Catholic Family News : 1 – Pouvez-vous nous parler du documentaire actuellement en production : « Mgr Marcel Lefebvre : un évêque de l’Eglise »
Abbé Arnaud Rostand : Il y a quelques mois, le District de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X en France a lancé la production d’un documentaire sur la vie de Mgr Marcel Lefebvre. J’ai immédiatement offert la collaboration du District des États-Unis, le deuxième District de la Fraternité, car je vois ce projet comme un moyen de faire davantage connaitre le rôle et la mission de Mgr Lefebvre. Mais déjà, j’étais en contact avec certains fidèles ici aux États-Unis qui avaient eu la même idée et avaient déjà propose leur aide.
2 – J’ai entendu dire que Mgr Fellay, Supérieur général de la SSPX, a soutenu ce projet. Que peut apporter le District américain à ce documentaire ?
Je crois que le District américain peut apporter beaucoup à ce projet. Tout d’abord, comme je l’ai déjà mentionné, les États-Unis constituent le deuxième plus grand District de la Fraternité en nombre de prêtres, de fidèles et de maisons (chapelles, écoles, etc…). Voila un beau résultat du travail de Monseigneur dans le monde. Deuxièmement, les fidèles américains ont un grand amour et un profond attachement pour Monseigneur. Je suis certain qu’ils sont très heureux de voir cet effort entrepris. J’ai confiance également en leur merveilleuse générosité pour aider à cette production, occasion pour eux d’exprimer leur profonde gratitude envers lui.
C’est aussi l’occasion pour nous de rassembler les archives américaines sur notre vénéré fondateur. Ceci est très important : c’est un travail d’histoire, un devoir de maintenir sa mémoire vivante pour les générations futures.
Son Excellence Monseigneur Fellay a vraiment béni ce projet. Il y voit une grande et noble entreprise. Il a accepté de plus d’ouvrir toutes les archives de la Fraternité, ce qui constitue un énorme trésor et, en outre, un grand signe de confiance.
3 – Que prétend réaliser la Fraternité avec ce documentaire ?
La volonté de la Fraternité est de présenter l’extraordinaire vie de Monseigneur, fondateur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. De nombreux livres ont été écrits sur lui ; nombreux sont ceux qui ont déjà lu, par exemple, sa biographie par Mgr Tissier de Mallerais, un chef-d’œuvre sur la vie de l’archevêque et un colossal travail d’histoire. Et cependant, quoiqu’on ait déjà beaucoup dit ou écrit sur lui, sa vie et nombreuses de ses œuvres sont mal connues. L’un des principaux objectifs est donc de le faire mieux connaitre.
Il est aujourd’hui nécessaire d’utiliser des supports visuels. Car pour beaucoup qui n’ont jamais entendu parler de Monseigneur, ce pourrait être leur première rencontre avec la tradition. Pour beaucoup de jeunes, ce devrait être un nouveau moyen d’en savoir plus sur lui et de l’admirer. Aussi nous espérons que ce documentaire suscitera l’intérêt et l’envie d’en savoir plus.
D’autre part, ce travail est aussi un acte de justice envers Monseigneur car nous sommes ses fils spirituels, prêtres catholiques grâce à son courage et détermination. Ce sera donc pour nous un moyen de l’honorer et d’exprimer notre reconnaissance. Et parce que nous lui devons tous tellement, nous sommes tous invités à collaborer à cette œuvre.
4 – Avez-vous une date prévue pour sa publication ?
Le District de France a l’intention de produire ce film avant la fin de l’année 2010. Il y a beaucoup à faire pour être en mesure d’atteindre cet objectif, mais faisons-le !
5 – Ce documentaire sera-t-il diffusé sur les canaux de télévision ou sur le câble, ou sortira t‑il directement en DVD ?
Le premier objectif est de le rendre accessible sur DVD à autant de personnes que possible, à un prix très raisonnable afin de pouvoir le répandre facilement. Nous n’avons pas encore étudié la possibilité d’une diffusion télévisée ; ce serait évidemment une grande réussite.
6 – Quelles sont les points plus importants de la vie de Mgr Lefebvre ?
