Mysterium Fidei n° 66 – Le tertiaire et le monde

Janvier-​février-​mars 2012

Mysterium Fidei n° 66 – Le tertiaire et le monde

Dieu ne nous a pas don­né une nature angé­lique, occu­pée exclu­si­ve­ment à pen­ser à Lui et à L’aimer. Il a vou­lu que nous vivions au sein d’une famille et d’une socié­té. Mille rela­tions d’a­mi­tié, d’intérêts, de paren­té sol­li­citent notre atten­tion. En vain, on se débat­trait contre cette néces­si­té. A moins de s’en­se­ve­lir dans une grotte comme les soli­taires du désert, nous n’é­chap­pe­rons pas au tis­su des relations.

Mais la mul­ti­tude et la diver­si­té de ces rela­tions peuvent for­mer pour l’âme impru­dente un obs­tacle sérieux à la sanc­ti­fi­ca­tion. Elle peut s’y lais­ser enve­lop­per comme dans les mailles d’un filet. Elle peut se lais­ser char­mer dan­ge­reu­se­ment par des rela­tions mon­daines, perdre son temps, être agi­té et se retrou­ver empor­té loin du Dieu de paix.

Il faut donc gou­ver­ner sage­ment ses rela­tions, retran­cher celles qui sont super­flues, réduire celles qui ne sont qu’u­tiles et régler celles qui sont néces­saires. C’est ain­si qu’on conser­ve­ra la paix. Cela demande, comme nous le disions dans le der­nier bul­le­tin, de ne pas craindre les cri­tiques et les raille­ries du monde.

L’âme vrai­ment inté­rieure ne doit être cap­tive d’au­cune créa­ture et ne doit se livrer jamais entiè­re­ment si ce n’est à Jésus. Ainsi, le cœur appar­te­nant tout entier à Dieu en est tou­jours plein : plein de Jésus et tou­jours débor­dant. Cette sur­abon­dance, il la fait décou­ler ensuite sur les créa­tures. C’est là le prin­cipe de l’apostolat.

Personne n’est aimant autant que l’âme simple. Son amour, tout plein de l’a­mour de Jésus devient alors inac­ces­sible aux varia­tions, indé­pen­dant de l’hu­meur du moment et ne se calque pas sur le mérite ni la bon­té du pro­chain. Il a son fon­de­ment en Dieu seul.

De toute façon, l’ex­pé­rience nous prouve qu’au­cune créa­ture ne peut satis­faire le cœur car l’homme est fait pour l’infini.

Votre aumô­nier vous sou­haite une bonne et sainte année 2012.

Abbé François Fernandez-Faya †