Troisième UDT de la FSSPX : l’homme, ce roseau pensant Dieu

Editorial de l’abbé de Cacqueray

A l’oc­ca­sion du lan­ce­ment de notre troi­sième uni­ver­si­té d’é­té, je vou­drais d’a­bord remer­cier de tout mon cœur le Bon Dieu d’a­voir dai­gné bénir une entre­prise dont les fruits ont déjà été si abon­dants. Quelle joie de pou­voir écou­ter les témoi­gnages de ceux qui ont che­mi­né vers la conver­sion au cours de ces jour­nées ou de ceux qui y ont trou­vé de belles et pro­fondes rai­sons pour enra­ci­ner en eux les grandes cer­ti­tudes qui étaient déjà leurs !

Quelle dou­ceur de pou­voir vivre, avec nos fidèles et avec toutes les âmes de bonne volon­té, ces jour­nées authen­ti­que­ment chré­tiennes, reflet si exact de tout ce que nous sou­hai­tons de meilleur pour nous tous ! Comme nous dési­rons qu’ils soient tou­jours plus nom­breux à décou­vrir cette atmo­sphère toute simple mais, selon le témoi­gnage una­nime de tous ceux qui y ont par­ti­ci­pé, vrai­ment excep­tion­nelle d’es­prit catho­lique, d’é­tude, de pié­té, de cha­ri­té, de modes­tie et de saine détente qui y règne et porte tout natu­rel­le­ment à la ferveur !

Ecrivant au len­de­main de la veillée pas­cale, mar­quée par des bap­têmes d’a­dultes spé­cia­le­ment nom­breux cette année dans le dis­trict, comme nous aime­rions pou­voir contri­buer, par ces jour­nées d’a­po­lo­gé­tique, à réveiller dans les âmes une grande espé­rance en la puis­sance de conver­sion ! Si elle pro­vient tou­jours de la grâce de Dieu, elle peut trou­ver en nous, par la misé­ri­corde de Celui-​ci, des ins­tru­ments actifs pour la dif­fu­sion de notre foi !

Non, tout n’est certes pas per­du si nous sommes tou­jours plus nom­breux et déci­dés à nous lan­cer avec beau­coup d’hu­mi­li­té, mais avec une non moins grande géné­ro­si­té, dans ce grand com­bat spi­ri­tuel pour la gloire de Notre Seigneur Jésus-​Christ et le salut des âmes ! Dans une telle croi­sade, que cha­cun sache bien qu’il y a tou­jours de la place pour tous et que le chô­mage n’existe pas.

Notre réflexion nous condui­ra, cette année, à démon­trer l’exis­tence de ce don somp­tueux que Dieu a fait à chaque homme : une âme spi­ri­tuelle, immor­telle. Cette âme est déjà natu­rel­le­ment apte, par son intel­li­gence, à obte­nir une cer­taine connais­sance de Dieu qui suf­fit pour lui ouvrir des hori­zons infi­nis et pour sus­ci­ter en elle un vif attrait inté­rieur, celui qu’ex­pé­ri­men­ta un Ernest Psichari [1] par exemple, vers Dieu. Cependant, ce Dieu demeurera-​t-​Il dans un halo si obs­cur de connais­sance et d’in­con­nais­sance ? La connais­sance que nous en avons se limitera-​t-​elle tou­jours à ce que nos forces natu­relles nous donnent seule­ment d’en per­ce­voir ? Dieu ne pourrait-​Il venir au secours de nos âmes anxieuses de mieux le connaître et de s’ou­vrir à Ses perfections ?

Nous aurons, cet été, l’hon­neur et le pri­vi­lège d’ac­cueillir le Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X, Monseigneur Fellay, qui vien­dra nous don­ner lui-​même l’une des confé­rences. Nous savons tout l’in­té­rêt qu’il tient ain­si à mar­quer pour cette vague et cet élan d’a­po­lo­gé­tique et de foi qui consti­tuent toute notre espé­rance, et nous sommes fiers qu’un évêque catho­lique, de la lignée de Monseigneur Lefebvre, daigne nous visiter.

