Le Sénat rejette le projet de loi bioéthique

Palais du Luxembourg à Paris, siège du Sénat. Crédit : CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Le Sénat vient de reje­ter en troi­sième lec­ture le pro­jet de révi­sion de la loi de bioé­thique, qui ouvre l’as­sis­tance médi­cale à la pro­créa­tion (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, à la modi­fi­ca­tion géné­tique de l’embryon, ain­si qu’à la créa­tion de chi­mères animal-​homme. L’Assemblée natio­nale aura le der­nier mot, le 29 juin prochain.

Le 24 juin 2021, en guise de troi­sième lec­ture, les séna­teurs – majo­ri­tai­re­ment de droite – ont adop­té, par 191 voix « pour », 61 « contre » et 91 abs­ten­tions, une « ques­tion préa­lable », autre­ment dit une motion de rejet qui évince le texte d’emblée, sans exa­mi­ner les articles.

Une façon de ne pas se pro­non­cer sur le fond, et d’éluder un débat qui a pro­fon­dé­ment divi­sé les hôtes du Palais du Luxembourg.

En pre­mière lec­ture il y a un an, le Sénat avait en effet voté le pro­jet de loi, avec sa mesure phare d’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, se bor­nant à exclure une prise en charge par la Sécurité sociale. Le Sénat avait même été plus loin que les dépu­tés, dans l’ordre de la transgression.

Mais en deuxième lec­ture, début 2021, c’est l’heure du revi­re­ment : la haute assem­blée adopte alors, dans la confu­sion, un texte ampu­té de cette mesure emblé­ma­tique, ain­si que de l’ou­ver­ture à l’au­to­con­ser­va­tion ovocytaire.

La motion sou­mise le 24 juin der­nier, au nom de la Commission spé­ciale du Sénat, acte de diver­gences entre dépu­tés et séna­teurs sur les évo­lu­tions de la PMA : « en dépit d’apports ponc­tuels du Sénat inté­grés au texte (moda­li­tés du don croi­sé d’organes, dépis­tage néo­na­tal, main­tien du DPI-​HLA [dépis­tage pré-​implantatoire avec typage HLA pour éli­mi­ner une mala­die fami­liale]), le dia­logue entre nos deux assem­blées n’a jamais eu lieu », lit-​on dans le texte voté par les sénateurs.

Muriel Jourda, séna­trice Les Républicain (LR) du Morbihan, a fus­ti­gé des débats « para­si­tés par le mélange des genres » entre des dis­po­si­tions « qui relèvent de la bioé­thique et d’autres dis­po­si­tions qui sont socié­tales », visant ain­si la PMA.

Celle-​ci a « cli­vé nos débats et le gou­ver­ne­ment a créé les condi­tions de l’é­chec », a conve­nu le socia­liste Bernard Jomier (PS), co-​rapporteur du projet.

C’est une Assemblée natio­nale acquise aux lob­bies pro­gres­sistes, qui aura donc le der­nier mot, le 29 juin pro­chain, met­tant le point final à la troi­sième révi­sion des lois de bioé­thique, com­men­cée en 2018.

Source : Fsspx.Actualités

Illustration : Le palais du Luxembourg à Paris, siège du Sénat.