Benoît XVI

265e pape ; de 2005 à 2013

11 octobre 2011

Motu proprio Porta Fidei

promulgation de l'année de la Foi proposition de projets pour revivifier la foi des chrétiens et la proposer largement au monde.

Donné à Rome, près de Saint-​Pierre, le 11
octobre 2011, en la septième année de mon Pontificat.

1. « La porte de la foi » (cf. Ac 14, 27) qui intro­duit à la vie de com­mu­nion avec Dieu et per­met l’entrée dans son Église est tou­jours ouverte pour nous. Il est pos­sible de fran­chir ce seuil quand la Parole de Dieu est annon­cée et que le cœur se laisse mode­ler par la grâce qui trans­forme. Traverser cette porte implique de s’engager sur ce che­min qui dure toute la vie. Il com­mence par le bap­tême (cf. Rm 6, 4), par lequel nous pou­vons appe­ler Dieu du nom de Père, et s’achève par le pas­sage de la mort à la vie éter­nelle, fruit de la résur­rec­tion du Seigneur Jésus qui, par le don de l’Esprit Saint, a vou­lu asso­cier à sa gloire elle-​même tous ceux qui croient en lui (cf. Jn 17, 22). Professer la foi dans la Trinité – Père, Fils et Saint-​Esprit – équi­vaut à croire en un seul Dieu qui est Amour (cf. 1 Jn 4, 8) : le Père, qui dans la plé­ni­tude des temps a envoyé son Fils pour notre salut ; Jésus-​Christ, qui dans le mys­tère de sa mort et de sa résur­rec­tion a rache­té le monde ; le Saint-​Esprit, qui conduit l’Église à tra­vers les siècles dans l’attente du retour glo­rieux du Seigneur.

2. Depuis le com­men­ce­ment de mon minis­tère comme Successeur de Pierre, j’ai rap­pe­lé l’exigence de redé­cou­vrir le che­min de la foi pour mettre en lumière de façon tou­jours plus évi­dente la joie et l’enthousiasme renou­ve­lé de la ren­contre avec le Christ. Dans l’homélie de la messe pour l’inauguration de mon pon­ti­fi­cat je disais : « L’Église dans son ensemble, et les pas­teurs en son sein, doivent, comme le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers celui qui nous donne la vie, la vie en plé­ni­tude »[1]. Il arrive désor­mais fré­quem­ment que les chré­tiens s’intéressent sur­tout aux consé­quences sociales, cultu­relles et poli­tiques de leur enga­ge­ment, conti­nuant à pen­ser la foi comme un pré­sup­po­sé évident du vivre en com­mun. En effet, ce pré­sup­po­sé non seule­ment n’est plus tel mais sou­vent il est même nié[2]. Alors que dans le pas­sé il était pos­sible de recon­naître un tis­su cultu­rel uni­taire, lar­ge­ment admis dans son ren­voi aux conte­nus de la foi et aux valeurs ins­pi­rées par elle, aujourd’hui il ne semble plus en être ain­si dans de grands sec­teurs de la socié­té, en rai­son d’une pro­fonde crise de la foi qui a tou­ché de nom­breuses personnes.

3. Nous ne pou­vons accep­ter que le sel devienne insi­pide et que la lumière soit tenue cachée (cf. Mt 5, 13–16). Comme la sama­ri­taine, l’homme d’aujourd’hui peut aus­si sen­tir de nou­veau le besoin de se rendre au puits pour écou­ter Jésus qui invite à croire en lui et à pui­ser à sa source, jaillis­sante d’eau vive (cf. Jn 4, 14). Nous devons retrou­ver le goût de nous nour­rir de la Parole de Dieu, trans­mise par l’Église de façon fidèle, et du Pain de la vie, offerts en sou­tien de tous ceux qui sont ses dis­ciples (cf. Jn 6, 51). L’enseignement de Jésus, en effet, résonne encore de nos jours avec la même force : « Travaillez non pour la nour­ri­ture qui se perd, mais pour la nour­ri­ture qui demeure en vie éter­nelle » (Jn 6, 27). L’interrogation posée par tous ceux qui l’écoutaient est la même aus­si pour nous aujourd’hui : « Que devons-​nous faire pour tra­vailler aux œuvres de Dieu ? » (Jn 6, 28 ). Nous connais­sons la réponse de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jn 6, 29). Croire en Jésus Christ est donc le che­min pour pou­voir atteindre de façon défi­ni­tive le salut.

