Entretien avec le Père Groche

La Porte Latine : Bonjour, mon Père, pouvez-​vous nous décrire votre apos­to­lat au Gabon ?

Père Groche : « Mbolo », bon­jour, chers amis de la Porte Latine. Je vous remer­cie de me don­ner la parole dans ces quelques lignes qui, je l’es­père, répon­dront à vos ques­tions au sujet de notre Mission Saint Pie X du Gabon. Mais avant de com­men­cer et puisque nous sommes au début 2004, la nou­velle année, je ne vou­drais pas man­quer de sou­hai­ter à cha­cun des inter­nautes et tout par­ti­cu­liè­re­ment à l’é­quipe dévouée de La Porte Latine mes meilleurs voux de san­té bien sûr, mais sur­tout de sain­te­té, c’est le plus impor­tant, dans la fidé­li­té à la Tradition mul­ti­sé­cu­laire de notre Sainte Eglise Catholique.

Aujourd’hui 6 jan­vier 2004, je réponds à vos ques­tions depuis Douala au Cameroun, sous le saint patro­nage des Rois Mages venus ado­rer l’en­fant Dieu Notre Seigneur Jésus-​Christ. Ils doivent être notre exemple. Que n’ont-​ils pas fait pour venir ado­rer l’u­nique Sauveur du monde ? Alors qu” »Il est venu en ce monde et le monde ne l’a pas reçu ». C’est le même drame que nous vivons tous les jours dans notre vingt-​et-​unième siècle pour la perte de beau­coup. Notre conso­la­tion, je pense, pour nous prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X, c’est de voir que par­tout dans le monde il y a des familles qui comme les Rois mages de l’Orient n’hé­sitent pas à faire le che­min des efforts néces­saires pour rendre à Notre Seigneur Jésus-​Christ, le divin enfant, l’a­do­ra­tion qui lui est dû, en Esprit et en Vérité. C’est notre com­bat pour le Dieu Vérité fait homme dans l’es­prit de l’Eglise catho­lique de toujours.

La Porte Latine : Nous vous pen­sions can­ton­né au Gabon et voi­là que vous êtes au Cameroun ?

Père Groche : Pas seule­ment au Cameroun.. La semaine avant Noël, je visi­tais nos amis d’Owerri au Nigeria, le pays le plus peu­plé d’Afrique. Sans doute plus de 130 mil­lions d’ha­bi­tants, la majo­ri­té chré­tiens et où les sectes pro­tes­tantes, « les églises éveillées », font un ravage par­mi les catho­liques et même dans l’Islam. Incroyable !

Aujourd’hui, au Cameroun donc, je suis accom­pa­gné du Père Yannick ANDRE pour y pré­pa­rer une future fon­da­tion de la Fraternité.

S’il ne nous man­quait pas autant de prêtres, nous aurions pu ouvrir une mis­sion dans tous ces beaux pays qui furent colo­nies des pays de l’Europe autre­fois chré­tienne. Nous visi­tons là quelques bonnes familles qui essaient de vivre leur foi catho­lique mal­gré l’é­loi­gne­ment des prêtres qui viennent seule­ment quelques fois dans l’an­née depuis Libreville. Confessions, Messes, caté­chismes et sur­tout encou­ra­ge­ments qui les font patien­ter en atten­dant la future fon­da­tion pro­mise. Pour l’ins­tant ils ne sont pas très nom­breux mais il suf­fi­rait d’ou­vrir une cha­pelle avec la messe domi­ni­cale régu­liè­re­ment célé­brée qu’une foule vien­drait bien vite. Douala c’est 2 mil­lions d’ha­bi­tants, Yaoundé la Capitale c’est 1 mil­lion, rien que pour les deux plus grandes villes du Cameroun c’est donc 3 mil­lions d’âmes qui seraient notre champ d’a­pos­to­lat. Quel bonheur !

La Porte Latine : La preuve concrète du suc­cès de la FSSPX quant elle est pré­sente, c’est le Gabon.

