Espagne : 7 octobre 2014, découverte d’une représentation du Christ datant du IVe siècle

Une fois réas­sem­blés, les frag­ments ont redon­né vie à une patène en verre, de 22 centimètres
de dia­mètre et quelque 4 cen­ti­mètres d’é­pais­seur, qui a pu être recons­ti­tuée à 80%,

Evènement archéo­lo­gique majeur : il s’a­git du Christ en Majesté, flan­qué de deux apôtres, qui a été décou­vert sur une patène en verre du IVe siècle. Des fouilles entre­prises sur le site archéo­lo­gique de Cástulo (Jaén) en Andalousie, à envi­ron 10 km de Linares, ont per­mis de mettre à jour une patène du IVe siècle. Elle consti­tue l’une des repré­sen­ta­tions de l’i­co­no­gra­phie chré­tienne les plus anciennes et les mieux conser­vées de la Péninsule, et l’une des plus rares dans le monde.

Photo de gauche : détail de la patène

La patène, expo­sée au Musée archéo­lo­gique de Linares, est en verre d’une cou­leur verdâtre.

Elle mesure 22 cm de dia­mètre et envi­ron 4 cm de hau­teur, et se trouve dans un état​de conser­va­tion tout sim­ple­ment exceptionnel.

Cette patène, déco­rée de l’i­mage du Christ en Majesté, a été décou­verte à l’in­té­rieur d’une des pièces d’un bâti­ment des­ti­né au culte reli­gieux, éri­gé dans la seconde moi­tié du IVe siècle de notre ère, et aban­don­né envi­ron un siècle plus tard.

« Nous savons qu’elle date du IVe siècle, en par­tie parce que les Papes, dans les siècles sui­vants, ont pres­crit que toutes les patènes soient en argent » a expli­qué Marcelo Castro, direc­teur du « Forum MMX ».

Et aus­si grâce à des mon­naies et objets en céra­mique retrou­vés sur le même site.

Aucun objet similaire en Espagne

David Expósito, coor­di­na­teur de l’étude des docu­ments du pro­jet « Forum MMX », a décrit l’enthousiasme de l’équipe d’archéologues du fait de ce que cette patène repré­sente. « En Espagne il n’existe aucun objet simi­laire, et son excellent état de conser­va­tion a per­mis aux archéo­logues de récu­pé­rer 81% de la pièce. » Elle se trou­vait sur un sol fait de mor­tier de chaux et recou­vert par des murs en cré­pi déla­brés, dans une construc­tion située sur la ter­rasse supé­rieure, au nord de l’édifice (ayant éga­le­ment une fonc­tion reli­gieuse, bien que datant de la Rome impé­riale) à l’endroit où a été trou­vée la « Mosaïque des Amours », recon­nue par la National Geographic par­mi les plus impor­tantes décou­vertes de l’année 2012.

Selon David Expósito, l’artisan a repré­sen­té trois per­son­nages, « imberbes et les che­veux courts « , avec une auréole : la figure cen­trale, un Christ en Majesté, avec deux apôtres de chaque côté, pro­ba­ble­ment Pierre et Paul, dans la sphère céleste, mar­quée par deux pal­miers, qui repré­sentent dans l’iconographie chré­tienne l’immortalité, le plus haut, le ciel.

Les recherches tou­jours en cours confirment, via l’a­na­lyse des carac­té­ris­tiques sty­lis­tiques et tech­niques de la patène, qu’elle vien­drait de l’un des ate­liers d’ar­ti­sa­nat du verre les plus impor­tants de Rome ou dans ses envi­rons, à Ostie par exemple. En effet, des pièces simi­laires ont déjà été retrou­vées dans les Catacombes romaines.

Ce petit plat – « Patena » en latin, « Patani » en grec – , uti­li­sé pour rece­voir le pain béni des­ti­né à l’Eucharistie, est visible depuis le 1er octobre 2014 au musée archéo­lo­gique de Linares en Andalousie. Il a été recons­ti­tué frag­ment par frag­ment, par une équipe d’ar­chéo­logues trois ans durant.

Sources : Cadena Cope /​La Porte Latine du 29 juillet 2017