Conférences sur les limbes

Le 19 avril, la Commission de Théologie Internationale (CTI) ren­dait public un docu­ment sur les limbes. Quoique nul­le­ment magis­té­riel, ce texte a néan­moins acquis une cer­taine auto­ri­té de par l’ap­pro­ba­tion orale que lui a accor­dée Benoît XVI.

Or ce docu­ment n’est pas sans poser de très graves pro­blèmes. En affir­mant que « de nom­breux fac­teurs donnent de sérieuses rai­sons d’es­pé­rer que les enfants morts sans bap­tême seront sau­vés et joui­ront de la vision béa­ti­fique », la com­mis­sion théo­lo­gique inter­na­tio­nale n’é­carte pas seule­ment l’en­sei­gne­ment tra­di­tion­nel sur les limbes.

Sous-​tendu par les nou­velles théo­ries de la Rédemption uni­ver­selle, il remet éga­le­ment en cause la doc­trine de l’Eglise, tant sur le péché ori­gi­nel que sur la néces­si­té du bap­tême pour être sauvé.

En une magis­trale confé­rence, M. l’ab­bé Patrick de La Rocque, Prieur de Toulouse, rap­pelle à ses fidèles la doc­trine catho­lique sur ces points impor­tants de notre foi, pour pro­cé­der ensuite à une ana­lyse déca­pante du docu­ment de la CTI.

Les faits rapportés par la presse religieuse

Les théo­lo­giens du Vatican sont conve­nus, après plu­sieurs mois de réflexion, que les limbes n’exis­taient pas et que les petits enfants morts sans bap­tême allaient direc­te­ment au paradis.

Le concept des limbes, comme lieu où vont les enfants morts sans avoir été bap­ti­sés, est le reflet d’une « vision res­tric­tive exces­sive du salut ».

Telle a été la conclu­sion de la Commission théo­lo­gique inter­na­tio­nale dans un docu­ment publié le 20 avril par la revue amé­ri­caine Origins. Le texte, approu­vé par le pré­fet de la Congrégation pour la doc­trine de la foi, le car­di­nal William Levada, avec l’ac­cord de Benoît XVI, s’in­ti­tule : « L’espoir de salut pour les petits enfants qui meurent sans être baptisés ».

« Notre conclu­sion est que les nom­breux fac­teurs que nous avons pris en consi­dé­ra­tion donnent des fon­de­ments théo­lo­giques et litur­giques sérieux pour espé­rer que les enfants non-​baptisés qui meurent seront sau­vés et béné­fi­cie­ront de la vision béatifique »,

ont encore affir­mé la tren­taine de membres de la com­mis­sion pré­si­dée par le car­di­nal Levada.

« Nous sou­li­gnons le fait que ce sont des rai­sons pour une pieuse espé­rance, plu­tôt que des motifs de connais­sance sûre »,

ont-​ils ajou­té. Et de pré­ci­ser qu’il faut en effet

« que soit clai­re­ment recon­nu le fait que l’Eglise n’a pas de connais­sance sûre sur le salut des enfants qui meurent sans être bap­ti­sés ». Mais « il y a des rai­sons d’es­pé­rer que Dieu sau­ve­ra ces petits-​enfants, pré­ci­sé­ment parce que ce n’é­tait pas pos­sible de faire pour eux ce qui aurait été le plus dési­rable », c’est-​à-​dire « les bap­ti­ser dans la foi de l’Eglise et les incor­po­rer de façon visible au Corps du Christ », ont insis­té les théologiens.

Le texte a été adop­té par la Commission avec l’ac­cord du pape Benoît XVI, a indi­qué le secré­ta­riat de cet organe consul­ta­tif de la Curie, en pré­ci­sant tou­te­fois que les conclu­sions n’ont pas valeur de dogme. Le docu­ment de la com­mis­sion, dont quelques extraits ont été publiés same­di sur le site de l’a­gence Catholic News Service (CNS) n’a pas encore été dif­fu­sé par le Vatican, mais il est prêt depuis plu­sieurs semaines, a pré­ci­sé à la presse un de ses membres, l’ar­che­vêque de Dijon (France) Mgr Roland Minnerath. L’hypothèse de l’exis­tence des limbes, qui touche à la concep­tion chré­tienne du Salut, avait été avan­cée par Saint Augustin, mort en 430. »

FSSPX

M. l’ab­bé Patrick de la Rocque est actuel­le­ment prieur de Nice. Il a par­ti­ci­pé aux dis­cus­sions théo­lo­giques avec Rome entre 2009 et 2011.