Père Groche : En effet. A Libreville, la Capitale du Gabon qui compte envi­ron 450 mille habi­tants et, où nous sommes depuis 18 ans, c’est près de 2000 âmes qui, en moyenne, viennent assis­ter à la messe domi­ni­cale (il y a 4 messes par dimanche).

C’était donc, il y a 18 ans, avec l’ab­bé Karl STEHLIN, que nous avons ouvert la Mission St-​Pie X à Libreville. Monseigneur François N’DONG, pre­mier Evêque gabo­nais qui avait reçu sa consé­cra­tion épis­co­pale des mains de Mgr Marcel LEFEBVRE, avait dit à notre véné­ré Fondateur, lors d’un voyage en jan­vier 1985 : « Monseigneur, vous qui en avez, envoyez-​nous des prêtres car nous n’en aurons bien­tôt plus au Gabon ». Ceci parce que les Evêques gabo­nais ne fai­saient pra­ti­que­ment rien pour assu­rer la suc­ces­sion du cler­gé gabo­nais qu’il devait confier à des étran­gers afri­cains, moder­nistes, incul­tu­rés et sou­vent vivant dans l’im­mo­ra­li­té. Les Pères fran­çais Spiritains dis­pa­rais­sant petit à petit, mais sûre­ment, le vieillis­se­ment les déci­mant chaque année. Et quand ils nous ont vu arri­ver ils n’ont rien fait pour nous faci­li­ter la tâche, comme vous pou­vez bien le pen­ser. Ils réus­sirent, ô ce n’é­tait pas bien dif­fi­cile, à mon­ter les évêques contre nous, sauf Mgr NDONG, bien enten­du. Ils réus­sirent presque à nous faire par­tir du pays, mais la Providence veillait et des connais­sances influen­cèrent les auto­ri­tés du pays à nous gar­der. Il était moins une, comme on dit fami­liè­re­ment. L’épreuve pas­sée nous avons conti­nué notre tra­vail et, comme d’ha­bi­tude, la publi­ci­té faite contre nous dans les églises de la capi­tale nous appor­ta beau­coup de monde.

La Porte Latine : En Europe, nous avons enten­du dire que le nom de Mgr Lefebvre avait « un effet magique » au Gabon..Qu’en est-il ?

Père Groche : C’est exact. Il faut dire qu’il y avait encore des anciens qui connurent autre­fois « le Père Marcel » qui pas­sa 13 ans au Gabon dont 6 années comme supé­rieur du grand sémi­naire à Libreville d’où sont sor­tis plu­sieurs prêtres que nous connurent ici, dont 3 évêques : Mgr François Ndong, celui qui nous appe­la et qui était à la retraite, Mgr Syriaque Obamba, évêque de Mouila, qui nous sou­tint un peu et Mgr Félicien Makouaka, l’é­vêque de Franceville qui nous fut très oppo­sé avec celui de Libreville, tous sont décé­dés aujourd’­hui, R.I.P.!

Les anciens connurent aus­si le frère aîné de Mgr Lefebvre, lui aus­si prêtre spi­ri­tain. « Le Père René » Lefebvre res­ta 40 ans au Gabon où il fut aus­si un des prin­ci­paux ani­ma­teurs du foot­ball, si bien que le pre­mier stade de Libreville por­tait son nom, c’est vous dire com­bien le nom de la famille Lefebvre était connu et res­pec­té dans ce pays.
Un vieux de Donguila, un vil­lage où le Père Marcel avait été Supérieur pen­dant deux années nous avait dit lors du voyage de 1985 : « le Père Marcel, quand il nous a quit­té, c’est comme si le bon Dieu nous avait quit­té » : c’é­tait en 1943.
Ces anciens retrou­vaient donc toute la litur­gie, la messe, le gré­go­rien, le caté­chisme, la dis­ci­pline, tout ce qu’ils avaient connu quand ils étaient enfants. Ils en vou­laient encore et autant pour leurs enfants et main­te­nant pour leurs petits enfants.