4. A la lumière de tout ceci j’ai déci­dé de pro­mul­guer une Année de la foi. Elle com­men­ce­ra le 11 octobre 2012, lors du cin­quan­tième anni­ver­saire de l’ouverture du Concile Vatican II, et se ter­mi­ne­ra en la solen­ni­té de Notre Seigneur Jésus-​Christ Roi de l’univers, le 24 novembre 2013. Le 11 octobre 2012, aura lieu aus­si le ving­tième anni­ver­saire de la publi­ca­tion du Catéchisme de l’Église catho­lique, texte pro­mul­gué par mon Prédécesseur, le Bienheureux Pape Jean-​Paul II[3], dans le but d’exposer à tous les fidèles la force et la beau­té de la foi. Ce docu­ment, fruit authen­tique du Concile Vatican II, fut sou­hai­té par le Synode extra­or­di­naire des Évêques de 1985 comme ins­tru­ment au ser­vice de la caté­chèse [4] et fut réa­li­sé grâce à la col­la­bo­ra­tion de tout l’épiscopat de l’Église catho­lique. Et j’ai pré­ci­sé­ment convo­qué l’Assemblée géné­rale du Synode des Évêques, au mois d’octobre 2012, sur le thème de La nou­velle évan­gé­li­sa­tion pour la trans­mis­sion de la foi chré­tienne. Ce sera une occa­sion pro­pice pour intro­duire la struc­ture ecclé­siale tout entière à un temps de réflexion par­ti­cu­lière et de redé­cou­verte de la foi. Ce n’est pas la pre­mière fois que l’Église est appe­lée à célé­brer une Année de la foi. Mon véné­ré Prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI en avait déci­dée une sem­blable en 1967, pour faire mémoire du mar­tyre des Apôtres Pierre et Paul à l’occasion du dix-​neuvième cen­te­naire de leur témoi­gnage suprême. Il la pen­sa comme un moment solen­nel pour que dans toute l’Église il y eût « une pro­fes­sion authen­tique et sin­cère de la même foi » ; en outre, il vou­lut que celle-​ci soit confir­mée de manière « indi­vi­duelle et col­lec­tive, libre et consciente, inté­rieure et exté­rieure, humble et franche » [5]. Il pen­sait que de cette façon l’Église tout entière pour­rait reprendre « une conscience plus nette de sa foi, pour la ravi­ver, la puri­fier, la confir­mer et la pro­cla­mer » [6]. Les grands bou­le­ver­se­ments qui se pro­dui­ront en cette Année, ont ren­du encore plus évi­dente la néces­si­té d’une telle célé­bra­tion. Elle s’est conclue par la Profession de foi du Peuple de Dieu [7], pour attes­ter com­bien les conte­nus essen­tiels qui depuis des siècles consti­tuent le patri­moine de tous les croyants ont besoin d’être confir­més, com­pris et appro­fon­dis de manière tou­jours nou­velle afin de don­ner un témoi­gnage cohé­rent dans des condi­tions his­to­riques dif­fé­rentes du passé.

5. Pour cer­tains aspects, mon Vénéré Prédécesseur a vu cette Année comme une « consé­quence et une exi­gence de l’après-Concile » [8], bien conscient des graves dif­fi­cul­tés du temps, sur­tout en ce qui concerne la pro­fes­sion de la vraie foi et sa juste inter­pré­ta­tion. J’ai consi­dé­ré que faire com­men­cer l’Année de la foi en coïn­ci­dence avec le cin­quan­tième anni­ver­saire de l’ouverture du Jean Paul II, « ne perdent rien de leur valeur ni de leur éclat. Il est néces­saire qu’ils soient lus de manière appro­priée, qu’ils soient connus et assi­mi­lés, comme des textes qua­li­fiés et nor­ma­tifs du Magistère, à l’intérieur de la Tradition de l’Église… Je sens plus que jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Église a béné­fi­cié au ving­tième siècle : il nous offre une bous­sole fiable pour nous orien­ter sur le che­min du siècle qui com­mence » [9]. Moi aus­si j’entends redire avec force tout ce que j’ai eu à dire à pro­pos du Concile quelques mois après mon élec­tion comme Successeur de Pierre : « Si nous le lisons et le rece­vons gui­dés par une juste her­mé­neu­tique, il peut être et deve­nir tou­jours davan­tage une grande force pour le renou­veau, tou­jours néces­saire, de l’Église » [10].

6. Le renou­veau de l’Église passe aus­si à tra­vers le témoi­gnage offert par la vie des croyants : par leur exis­tence elle-​même dans le monde les chré­tiens sont en effet appe­lés à faire res­plen­dir la Parole de véri­té que le Seigneur Jésus nous a lais­sée. Justement le Concile, dans la Constitution dog­ma­tique Lumen gen­tium affir­mait : « Tandis que le Christ, ‘saint, inno­cent, sans tâche’ (He 7, 26), n’a pas connu le péché (cf. 2 Co 5, 21), venant seule­ment expier les péchés du peuple (cf. He 2, 17), l’Église, elle, qui enferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appe­lée à se puri­fier, et pour­suit constam­ment son effort de péni­tence et de renou­vel­le­ment. ‘L’Église avance dans son pèle­ri­nage à tra­vers les per­sé­cu­tions du monde et les conso­la­tions de Dieu’, annon­çant la croix et la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1 Co 11, 26). La ver­tu du Seigneur res­sus­ci­té est sa force pour lui per­mettre de vaincre dans la patience et la cha­ri­té les afflic­tions et les dif­fi­cul­tés qui lui viennent à la fois du dehors et du dedans, et de révé­ler fidè­le­ment au milieu du monde le mys­tère du Seigneur, encore enve­lop­pé d’ombre, jusqu’au jour où, fina­le­ment, il écla­te­ra dans la pleine lumière » [11].

