Intercommunion : le cardinal Müller invoque un devoir de désobéissance

Alors que l’é­pis­co­pat alle­mand se divise sur la ques­tion de l’ac­cès des pro­tes­tants à la com­mu­nion eucha­ris­tique, l’an­cien pré­fet de la Congrégation pour la doc­trine de la foi a rap­pe­lé que les prêtres n’é­taient pas tenus d’o­béir à leurs évêques dans le cas où ces der­niers com­man­de­raient des actes contraires à la doc­trine et à la pra­tique de l’Eglise.

« Tout prêtre peut et doit même refu­ser de don­ner la com­mu­nion à un non-​catholique, même si son évêque lui ordonne de le faire », a décla­ré le car­di­nal Gerhard Müller, le 11 décembre 2018, dans un entre­tien accor­dé au site d’informations LifeSite.

Cette mise au point de l’ancien pré­fet de la Doctrine de la foi inter­vient un mois après que l’évêque de Münster, Mgr Felix Genn, a décla­ré – en sens contraire – qu’aucun prêtre n’avait le droit de refu­ser la com­mu­nion à un protestant.

Depuis la visite du pape François à l’église luthé­rienne de Rome (15 novembre 2015), où, inter­ro­gé par une pro­tes­tante sur ce sujet, il avait répon­du éva­si­ve­ment : « je n’oserai jamais don­ner la per­mis­sion car ce n’est pas de ma com­pé­tence, par­lez au Seigneur et avan­cez », beau­coup d’évêques se sont engouf­frés dans ce qu’ils estiment être un blanc-​seing don­né à l’intercommunion.

Le car­di­nal Müller rap­pelle qu’il existe des cas dans les­quels un prêtre doit résis­ter à son évêque « comme le fit saint Paul face à saint Pierre », citant le pas­sage de l’épître aux Galates (2, 11). Précisons que saint Paul n’était pas seule­ment prêtre, mais aus­si évêque, et même apôtre, et qu’il se per­met­tait de reprendre publi­que­ment le pre­mier pape, « parce qu’il ne mar­chait pas selon l’Evangile ». Mgr Lefebvre n’a pas agi autrement.

En écho à cette prise de posi­tion, on reli­ra avec inté­rêt l’entre­tien que l’abbé Davide Pagliarani, Supérieur géné­ral de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X, a accor­dé le 15 décembre 2018 au quo­ti­dien autri­chien Salzburger Nachrichten, dans lequel il rap­pelle qu’il est « incon­ce­vable que l’Eglise se soit trom­pée pen­dant deux mil­lé­naires et qu’elle n’ait trou­vé la véri­té sur ces ques­tions qu’au cours des années du Concile, entre 1962 et 1965 ».

Sources : Fsspx​.news