, on cire les chaus­sures, on repasse les vête­ments, on les ins­talle pour qu’ils soient prêts à être mis sur soi le matin du grand jour, le jour du Seigneur.

Le dimanche, tout est fait en fonc­tion du culte à rendre à Dieu et donc la vie de l’âme n’est pas négli­gée : le mis­sel est pré­pa­ré, cha­cun s’enquiert de savoir quel est le dimanche qui sera célé­bré. Ce n’est pas en arri­vant à l’église qu’on se demande quel jour c’est ! Les pages sont feuille­tées par­fois jusqu’à l’épître passée…

Même la table n’est pas délais­sée. Le chef de famille sort de sa cave le vin qui s’accommodera avec les mets pré­pa­rés par son épouse. Le cou­vert est dif­fé­rent des autres jours : la nappe est ins­tal­lée pour y rece­voir les belles assiettes et les verres de fête. C’est dimanche !

En un mot, le dimanche est un jour à part : celui du Seigneur ado­ré, celui de la famille pai­si­ble­ment réunie.

La socié­té avec ses cou­tumes change et il est regret­table de lais­ser tom­ber, je ne dis pas la Messe à laquelle on n’aurait pas même l’idée – du moins dans nos familles – de ne pas se rendre, mais du moins le « décor » qui entoure le dimanche. Combien de chefs de famille, de mes­sieurs, ont une mise négli­gée : mal rasés, en jean-​baskets, la che­mise ouverte, sans veste ni cra­vate bien sûr, le pull posé sur les épaules et les manches de ce pull fai­sant un noeud autour du cou. Le ber­mu­da rem­place par­fois même le pan­ta­lon en été. Attention à la négli­gence, messieurs…

Voyez, j’ai par­lé des hommes avant d’aborder la tenue des dames ! Qu’elles n’imaginent pas un oubli de ma part ! Elles savent les exi­gences de l’Église ; nos cha­pelles ont des pan­neaux d’affichage dis­crets qui rap­pellent les normes. Certaines dames et jeunes filles feignent d’ignorer ces pres­crip­tions, jugées sans doute mes­quines et étri­quées, le Bon Dieu étant au-​dessus de tout cela ! Si elles ne sont pas majo­ri­té, leur atti­tude désin­volte n’est pas pour autant celle de la sou­mis­sion et de l’obéissance aux sages pres­crip­tions de l’Église.

Faisant œuvre d’éducation, non pas sim­ple­ment parce que nous sommes dans une école, mais parce que tout prêtre a cette mis­sion et d’instruire et d’éduquer, je rap­pelle à tous que ces choses jugées peut-​être petites et déri­soires par rap­port au grand com­bat que nous menons pour le main­tien de la Foi est plus impor­tant qu’il n’y paraît.

Voulez-​vous un exemple illus­trant mon pro­pos ? La sou­tane n’est certes pas l’élément essen­tiel du sacer­doce, et pour­tant c’est le signe exté­rieur du prêtre et un rem­part contre l’affaiblissement de sa vie inté­rieure. Le prêtre n’est pas homme du monde, bien que vivant dans le monde. Ainsi, le chré­tien qui s’habille mieux le dimanche qu’en semaine, qui fait un effort pour que ce jour soit autre sur tous les plans ne per­dra pas de vue la sanc­ti­fi­ca­tion du Jour du Seigneur. Si l’habit ne fait pas le moine, il y contri­bue. Il est bon de s’endimancher un peu, non pas par vani­té, mais par sou­ci d’honorer Dieu.!

Abbé Dominique Rousseau

Extrait du L’Etoile du Matin n° 174 de juin 2010

« Une tenue appro­priée est de mise (pan­ta­lons pour les hommes, jupes d’une lon­gueur cor­recte et épaules cou­vertes pour les femmes).

Le per­son­nel res­pon­sable est habi­li­té à refu­ser l’entrée aux visi­teurs ne res­pec­tant pas cette règle. »

Extrait du « GUIDE VERT MICHELIN » (paru début XXIème siècle) pour la visite tou­ris­tique des églises catholiques