Lettre sur les vocations n° 16 d’avril 2008

« Rien ne serait plus contraire à notre sainte reli­gion que de bais­ser les bras
d’un air rési­gné comme si cette catas­trophe nous trou­vait impuissants. »

En repre­nant la plume au début de cette lettre annuelle, je désire d’abord vous expri­mer ma pro­fonde gra­ti­tude pour votre fidé­li­té et votre atta­che­ment à cette œuvre toute sur­na­tu­relle de la croi­sade des voca­tions. Nous sommes vrai­ment per­sua­dés que la constance de vos prières quo­ti­diennes à cette inten­tion contri­bue d’une manière déci­sive au cou­rage de bien des jeunes gens pour répondre à l’appel de Dieu, ou à leur force pour per­sé­vé­rer dans cette voie.

Cette cer­ti­tude nous amène à la convic­tion que l’augmentation du nombre des croi­sés, jointe au redou­ble­ment de leur fer­veur et de leurs sacri­fices, signi­fie­ra l’accroissement de la quan­ti­té comme de la qua­li­té des voca­tions atti­rées par les mai­sons de for­ma­tion sacer­do­tale ou religieuse.

Puissiez-​vous donc, à la géné­ro­si­té de vos prières, ajou­ter cette autre de vou­loir, sans man­quer une seule occa­sion pour cela, être les avo­cats et les mis­sion­naires d’une telle œuvre. Il n’est point utile, dans ce but, de recher­cher des for­mules savantes. Parlez avec votre foi ; évo­quez la dou­leur de votre cœur en face de la situa­tion où se trouve réduite l’Eglise. Faites consta­ter l’apostasie et la dégé­né­res­cence de la France.

Rien ne serait plus contraire à notre sainte reli­gion que de bais­ser les bras d’un air rési­gné comme si cette catas­trophe nous trou­vait impuis­sants. Certes, il n’en est pas ain­si ! Une telle atti­tude mécon­naî­trait les grandes pro­messes de Notre-​Seigneur concer­nant l’efficacité et l’infaillibilité de la prière, fon­de­ments de la confiance chré­tienne. Dieu n’est-Il pas encore infi­ni­ment plus sen­sible à nos demandes angois­sées que ne le serait une mère en pré­sence de son enfant gémis­sant de faim ou de soif ?

En réa­li­té, il nous faut à tous recon­naître le carac­tère hési­tant de notre Foi. Nous prions mais nous prions peu, nous prions mal, nous prions comme des gens peu sûrs d’être enten­dus de Dieu ou sans vrai­ment croire que nous allons être exau­cés. Le doute est là qui sté­ri­lise par­tiel­le­ment nos demandes. Supplions Dieu de nous en défaire pour Lui rendre celles-​ci tou­jours plus agréables. La prière est toute-​puissante sur le cœur de Dieu mais il faut prier sans hési­ta­tion d’âme.

Bien qu’il s’agisse de deux croi­sades dif­fé­rentes, je ne puis m’empêcher de pen­ser éga­le­ment à la croi­sade du rosaire qui s’est si bien déve­lop­pée elle aus­si. Hors la messe et le bré­viaire, quelle prière recom­man­der davan­tage que celle-​là, révé­lée par Notre-​Dame à Saint Dominique ? Où trou­ver davan­tage que dans le Rosaire la savou­reuse médi­ta­tion de la vie de notre Sauveur, réca­pi­tu­lée par sa Mère en quinze scènes ? Comment mieux nous appro­prier ces tré­sors que par la réci­ta­tion des mys­tères, qui nous per­mettent de revivre en nous-​mêmes la divine exis­tence de Jésus sur la terre ?

En ce cent cin­quan­tième anni­ver­saire des appa­ri­tions de Lourdes, nous croyons bien qu’au bout de notre dévo­tion mariale et de nos rosaires se trouvent ces voca­tions saintes et nom­breuse dont nous avons tant besoin pour le salut des âmes. Puisse, mes chers amis, votre géné­ro­si­té s’accroître encore dans la prière et les sacrifices !

Je vous en remer­cie de tout cœur au nom de cette grande œuvre de résis­tance à l’apostasie et pour la trans­mis­sion de la foi que mènent la Fraternité et les com­mu­nau­tés qui lui sont liées.

Abbé Régis DE CACQUERAY †
Supérieur du District de France

Source : Lettre sur les voca­tions n° 16 au for­mat pdf

Capucin de Morgon

Le Père Joseph fut ancien­ne­ment l’ab­bé Régis de Cacqueray-​Valménier, FSSPX. Il a été ordon­né dans la FSSPX en 1992 et a exer­cé la charge de Supérieur du District de France durant deux fois six années de 2002 à 2014. Il quitte son poste avec l’ac­cord de ses supé­rieurs le 15 août 2014 pour prendre le che­min du cloître au Couvent Saint François de Morgon.