Très vite le caté­chisme fut orga­ni­sé et de nou­veaux col­la­bo­ra­teurs me furent envoyés. Le Père Loïc DUVERGER fut mon pre­mier vicaire prêtre. Avec l’ab­bé Karl nous fai­sions une bonne équipe pour répondre aux pre­mières cen­taines de fidèles qui assis­taient à nos offices. Plusieurs prêtres de la Fraternité ont fait leurs pre­mières armes à la Mission, le der­nier arri­vé en sep­tembre 2003, c’est le Père Nicolas BELI, tout fraî­che­ment ordon­né le 27 juin der­nier à Ecône, et cela ne me rajeu­ni pas, car figurez-​vous, c’est moi même qui ai béni le mariage de ses parents à Saint-​Nicolas-​du-​Chardonnet, il y a 25 ans. J’étais alors, Econome à Suresnes.

La Porte Latine : En dix-​huit ans de pré­sence, le che­min par­cou­ru semble incroyable !

Père Groche : Depuis 1986, à la date de ce 6 jan­vier 2004, en 18 ans, nous avons caté­chi­sé prés de 6 000 per­sonnes, admi­nis­tré 4 785 bap­têmes, 1 300 Premières Communions, 553 confir­ma­tions, les pre­mières en 1990, avec Mgr Marcel Lefebvre quand il est venu bénir notre cha­pelle agran­die et qui aujourd’­hui peut rece­voir en moyenne, un mil­lier de per­sonnes assises.

Le 8 février 2004 pro­chain, c’est Mgr Richard WILLIAMSON qui confé­re­ra la Confirmation à envi­ron 75 enfants et adultes de nos fidèles bien pré­pa­rés par les prêtres et les sœurs de la Mission. Combien d’Extrêmes-​onctions ache­vèrent de pré­pa­rer les malades à paraître devant le Souverain Juge Notre Seigneur Jésus-​Christ, plus de 200, je ne sais plus.

Aujourd’hui notre com­mu­nau­té à la Mission compte 4 prêtres, 2 frères et 5 sœurs, tous de la Fraternité Saint-​Pie X. Cette année nous caté­chi­sons près de 900 âmes dont une bonne cen­taine d’a­dultes et avec les 200 enfants de notre Juvénat du Sacré Cour. Les Sœurs s’oc­cupent prin­ci­pa­le­ment des filles, près de 400 au caté­chisme dont 140 dans un mou­ve­ment de jeu­nesse vouée à l’Immaculée.

La Porte Latine : Et les voca­tions religieuses ?

Père Groche : Deux gabo­naises sont reli­gieuses pro­fesses chez les Sœurs de la Fraternité, une est novice à Ruffec, une autre chez les Sœurs du Rafflay, près de Nantes, pro­non­ce­ra ces pre­miers vœux le 2 février pro­chain ; une autre est déjà pro­fesse chez les Sœurs du Cénacle, fon­dée par Don Putti de la revue SI SI – NO NO, en Italie près de Rome.
A Ecône, dans notre Séminaire phare, nous avons deux sémi­na­ristes : un gabo­nais en seconde année et un congo­lais en 5ème année qui, avec la grâce de Dieu, vien­dront se joindre aux deux pre­miers prêtres gabo­nais le Père Médard BIE BIBANG qui tra­vaille avec nous à la Mission et le Père Pierre Célestin N’DONG qui tra­vaille au Prieuré de Bruxelles, tous deux issus de notre Mission.

A Flavigny : un novice frère gabo­nais, le frère Bruno se pré­pare lui aus­si à rejoindre, après ses vœux le Frère Félix Marie grand sacris­tain de la cha­pelle de notre Mission de Libreville. Mes amis, il y a de l’espoir !

La Porte Latine : Tous ces fruits issus de la bon­té de Dieu, ce sont un peu les fruits du for­mi­dable tra­vail en direc­tion des écoles, n’est-​ce pas ?