Dans cette pers­pec­tive, l’Année de la foi est une invi­ta­tion à une conver­sion authen­tique et renou­ve­lée au Seigneur, unique Sauveur du monde. Dans le mys­tère de sa mort et de sa résur­rec­tion, Dieu a révé­lé en plé­ni­tude l’Amour qui sauve et qui appelle les hommes à conver­tir leur vie par la rémis­sion des péchés (cf. Ac 5, 31). Pour l’Apôtre Paul, cet Amour intro­duit l’homme à une vie nou­velle : « Nous avons donc été ense­ve­lis avec lui par le bap­tême dans la mort, afin que, comme le Christ est res­sus­ci­té des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aus­si dans une vie nou­velle » (Rm 6, 4). Grâce à la foi, cette vie nou­velle modèle toute l’existence humaine sur la nou­veau­té radi­cale de la résur­rec­tion. Dans la mesure de sa libre dis­po­ni­bi­li­té, les pen­sées et les sen­ti­ments, la men­ta­li­té et le com­por­te­ment de l’homme sont len­te­ment puri­fiés et trans­for­més, sur un che­min jamais com­plè­te­ment ter­mi­né en cette vie. La « foi opé­rant par la cha­ri­té » (Ga 5, 6) devient un nou­veau cri­tère d’intelligence et d’action qui change toute la vie de l’homme (cf. Rm 12, 2 ; Col 3, 9–10 ; Ep 4, 20–29 ; 2 Co 5, 17).

7. « Caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14): c’est l’amour du Christ qui rem­plit nos cœurs et nous pousse à évan­gé­li­ser. Aujourd’hui comme alors, il nous envoie par les routes du monde pour pro­cla­mer son Évangile à tous les peuples de la terre (cf. Mt 28, 19). Par son amour, Jésus-​Christ attire à lui les hommes de toutes géné­ra­tions : en tous temps il convoque l’Église lui confiant l’annonce de l’Évangile, avec un man­dat qui est tou­jours nou­veau. C’est pour­quoi aujourd’hui aus­si un enga­ge­ment ecclé­sial plus convain­cu en faveur d’une nou­velle évan­gé­li­sa­tion pour redé­cou­vrir la joie de croire et retrou­ver l’enthousiasme de com­mu­ni­quer la foi est néces­saire. L’engagement mis­sion­naire des croyants, qui ne peut jamais man­quer, puise force et vigueur dans la redé­cou­verte quo­ti­dienne de son amour. En effet, la foi gran­dit quand elle est vécue comme expé­rience d’un amour reçu et quand elle est com­mu­ni­quée comme expé­rience de grâce et de joie. Elle rend fécond, parce qu’elle élar­git le cœur dans l’espérance et per­met d’offrir un témoi­gnage capable d’engendrer : en effet elle ouvre le cœur et l’esprit de tous ceux qui écoutent à accueillir l’invitation du Seigneur à adhé­rer à sa Parole pour deve­nir ses dis­ciples. Les croyants, atteste saint Augustin, « se for­ti­fient en croyant » [12]. Le saint Évêque d’Hippone avait de bonnes rai­sons pour s’exprimer de cette façon. Comme nous le savons, sa vie fut une recherche conti­nuelle de la beau­té de la foi jusqu’à ce que son cœur trouve le repos en Dieu [13]. Ses nom­breux écrits, dans les­quels sont expli­quées l’importance de croire et la véri­té de la foi, demeurent jusqu’à nos jours comme un patri­moine de richesse inéga­lable et per­mettent encore à de nom­breuses per­sonnes en recherche de Dieu de trou­ver le juste par­cours pour accé­der à la « porte de la foi ».

Donc, la foi gran­dit et se ren­for­ce­seu­le­ment en croyant ; il n’y a pas d’autre pos­si­bi­li­té pour pos­sé­der une cer­ti­tude sur sa propre vie sinon de s’abandonner, dans un cres­cen­do conti­nu, entre les mains d’un amour qui s’expérimente tou­jours plus grand parce qu’il a son ori­gine en Dieu.

8. En cette heu­reuse occa­sion, j’entends invi­ter les confrères Évêques du monde entier à s’unir au Successeur de Pierre, en ce temps de grâce spi­ri­tuelle que le Seigneur nous offre, pour faire mémoire du don pré­cieux de la foi. Nous vou­drons célé­brer cette Année de manière digne et féconde. La réflexion sur la foi devra s’intensifier pour aider tous ceux qui croient au Christ à rendre plus consciente et à revi­go­rer leur adhé­sion à l’Évangile, sur­tout en un moment de pro­fond chan­ge­ment comme celui que l’humanité est en train de vivre. Nous aurons l’opportunité de confes­ser la foi dans le Seigneur res­sus­ci­té dans nos cathé­drales et dans les églises du monde entier ; dans nos mai­sons et auprès de nos familles, pour que cha­cun res­sente avec force l’exigence de mieux connaître et de trans­mettre aux géné­ra­tions futures la foi de tou­jours. Les com­mu­nau­tés reli­gieuses comme celles des paroisses, et toutes les réa­li­tés ecclé­siales anciennes et nou­velles, trou­ve­ront la façon, en cette Année, de rendre une pro­fes­sion publique du Credo.

