Sermon de la consécration de Notre-​Dame-​de-​Fatima à Fabrègues

Au nom du Père, du Fils et du Saint-​Esprit, Ainsi soit-il.

Très chers confrères dans le sacer­doce,
Mes biens chers frères,

Comme la céré­mo­nie est très longue aujourd’hui, le ser­mon sera très court…
Vous avez vu cette céré­mo­nie en même temps si belle, si ancienne, si solen­nelle, pour consa­crer cette église à Dieu.
Pourquoi ? Parce que nos églises, nos temples, sont vrai­ment la mai­son de Dieu, la demeure de Dieu.
Dieu habite dans nos églises, parce qu’elles sont les lieux par excel­lence de prière, d’oraison, de votre orai­son per­son­nelle mais aus­si et sur­tout de la prière de l’église, et de la prière par excel­lence qui est le Saint Sacrifice de la messe, qui est la prière de Notre Seigneur lui même, qui renou­velle sa prière la plus par­faite, celle de la Croix.
Donc, nos églises sont vrai­ment les lieux pri­vi­lé­giés des rap­ports de l’Homme avec Dieu, où nous Lui ren­dons nos devoirs de véné­ra­tion, de reli­gion, d’amour en défi­ni­tive, et où Dieu répand ses bien­faits, ses grâces, c’est aus­si un lieu de par­don, de salut, de misé­ri­corde, de rachat, de rédemp­tion, et je vou­drais donc faire juste trois réflexions :

Premièrement que vous aus­si vous êtes le temple de Dieu.
Vous, chers Chrétiens, vous avez étés puri­fiés par le bap­tême, consa­crés à Dieu par la confir­ma­tion, l’onction, ce qui opère un renou­vel­le­ment inté­rieur de votre âme, une élé­va­tion sur­na­tu­relle : par l’opération intime de la grâce de Dieu, vous deve­nez vrai­ment le temple de la très sainte Trinité.
Voyez aujourd’hui l’Evangile qui incite l’Eglise à la médi­ta­tion.
Notre Seigneur dit à Sachée « Il faut qu’aujourd’hui j‘aille dans ta demeure, que je demeure chez toi, dans ta mai­son. »
Que veut-​Il veut dire ?
Vous croyez que Dieu se plaît à res­ter dans un bâti­ment sou­vent vide ?

Il n’est dans nos églises qu’afin de vivre en nous, en notre âme, en notre cœur ; et donc de même que vous vous êtes effor­cés pour faire une belle église digne de Dieu, et du culte de Dieu, comme vous avez cher­ché à ce que tout soit beau, de bonne qua­li­té, pro­por­tion­né, ordon­né, et bien de même et sur­tout, car c’est là que Dieu se plaît dans le temps de votre âme, il faut que vous met­tiez tout, du beau, du bon, dans votre âme, votre cœur, votre pen­sée, et c’est la grande digni­té du chré­tien, d’être vrai­ment le temple de Dieu, c’est un effet infi­ni qui est per­mis par la Grâce.

Deuxième réflexion : nos églises sont les sym­boles de l’Eglise éter­nelle.
C’était l’épître d’aujourd’hui : la Jérusalem céleste qui est un taber­nacle de Dieu, un temple de Dieu ; et Saint Augustin dit : pen­dant cette vie nous bâtis­sons l’église qui sera dédi­ca­cée, la dédi­cace aura lieu à la fin des temps et elle sera faite par Notre Seigneur lui même, et alors cette église for­mée par cha­cun de nous, par des pierres vivantes – c’est l’expression de Saint Pierre – cette église sera rem­plie de la gloire de Dieu. Dieu fera éter­nel­le­ment Sa demeure de cette église, la seule église qui existe, l’église catho­lique.
Ici au pur­ga­toire et au Ciel il n’y en a qu’une, et à la fin des temps elle sera par­faite, par­ache­vée, elle sera consa­crée, et rem­plie de la pré­sence de divine, et nous joui­rons de Dieu éter­nel­le­ment.
Voyez l’épître nous disait : il n’y aura plus de larmes, plus de peines, de souf­frances, ce sera la paix et la joie, éter­nelle dans la connais­sance et la vision face à face de Dieu.