Ce qui est le plus important peut-être, c’est de montrer comment un seul homme, simple évêque catholique, a résisté au monde entier, même aux plus hautes autorités dans l’Eglise. Un homme s’est dressé contre tous, défiant l’esprit du monde, dénonçant l’esprit moderniste de Vatican II. Cela, en soi, est une histoire incroyable et ce n’est pas une œuvre de fiction, un conte ou une production de l’imagination ; c’est la réalité ! Ce n’est pas une histoire vieille de deux siècles, une histoire ancienne ; cela est arrivé il y a juste quelques décennies avec de graves conséquences pour le monde dans lequel nous vivons. C’est une histoire d’intérêt tout particulier pour chacun d’entre nous aujourd’hui.
Mais il y a tellement plus à montrer, par exemple en remontant à ses jeunes années. Il y a l’histoire de ses saints parents, l’éducation qu’il a reçu bénéficiant du motu proprio de saint Pie X concernant l’âge de la première communion, la fondation d’une solide assise doctrinale reçue au séminaire français a Rome, l’influence du père Le Floch dans sa formation philosophique et théologique, « un homme d’une grande bonté et d’une grande fermeté doctrinale auquel je dois beaucoup pour ma formation de séminariste et de prêtre », comme Monseigneur en a témoigné, un homme qui « voulait former ses séminaristes en parfaite conformité a la tradition et a la vérité. » On peut montrer comment l’encyclique Quas Primas l’a influencé et même converti, faisant de lui un fervent apôtre du Christ Roi, ou encore sa vocation religieuse chez les Pères du Saint-Esprit, sa vie missionnaire en Afrique et tellement plus. Tout dans sa vie illustre comment il a suivi la Providence ; une leçon pour nous.
Sa fidélité a la Providence et comment la Providence l’a préparé pour sa future mission pendant la révolution dans l’Eglise est un belle page d’histoire. Sa vie, toute dédiée à l’Église catholique en faisant de lui un serviteur de la Papauté, en particulier en tant que Délégué apostolique et Assistant au trône pontifical, le préparait à défendre l’Église et le Pape dune manière très différente mais combien véritable. Permettez-moi de citer Monseigneur le 29 novembre 1975 à Ecône : « J’ai travaillé uniquement à Son service et je désire travailler jusqu’a la fin de mes jours à Son service. » Voila un résumé de sa vie par ses propres mots, encore une fois, un exemple à suivre.
7 – Le combat de Mgr Lefebvre concernait-il seulement la messe Tridentine, ou bien la totalité de la foi ?
Monseigneur Lefebvre l’a souvent répété : « lex orandi, lex credendi, » c’est-à-dire que la liturgie est intimement liée à la foi. En d’autres termes, la manière de prier (lex orandi) exprime ce que l’on croit (lex credendi). « Nous devons dire avec l’Église que la liturgie est vraiment une école et une expression de la foi, parce que la source de la liturgie est précisément la foi », déclarait-il le 7 février 1980. Ce principe explique et est essentiel pour comprendre pourquoi l’archevêque a rejeté la Nouvelle messe et a défendu l’ancienne.
Pour des motifs d’œcuménisme, la nouvelle messe a proposé des prières nouvelles qui refusaient d’exprimer certains dogmes catholiques, simplement parce qu’ils étaient opposés aux idées protestantes. La nouvelle Liturgie ne transmettait plus la foi catholique concernant la présence réelle de notre Seigneur Jésus Christ, la Transsubstantiation ou le caractère propitiatoire du sacrifice avec ses conséquences quant au péché, a l’enfer et a la grâce. Toutes ces notions, incompatibles avec la foi protestante, ont été simplement gommées ou diminuées. La nouvelle messe, en n’exprimant plus ces dogmes catholiques, même si ce n’est que par omission, conduira à une perte de la foi, bien plus, produira une foi nouvelle. Voila pourquoi Monseigneur a dénoncé le danger de la nouvelle messe : « Cette nouvelle messe est un symbole, une expression, une image d’une foi nouvelle, d’une foi moderniste… » (29 juin 1976) L’autre conséquence logique du principe « lex orandi, lex credendi » fut donc non seulement de dénoncer la nouvelle messe, mais surtout de protéger l’ancienne. La protection de la foi était la raison de son attachement à la messe Tridentine et c’est ainsi qu’il est devenu le grand défenseur de la Messe. Par la fondation de séminaires, par les ordinations sacerdotales et les consécrations épiscopales, il a non seulement sauve la messe de saint Pie V, mais aussi la foi. « Nous voulons garder la foi catholique par la Messe catholique, non par une Messe œcuménique… » écrira t‑il au Cardinal Seper, le 26 février 1978.