Père Groche : Oh ! oui. En fait, c’est l’his­toire du Juvénat du Sacré Cour ins­tal­lé dans la pro­prié­té acquise il y a 6 ans et qui était la rési­dence de l’am­bas­sa­deur des Etats-​Unis d’Amérique au Gabon et, dans laquelle, après quelques amé­na­ge­ments som­maires nous avons conti­nué le Primaire mis sous le patro­nage de St Joseph Calasanz com­men­cé à la Mission dans les salles de catéchisme.

Puis, nous y avons ouvert le Secondaire, le col­lège de la Merci, mis sous la pro­tec­tion de la Très Sainte Vierge Notre-​Dame-​de-​la-​Merci. Pour une telle entre­prise, nous avons beau­coup inves­ti. Grâce à la géné­ro­si­té de nos amis et bien­fai­teurs et de Menzingen surtout.

Maintenant ce sont 204 enfants qui sont sco­la­ri­sés au Juvénat : du CP en pri­maire à la 3ème dans le secon­daire et, le midi pour ceux qui le peuvent, nous ser­vons un repas à une bonne cen­taine de bouches affa­mées, d’autres se contentent d’un ou deux sand­wich. Chaque année depuis l’ou­ver­ture nous avons ouvert une nou­velle classe, l’an pro­chain en prin­cipe nous devrions ouvrir la seconde. Mais là com­mence à se poser un nou­veau pro­blème de salles de classe, car nos inves­tis­se­ments nous ont per­mis d’a­voir 10 salles de classe avec un grand préau, les bureaux admi­nis­tra­tifs et le loge­ment des pères et des frères et même pour des futures sœurs mais ils nous man­que­ra les salles pour conti­nuer les 2des, 1ères et Terminales pour les séries lit­té­raires et scien­ti­fiques, soit encore une dizaine de salles. mais nous sommes sur une piste ! Nous confions la réponse au Saint Enfant-​Jésus-​de-​Prague et à Saint Joseph !

La Porte Latine : Ce doit être une lourde charge humaine et finan­cière. Comment faites-vous ?

Père Groche : Au Juvénat c’est le Père Patrick DUVERGER qui est le Directeur de l’Etablissement. J’en suis devant le Ministère de l’Education Nationale sim­ple­ment le Fondateur.

Avec lui il y a 2 autres prêtres col­la­bo­ra­teurs : le Père Arnold Trauner, autri­chien et un fran­çais le Père Olivier Rioult. Un frère, le frère Grégoire, lui aus­si fran­çais, pour les secon­der dans cette lourde res­pon­sa­bi­li­té qu’est un tel Juvénat.
Une petite tren­taine de pro­fes­seurs, ins­ti­tu­teurs, sur­veillants et per­son­nels divers s’oc­cupent de cette jeu­nesse. Sauf nos prêtres, notre frère et une mis­sion­naire laïque fran­çaise tout le per­son­nel est afri­cain et assez com­pé­tent. Le Père Duverger « per­fec­tionne leur com­pé­tence » si je puis dire, en leur assu­rant tri­mes­triel­le­ment des confé­rences pour mieux les ini­tier au devoir de l’é­du­ca­tion catho­lique en tant qu’ins­ti­tu­teur et pro­fes­seur. C’est une grâce pour eux, car hélas, bien que fon­ciè­re­ment pieux, les afri­cains, parents et édu­ca­teurs sont bien loin de ces réa­li­tés spi­ri­tuelles si impor­tantes pour le bien de la jeu­nesse. Comme le disait si bien Luce Quenette dans son magni­fique ouvrage l’Education de la Pureté : « ce sont des écoles pour les parents qu’il fau­drait ouvrir, pour leur apprendre com­ment édu­quer leurs enfants dans la grâce de Dieu ». Combien c’est encore plus vrai de nos jours et pas seule­ment en Afrique.
Aidez nous dans la mesure du pos­sible, par vos prières sur­tout et par vos oboles si bien­ve­nues, il y a tel­le­ment à faire, mer­ci par avance !

La Porte Latine : Les lec­teurs inter­nautes de La Porte latine peuvent-​ils avoir de vos nou­velles autrement ?