Donc vous aus­si vous devez édi­fier l’église car main­te­nant, pen­dant que nous sommes en vie, il s‘agit de la bâtir, cette église !
Elle n’est pas finie, il faut chaque jour la construire, or elle l’est d’abord par cha­cun de nous ; donc il faut que nous pré­pa­rions cette pierre, qu’elle fasse par­tie de l’Eglise éter­nel­le­ment, mais il faut aus­si l’édifier en tra­vaillant à atti­rer d’autres membres, et donc d’autres pierres, que nous allons pla­cer pour construire cette église.
En fait, le jour où le der­nier des élus fera par­tie de l’Eglise, c’est la fin du monde !
La fin du monde sera quand Notre Seigneur aura ter­mi­né ses pro­vi­dences, ses plans, et, donc, vous aus­si vous édi­fiez l’Eglise : édi­fier votre com­mu­nau­té, votre prieu­ré, évi­dem­ment il s’agit d’une ques­tion spi­ri­tuelle, beau­coup plus que matérielle.

Et troi­siè­me­ment ; nos églises, nos temples font pen­ser aus­si à celle qui a été le temple par excel­lence de Dieu, le temple de l’Eglise pri­vi­lé­giée de Dieu, de la Trinité, c’est notre Sainte Vierge Marie.
Nous la célé­brons pré­ci­sé­ment comme temple de Dieu, comme temple du Saint Esprit, rem­pli de cette pré­sence de la Trinité.
C’est pour cela que l’apôtre Saint Jean nous la dépeint comme revê­tue du soleil, donc péné­trée de la divi­ni­té, de cette par­ti­ci­pa­tion à la vie divine, et de cette pré­sence de Dieu dans l’âme.
Ce cœur imma­cu­lé de Marie, qui est donc la demeure par­faite de la grâce de Dieu, nous est donné.

C’est le grand don du ving­tième siècle de Dieu à son église et au monde : c’est de nous don­ner le cœur de Marie comme une église, comme un temple, où nous pou­vons trou­ver Dieu, où nous pou­vons prier Dieu, où nous pou­vons contem­pler Dieu.
Lui qui veut que nous offrions toutes nos prières, et nos devoirs de reli­gion, par le cœur de Marie.
En même temps, ce cœur, c’est comme un temple, mys­tique, spi­ri­tuel, où Dieu veut nous don­ner toutes ses grâces et tous ses dons.

Voilà ce qu’est vrai­ment en pro­fon­deur le mes­sage de Fatima.

Cette église est dédiée pré­ci­sé­ment à Notre Dame de Fatima, donc essen­tiel­le­ment au cœur imma­cu­lé de Marie, à ce temple par­fait qui est aus­si pour nous le modèle de Dieu, mais qui nous est don­né comme refuge, et comme che­min pour aller à Dieu. Ce Dieu où nous pou­vons nous réfu­gier, mal­gré nos fai­blesses, mal­gré nos péchés ; car nous sommes aujourd’hui plus que jamais des pécheurs – je dis bien plus que jamais, parce que tou­jours les hommes nous avons été des pécheurs, mais aujourd’hui c’est vrai­ment le comble.
Et bien ces refuges pour nous, ces temples où nous pou­vons vrai­ment trou­ver Notre Seigneur, le vrai esprit chré­tien, où nous pou­vons vrai­ment trou­ver Dieu, la Sainte Trinité, c’est mys­ti­que­ment le Cœur Immaculé de Marie.

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit
Ainsi soit-​il.

† Alfonso de Galarreta

FSSPX Premier assistant général

Mgr Alfonso de Galarreta, né en Espagne en 1957, a été sacré évêque auxi­liaire de la Fraternité Saint-​Pie X le 30 juin 1988 par Mgr Marcel Lefebvre. Ayant exer­cé de nom­breuses res­pon­sa­bi­li­tés notam­ment comme Supérieur du dis­trict d’Amérique du Sud et direc­teur du sémi­naire de La Reja, il est actuel­le­ment Premier Assistant du Supérieur géné­ral de la Fraternité.