« C’est parce que dans cette Messe se trouve toute notre foi, toute la foi catholique : la foi dans la Sainte Trinité, la foi dans la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ, la foi dans la Rédemption par Notre Seigneur Jésus-Christ, la foi dans le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui a coulé pour la Rédemption de nos péchés, la foi dans la grâce surnaturelle, qui nous vient du Saint Sacrifice de la Messe, qui nous vient de la Croix, qui nous vient par tous les sacrements. Voilà ce que nous croyons en célébrant le Saint Sacrifice de la Messe de toujours. Cette Messe est une leçon de foi, indispensable pour nous en cette époque où notre foi est attaquée de toutes parts. » 29 Juin 1976.
Aussi pouvons-nous aujourd’hui, répéter après lui : « Certainement la question de la liturgie et des sacrements est très importante, mais ce n’est pas la plus importante. La plus importante, c’est celle de la foi. Pour nous, elle est résolue. Nous avons la foi de toujours, celle du concile de Trente, du catéchisme de saint Pie X, de tous les conciles et de tous les papes d’avant Vatican II. » Février 1991
Plus on lit Monseigneur, plus on comprend que toute sa vie a été consacrée à l’Eglise et par conséquent à la foi catholique. Évidemment, Mgr Marcel Lefebvre est plutôt connu comme un défenseur de la vraie messe mais en réalité, il est bien plutôt le vrai protecteur de la foi catholique.
8 – Comment la foi catholique elle-même a‑t-elle été menacée par le Concile Vatican II ?
Monseigneur Lefebvre l’explique magistralement dans les chapitres 13 et 14 de son ouvrage Lettre ouverte aux catholiques perplexes, livre que tout le monde devrait lire. C’est une lecture facile, très compréhensible et éclairante. Il y a plusieurs raisons dans la mise en péril de la foi par le Concile.
Tout d’abord, nous devons observer que les ennemis de l’Eglise, malgré les condamnations infaillible des papes du XVIIIe et XIXe siècles, ont réussi à diffuser leurs idées préparées dans les Loges Maçonniques. Malgré les condamnations et les mesures prises par saint Pie X et Pie XII pour éradiquer ces erreurs, elles ont pénétré l’Eglise sous le nom de modernisme. Une seconde explication historique c’est la grande illusion libérale qui conduisit Jean XXIII à désirer que le Concile soit l’occasion d’un aggiornamento avec le monde moderne.
De plus, il faut certainement ajouter une baisse d’intérêt pour la saine philosophie Thomiste et une certaine perte de ferveur dans le monde catholique dans les années qui suivirent la seconde guerre mondiale. Alors vint la « troisième guerre mondiale », beaucoup plus dangereuse et meurtrière que les précédentes. Cette expression est de Monseigneur Lefebvre lui-même.
En d’autres termes, ce qui a réellement menacé la foi a Vatican II c’est l’introduction, au sein de l’Eglise, de principes maçonniques et anticatholiques ; la liberté religieuse, l’égalité collégiale et la Fraternité œcuménique, pour reprendre les termes mêmes de Monseigneur. Ce sont ces nouveautés qui ont mis en péril la foi catholique.
