Mysterium Fidei n° 46 – Le quart d’heure d’oraison

Avril – mai 2007

Le quart d’heure d’oraison

Les règles du Tiers-​Ordre saint Pie X pré­voient comme obli­ga­tion quo­ti­dienne l’as­sis­tance à la Messe de tou­jours et com­mu­nion si pos­sible – ou un quart d’heure d’oraison.

Dans la mesure du pos­sible, il vaut mieux pri­vi­lé­gier l’as­sis­tance à la messe, mais ce n’est pas tou­jours chose facile en rai­son de l’é­loi­gne­ment des lieux de culte tra­di­tion­nel et du devoir d’é­tat, bien absor­bant, comme celui par exemple des mères de familles nombreuses.

Nous ne sommes plus au temps où il n’y avait qu’à tra­ver­ser la rue pour trou­ver une bonne messe, dans sa paroisse.

C’est pour­quoi notre fon­da­teur a pré­vu ce quart d’heure d’o­rai­son de rem­pla­ce­ment. Cet exer­cice est deve­nu fami­lier aux habi­tués des retraites spi­ri­tuelles, selon la méthode de saint Ignace et autre. L’oraison est une prière men­tale par laquelle nous consi­dé­rons avec de pieuses affec­tions les véri­tés de foi.

Une méthode très simple de faire orai­son, acces­sible à tous, c’est de se ser­vir d’un bon livre et d’en goû­ter chaque pen­sée, un peu comme la colombe qui prend une gor­gée d’eau puis regarde le ciel pour l’a­va­ler. Quand nous n’a­vons ni pen­sée ni sen­ti­ment, servons-​nous de ceux des autres.

Sainte Thérèse d’Avila fit orai­son avec un livre pen­dant 17 ans.

N’oublions pas sur­tout de ter­mi­ner notre orai­son par une réso­lu­tion par­ti­cu­lière pour la jour­née : évi­ter telle faute ou mieux pra­ti­quer telle ver­tu. L’oraison doit être un exer­cice d’a­mour. Ainsi l’en­ten­dait sainte Thérèse qui la défi­nis­sait comme « pas autre chose qu’un com­merce d’a­mi­tié, un entre­tien fré­quent, seul à seul, avec Celui dont nous nous savons aimés ».

Cet amour sup­pose foi et espé­rance. La foi nous rap­pelle les véri­tés qui doivent nous éclai­rer et nous diri­ger, l’es­pé­rance nous porte à nous adres­ser à Dieu, avec une confiance filiale. Ainsi l’o­rai­son est source de paix, bon­heur, force et sainteté.

L’oraison peut se faire à toute heure du jour, mais le moment le plus pro­pice est le com­men­ce­ment de la journée.

Le démon, disait saint Vincent de Paul, fait tout ce qu’il peut pour nous empê­cher de faire orai­son, car il sait bien que, s’il est le pre­mier à nous rem­plir de pen­sées fri­voles, il en sera le maître toute la journée.

Terminons par cette belle consta­ta­tion de saint Louis de Grenade :

« Si des ani­maux sau­vages, disait-​il, finissent par s’ap­pri­voi­ser, à force de vivre avec les hommes, et à prendre comme des mours humaines, ceux qui vivent avec Dieu par l’o­rai­son finissent par prendre des mours divines. »

Votre aumô­nier vous sou­haite un temps pas­cal sanc­ti­fié ain­si qu’un fervent mois de Marie.

Abbé François Fernandez †