9. Nous dési­rons que cette Année sus­cite en chaque croyant l’aspiration à confes­ser la foi en plé­ni­tude et avec une convic­tion renou­ve­lée, avec confiance et espé­rance. Ce sera aus­si une occa­sion pro­pice pour inten­si­fier la célé­bra­tion de la foi dans la litur­gie, et en par­ti­cu­lier dans l’Eucharistie, qui est « le som­met auquel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa force » [14]. En même temps, nous sou­hai­tons que le témoi­gnage de vie des croyants gran­disse en cré­di­bi­li­té. Redécouvrir les conte­nus de la foi pro­fes­sée, célé­brée, vécue et priée [15], et réflé­chir sur l’acte lui-​même par lequel on croit, est un enga­ge­ment que chaque croyant doit faire sien, sur­tout en cette Année.

Ce n’est pas par hasard que dans les pre­miers siècles les chré­tiens étaient tenus d’apprendre de mémoire le Credo. Ceci leur ser­vait de prière quo­ti­dienne pour ne pas oublier l’engagement pris par le bap­tême. Avec des paroles denses de signi­fi­ca­tion, saint Augustin le rap­pelle quand dans une Homélie sur la red­di­tio sym­bo­li, la remise du Credo, il dit : « Le sym­bole du saint témoi­gnage qui vous a été don­né à tous ensemble et que vous avez réci­té aujourd’hui cha­cun en par­ti­cu­lier, est l’expression de la foi de l’Église notre mère, foi éta­blie soli­de­ment sur le fon­de­ment inébran­lable, sur Jésus-​Christ Notre Seigneur …On vous a donc don­né à apprendre et vous avez réci­té ce que vous devez avoir tou­jours dans l’âme et dans le cœur, répé­ter sur votre couche, médi­ter sur les places publiques, ne pas oublier en pre­nant votre nour­ri­ture, mur­mu­rer même inté­rieu­re­ment durant votre som­meil » [16].

10. Je vou­drais, à ce point, esquis­ser un par­cours qui aide à com­prendre de façon plus pro­fonde non seule­ment les conte­nus de la foi, mais avec ceux-​ci aus­si l’acte par lequel nous déci­dons de nous en remettre tota­le­ment à Dieu, en pleine liber­té. En effet, il existe une uni­té pro­fonde entre l’acte par lequel on croit et les conte­nus aux­quels nous don­nons notre assen­ti­ment. L’Apôtre Paul per­met d’entrer à l’intérieur de cette réa­li­té quand il écrit : « La foi du cœur obtient la jus­tice, et la confes­sion des lèvres le salut » (Rm 10, 10). Le cœur indique que le pre­mier acte par lequel on vient à la foi est don de Dieu et action de la grâce qui agit et trans­forme la per­sonne jusqu’au plus pro­fond d’elle-même.

L’exemple de Lydie est tout à fait élo­quent à ce sujet. Saint Luc raconte que Paul, alors qu’il se trou­vait à Philippes, alla un same­di annon­cer l’Évangile à quelques femmes ; par­mi elles se trou­vait Lydie et « le Seigneur lui ouvrit le cœur, de sorte qu’elle s’attacha aux paroles de Paul » (Ac 16, 14). Le sens ren­fer­mé dans l’expression est impor­tant. Saint Luc enseigne que la connais­sance des conte­nus à croire n’est pas suf­fi­sante si ensuite le cœur, authen­tique sanc­tuaire de la per­sonne, n’est pas ouvert par la grâce qui per­met d’avoir des yeux pour regar­der en pro­fon­deur et com­prendre que ce qui a été annon­cé est la Parole de Dieu.

Professer par la bouche, à son tour, indique que la foi implique un témoi­gnage et un enga­ge­ment publics. Le chré­tien ne peut jamais pen­ser que croire est un fait pri­vé. La foi, c’est déci­der d’être avec le Seigneur pour vivre avec lui. Et ce « être avec lui » intro­duit à la com­pré­hen­sion des rai­sons pour les­quelles on croit. La foi, parce qu’elle est vrai­ment un acte de la liber­té, exige aus­si la res­pon­sa­bi­li­té sociale de ce qui est cru. L’Église au jour de la Pentecôte montre avec toute évi­dence cette dimen­sion publique du croire et du fait d’annoncer sans crainte sa propre foi à toute per­sonne. C’est le don de l’Esprit Saint qui habi­lite à la mis­sion et for­ti­fie notre témoi­gnage, le ren­dant franc et courageux.

La pro­fes­sion de la foi elle-​même est un acte per­son­nel et en même temps com­mu­nau­taire. En effet, l’Église est le pre­mier sujet de la foi. Dans la foi de la com­mu­nau­té chré­tienne cha­cun reçoit le bap­tême, signe effi­cace de l’entrée dans le peuple des croyants pour obte­nir le salut. Comme atteste le Catéchisme de l’Église catho­lique : «‘Je crois’ ; c’est la foi de l’Église pro­fes­sée per­son­nel­le­ment par chaque croyant, prin­ci­pa­le­ment lors du Baptême. ‘Nous croyons’ : c’est la foi de l’Église confes­sée par les Évêques assem­blés en Concile ou, plus géné­ra­le­ment, par l’assemblée litur­gique des croyants. ‘Je crois’ : c’est aus­si l’Église, notre Mère, qui répond à Dieu par sa foi et qui nous apprend à dire : ‘Je crois’, ‘Nous croyons’ » [17].