Par exemple, par l’introduction d’un nouvel œcuménisme. Le Concile Vatican II a déclaré que : « ces Églises et communautés séparées, bien que nous croyions qu’elles souffrent de déficiences, ne sont nullement dépourvues de signification et de valeur dans le mystère du salut. L’Esprit du Christ, en effet, ne refuse pas de se servir d’elles comme de moyens de salut, dont la vertu dérive de la plénitude de grâce et de vérité qui a été confiée à l’Église catholique. » (Unitatis Redintegratio, n. 3) Contrairement a l’enseignement des papes précédents, le Concile affirme qu’il y a des éléments de salut dans les fausses religions, qu’elles peuvent aider les personnes à se sauver puisqu’elles sont « moyens de salut utilisés par l’esprit du Christ. » Cette nouvelle doctrine conduit au relativisme en matière religion. En particulier, elle implique qu’il n’est pas nécessaire de se convertir à l’Eglise pour assurer son salut. Peu à peu disparait le dogme de la foi : « hors de l’église, pas de salut ». Ce dogme a besoin d’explication et doit être entendu de manière catholique sans doute, mais c’en est pas moins un dogme qui nous rappelle le rôle unique de notre Seigneur Jésus Christ, seul Sauveur et la mission de l’Unique Vraie Eglise qu’Il a fondée.
C’est effrayant, par exemple, de voir comment aujourd’hui, les catholiques qui ont assisté régulièrement à la nouvelle messe pendant les dernières décennies, sont les plus fervents promoteurs de cet œcuménisme. Par la même, ils n’ont aucune compréhension de l’absolue nécessité de notre Seigneur et de son église divine pour être sauve. C’est un effet de Vatican II ; l’effroyable perte de la vraie foi catholique.
Toutes ces considérations sont en même temps une leçon pour nous. Le retour définitif à la solide philosophie Thomiste, l’étude réfléchie de l’enseignement traditionnel de l’Eglise et des papes, un regain d’authentique piété fondée sur la doctrine, la compréhension profonde de l’opposition radicale existant entre l’Eglise de Dieu et le monde : voila les réponses à la crise dans l’Église et les fondements nécessaires pour le renouveau de la foi.
9 – Quelles leçons la fidélité de Mgr Lefebvre enseigne t‑elle à ceux d’entre nous qui luttent encore pour la vraie messe et pour l’adhésion intégrale à la doctrine, comme Vatican I l’enseigne, « dans le même sens dans la même compréhension », comme l’Eglise a enseigné a travers les siècles ?
L’une des grandes leçons que Monseigneur nous enseigne, c’est, je crois, garder la paix de l’âme au milieu même des situations les plus horribles. Il est important de lire de nouveau et encore comment il est reste confiant aux moments les plus difficiles, alors même qu’il avait à prendre des décisions cruciales. Il lui a été demandé quelquefois s’il se sentait seul et isolé. Voici la réponse qu’il donna à un journaliste américain en 1978 : « Comment puis-je me sentir seul quand je suis en communion avec 262 papes et l’ensemble de la foi catholique ? » Quelle force ! Tous ceux qui l’ont connu peuvent témoigner combien il était paisible. Jeune séminariste durant ses dernières années, je me souviens très bien de sa sérénité. J’en ai toujours été profondément impressionné.
Je pense que cette paix provenait surtout de sa détermination à toujours « Suivre la Providence et a ne pas La précéder ! » Il se plaisait à répéter et recommander cette maxime pour nous enseigner à suivre la voie droite. Il comparait la vie à un morceau de musique où Dieu lui-même écrit les notes et les lignes. A nous de suivre. Malheureusement, c’est nous qui faisons les fausses notes. Si nous suivions seulement le ton déterminé par le Bon Dieu, comme la musique serait belle ! « Laissons Dieu agir et n’intervenons pas par nous-mêmes pour détruire l’harmonie que le Bon Dieu veut mettre dans notre vie. C’est la tout le problème de notre existence. »
Pour être aussi pratique que possible, l’une des demandes très concrètes de Monseigneur a été d’appeler à une croisade. Souvenons-nous du sermon de son jubilé en 1979 : « Que nous reste-t-il à faire ? Mes bien chers frères si, ainsi, nous approfondissons ce grand mystère de la messe. Eh bien ! Je pense pouvoir dire que nous devons faire une Croisade, appuyée sur le Saint Sacrifice de la Messe, sur le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, appuyée sur ce roc invincible et sur cette source inépuisable de grâces qu’est le Saint Sacrifice de la Messe. »
Il nous a enrôlé dans une croisade, une croisade pour la messe, pour sauver le Saint sacrifice de la messe, une croisade pour les vocations, une croisade pour une jeunesse non pas agitée par les passions, mais motivée par un vrai idéal, une croisade pour les familles chrétiennes, une croisade pour les pays catholiques : « Vous n’avez pas le droit de laisser votre pays envahi par le socialisme et le communisme. Vous n’en avez pas le droit ou vous n’êtes plus catholique. »
Et nous sommes toujours dans cette croisade. Nous voulons et devons continuer à restaurer le monde catholique basé sur le Saint Sacrifice de la Messe.
