Le reportage du passage de la Vierge Pèlerine du 26 au 28 janvier 2017 au monastère St-​François du Trévoux

Les cloches de l’é­glise conven­tuelle sonnent à toute volée en cette froide mati­née du jeu­di 26 jan­vier. Le monas­tère pavoi­sé attend sa Souveraine.

Tout est prêt, pour accueillir la Vierge Pèlerine de Notre-​Dame du Rosaire qui nous fait l’in­signe hon­neur de reve­nir chez nous, après un pre­mier séjour, effec­tué en sep­tembre 2008. Conduite par notre aumô­nier, M. l’ab­bé François, notre Reine fran­chit les grilles de la pro­prié­té à dix heures trente-​cinq, por­tée sur un bran­card, par quatre Petites-Soeurs.

Au chant des vingt-​cinq cou­plets de l’Ave Maria de Fatima, la pro­ces­sion, for­mée de la com­mu­nau­té et d’une tren­taine de fidèles, s’a­che­mine len­te­ment vers l’é­glise. Bientôt, la sta­tue est ins­tal­lée dans le sanc­tuaire, à gauche de l’au­tel, sur un socle gar­ni de feuillage évo­quant le chêne vert des apparitions.

Avant de chan­ter les lita­nies de Notre-​Dame de Lorette, M. l’ab­bé François com­mence la médi­ta­tion d’un pre­mier chapelet.

« Je veux que vous réci­tiez le cha­pe­let tous les jours », disait Notre-​Dame aux trois petits ber­gers de Fatima. Nous cor­res­pon­dons à sa demande, en lui offrant durant sa pré­sence par­mi nous, un Rosaire médi­té par jour.

A dix huit heures, les cloches de l’é­glise carillonnent à nou­veau pour annon­cer la Messe chan­tée en l’hon­neur du Coeur Immaculé de Marie. Dans son homé­lie, M. l’ab­bé François nous résume les trois demandes de Notre-​Dame à Fatima : prière, sacri­fices géné­reux, et éta­blis­se­ment dans le monde de la dévo­tion au Coeur Immaculé de Marie. Nous devons rece­voir cette Vierge pèle­rine dans un esprit de répa­ra­tion publique, et de sanc­ti­fi­ca­tion per­son­nelle, en uti­li­sant les deux puis­santes armes que Notre-​Dame nous a offertes contre le péché : la réci­ta­tion du Rosaire, et la dévo­tion au Cœur Immaculé de Marie, à laquelle se rat­tache la pra­tique des cinq pre­miers same­dis du mois et le port du sca­pu­laire.

C’est de Marie que Jésus a vou­lu prendre sa nature humaine. Notre-​Dame nous convie à par­tir de neuf heures du soir, à venir ado­rer son Divin Fils, pré­sent dans l’os­ten­soir, jus­qu’à sept heures du matin. Comment, sous le regard voi­lé de tris­tesse de la Vierge pèle­rine, ne pas son­ger aux longues heures d’a­do­ra­tion eucha­ris­tique de François de Fatima, et ne pas don­ner à notre prière une inten­tion conso­la­trice et répa­ra­trice, comme l’Ange du Portugal l’a ensei­gné aux petits voyants en 1916 ?

Le Coeur de Marie est, en effet, non seule­ment imma­cu­lé, mais dou­lou­reux. La Messe votive de Notre-​Dame de Compassion chan­tée le len­de­main, ven­dre­di, à dix heures, vient nous le rap­pe­ler. Cependant, c’est plus par­ti­cu­liè­re­ment sur les pro­diges qui ont accom­pa­gné les péré­gri­na­tions de la Vierge pèle­rine de Notre-​Dame du Rosaire, lors de la Route mon­diale de 1947–1952, que notre aumô­nier attire notre atten­tion. Ces mer­veilles, dont la plus célèbre est le gra­cieux miracle des colombes, montrent la volon­té de Notre-​Dame de Fatima, de mani­fes­ter sa puis­sance dans le monde entier, et ne sont que de pres­santes invi­ta­tions à accom­plir ses demandes, en en sou­li­gnant l’im­por­tance. La poli­tique oecu­mé­nique, radi­ca­le­ment oppo­sée au mes­sage de Notre-​Dame, enga­gée par Rome depuis Vatican II, a lais­sé ces demandes lettre morte, jus­qu’à pré­sent. Mais les pro­messes de la Très Sainte Vierge demeurent : « Jamais il ne sera trop tard pour recou­rir à Jésus et à Marie », disait-​elle à Lucie. « A la fin, mon Cœur imma­cu­lé triomphera ».

Dans la soi­rée de cette seconde jour­née, jalon­née par la médi­ta­tion du Saint Rosaire et les temps de prière per­son­nelle, tan­dis que la nuit enve­loppe le monas­tère de ses ombres, l’é­glise est excep­tion­nel­le­ment allu­mée, jus­qu’à 23 heures. Ultime veillée de prières près de Notre Mère du Ciel, pen­dant laquelle, aux louanges et actions de grâces, viennent s’a­jou­ter nos sup­pli­ca­tions pour toutes les inten­tions qui nous sont confiées.

L’aube de ce troi­sième jour nous annonce, en effet, que la sépa­ra­tion approche. Deux der­niers cha­pe­lets, et le chant des lita­nies de Lorette, nous réunissent aux pieds du Cœur Immaculé de Marie. Bientôt his­sée sur un bran­card, la Vierge pèle­rine quitte l’é­glise au son des cloches, vers midi et demie. Un der­nier « Magnificat », puis un « Salve Regina », chan­tés devant les grilles du monas­tère expriment à Notre-​Dame du Rosaire notre pro­fonde recon­nais­sance pour toutes les grâces qu’elle nous a accor­dées durant son séjour.

A une heure moins dix, la voi­ture démarre, au milieu d’une haie d’hon­neur for­mée de part et d’autre de la route. Telle l’Arche d’Alliance de l’Ancien Testament, Notre-​Dame va conti­nuer son périple dans le royaume que Louis XII lui a consa­cré pour qu’elle en soit la Reine, pays qu’elle aime tou­jours mal­gré son infi­dé­li­té présente.

Sources : Photos et texte du monas­tère Saint-​François-​d’Assise du Trévoux