Nov. 2012 – Le renouveau de l’Église passe par les prêtres, par l’abbé Régis de Cacqueray

Le renouveau de l’Église passe par les prêtres

La décen­nie 1965–1975 a connu une très grave crise sacer­do­tale. Selon les chiffres auto­ri­sés, envi­ron 80 000 prêtres auraient alors quit­té le sacer­doce, soit 20 % du cler­gé mondial.

Les causes de cette hémor­ra­gie sont mul­tiples, et nous n’a­vons pas pour le moment l’am­bi­tion de les dis­cer­ner. Mais il est clair que ce for­mi­dable ébran­le­ment a tou­ché au cœur le cler­gé, et n’est pas pour rien dans la baisse des voca­tions qui affecte si dou­lou­reu­se­ment notre pays en par­ti­cu­lier. Comment de futures voca­tions ne ressentiraient-​elles pas un cer­tain malaise au moment de s’en­ga­ger dans une voie que tant de leurs aînés ont cru devoir aban­don­ner, sou­vent « avec pertes et fra­cas » ? Cette inquié­tude n’ex­plique certes pas à elle seule la dif­fi­cul­té à s’en­ga­ger des jeunes géné­ra­tions, mais elle ne doit pas non plus être minimisée.

Pour y faire face, il est impé­ra­tif que les futures voca­tions aient sous leurs yeux l’i­mage de prêtres sereins, heu­reux, joyeux, solides, et sur­tout pro­fon­dé­ment enra­ci­nés en Notre Seigneur Jésus-​Christ, ce qui explique et jus­ti­fie leur consé­cra­tion totale et définitive.

Autrement dit, pour obte­nir les nom­breuses voca­tions dont l’Église a aujourd’­hui un urgent besoin, il faut un bon cler­gé, un cler­gé réso­lu­ment fidèle et même, disons le mot, un cler­gé saint. De plus, une telle sain­te­té du cler­gé rejailli­ra sur tout le peuple fidèle.

La réno­va­tion de l’Église, c’est l’exemple de tous les siècles, passe donc avant tout par la réno­va­tion spi­ri­tuelle du cler­gé, la sanc­ti­fi­ca­tion du sacer­doce. Après le concile de Trente, les noms de saint Charles Borromée, saint Jean Eudes, saint Vincent de Paul, Monsieur Olier, com­posent la lita­nie des grands réfor­ma­teurs du cler­gé, qui ont per­mis à l’Église de retrou­ver sa beau­té défi­gu­rée par les man­que­ments si nom­breux qui avaient cours à l’é­poque, et d’en­gen­drer une excep­tion­nelle pléiade de saints, mani­fes­ta­tion d’une Église vrai­ment fidèle au Christ.

Comme le disait le saint Curé d’Ars :

« Si nous n’a­vions pas le sacre­ment de l’Ordre, nous n’au­rions pas Notre-​Seigneur. Qui est-​ce qui l’a mis là, dans le taber­nacle ? Le prêtre. Qui est-​ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nour­rit pour lui don­ner la force de faire son pèle­ri­nage ? Le prêtre. Qui la pré­pa­re­ra à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la der­nière fois dans le sang de Jésus-​Christ ? Le prêtre. Et si cette âme vient à mou­rir, qui la res­sus­ci­te­ra, qui lui ren­dra le calme et la paix ? Encore le prêtre ».

Abbé Régis de Cacqueray 

Extrait de La Lettre à nos frères prêtres n° 55

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.