Comme on peut l’observer, la connais­sance des conte­nus de foi est essen­tielle pour don­ner son propre assen­ti­ment, c’est-​à-​dire pour adhé­rer plei­ne­ment avec l’intelligence et la volon­té à tout ce qui est pro­po­sé par l’Église. La connais­sance de la foi intro­duit à la tota­li­té du mys­tère sal­vi­fique révé­lé par Dieu. L’assentiment qui est prê­té implique donc que, quand on croit, on accepte libre­ment tout le mys­tère de la foi, parce que Dieu lui-​même qui se révèle et per­met de connaître son mys­tère d’amour, est garant de sa vérité[18].

D’autre part, nous ne pou­vons pas oublier que, dans notre contexte cultu­rel, de nom­breuses per­sonnes, bien que ne recon­nais­sant pas en soi le don de la foi, sont quand même dans une recherche sin­cère du sens ultime et de la véri­té défi­ni­tive sur leur exis­tence et sur le monde. Cette recherche est un authen­tique « pré­am­bule » à la foi, parce qu’elle met en mou­ve­ment les per­sonnes sur le che­min qui conduit au mys­tère de Dieu. La rai­son de l’homme elle-​même, en effet, porte innée l’exigence de « ce qui a de la valeur et demeure tou­jours »[19]. Cette exi­gence consti­tue une invi­ta­tion per­ma­nente, ins­crite de façon indé­lé­bile dans le cœur humain, à se mettre en che­min pour trou­ver Celui que nous ne cher­che­rions pas s’il n’était pas déjà venu à notre ren­contre [20]. La foi nous invite jus­te­ment à cette ren­contre et nous y ouvre pleinement.

11. Pour accé­der à une connais­sance sys­té­ma­tique des conte­nus de la foi, tous peuvent trou­ver dans le Catéchisme de l’Église catho­lique une aide pré­cieuse et indis­pen­sable. Il consti­tue un des fruits les plus impor­tants du Concile Vatican II. Dans la Constitution apos­to­lique Fidei depo­si­tum signée, et ce n’est pas par hasard, à l’occasion du tren­tième anni­ver­saire de l’ouverture du Concile Vatican II, le Bienheureux Jean-​Paul II écri­vait : « Ce Catéchisme appor­te­ra une contri­bu­tion très impor­tante à l’œuvre de renou­veau de toute la vie ecclé­siale … Je le recon­nais comme un ins­tru­ment valable et auto­ri­sé au ser­vice de la com­mu­nion ecclé­siale et comme une norme sûre pour l’enseignement de la foi »[21].

C’est jus­te­ment sur cet hori­zon que l’Année de la foi devra expri­mer un enga­ge­ment géné­ral pour la redé­cou­verte et l’étude des conte­nus fon­da­men­taux de la foi qui trouvent dans le Catéchisme de l’Église catho­lique leur syn­thèse sys­té­ma­tique et orga­nique. Ici, en effet, émerge la richesse d’enseignement que l’Église a accueilli, gar­dé et offert au cours de ses deux mille ans d’histoire. De la sainte Écriture aux Pères de l’Église, des Maîtres de théo­lo­gie aux Saints qui ont tra­ver­sé les siècles, le Catéchisme offre une mémoire per­ma­nente des nom­breuses façons dans les­quelles l’Église a médi­té sur la foi et pro­duit un pro­grès dans la doc­trine pour don­ner cer­ti­tude aux croyants dans leur vie de foi.

Dans sa struc­ture elle-​même, le Catéchisme de l’Église catho­lique pré­sente le déve­lop­pe­ment de la foi jusqu’à tou­cher les grands thèmes de la vie quo­ti­dienne. Page après page, on découvre que tout ce qui est pré­sen­té n’est pas une théo­rie, mais la ren­contre avec une Personne qui vit dans l’Église. À la pro­fes­sion de foi, en effet, suc­cède l’explication de la vie sacra­men­telle, dans laquelle le Christ est pré­sent, agis­sant et conti­nue à construire son Église. Sans la litur­gie et les sacre­ments, la pro­fes­sion de foi n’aurait pas d’efficacité, parce qu’elle man­que­rait de la grâce qui sou­tient le témoi­gnage des chré­tiens. De la même manière, l’enseignement du Catéchisme sur la vie morale acquiert toute sa signi­fi­ca­tion s’il est mis en rela­tion avec la foi, la litur­gie et la prière.

12. En cette Année, par consé­quent, le Catéchisme de l’Église catho­lique, pour­ra être un véri­table ins­tru­ment pour sou­te­nir la foi, sur­tout pour tous ceux qui ont à cœur la for­ma­tion des chré­tiens, si déter­mi­nante dans notre contexte cultu­rel. Dans ce but, j’ai invi­té la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en accord avec les Dicastères com­pé­tents du Saint-​Siège, à rédi­ger une Note, par laquelle offrir à l’Église et aux croyants quelques indi­ca­tions pour vivre cette Année de la foi de manière plus effi­cace et appro­priée, au ser­vice du croire et de l’évangélisation.