Père Groche : Oui, bien sûr ! Il y a « le St Pie » que beau­coup connaissent et lisent avec pro­fits. C’est notre petit bul­le­tin qui parait tous les der­niers dimanches du mois et qui vou­drait don­ner à nos fidèles lec­teurs quelques conseils pour pro­gres­ser en sain­te­té. C’est cer­tai­ne­ment la rubrique de Monsieur Pikaya – un vieux chré­tien gabo­nais for­mé autre­fois à la Mission catho­lique – qui est la plus lue et la plus appré­ciée pour ses conseils avec son bon sens et sa haute spiritualité.

La Porte Latine : Ce tour d’ho­ri­zon au Gabon augure bien de la pré­sence de la FSSPX en Afrique. Pouvez-​vous nous en dire plus ?

Père Groche : L’avenir de la Fraternité Saint Pie X en Afrique est pro­met­teur, le seul pro­blème, c’est le manque de prêtres. Vous savez que du monde entier il est deman­dé des fon­da­tions au Supérieur Général.
Si nous avions les prêtres, nous pour­rions ouvrir tout de suite au Nigeria et au Cameroun où nous avons déjà les Associations recon­nues par l’Etat.

Mais aus­si au Togo, au Bénin, en Côtes d’Ivoire, au Sénégal, dans les deux Congo, etc. Partout la réac­tion est la même devant les céré­mo­nies de plus en plus incul­tu­rées par des cou­tumes païennes, et donc de moins en moins catho­lique. Tenez, un exemple : der­niè­re­ment j’é­tais invi­té à un repas chez des fidèles de la mis­sion ; il y avait aus­si un invi­té de marque, un haut res­pon­sable de l’Etat Gabonais et de plus musul­man. Il a pris à par­ti une dame, invi­tée aus­si, et qui fré­quente assi­dû­ment la paroisse Saint-​Pierre de Libreville en lui deman­dant « s’il était obli­ga­toire main­te­nant qu’à la messe les gens apportent des vic­tuailles en fai­sant des pro­ces­sions, en chan­tant et en dan­sant qui durent au mois qua­rante minutes ; autre­fois catho­lique il n’a­vait jamais connu ça. je ne com­prends plus rien à votre église d’aujourd’hui ».

Quand je lui ai dit que chez nous, à St Pie, cela n’exis­tait pas, que c’é­tait comme ce qu’il avait connu autre­fois, il m’a répon­du : « Alors vous, vous m’in­té­res­sez ». Lecteur : priez pour lui !
Pour l’Afrique encore, la Fraternité St-​Pie X vient d’ou­vrir une mai­son, le 3 Septembre 2003, à Nairobi, la capi­tale du Kenya.

J’en pro­fite pour pré­ci­ser que l’Afrique du Sud et de l’Est ne sont pas sous ma res­pon­sa­bi­li­té. J’y vais à la demande de Monsieur l’ab­bé SCHMIDBERGER, le Premier Assistant du Supérieur Général, pour aider à cette ouver­ture.
Lors de notre voyage, à l’Ascension der­nière, une ving­taine de jeunes gens sont venus nous voir inté­res­sés par la Fraternité et une éven­tuelle voca­tion. Lorsque j’y suis retour­né en Septembre cette ving­taine de jeunes gens par­ti­ci­pait à une récol­lec­tion prê­chée par Monsieur l’ab­bé ESPOSITO, zim­babwéen et Supérieur de cette nou­velle Maison Autonome et par son col­la­bo­ra­teur Monsieur l’ab­bé GRÜN, un allemand.

Déjà cinq demoi­selles ou anciennes reli­gieuses kenyanes sont en for­ma­tion au novi­ciat des oblates de la Fraternité à Salvan, en Suisse. Elles seront d’un grand secours pour aider nos prêtres de Nairobi. Je pense qu’il y a là un vrai sanc­tuaire de voca­tions mais encore faudra-​t-​il les for­mer et les infor­mer exac­te­ment sur nous, Fraternité St-​Pie X, et qu’elles acceptent nos exi­gences pour gar­der la foi inté­gra­le­ment sans la bra­der d’au­cune façon par quelques com­pro­mis inacceptables.

