13e Opération Rosa Mystica dans l’île de Mindanao à Polomolok – N° 03 : mercredi 1er mai 2019

Ce matin, il y a encore un peu plus de monde à attendre devant les portes du gym­nase. Ceux qui régulent ont par­fois du mal à cana­li­ser la foule. Le temps d’attente est long, il fait chaud, il y a du bruit ; et paraît-​il, les méde­cins phi­lip­pins laissent pas­ser les per­sonnes âgées (dès 60 ans), les femmes enceintes et les han­di­ca­pés ; mais vu que ces trois caté­go­ries consti­tuent la majeure par­tie de nos patients, ils veulent tous pas­ser avant les autres ! Et pour arri­ver à leurs fins, ils n’hésitent pas à se fau­fi­ler dès qu’on a le dos tour­né, à feindre d’aller aux toi­lettes ou de vou­loir prier un peu dans le coin cha­pelle… Et ce matin, il y a même quelqu’un qui s’est fait un faux « let pass » pour pou­voir ren­trer sans faire la queue ! Heureusement que Véronique veille, elle connaît ses brebis !
Dans le gym­nase, la file d’attente la plus longue est tou­jours celle des opti­ciens. Chaque exa­men est long, le temps de véri­fier l’état des yeux, de contrô­ler la vision, et de choi­sir les lunettes les plus adap­tées, sachant qu’il est presque impos­sible de trou­ver une paire qui aura la cor­rec­tion exacte pour les deux yeux. Patrice remarque beau­coup de cas de pté­ry­gion et de cata­racte : les deux ont la même expli­ca­tion, c’est que presque per­sonne ne porte de lunettes de soleil.

Mercredi 1er mai 2019 : Incroyable rencontre des prisonniers aux mains jointes

APOSTOLAT A LA PRISON : Nous nous y ren­dons aujourd’hui avec Philomena, res­pon­sable de la Milice de l’Immaculée. Dans une pièce étroite, sur­char­gée et basse de pla­fond, nous posons la sta­tue de la Vierge, face à vingt-​deux têtes plus ou moins enga­geantes. Elle a mis­sion main­te­nant d’ouvrir leur cœur aux paroles du prêtre. Monsieur l’abbé Vaillant leur fait un résu­mé de caté­chisme à la fois simple et pré­cis. Mais évi­dem­ment, tout a une por­tée dif­fé­rente quand on parle à des pri­son­niers. Il insiste sur ce qui peut les tou­cher : Dieu nous aime tant qu’Il a façon­né toute la Création pour nous ; face au mal, Dieu le Fils a été prêt à mou­rir pour nous, en nous don­nant Marie pour mère. Quoi de plus conso­lant ? Mais alors, com­ment peut-​on offen­ser un Dieu qui nous aime tant… ?

Et de fait, les visages sem­blaient se trans­for­mer peu à peu. De fer­més qu’ils étaient au début, ils deve­naient plus mobiles, expri­mant tour à tour l’intérêt, la gêne, l’admiration. Certains déte­nus exhi­baient une grosse croix sur leur tee-​shirt de pri­son­niers, ils joi­gnaient pieu­se­ment les mains et écou­taient avec dévo­tion les paroles du prêtre. Quoi de plus tou­chant que ce tra­vail mis­sion­naire, où la grâce est presque pal­pable tant les cir­cons­tances sont pitoyables et peu favorables ?

Ensuite, Philomena leur a expli­qué l’importance du sca­pu­laire et de la médaille mira­cu­leuse ; cer­tains les por­taient déjà, et tous les autres les ont récla­més. Ils étaient désor­mais déten­dus et confiants, l’un d’eux nous a remer­ciés d’avoir osé venir jusque dans leur pri­son… Nous avons même impro­vi­sé un chant en canon avec eux, rares étaient ceux qui ne chan­taient pas de tout leur cœur ! C’était un peu incroyable comme situa­tion : se trou­ver dans un espace réduit, entou­rés de mal­fai­teurs, leur par­ler du Bon Dieu, chan­ter, prier avec eux, et pas­ser un très beau moment, avec la réelle assu­rance de leur avoir fait du bien. Pour finir, Philomena leur a pro­po­sé des cha­pe­lets, et plu­sieurs d’entre eux savaient déjà com­ment le réci­ter. Evidemment, il est inima­gi­nable de trans­po­ser cette situa­tion dans une pri­son fran­çaise… ! Une der­nière prière avant de nous quit­ter, avec des mer­cis répé­tés et des sou­rires heureux.

Le soir, au début de la messe, nous avons eu un épi­sode « à la phi­lip­pine » : cou­pure de cou­rant géné­rale à cause de l’orage et de la pluie dilu­vienne qui tombe depuis quelques heures. Nous atten­dons le sys­tème D : un enfant de chœur arrive avec des bou­gies qu’il dis­tri­bue à qui veut pour éclai­rer vague­ment l’assistance. C’est un peu une messe des cata­combes. La cou­pure dure­ra six heures, nous sommes donc priés de vite quit­ter le gym­nase après le dîner. Quelques jeux de cartes au « resort » autour d’une bière ou d’un man­go shake, puis cha­cun va pro­fi­ter un repos bien mérité !

Sources : Rosa Mystica 2019 /​Jeanne de Vençay

Suite des reportages 2019


Accès au repor­tage n° 04 du ven­dre­di 3 mai 2019

Pour continuer à aider la Mission Acim Asia 2019

Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : 

Dr Jean-​Pierre Dickès
2, route d’Equihen
62360 St-Etienne-du-Mont
jpdickes@​gmail.​com

Il est rap­pe­lé que la tota­li­té des dons est envoyé à la mis­sion sans pré­lè­ve­ment de quelque nature que ce soit. 
D’autant qu’ACIM France prend en charge inté­gra­le­ment le fonctionnement
de sa petite sœur d’Asie. Tous les volon­taires sont les bien­ve­nus tout au long de l’année.

Reçus fis­caux sur demande

ACIM-Asia / Rosa Mystica

Association d'aide médicale aux Philippines