Sur les affaires de pédophilie dans l’Eglise, par le District de France

L’Église catho­lique, notre Mère, est actuel­le­ment secouée par des affaires liées à des actes de pédo­phi­lie, d’a­bus sexuels sur mineurs ou d’a­bus sexuels de la part de per­sonne ayant auto­ri­té. Nous vou­drions rap­pe­ler suc­cinc­te­ment la posi­tion de la Fraternité Saint-​Pie X à ce propos.

1) Avec tous les catho­liques et tous les hon­nêtes gens, nous réprou­vons et condam­nons fer­me­ment tous les péchés de ce genre, tous les actes cri­mi­nels ou délic­tueux de ce type, spé­cia­le­ment s’ils ont été com­mis par des hommes d’Église (que nous sommes aus­si nous-​mêmes, ne nous excluant pas de ce lot), et nous esti­mons nor­mal que ces fautes soient jus­te­ment punies, tant sur le plan cano­nique que sur le plan civil. Nous expri­mons notre com­pas­sion envers les vic­times inno­centes de ces crimes, et nous les assu­rons de nos prières, ain­si que leurs familles et leurs proches.

2) Même si ces faits existent dans l’Église, ils sont actuel­le­ment consi­dé­ra­ble­ment gros­sis par les médias, qui mènent une cam­pagne achar­née contre le catho­li­cisme. Et, a contra­rio, des faits simi­laires, qui existent mal­heu­reu­se­ment dans d’autres ins­ti­tu­tions en contact avec des enfants et des jeunes (comme l’Éducation natio­nale, les colo­nies de vacances, le milieu spor­tif, etc.), sont cachés ou mini­mi­sés par les mêmes médias si prompts à dénon­cer l’Église catholique.

3) Cependant, le scan­dale spé­cial qui éclate du fait que des crimes de ce genre ont été com­mis par des hommes d’Église est, en même temps, une sorte d’hom­mage à l’Église, puisque cela signi­fie que nos contem­po­rains, même éloi­gnés de la foi, attendent (à bon droit, d’ailleurs) des hommes d’Église qu’ils mani­festent des qua­li­tés morales supé­rieures à celles du com­mun des mortels.

4) Après avoir tou­ché des prêtres et des reli­gieux, ces affaires écla­boussent désor­mais des évêques et même des car­di­naux. Nous n’a­vons pas de com­pé­tence par­ti­cu­lière pour juger des faits allé­gués par tel ou tel : il appar­tient aux tri­bu­naux (cano­niques et civils) d’é­tu­dier, de juger et, autant que néces­saire et juste, de condam­ner. Nous rap­pe­lons tou­te­fois la sen­tence tra­di­tion­nelle : dans l’Église, la réforme morale et spi­ri­tuelle doit tou­jours se faire « in capite et in mem­bris », c’est-​à-​dire aus­si bien dans les membres que dans la tête, et autant dans la tête que dans les membres. Si des évêques, si des car­di­naux sont tom­bés dans de telles fautes, par action ou par omis­sion, il est nor­mal qu’eux aus­si en rendent compte.

5) Toutefois, les posi­tions spé­ci­fiques de la Fraternité Saint-​Pie X ne portent pas d’a­bord sur la morale, mais sont doc­tri­nales et théo­lo­giques. Sans donc nous dés­in­té­res­ser de ce qui fait aujourd’­hui, hélas !, une par­tie de la vie de l’Église, nous n’en­ten­dons pas inter­ve­nir de façon par­ti­cu­lière sur ces ques­tions morales, encore moins « pro­fi­ter » d’elles pour pré­tendre que nous avions rai­son dans nos cri­tiques doc­tri­nales. Nous lais­sons aux ins­tances ecclé­sias­tiques comme aux ins­tances civiles le soin de faire la lumière sur tout cela, de por­ter les justes sanc­tions, et nous prions pour que de tels scan­dales dis­pa­raissent défi­ni­ti­ve­ment du sein de l’Église, même si nous avons conscience que, les hommes étant pécheurs (y com­pris nous), il est à craindre que mal­gré toutes les pré­cau­tions prises, de telles fautes puissent encore se repro­duire ici ou là.

District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Sources : Lettre à nos frères prêtres n° 79 /​La Porte Latine du 7 novembre 2018