10 – Pouvez-vous commenter la déclaration de 1974, et nous dire comment cette déclaration sert toujours de guide a la Fraternité Saint Pie X aujourd’hui ?
Cette déclaration a vraiment été écrite sous l’inspiration du Saint-Esprit. Rien n’a change dans ses principes et elle demeure la chartre de notre combat aujourd’hui. La meilleure illustration ou preuve de son importance comme aussi de la fidélité de la Fraternité se trouve dans la déclaration que le Chapitre General de notre Fraternité faisait en 2006 : « (…) la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X tient à déclarer sa ferme résolution de poursuivre son action, Dieu aidant, dans la ligne doctrinale et pratique tracée par son vénéré fondateur, Monseigneur Marcel Lefebvre. Marchant sur ses pas dans le combat pour la défense de la foi catholique, la Fraternité fait pleinement siennes ses critiques envers le concile Vatican II et ses réformes, telles qu’il les a exprimées dans ses conférences et ses sermons, et en particulier dans sa déclaration du 21 novembre 1974 : ‘ Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la Foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette Foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre, et nous avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues ».
Ce qui est étonnant dans cette célèbre déclaration de 1974 c’est sa clairvoyance. Nous sommes moins de dix ans âpres le Concile, la Fraternité Saint-Pie X est une Fraternité sacerdotale légitime, ‑il y a bien déjà des persécutions mais pas encore de condamnation- et Monseigneur voit la nécessité d’une déclaration publique. Cette déclaration est si claire, si prévoyante, qu’aujourd’hui encore elle exprime la position de la Fraternité sans qu’il soit nécessaire d’en changer d’un iota. Nous pourrions dire que c’est une sorte de prophétie, une prophétie de ce qui allait devenir plus net et plus claire avec les années, une prophétie quant à la vraie ligne de conduite nécessaire pour rester fidèle à l’Église et à la foi.
Les principaux points de cette déclaration sont, d’abord, une adhésion à la Rome éternelle et un refus des tendances néo-moderniste de Vatican II. Deuxièmement, un refus de participer à l’auto-démolition de l’Eglise, en particulier par des compromis sur la doctrine de l’Eglise. Ensuite, c’est un refus de la nouvelle messe parce « cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques ». Enfin, la persévérance dans notre travail en évitant tout esprit de rébellion, d’amertume ou de ressentiment. Si la Fraternité aujourd’hui est fidèle à ces points ? Je le crois certainement. C’est bien notre bannière.
11- Le 25 mars 2011, ce sera le 20ème anniversaire du décès de Mgr Lefebvre. Il y a donc une génération de catholiques dans la Tradition qui sont redevables à Mgr Lefebvre pour son combat de la foi, mais qui ne l’ont jamais vu ou personnellement rencontré. Cela inclut de nombreux jeunes prêtres dans le FSSPX elle-même. Ce film aidera donc la jeune génération à découvrir Monseigneur et son combat ?
