R.P Baillif : 60 ans de fidélit

« […]La sor­tie est sui­vie de la tra­di­tion­nelle pho­to de famille. Fidèles et prêtres se retrouvent et tous peuvent venir témoi­gner leur recon­nais­sance et leur ami­tié au père Baillif.[…] »

« […]Cette tra­di­tion vivante qu’in­carne aux yeux de tous le Révérend Père Baillif, est notre Espérance et notre force. »

Flavigny, séminaire saint Curé d’Ars, 10h15 :

es cloches sonnent à la volée et reten­tissent dans l’air joyeu­se­ment prin­ta­nier du petit vil­lage de Flavigny. Au milieu du frois­se­ment des sou­tanes empres­sées, des sur­plis enfi­lés, les retrou­vailles n’en finissent pas entre les nom­breux prêtres venus entou­rer le révé­rend père Baillif pour cette belle jour­née « fami­liale » ; mais on se pré­pare pour la pro­ces­sion. Là bas, les voûtes du sanc­tuaire résonnent du chant de l’orgue , tan­dis que les fidèles se pressent dans l’es­poir de trou­ver une place conve­nable pour assis­ter à la cérémonie.

Dans la salle aux sur­plis, le silence a repris peu à peu ses droits. Voici que la pro­ces­sion s’é­branle : d’un pas lent et régu­lier, enve­lop­pé des déli­cieuses volutes de l’en­cens, elle fait son entrée dans la cha­pelle : Cor unum et ani­ma una. C’est la réflexion qui vient à l’es­prit, sur­tout lorsque le cor­tège est com­po­sé de trois générations.

En tête, ces jeunes sémi­na­ristes, pour la plu­part issus des écoles dont Monseigneur avait pres­sen­ti très jus­te­ment l’im­por­tance pour l’é­clo­sion et la pré­ser­va­tion des nou­velles voca­tions ; puis les prêtres, au nombre d’une qua­ran­taine, venus de par­tout témoi­gner leur recon­nais­sance à un père com­mun ; ensuite, le révé­rend père Baillif, figure de tous ces anciens qui pré­fé­rèrent le salut de la Sainte Église et la pré­ser­va­tion com­plète du dépôt de la Foi à leur confort et à la tran­quilli­té per­son­nelle ; enfin, Monseigneur Tissier de Mallerais, enca­dré de deux prêtres assis­tants. En somme, une par­faite illus­tra­tion de la Tradition.

Gaudeamus omnes in Domino, Domino. Oui, la vraie joie, cette joie pro­fon­dé­ment chré­tienne dont tous se sentent peu à peu péné­trés semble débor­der du haut du ciel. Alleluia ! Salve Regina misericordiae !

Monseigneur, dans son ser­mon, s’ar­rête à ces simples mots et nous déroule en un ins­tant le plan éter­nel de Dieu : la chute de l’homme, l’en­voi du Rédempteur, la place de Marie et la part que devra prendre l’homme dans son rachat ; la Justice et la Miséricorde se sont don­né un bai­ser. Et au milieu de ce plan admi­rable, nous admi­rons la divine condes­cen­dance vou­lant asso­cier l’homme si étroi­te­ment à ce rachat et ins­ti­tuant le sacer­doce catho­lique, forme par­ti­ci­pée de la grâce d’u­nion hypo­sta­tique de l’âme humaine de Notre-​Seigneur ; la conclu­sion vient d’elle même : le sacer­doce est prin­ci­pa­le­ment ins­ti­tué pour appli­quer par­ti­cu­liè­re­ment à chaque homme les dons inef­fables de la miséricorde.

N’est-​ce pas exac­te­ment le résu­mé de l’a­pos­to­lat du père Baillif, sur­tout lors des nom­breuses années pas­sées à confes­ser les mar­seillais à Notre-​Dame de la Garde ?

La messe conti­nue, Offertoire, Consécration, Communion, n’y a t’il pas là encore une par­faite illus­tra­tion de la devise de notre fon­da­teur : Tradidi quod et accepi. ?
La sor­tie est sui­vie de la tra­di­tion­nelle pho­to de famille. Fidèles et prêtres se retrouvent et tous peuvent venir témoi­gner leur recon­nais­sance et leur ami­tié au père Baillif ; dans la foule, des sémi­na­ristes se chargent de dis­tri­buer les belles images impri­mées pour l’oc­ca­sion. Notre cher père Baillif est rayon­nant de bon­heur, allant de l’un à l’autre, ser­rant les mains cha­leu­reu­se­ment : « Félicitations mon père et bonne fête ! » et lui de répli­quer dans un sou­rire com­plice : « je vous en sou­haite autant, cher ami. » Au fond de son cœur,

12h 45 :

errière ses mar­mites, le frère cui­si­nier se déclare prêt et les quelques 155 invi­tés peuvent prendre place dans le réfec­toire orné pour l’oc­ca­sion ; un air de fête de famille. Tant bien que mal, les convives se trouvent une place, et à voir cer­tains rap­pro­che­ments de per­sonnes qui ne semblent abso­lu­ment pas for­tuits, on peut déduire que le repas sera gai.
Durant le café, plu­sieurs confrères parlent un peu au nom de tous. Monsieur l’ab­bé André, notam­ment, évoque cer­tains sou­ve­nirs mar­quants ayant trait au père et sur­tout sa pré­cieuse action de conseil et de direc­tion des âmes auprès des séminaristes.

15h 15 :

! Vivez vous-​même en union très étroite avec la Sainte Eucharistie… Elle est comme le pen­dant ter­restre de la cour céleste… ». Les sémi­na­ristes inter­prètent la vie de saint Pierre-​Julien-​Eymard, fon­da­teur des pères du Saint Sacrement, congré­ga­tion d’o­ri­gine du père Baillif. Ne pou­vant retra­cer en une heure la débor­dante et mul­tiple acti­vi­té apos­to­lique de ce grand dévôt du mys­tère Eucharistique, ce fut sur­tout sur sa spi­ri­tua­li­té et l’é­vo­lu­tion de sa vie inté­rieure qu’ils insis­tèrent. On vit de jeunes sémi­na­ristes méta­mor­pho­sés, qui en rémou­leur ou en fos­soyeur, qui en curé de cam­pagne un peu bedon­nant, dans la veine de Don Camillo, et il y en eut même un dans le rôle­du Pape (PieIX) !!!

Moments graves, scènes émou­vantes, anec­dotes amu­santes, on pas­sa en revue tous les registres de l’art dra­ma­tique et le public tenu en haleine jus­qu’à la fin, goû­ta l’heu­reuse issue de cette vie toute pas­sée au ser­vice du Dieu Hostie et du Sacerdoce catholique.

17h :

Cette belle jour­née de famille et de joie chré­tienne fut conclue par le Salut du Très Saint Sacrement pour remer­cier le Bon Dieu de toutes ses bénédictions;le chant du Magnificat cou­ron­na cette action de grâce com­mune. Enfin, un à un et comme à regret, les prêtres reprennent le che­min du retour. Mais, au fond des cœurs et des mémoires, res­tent gra­vés le sou­ve­nir et les images inou­bliables de cette fête sacerdotale.

Cette tra­di­tion vivante qu’in­carne aux yeux de tous le Révérend Père Baillif, est notre Espérance et notre force.

Abbé Louis-​Edouard Meugniot

Le reportage complet avec les photos en format pdf :

Flavigny, sémi­naire saint Curé d’Ars, repor­tage et pho­tos [436ko]