Reportage photos des funérailles du Père Crespel célébrées le 10 septembre 2014

Belle figure sacer­do­tale que celle du Père Crespel ! Issue d’une famille nom­breuse d’industriels de La Bassée, dans le Nord de la France, il avait eu la peine de perdre sa mère dans son enfance, puis son père peu de temps après. C’est à la suite de ces tour­ments que Dieu lui a fait mesu­rer le sens de la vie et que le jeune Crespel lui a offert avec géné­ro­si­té la sienne. Rares sont les prêtres de sa géné­ra­tion, nés dans les années 1930 et dont les confrères étaient trop sou­vent épris de l’esprit de 68, qui eurent la force de demeu­rer fidèle au mis­sel traditionnel.

Il fut ordon­né au cœur de la tour­mente qui secouait l’Église et il béné­fi­cia des lar­gesses de Mgr Rupp, ce qui lui per­mit d’être incar­di­né à Monaco et de faire béné­fi­cier de son cele­bret à tra­vers la France, au cours d’une époque où ses jeunes confrères étaient pros­crits au nom de la sus­pens ou de l’ex­com­mu­ni­ca­tion. Mais il exer­ça pour l’essentiel son minis­tère sur sa terre natale, notam­ment auprès du Père Revet, qu’il secon­da pour lan­cer sa magni­fique œuvre du vil­lage de Riaumont. Il ensei­gnait avec sou­rire les enfants, sillon­nait les routes pour rejoindre enthou­siaste les dif­fé­rents camps. Si un ser­vice était à obte­nir pour Dieu et le bien des âmes, il ne recu­lait devant rien, et il acti­va sans scru­pule ni dédain l’aide de ses amis et cou­sins dont les noms rap­pe­laient ceux des grandes firmes du Nord.

Notre reportage photos

Vint le moment grave de 1988 et il choi­sit la fidé­li­té à Mgr Lefebvre, son com­pa­triote. Le Père Crespel fut un valeu­reux modèle pour les sémi­na­ristes que ce der­nier for­mait. Prêtre ami, il pré­si­da un bon moment l’association Noël Pinot, et à ce titre célé­bra une des messes de clô­ture du pèle­ri­nage de Pentecôte sur les pelouses de Montmartre. Tout en veillant à bien main­te­nir le sens de l’Église, il se dépen­sa sans comp­ter à Liévin, à Carrières, à Tourcoing, puis à Éleu-​dit-​Leauwette, cette œuvre qu’il avait crée de toutes pièces.

Ces der­niers temps, un can­cer vint l’interrompre dans toutes ses acti­vi­tés. Il le savait incu­rable et a su admi­ra­ble­ment offrir ses souf­frances. Les méde­cins lui indi­quaient qu’il ne pas­se­rait pas le mois de juin. « Pas de pathos » prévenait-​il, en annon­çant son issue pro­chaine. Cela ne l’empêchait pas de s’assurer du deve­nir des œuvres qu’il lais­sait ici ‑bas. Retiré au Brémien, il a pour­sui­vi son pèle­ri­nage ter­restre au cours de l’é­té, s’é­tei­gnant à l’âge de 78 ans ce same­di 6 sep­tembre. Pour ma part, c’est le prêtre de mes pre­mières années de caté­chisme, auquel je dois les rudi­ments de la Foi. 

Que Dieu l’accueille dans la Demeure céleste et le récom­pense pour tout ce qu’il a su donner ! 

Photos : District de France /​Texte : JRC

FSSPX Second assistant général

Né en 1959 à Strasbourg, M. l’ab­bé Bouchacourt a exer­cé son minis­tère comme curé de Saint Nicolas du Chardonnet puis supé­rieur du District d’Amérique du Sud (où il a connu le car­di­nal Bergoglio, futur pape François) et supé­rieur du District de France. Il a enfin été nom­mé Second Assistant Général lors du cha­pitre élec­tif de 2018.