Etre ensemble pour prier séparément ?

Lors de son récent voyage en Terre Sainte, le pape François a invi­té Shimon Pérès, pré­sident de l’Etat d’Israël, et Mahmoud Abbas, pré­sident de l’Autorité pales­ti­nienne, à venir au Vatican pour « faire mon­ter » avec lui « une prière intense en invo­quant de Dieu le don de la paix ». Cette réunion inter­re­li­gieuse aura lieu dans l’après-midi du 8 juin pro­chain, en la fête de la Pentecôte, et le pape a annon­cé la pré­sence à ses côtés d’un rab­bin et d’un musulman.

Dans un entre­tien accor­dé à Radio Vatican le car­di­nal Pietro Parolin, secré­taire d’Etat du Saint-​Siège, a décla­ré : « Nous espé­rons que là où actuel­le­ment les forces humaines ont échoué, le Seigneur donne à tous sagesse et force, pour construire une véri­table paix ». Or il est cer­tain que ce n’est pas le Seigneur Jésus-​Christ qu’invoqueront Shimon Pérès et Mahmoud Abbas, pas plus que le rab­bin et le musul­man pré­sents aux côtés du pape, puisque le judaïsme et l’islam rejettent le Sauveur, Fils de Dieu. François dit sou­hai­ter une « prière intense », elle sera inten­sé­ment ambi­guë. Comme à Assise, les par­ti­ci­pants seront ensemble pour prier sépa­ré­ment.

Dans un mes­sage adres­sé, le 19 mai, au car­di­nal Jean-​Louis Tauran, pré­sident du Conseil pon­ti­fi­cal pour le dia­logue inter­re­li­gieux, le pape affir­mait que ce dia­logue « n’implique pas de rela­ti­vi­ser la foi chré­tienne ». Ce sont de simples mots, la ren­contre du 8 juin sera un acte beau­coup plus par­lant : on y met­tra sous le bois­seau le mes­sage de l’unique Sauveur, Prince de la paix.

Abbé Alain Lorans

Sources : DICI du 6 juin 2014