Lettre n° 25 de l’abbé Franz Schmidberger aux Amis et Bienfaiteurs de la FSSPX de octobre 1983

Chers Amis et Bienfaiteurs,

ui est Monseigneur Lefebvre ? L’écho de deux mil­lé­naires de l’histoire glo­rieuse de l’Eglise mar­qués par les exemples des héros, des saints et des mar­tyrs. Par amour pour l’Eglise apos­to­lique et romaine, il n’a jamais mesu­ré sa peine, il a pris sur lui fatigues et croix, calom­nies et condam­na­tions. A lui, notre Père dans le sacer­doce, sont dédiées en recon­nais­sance ces pre­mières lignes. Comme évêque catho­lique, Mgr Lefebvre a, dans ces années de confu­sion conci­liaire et post-​conciliaire, rem­pli son devoir, gar­dant sain­te­ment l’héritage de nos ancêtres et l’exposant fidè­le­ment, dis­pen­sant le tré­sor des grâces de l’Eglise et les ren­dant fer­tiles par la fon­da­tion et la construc­tion de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X. Tous ses efforts n’avaient qu’un but : conti­nuer l’Eglise, pro­lon­ga­tion et exten­sion du Verbe Incarné, et, ain­si, essen­tiel­le­ment Tradition vivante.

En témoin fidèle de Jésus-​Christ, Monseigneur a oppo­sé au monde infi­dèle les droits inal­té­rables et inalié­nables de Dieu. Face à l’apostasie géné­rale des peuples, il a pro­cla­mé le retour vers Dieu par la pro­cla­ma­tion du saint Evangile. En dépit de tous les moder­nistes et pro­gres­sistes, il a pour­sui­vi l’œuvre rédemp­trice du Christ, par l’unique et vrai sacri­fice de la Messe, par l’ordination annuelle des nou­veaux prêtres, la fon­da­tion de nou­veaux sémi­naires et de nou­velles écoles, de nou­veaux prieurés.

A son action apos­to­lique, fruit d’une foi pro­fonde et d’une espé­rance inébran­lable en la plé­ni­tude des grâces misé­ri­cor­dieuses du Sauveur cru­ci­fié, nous devons nos 123 prêtres, nos 250 sémi­na­ristes, nos 30 frères, nos 60 reli­gieuses et 30 oblates, plus de soixante mai­sons dans le monde entier – sans comp­ter les prêtres et les reli­gieux qui, encou­ra­gés par son exemple, servent le même but : main­te­nir la tra­di­tion catho­lique en col­la­bo­rant étroi­te­ment avec nous.

Ainsi, en ces jours, plus de 45 nou­veaux sémi­na­ristes et frères pos­tu­lants sont entrés à Ridgefield (U.S.A.), Ecône (Suisse) et Zaitzkofen (Allemagne). Et, l’année pas­sée, 29 sémi­na­ristes et reli­gieux de cou­vents amis ont reçu la grâce du sacer­doce. Avec l’aide de Dieu, le même nombre mon­te­ra à l’autel pro­chai­ne­ment. C’est rem­plis de joie que nous voyons venir, le 20 novembre pro­chain, les pre­mières ordi­na­tions au sous-​diaconat au sémi­naire de Buenos-​Aires qui a reçu 15 pos­tu­lants en mars dernier.

Ces nou­velles forces nous sont très néces­saires, car par­tout les fidèles nous appellent. Partout il y a des plaies à gué­rir, des larmes à sécher, par­tout il faut affer­mir la foi, dis­pen­ser les sacre­ments et, avant tout, célé­brer le mys­tère inex­pri­mable de nos autels.

Toute notre per­sonne, tout notre tra­vail, toute notre prière sont au ser­vice du Christ pour étendre Son Règne dans Sa Paix.

Susciter des voca­tions et les for­mer est la pre­mière pré­oc­cu­pa­tion de notre œuvre. En ce moment, nous son­geons à l’installation d’un sémi­naire de langue ita­lienne dans notre mai­son d’Albano près de Rome, et à la fon­da­tion d’un sixième sémi­naire en Afrique : c’est, en effet, par la sain­te­té du prêtre, seule, que les âmes sont sanc­ti­fiées, l’Eglise renou­ve­lée, in capite et mem­bris et la socié­té chré­tienne restaurée.

Cet été, nous avons pu – en outre – ouvrir un prieu­ré à Dublin en Irlande, un autre à Lourdes, afin que les fidèles qui viennent prier au sanc­tuaire de Notre-​Dame ne soient pas pri­vés de la messe et des sacrements.

Une nou­velle implan­ta­tion se pré­pare en Colombie. En Hollande, un prieu­ré ouvri­ra ses portes l’an pro­chain. Alors que nous venions d’acquérir une magni­fique petite église de vil­lage près de Eindhoven, des fidèles nous ont offert une autre église. Ne sommes-​nous pas obli­gés en conscience de venir en aide le plus vite pos­sible à ces catho­liques du pays le plus tou­ché par l’abomination dans les lieux saints ?

Expansion orga­nique à l’extérieur, à la mesure de nos forces, sta­bi­li­sa­tion à l’intérieur par une vie spi­ri­tuelle plus intense et un tra­vail théo­lo­gique appro­fon­di, sont nos pré­oc­cu­pa­tions les plus impor­tantes pour ces années à venir.

Jour après jour nous sup­plions le Ciel de nous venir en aide dans nos efforts pour empê­cher la cris­tal­li­sa­tion des prin­cipes des­truc­teurs de la réforme dans l’Eglise, spé­cia­le­ment par l’application du nou­veau Droit Canon.

Nous ne vou­lons pas une ins­ti­tu­tio­na­li­sa­tion de la révo­lu­tion, mais un véri­table renou­veau dans le Saint Esprit, pui­sé dans la Foi au Sang rédemp­teur du Christ. Tant que le Pape et les Evêques n’auront pas com­pris la néces­si­té de ce vrai renou­veau spi­ri­tuel, mais ter­gi­ver­se­ront – et cela tant que les enne­mis de l’Eglise occu­pe­ront les postes les plus impor­tants – on ne ver­ra pas la gué­ri­son de l’Eglise, ni la pleine har­mo­nie avec ceux qui ont l’autorité à Rome.

L’heure de la véri­té catho­lique va son­ner, et d’autant plus vite que votre prière, chers amis et bien­fai­teurs, sera fer­vente et per­sé­vé­rante, que vos sacri­fices seront géné­reux et vos dons magna­nimes, et que vous tra­vaille­rez à votre sanc­ti­fi­ca­tion per­son­nelle au pro­fit de nos séminaristes.

Que Dieu vous rende mille fois, par l’intercession de la Reine du Très Saint Rosaire, tout votre amour dés­in­té­res­sé pour son Eglise sur terre, et que les mains trans­per­cées de Jésus vous portent, avec votre famille, vers le Ciel.

Christus vin­cit, Christus regnat, Christus imperat

Rickenbach, en la fête du Très Saint Rosaire, le 7 octobre 1983

Abbé Franz Schmidberger
Supérieur Général

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