C’est bien ce que nous espérons. Il est difficile pour les jeunes d’aujourd’hui de comprendre la situation de l’Eglise, la crise au sein de l’Eglise et même les positions de la Fraternité Saint-Pie X. Ils n’ont évidemment pas vécu les batailles des premières années après Vatican II, les choix à faire en 1976 avec la suspens a divinis, ou lors des consécrations des quatre évêques en 1988. Car ces événements ont forcé chacun d’entre nous à faire un choix. Nous avons donc dû penser, étudier et comprendre les raisons de ces choix. Aujourd’hui, les jeunes issus de familles traditionalistes héritent de la génération précédente. Bon nombre d’entre eux sont nés dans une famille traditionaliste, ont été baptisés dans une chapelle de Fraternité, ont grandi dans l’une de nos écoles – merci mon Dieu ! Ils n’ont jamais assiste a une nouvelle messe ; ils ont été protégés ‑ce qui est une bonne chose- mais cela ne les oblige pas à penser et à se rendre compte du terrible état de l’Eglise ou du drame qui est en cours. Nous devons donc les aider à comprendre la lutte dans laquelle nous sommes.
Ils ont tout d’abord à comprendre que nous sommes en guerre ! Il est facile d’être pris par une sorte de routine, où la situation apparait normale. Ils doivent prendre conscience que nous sommes au milieu d’une guerre, « la troisième guerre mondiale » mentionnée plus haut. C’est une guerre spirituelle, mais néanmoins véritable, une bataille entre l’Eglise et le monde. Elle n’est pas vraiment nouvelle, car elle a toujours existé, mais c’est une guerre avec des armes nouvelles, des armes « nucléaires » : œcuménisme et liberté religieuse, armes de destruction massive pour le monde et au sein de l’Eglise.
Deuxièmement, les jeunes doivent délibérément entrer dans cette guerre. Ils ont à continuer cette lutte pour préserver l’Église et la société. Nous espérons que ce documentaire les aidera à comprendre la situation et les incitera à se former, à lire davantage, afin de mieux comprendre leurs propres responsabilités.
Finalement, ils trouveront dans ce film un excellent exemple qui suscitera admiration et désir d’imitation. Puisse Monseigneur Lefebvre devenir leur héros !
12 – Comment les laïcs peuvent-ils aider cette production ?
Nous attendons trois types d’aide ; tout d’abord, comme je l’ai déjà dit, nous recherchons les documents d’archives concernant Monseigneur aux États-Unis. Nous voulons trouver tous les enregistrements, vidéos, fichiers audio et photos de ses visites en Amérique du Nord. De même, nous voudrions connaitre les interviews ou articles parus dans les journaux. C’est une bonne occasion pour District d’établir de véritables archives. Ces documents sont historiques et seront très utiles à l’avenir, au delà de ce documentaire. Toute archive doit être adressé à :
Society of Saint Pius X
Regina Cœli House
11485 N. Farley Road
Platte City, MO 64079
info@sspx.org
Fax : 816 753 3560
Téléphone : 816 753 0073
Nous avons également lancé une campagne de collecte de fonds pour aider le coût de production, rendre possible ce documentaire et maintenir le prix de vente raisonnable. Un groupe de fidèles a généreusement offert de travailler à cette campagne. Tous les fonds recueillis seront utilisés pour produire cet important documentaire sur la vie de notre fondateur. Les dons peuvent être envoyées à :
The Benefactor Committee
Archbishop Lefebvre The Movie
6145 W. Byron St.
Chicago, IL 60634
ou visitez leur site Web à : http://www.lefebvrethemovie.org/
Enfin nous avons besoin de prières. Car ce projet, en raison de son contenu et de son objectif, n’est pas seulement humain. Combien d’âmes pourront-elles y trouver une grâce de conversion, un changement pour toute l’éternité ? Comme tout apostolat, ses fruits dépendent par-dessus tout de la grâce de Dieu. La préparation de ce documentaire, sa réalisation et sa diffusion doivent être précédées et accompagnées par la prière. Veuillez donc conserver cette intention dans vos prières ! Je vous en remercie et que Dieu vous bénisse !
Abbé Arnaud Rostand, Supérieur du District des USA
P.S. : le District de France remercie chaleureusement Monsieur l’abbé Arnaud Rostand et M. John Vennari, Editeur du Catholic Family News, d’avoir fait traduire et d’avoir autorisé la mise en ligne de cet entretien exceptionnel. |