Mysterium Fidei n° 51 – « Je vous ai transmis ce que j’ai reçu »

Avril – mai- juin 2008

« Je vous ai transmis ce que j’ai reçu »

Les mois qui viennent seront mar­qués par le pèle­ri­nage de Chartres-​Montmartre, les 10, 11 et 12 mai pro­chains. Ce pèle­ri­nage subit depuis quelques années une cer­taine désaf­fec­tion contrai­re­ment à celui de Lourdes pour la fête du Christ-​Roi, lequel connaît une belle envo­lée avec sept à huit mille pèle­rins bien fidèles chaque année. J’ai vécu le temps où nous étions à peine trois mille autour de l’abbé Coache à hono­rer Notre-​Dame à Lourdes. La Vierge Marie ras­semble ses enfants misé­ri­cor­dieu­se­ment sous son man­teau, sur­tout ses enfants « mar­gi­na­li­sés » par les auto­ri­tés offi­cielles, les « pauvres, les humbles » d’aujourd’hui qui, au prix de bien des sacri­fices, main­tiennent écoles, cha­pelles et cou­vents dans la droite ligne de l’héritage que nous a lais­sé notre fon­da­teur. Cet héri­tage n’est autre que celui de l’Eglise : je vous ai trans­mis ce que j’ai reçu. C’était la devise que Mgr Lefebvre vou­lut faire ins­crire sur son tombeau.

Cette année, le pèle­ri­nage de Lourdes, en rai­son du jubi­lé, s’internationalisera. Des avions seront atten­dus des quatre conti­nents où la Fraternité est implan­tée. Vous trou­ve­rez dans votre bul­le­tin les exer­cices de pié­té recom­man­dés pour gagner l’indul­gence plé­nière du jubi­lé.

Les nou­velles de l’Eglise sont tou­jours aus­si alar­mantes. Ainsi, à l’occasion de l’année pau­li­nienne décré­tée par le pape pour mar­quer le bimil­lé­naire de la nais­sance de saint Paul, une cha­pelle œcu­mé­nique sera amé­na­gée dans la Basilique Saint-​Paul-​hors-​les-​murs. Les com­mu­nau­tés chré­tiennes non catho­liques auront la pos­si­bi­li­té de venir y prier et y célé­brer leur litur­gie. (Observatore Romano du 19.12.07.) Ce genre de com­por­te­ment n’a jamais encou­ra­gé, bien au contraire, le mou­ve­ment de conver­sion des héré­tiques ou schis­ma­tiques et sème la confu­sion auprès des catho­liques fidèles en lais­sant voire que toutes les reli­gions se valent. Cela conduit à l’indifférentisme, sur­tout en ces années d’apostasie. Du temps de la belle fer­me­té d’un Pie XII, vers 1950, envi­ron cin­quante mille citoyens bri­tan­niques se conver­tis­saient au catho­li­cisme chaque année. Que votre « oui » soit « oui », que votre « non » soit « non », nous dit Notre-​Seigneur. Ce ne sont pas nos com­pro­mis humains avec les fausses reli­gions qui orien­te­ront vers la vraie foi. La conver­sion est d’abord œuvre de la grâce, obte­nue par la prière, la péni­tence et un lan­gage de vérité.

L’œcuménisme est un « che­val de Troie ». Sous cou­vert de bonne inten­tion, de paix, de fra­ter­ni­té (laquelle n’existera en défi­ni­tive, dans sa plé­ni­tude, qu’au para­dis) on s’installe dans une forme de com­plai­sance envers l’erreur laquelle finit par affai­blir les véri­tés de la foi. C’est ain­si qu’on devient tiède, puis froid, puis… l’indifférence. Non, la pre­mière cha­ri­té que l’on doit à la véri­té c’est de la confes­ser dans son inté­gra­li­té. On doit aimer ceux qui sont dans l’erreur, pour leur faire du bien, mais on doit haïr l’erreur, comme il faut aimer le pêcheur mais haïr le péché.

Votre aumô­nier vous sou­haite de saintes fêtes de la Pentecôte.

Abbé François Fernandez †