En effet, la foi, se trouve être sou­mise plus que dans le pas­sé à une série d’interrogations qui pro­viennent d’une men­ta­li­té chan­gée qui, par­ti­cu­liè­re­ment aujourd’hui, réduit le domaine des cer­ti­tudes ration­nelles à celui des conquêtes scien­ti­fiques et tech­no­lo­giques. Toutefois, l’Église n’a jamais eu peur de mon­trer com­ment entre foi et science authen­tique il ne peut y avoir aucun conflit parce que les deux, même si c’est par des che­mins dif­fé­rents, tendent à la véri­té [22].

13. Il sera déci­sif au cours de cette Année de par­cou­rir de nou­veau l’histoire de notre foi, laquelle voit le mys­tère inson­dable de l’entrelacement entre sain­te­té et péché. Alors que la pre­mière met en évi­dence le grand apport que les hommes et les femmes ont offert à la crois­sance et au déve­lop­pe­ment de la com­mu­nau­té par le témoi­gnage de leur vie, le second doit pro­vo­quer en cha­cun une sin­cère et per­ma­nente œuvre de conver­sion pour faire l’expérience de la misé­ri­corde du Père qui va à la ren­contre de tous.

En ce temps, nous tien­drons le regard fixé sur Jésus Christ « à l’origine et au terme de la foi » (He 12, 2) : en lui trouve son achè­ve­ment tout tour­ment et toute aspi­ra­tion du cœur humain. La joie de l’amour, la réponse au drame de la souf­france et de la dou­leur, la force du par­don devant l’offense reçue et la vic­toire de la vie face au vide de la mort, tout trouve son achè­ve­ment dans le mys­tère de son Incarnation, du fait qu’il s’est fait homme, qu’il a par­ta­gé avec nous la fai­blesse humaine pour la trans­for­mer par la puis­sance de sa résur­rec­tion. En lui, mort et res­sus­ci­té pour notre salut, trouvent pleine lumière les exemples de foi qui ont mar­qué ces deux mille ans de notre his­toire de salut.

Par la foi, Marie a accueilli la parole de l’Ange et elle a cru à l’annonce qu’elle devien­drait Mère de Dieu dans l’obéissance de son dévoue­ment (cf. Lc 1, 38). Visitant Elisabeth, elle éle­va son can­tique de louange vers le Très-​Haut pour les mer­veilles qu’il accom­plis­sait en tous ceux qui s’en remettent à lui (cf. Lc 1, 46–55). Avec joie et anxié­té elle met au jour son fils unique, main­te­nant intacte sa vir­gi­ni­té (cf. Lc 2, 6–7). Comptant sur Joseph son époux, elle por­ta Jésus en Égypte pour le sau­ver de la per­sé­cu­tion d’Hérode (cf. Mt 2, 13–15). Avec la même foi, elle sui­vit le Seigneur dans sa pré­di­ca­tion et demeu­ra avec lui jusque sur le Golgotha (cf. Jn 19, 25–27). Avec foi Marie goû­ta les fruits de la résur­rec­tion de Jésus et, conser­vant chaque sou­ve­nir dans son cœur (cf. Lc 2, 19.51), elle les trans­mit aux Douze réunis avec elle au Cénacle pour rece­voir l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 14 ; 2, 1–4).

Par la foi, les Apôtres lais­sèrent tout pour suivre le Maître (cf. Mc 10, 28). Ils crurent aux paroles par les­quelles il annon­çait le Royaume de Dieu pré­sent et réa­li­sé dans sa per­sonne (cf. Lc 11, 20). Ils vécurent en com­mu­nion de vie avec Jésus qui les ins­trui­sait par son ensei­gne­ment, leur lais­sant une nou­velle règle de vie par laquelle ils seraient recon­nus comme ses dis­ciples après sa mort (cf. Jn 13, 34–35). Par la foi, ils allèrent dans le monde entier, sui­vant le man­dat de por­ter l’Évangile à toute créa­ture (cf. Mc 16, 15) et, sans aucune crainte, ils annon­cèrent à tous la joie de la résur­rec­tion dont ils furent de fidèles témoins.

Par la foi, les dis­ciples for­mèrent la pre­mière com­mu­nau­té regrou­pée autour de l’enseignement des Apôtres, dans la prière, dans la célé­bra­tion de l’Eucharistie, met­tant en com­mun tout ce qu’ils pos­sé­daient pour sub­ve­nir aux besoins des frères (cf. Ac 2, 42–47).

Par la foi, les mar­tyrs don­nèrent leur vie, pour témoi­gner de la véri­té de l’Évangile qui les avait trans­for­més et ren­dus capables de par­ve­nir au don le plus grand de l’amour avec le par­don de leurs propres persécuteurs.

Par la foi, des hommes et des femmes ont consa­cré leur vie au Christ, lais­sant tout pour vivre dans la sim­pli­ci­té évan­gé­lique l’obéissance, la pau­vre­té et la chas­te­té, signes concrets de l’attente du Seigneur qui ne tarde pas à venir. Par la foi, de nom­breux chré­tiens ont pro­mu une action en faveur de la jus­tice pour rendre concrète la parole du Seigneur venu annon­cer la libé­ra­tion de l’oppression et une année de grâce pour tous (cf. Lc 4, 18–19).

