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Hier ils attaquaient « Rome » ou « Le Vatican » de façon ouverte ou à demi-mots, parlant de « pannes irresponsables » (Cardinal Lehmann) au sujet de la levée des excommunications, souhaitant un « changement » dans la stratégie et la « communication romaine ». Les cardinaux et évêques Lehmann, Kasper, Fürst (de Stuttgart) et Müller (Ratisbonne) ont été les plus véhéments dans leurs critiques.
Aujourd’hui, ils sont remplis de pitié pour « la souffrance du pape ».
« J’ai l’impression que le Saint Père a beaucoup souffert durant ces dernières semaines, dit Mgr Zolltisch, président de la conférence épiscopale et archevêque de Fribourg en Brisgau; sa lettre exprime qu’il ne se sent pas compris dans sa volonté de veiller à l’unité de l’Eglise ». L’archevêque a voulu remercier le pape au nom des évêques allemands.
A Rome cependant, on n’est pas dupe. « Nous qui avons vécu la véhémence de la réaction en Allemagne suite à la levée de l’excommunication des 4 évêques, nous ne pouvions que nous frotter les yeux d’étonnement », témoigne le cardinal Cordes, président du Conseil pontifical Cor unum (et Allemand d’origine). « A l’évidence, il ne s’agit pas d’une question de personnes, mais l’institution même du Siège de Pierre semble être la pierre d’achoppement. » Ce qui n’est pas une nouveauté au pays de la Réforme. L’histoire est décidément tenace.
Quelques jours auparavant, dans une déclaration commune, les évêques allemands avaient attaqué la Fraternité St-Pie X de façon massive, la diabolisant et illustrant le propos du pape dans sa Lettre aux évêques : « Parfois on a l’impression que notre société a besoin d’un groupe au moins, auquel ne réserver aucune tolérance ; contre lequel pouvoir tranquillement se lancer avec haine. »
Dans cette longue déclaration, tout en exigeant l’acceptation et l’obéissance inconditionnelles au concile Vatican II, les évêques allemands ne manifestent à aucun moment leur soutien et leur obéissance au pape. Et pour cause, les faits prouvent qu’on peut sérieusement douter de leurs dispositions à ce sujet.
Dans sa réponse à cette déclaration, le district d’Allemagne de la Fraternité St-Pie X évoque plusieurs faits récents qui en témoignent :
- La demande de Rome de corriger les mauvaises traductions des paroles de la consécration (pro multis) a été ignorée.
- Le Motu proprio Summorum Pontificum est appliqué avec une telle restriction qu’il reste sans effets.
- La prière du Vendredi-Saint pour les juifs a été considérée comme antisémite.
- Malgré des demandes répétées de la part de Rome, la déclaration de Königstein qui fait fi de l’encyclique Humanae Vitae n’a pas été retirée.
- La déclaration Dominus Jesus qui affirme que l’Eglise catholique est la seule voie du salut a été fortement critiquée.
- Le refus absolu de tout dialogue avec les représentants de la Fraternité St-Pie X.
Depuis 1969, l’Eglise en Allemagne fait chaque année un comptage des fidèles, le deuxième dimanche de Carême. Et chaque année, depuis 1969, le nombre diminue. « C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Ainsi tout arbre bon porte de bons fruits, et tout arbre mauvais porte de mauvais fruits. » Matt. 7,16
Abbé Bernard Lorber
Lire aussi :
Les évêques allemands interpellent Rome sur la crise intégriste – La Croix du 8 mars 2009
Prise de position officielle du Supérieur de District d’Allemagne, l’abbé Franz Schmidberger