Philippines : Le drame du typhon commence demain, Dr Dickes – 16 décembre 2014

Le 6 décembre dans la nuit le typhon Hagupit frap­pait les Philippines. À la dif­fé­rence du typhon Hayan de l’année der­nière, le gou­ver­ne­ment mit en garde de manière éner­gique la popu­la­tion et même orga­ni­sa plus ou moins des zones d’évacuation. La vio­lence pré­vue de la tor­nade était bien supé­rieure, avec des vents atten­dus à plus de 300 km/​heure, ce qui était incon­nu à ce jour en Asie du Sud-Ouest.

Hagupit devait frap­per prin­ci­pa­le­ment Tacloban sur la côte ouest de l’île de Leyte. La ville mar­tyre où la mis­sion Rosa Mystica a été orga­ni­sée l’an der­nier et pour février 2015. De plus AcimAsia a lais­sé une équipe char­gée d’y conti­nuer les soins ; elle tra­vaille dans la cha­pelle St Joseph détruite l’an der­nier et recons­truite par Rosa Mystica au décours de Hayan. À ce jour elle béné­fi­cie du concours d’une femme méde­cin nom­mée Marie Flanagan. Une autre équipe menait une autre mis­sion à Bato sur la côte est, elle-​même très bien pro­té­gée des vents. Une troi­sième s’était diri­gée vers l’île de Samar reliée à Leyte par un gigan­tesque via­duc long de 2 km et demi, ser­pen­tant entre les îlots à par­tir de Tacloban. 

Nous avons la chance d’avoir des nou­velles très régu­lières par la secré­taire de l’AcimAsia, la très pieuse et effi­cace Yolly Gamutan. Ces trois groupes se mirent en prière de manière conti­nue durant deux jours. Mais le typhon se détour­na de Tacloban et de Leyte ; l’œil en sera Borongnan, capi­tale de Samar plus au Nord. L’équipe qui s’y trou­vait mit plu­sieurs jours avant de don­ner de ses nou­velles. Elle finit par expli­quer que toute la pro­vince San Mateo était qua­si­ment rasée bien que le typhon ne « fai­sait plus » que 200 km heure. En dehors de la capi­tale, les pauvres mai­sons pay­sannes étaient réduites à l’état de ruines. À ce jour leur nombre serait supé­rieur à 15.000 pour Samar. Donner une idée du nombre de morts est impos­sible actuel­le­ment car la quasi-​totalité des routes et che­mins vici­naux sont noyés par la boue et des vil­lages sont inac­ces­sibles. De plus toute la res­source agri­cole a été détruite. Il y a 1 766 929 per­sonnes dans les centres d’évacuation.

Nous avons déci­dé de concen­trer nos efforts et nos forces sur une « zone cri­tique » de la pro­vince de San Mateo où est la capi­tale. Nous sommes aidés par les parois­siens des quatre cha­pelles de Leyte. Au décours du typhon le gou­ver­ne­ment a don­né des rations de sur­vie. C’est-à-dire qu’à par­tir de main­te­nant, il n’y a plus rien à man­ger. Nous sommes ins­tal­lés dans une école vil­la­geoise de 308 foyers. Là, cinq enfants sont morts noyés et trois d’entre eux ont dis­pa­ru. Les gens dorment à terre dans la boue. Nous avons des nattes de sur­vie, des cou­ver­tures, du riz et des boîtes de sar­dines ; des bom­bonnes d’eau miné­rale et des tablettes dés­in­fec­tantes. Par le pont de San Juanico, nous ne sommes pas loin de la cha­pelle de Tacloban. 

Le pro­blème majeur est que mal­heu­reu­se­ment les ONG n’ont pas d’argent à mettre dans une situa­tion de ce genre. En effet toute leur poli­tique est axée sur la fameuse phrase : « À celui qui a faim, plu­tôt que de lui don­ner un pois­son apprend lui à pêcher. » Elle trouve ici ses limites. 

L’avenir appa­raît alors fort dif­fi­cile pour les équipes de Yolly. Il est ter­ri­fiant pour tous ces pauvres gens qui vont mou­rir de faim. 

En ce temps de Noël, fai­sons comme les ber­gers se ren­dant à la crèche. Sachons don­ner un peu de ce que nous avons.

Docteur Jean-​Pierre Dickès

Pour aider les fidèles des Philippines

Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au :

Dr Jean-​Pierre Dickès
2, route d’Equihen
62360 St-Etienne-du-Mont

Il est rap­pe­lé que la tota­li­té des dons est envoyé à la mis­sion sans pré­lè­ve­ment de quelque nature que ce soit.
D’autant qu’ACIM France prend en charge inté­gra­le­ment le fonc­tion­ne­ment
de sa petite sœur d’Asie. Tous les volon­taires sont les bien­ve­nus tout au long de l’année.