Rendez-vous à 8h30 devant la mairie du baranguay pour consacrer la municipalité à la Sainte Vierge. Father Tim demande si les employés peuvent arrêter leur travail pour assister à la cérémonie. Tout le monde se réunit devant le bâtiment avant de partir en procession. Même si nous sommes dans une région à forte tendance musulmane, il semble que Polomolok compte quand même pas mal de catholiques. Et dans les lieux publics, surtout pas de laïcité : on trouve facilement une Vierge ou un Bambino mis en valeur.
Après la procession, le rituel d’apostolat s’enchaîne : explication et imposition du scapulaire, même chose pour la médaille miraculeuse, puis Father Tim propose de s’engager dans la Milice de l’Immaculée, et comme partout, les inscriptions sont nombreuses ! En tête, madame le maire (en chemisier à carreaux bleus sur les photos) vient s’agenouiller devant la Vierge. Les Philippins sont toujours étonnés quand nous leur expliquons qu’en France, une pareille cérémonie serait impensable. Cela nous oblige à relativiser sur le confort et le matérialisme occidental… Où sont les vraies priorités ?
Cinquième journée : jeudi 12 avril 2018
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Au gymnase, chacun a repris son rôle pour la quatrième journée. Dans un coin tout au fond, notre staff s’active du matin au soir pour gérer les commandes de médicaments, le matériel, les résultats d’analyse, les patients qu’il faudra revoir, etc. Il s’agit de Yolly, missionnaire dévouée depuis longtemps ; d’Elaine, qui l’aide efficacement au bureau depuis quelques années ; d’Astrid et Rhea, qui assurent la liaison entre les membres du corps médical pendant la mission ; elles font un peu les pigeons voyageurs d’un bout à l’autre du gymnase pour transmettre les informations et régler les problèmes.
N’oublions pas de mentionner le Dr Viray, présidente d’Acim-Asia, qui œuvre avec nous comme pédiatre depuis des années. Elle est calme, efficace, généreuse, indispensable !
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Pour améliorer les soins, nous avons quelques appareils de laboratoire d’analyse médicale proposés par les services médicaux du Baranguay. C’est nouveau d’avoir un microscope sur place, et bien pratique pour limiter les examens à l’hôpital. Les gens de la région sont vraiment très investis pour nous aider, autant les médecins que les gens de la paroisse, ou que les amis de High School d’Elaine.
Aujourd’hui, les salles d’attente ne désemplissent pas avant 16h, surtout côté adultes. Il y a moins de cas graves qu’hier, mais presque tous nécessitent un traitement ; c’est donc Brigitte qui doit assurer le rythme intensif de 8h30 à 19h. Elle a une bonne équipe à la pharmacie, mais c’est quand même à elle de vérifier chaque posologie de chaque médicament de chaque ordonnance… et c’est une prouesse cérébrale de rester concentrée des heures dans cet environnement bruyant et mouvant !
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Le soir a lieu le traditionnel dîner de Thanksgiving. Nous sommes une soixantaine, réunis dans une grande salle du resort où logent les médecins. Bouquets, musique, animation par « Emeraude », discours de remerciements, remise de diplôme, chants d’Allyson (rien moins que le Nessun Dorma de Verdi !), et incontournable karakoé pour finir ! Le docteur de Geofroy prend la parole, et commence par rendre hommage à son prédécesseur. Il nous lit une lettre émouvante que le docteur Dickès adresse à ses chers Philippins.
En voici quelques extraits :
« (…) J’apprécie le sourire, la gentillesse et l’amabilité de votre peuple. J’ai les larmes aux yeux en pensant que l’année dernière a peut-être été la dernière fois que je vous ai vus, vous, mes frères et sœurs. C’est comme une sorte de paradis perdu, gravé au plus profond de mes pensées et de mon cœur. S’il m’est impossible de revenir, j’espère vous retrouver au Paradis (…). »
Bien sûr, un peu d’émotion, de nostalgie flotte dans l’air. Mais notre bon docteur (le nouveau) poursuit en nous livrant une belle réflexion : lors de précédentes missions, certains ont parfois été choqués à la vue de personnes lourdement handicapées ; mais en réalité, il faudrait plutôt être choqué de ne plus en voir en France, car celles qui existaient n’ont pas eu le droit de naître…
Il conclut en priant la Vierge, notre Rosa Mystica, qu’Elle garde le peuple philippin catholique et civilisé, et qu’Elle ranime cette même flamme dans le cœur des Français.
Sources : Rosa Mystica 2018 /Jeanne de Vençay /La Porte Latine du 13 avril 2018
Suite des reportages 2018
Accès au reportage n° 06 du vendredi 13 avril 2018
Accès au reportage n° 07 du samedi 14 avril 2018
12° Opération Rosa Mystica n° 08 : mission à Davao – « Ce n’est qu’un au revoir… »
12° Opération Rosa Mystica aux Philippines – N° 09 : la vidéo de cette magnifique mission 2018
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