Par la foi, au cours des siècles, des hommes et des femmes de tous les âges, dont le nom est ins­crit au Livre de vie (cf. Ap 7, 9 ; 13, 8), ont confes­sé la beau­té de suivre le Seigneur Jésus là où ils étaient appe­lés à don­ner le témoi­gnage de leur être chré­tiens : dans la famille, dans la pro­fes­sion, dans la vie publique, dans l’exercice des cha­rismes et des minis­tères aux­quels ils furent appelés.

Par la foi, nous vivons nous aus­si : par la recon­nais­sance vivante du Seigneur Jésus, pré­sent dans notre exis­tence et dans l’histoire.

14. L’Année de la foi sera aus­si une occa­sion pro­pice pour inten­si­fier le témoi­gnage de la cha­ri­té. Saint Paul rap­pelle : « Maintenant donc demeurent foi, espé­rance, cha­ri­té, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la cha­ri­té » (1 Co 13, 13). Avec des paroles encore plus fortes – qui depuis tou­jours engagent les chré­tiens – l’Apôtre Jacques affir­mait : « A quoi sert-​il, mes frères, que quelqu’un dise : ‘J’ai la foi’, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-​elle le sau­ver ? Si un frère ou une sœur sont nus, s’ils manquent de leur nour­ri­ture quo­ti­dienne, et que l’un d’entre vous leur dise : ‘Allez en paix, chauffez-​vous, rassasiez-​vous’, sans leur don­ner ce qui est néces­saire à leur corps, à quoi cela sert-​il ? Ainsi en est-​il de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte. Au contraire, on dira : ‘Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres ? Montre-​moi ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par les œuvres que je te mon­tre­rai ma foi’ » (Jc 2, 14–18).

La foi sans la cha­ri­té ne porte pas de fruit et la cha­ri­té sans la foi serait un sen­ti­ment à la mer­ci constante du doute. Foi et cha­ri­té se réclament réci­pro­que­ment, si bien que l’une per­met à l’autre de réa­li­ser son che­min. En effet de nom­breux chré­tiens consacrent leur vie avec amour à celui qui est seul, mar­gi­nal ou exclus comme à celui qui est le pre­mier vers qui aller et le plus impor­tant à sou­te­nir, parce que jus­te­ment en lui se reflète le visage même du Christ. Grâce à la foi nous pou­vons recon­naître en tous ceux qui demandent notre amour, le visage du Seigneur res­sus­ci­té. « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40) : ces paroles du Seigneur sont un aver­tis­se­ment à ne pas oublier et une invi­ta­tion per­ma­nente à redon­ner cet amour par lequel il prend soin de nous. C’est la foi qui per­met de recon­naître le Christ et c’est son amour lui-​même qui pousse à le secou­rir chaque fois qu’il se fait notre pro­chain sur le che­min de la vie. Soutenus par la foi, regar­dons avec espé­rance notre enga­ge­ment dans le monde, en attente « d’un ciel nou­veau et d’une terre nou­vel­leoù rési­de­ra la jus­tice » (2 Pi 3, 13 ; cf. Ap 21, 1).

15. Parvenu désor­mais au terme de sa vie, l’Apôtre Paul demande à son dis­ciple Timothée de « recher­cher la foi » (2 Tm 2, 22) avec la même constance que lorsqu’il était jeune (cf. 2 Tm 3, 15). Entendons cette invi­ta­tion adres­sée à cha­cun de nous, pour que per­sonne ne devienne pares­seux dans la foi. Elle est une com­pagne de vie qui per­met de per­ce­voir avec un regard tou­jours nou­veau les mer­veilles que Dieu réa­lise pour nous. Engagée à sai­sir les signes des temps dans l’aujourd’hui de l’histoire, la foi incite cha­cun de nous à deve­nir signe vivant de la pré­sence du Ressuscité dans le monde. Ce dont le monde aujourd’hui a par­ti­cu­liè­re­ment besoin, c’est du témoi­gnage cré­dible de tous ceux qui, éclai­rés dans l’esprit et dans le cœur par la Parole du Seigneur, sont capables d’ouvrir le cœur et l’esprit de beau­coup au désir de Dieu et de la vraie vie, celle qui n’a pas de fin.