Fortifiés par ces jour­nées de prière, de tra­vail et d’a­mi­tié chré­tienne, nous magni­fie­rons notre uni­ver­si­té d’é­té par l’i­nou­bliable pro­ces­sion à tra­vers les rues de Saint-​Malo pour offrir à la Très Sainte Vierge Marie, reine de France, nos hom­mages, notre confiance et notre affec­tion. Nous vous recom­man­dons vive­ment de prendre votre ins­crip­tion le plus tôt pos­sible, dès récep­tion de ce tract. Le nombre de places de notre pro­prié­té de Saint-​Malo est mal­heu­reu­se­ment limi­té. Bien que prêts à faire tout ce que nous pour­rons pour « pous­ser les murs », nous crai­gnons fort de ne plus pou­voir accueillir cet été tous ceux qui le désirent.

Je vous prie de bien vou­loir agréer, chers fidèles et amis, l’ex­pres­sion de mon dévoue­ment sacer­do­tal dans le Cour Douloureux et Immaculé de Marie,

Abbé Régis de Cacqueray-​Valménier, Supérieur du District de France

[1] Ernest Psichari

Ernest Psichari (27 sep­tembre 1883- 22 août 1914) est un offi­cier et écri­vain français.

Né à Paris, fils du phi­lo­logue Jean Psichari et petit fils d’Ernest Renan, il com­mence à publier, au cours de ses études de phi­lo­so­phie, des poèmes d’inspiration sym­bo­liste dans diverses revues.

Engagé dans l’artillerie à l’âge de vingt ans, il sert d’abord au Congo, puis en Mauritanie, ce qui lui ins­pire des récits de voyages (Terres de soleil et de som­meil, 1908). Ayant choi­si l’armée par idéal, il y éprouve la satis­fac­tion d’appartenir à un corps dépo­si­taire d’une longue tra­di­tion. Il se met éga­le­ment à sou­te­nir les idées de Charles Maurras et de l’Action française.

En 1913, il publie L’Appel des armes, contre l’humanitarisme paci­fiste et le déclin moral qui lui semble en être la consé­quence, au pro­fit d’un idéal de dévoue­ment et de grandeur.

Cette atti­tude s’exprimera avec encore plus de force dans son second livre, publié à titre post­hume, le Voyage du cen­tu­rion (1916). Il s’agit de la trans­po­si­tion (à peine mas­quée) de son expé­rience et de son évo­lu­tion spi­ri­tuelle. Longtemps à la recherche de cer­ti­tudes intel­lec­tuelles, le jeune homme se tourne vers la foi catho­lique et la médi­ta­tion. De simple croyant, il devient pra­ti­quant en 1912, puis décide d’entrer dans l’ordre des dominicains.

La guerre, qui éclate peu après, l’empêche de concré­ti­ser son vœu. Sous-​lieutenant au 2e régi­ment d’ar­tille­rie colo­niale, il est tué à Saint-​Vincent-​Rossignol en Belgique en août 1914. Même s’il n’a pas lais­sé une œuvre très impor­tante, Psichari est, par sa per­son­na­li­té, ses pré­oc­cu­pa­tions, ses aspi­ra­tions morales et son enga­ge­ment, emblé­ma­tique d’une jeu­nesse exal­tée dont font aus­si par­tie Charles Péguy et Jacques Maritain, ses amis et ses contem­po­rains. Les monar­chistes de l’Action fran­çaise tels Henri Massis et Paul Bourget, mais aus­si Maurice Barrès ont vu en Psichari un héros natio­nal et ont entre­te­nu sa mémoire par diverses publications.

Œuvres
La pro­me­nade dans l’é­té, Paris, C. Noblet, 1902.
Terres de soleil et de som­meil, Paris, Calmann Lévy, 1908.
L’Appel des armes, Paris, G. Oudin, 1913.
Le voyage du cen­tu­rion, pré­face de Paul Bourget, Paris, L. Conard, 1916.— Réédité en 2008, aug­men­té de la Vie d’Ernest Psichari par Henri Massis[1] (Paris, Éditions Saint-​Lubin (ISBN 9782917302026)).
Les voix qui crient dans le désert. Souvenirs d’Afrique, pré­face du géné­ral Charles , Paris, L. Conard, 1920 — Réédité en 2008 (Paris, Éditions Saint-​Lubin (ISBN 9782917302019)).