Leur pre­mière réac­tion devant le fléau moder­niste, dont ils sont loin de mesu­rer l’é­ten­due, est de refu­ser la com­mu­nion dans la main. C’est leur pre­mier pas vers nous … C’est ain­si que le bon Dieu dans sa misé­ri­corde nous les envoie : le reste, c’est à nous de le leur faire com­prendre avec nos caté­chismes, nos confé­rences, notre exemple, notre tré­sor : la Messe surtout.

Ici, à la mis­sion de Libreville nous avons reçu un de ces can­di­dats kenyan et nous en atten­dons deux autres qui s’a­jou­te­ront à un came­rou­nais, un gabo­nais, un pos­tu­lant frère et 3 pré-​postulants frères gabo­nais.
Certes tous ces can­di­dats, même s’ils sont bien dis­po­sés, il fau­dra du temps pour les bien pré­pa­rer à entrer dans nos sémi­naires ou dans nos novi­ciats. Nous fai­sons ouvre de pré-​séminaire, de pré-​postulat, et ces ouvres deviennent de plus en plus obli­ga­toires par­tout, pas seule­ment en Afrique. Les jeunes sont tel­le­ment mal édu­qués de nos jours, res­pi­rant à lon­gueur de jour­née ce libé­ra­lisme et ce liber­ti­nage ambiant, en côtoyant ordi­nai­re­ment les « faux amis », les médias, les plai­sirs de toutes sortes, tout ce qui, mau­vais et méchants, indé­fi­nis­sable et innom­brable, se répand dans les rues, dans les mai­sons, les écoles et même dans nos églises de nos villes et de nos villages.

Croyez moi, il y a du pain sur la planche et la démis­sion incon­trô­lée des parents ne nous faci­lite pas la tâche. Que les parents se reprennent, avec cou­rage, qu’ils mettent leurs enfants dans de bonnes écoles même au prix de lourds sacri­fices finan­ciers. Tous les sacri­fices offerts à Dieu sont sources de grâces et de joies pour l’a­ve­nir et, c’est pour­quoi, nous Fraternité St-​Pie X, nous nous don­nons à fond dans les ouvres de for­ma­tions et d’é­du­ca­tion de l’en­fance, de la jeu­nesse et des futurs prêtres et reli­gieux de demain, dont l’Eglise à tant besoin, pour la plus grande gloire de Notre Seigneur et le salut des âmes.

La Porte Latine : Nous sommes émus et admi­ra­tifs devant tant de dévoue­ment et de confiance en la Providence. Que pouvons-​nous faire pour vous aider ?

Père Groche : Puissent les lec­teurs de La Porte Latine, que je remer­cie pour leur patience de m’a­voir lu jus­qu’au bout, en être convain­cus. Qu’ils ouvrent sur la terre au règne de Notre Seigneur Jésus-​Christ, c’est le meilleur ser­vice qu’ils ren­dront à la Sainte Eglise catho­lique, unique Arche de salut, en sou­te­nant de toutes leurs forces les ouvres de la Tradition catho­lique sans se décou­ra­ger.
Sans eux nous ne pour­rions rien faire, comme sans Saint Joseph, Econome de la Providence qui les ins­pire, nous ne pour­rions rien entre­prendre, rien faire. Je les remer­cie vive­ment et les bénis de tout cour pour leur aide pas­sée et à venir, car nous avons beau­coup de besoins pour réa­li­ser notre apos­to­lat auprès des jeunes, des futurs prêtres, reli­gieux et reli­gieuses, auprès des parents, jeunes et anciens. La réus­site, c’est le Ciel, il appar­tient à Dieu seul, notre Seigneur Jésus-​Christ, Notre Sainte Providence et à la Vierge Immaculée, Notre Dame de la Sainte Espérance.

Avec ma recon­nais­sance à l’é­quipe de La Porte Latine.

Père Patrick GROCHE, Supérieur de la Mission St-​Pie X.