« Que la Parole du Seigneur accom­plisse sa course et soit glo­ri­fiée » (2 Th 3, 1) : puisse cette Année de la foi rendre tou­jours plus solide la rela­tion avec le Christ Seigneur, puisque seule­ment en lui se trouve la cer­ti­tude pour regar­der vers l’avenir et la garan­tie d’un amour authen­tique et durable. Les paroles de l’Apôtre Pierre jettent un der­nier rayon de lumière sur la foi : « Vous en tres­saillez de joie, bien qu’il vous faille encore quelque temps être affli­gés par diverses épreuves, afin que, bien éprou­vée, votre foi, plus pré­cieuse que l’or péris­sable que l’on véri­fie par le feu, devienne un sujet de louange, de gloire et d’honneur, lors de la Révélation de Jésus Christ. Sans l’avoir vu, vous l’aimez ; sans le voir encore, mais en croyant, vous tres­saillez d’une joie indi­cible et pleine de gloire, sûrs d’obtenir l’objet de votre foi : le salut des âmes » (1 Pi 1, 6–9). La vie des chré­tiens connaît l’expérience de la joie et celle de la souf­france. Combien de saints ont vécu la soli­tude ! Combien de croyants, même de nos jours, sont éprou­vés par le silence de Dieu alors qu’ils vou­draient écou­ter sa voix conso­lante ! Les épreuves de la vie, alors qu’elles per­mettent de com­prendre le mys­tère de la croix et de par­ti­ci­per aux souf­frances du Christ (cf. Col 1, 24), sont un pré­lude à la joie et à l’espérance où conduit la foi : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12, 10). Nous croyons avec une ferme cer­ti­tude que le Seigneur Jésus a vain­cu le mal et la mort. Avec cette confiance assu­rée nous nous en remet­tons à lui : pré­sent au milieu de nous, il vainc le pou­voir du malin (cf. Lc 11, 20) et l’Église, com­mu­nau­té visible de sa misé­ri­corde, sub­siste en lui comme signe de la récon­ci­lia­tion défi­ni­tive avec le Père.

Confions à la Mère de Dieu, pro­cla­mée « bien­heu­reuse parce qu’elle a cru » (Lc 1, 45), ce temps de grâce.

Donné à Rome, près de Saint-​Pierre, le 11 octobre 2011, en la sep­tième année de mon Pontificat. 

BENEDICTUS PP. XVI

Notes

[1 ] Homélie pour l’inauguration du minis­tère pétri­nien de l’Évêque de Rome(24 avril 2005) : AAS 97 (2005), 710 ; DC 102 (2005) p.547.
[2] Cf. Benoît XVI, Homélie de la messe sur le Terreiro do Paço, Lisbonne (11 mai 2010) : Insegnamenti VI, 1 (2010), 673 ; DC 107 (2010), p. 515.
[3] Cf. Jean-​Paul II, Const. Apost. Fidei depo­si­tum (11 octobre 1992): AAS 86 (1994), 113–118 ; DC 90 (1993) p. 1–3.
[4] Cf. Rapport final du second Synode extra­or­di­naire des Évêques (7 décembre 1985), II, B, a, 4 in Enchiridion Vaticanum, vol. 9, n. 1797 ; DC 83 (1986), p.39.
[5] Paul VI, Exhort. Apost. Petrum et Paulum Apostolos, à l’occasion du XIXème cen­te­naire du mar­tyre des saints Apôtres Pierre et Paul (22 février 1967) : AAS 59 (1967), 196 ; DC 64 (1967) col. 484–485.
[6] Ibid. 198.
[7] Paul VI, Solennelle Profession de foi, Homélie pour la concé­lé­bra­tion du XIXè cen­te­naire du mar­tyre des saints Apôtres Pierre et Paul, en conclu­sion de l’Année de la Foi (30 juin 1968) : AAS 60 (1968), 433–445 ; DC 65 (1968) col. 1249–1258.
[8] ID., Audience géné­rale (14 juin 1967) : Insegnamenti V (1967), 801 ; DC 64 (1967) col. 1162.
[9]Jean-Paul II, Lettre Apost. Novo mil­len­nio ineunte (6 jan­vier 2001), n. 57 : AAS 93 (2001), 308 ; DC 98 (2001), p. 88.
[10 Discours à la Curie romaine(22 décembre 2005) : AAS 98 (2006), 52 ; DC 103 (2006), p. 63.
[11] Conc. œcum. Vat.II, Const. Dogm. sur l’Église Lumen gen­tium, n. 8.
[12] De uti­li­tate cre­den­di, 1, 2.
[13] Cf. Augustin d’Hippone, Confessions, I, 1.
[14] Conc. œcum. Vat. II, Const. sur la litur­gie Sacrosanctum Concilium, n. 10.
[15] Cf. Jean-​Paul II, Const. apost. Fidei depo­si­tum (11 octobre 1992): AAS 86 (1994), 116 ; DC 90 (1993), p. 1–3.
[16] Augustin d’Hippone, Sermon 215, 1.
[17] Catéchisme de l’Église catho­lique, n. 167.
[18] Cf. Conc. œcum. Vat. I, Const. dogm. sur la foi catho­lique Dei Filius, chap. III : DS 3008–3009 ; Conc. œcum. Vat. II, Const. dogm. sur la Révélation divine Dei Verbum, n. 5.
[19] Benoît XVI, Discours au Collège des Bernardins, Paris (12 sep­tembre 2008) : AAS 100 (2008), 722 ; DC 105 (2008), p. 827.
[20] Cf. Augustin d’Hippone, Confessions XIII, 1.,
[21] Jean-​Paul II, Const. apost. Fidei depo­si­tum (11 octobre 1992) : AAS 86 (1994), 115et 117 ; DC 90 (1993), p. 1–3.
[22] Cf. ID., Lett. enc. Fides et ratio (14 sep­tembre 1998), nn. 34 et 106 : AAS 91 (1999), 31–32, 86–87. DC 95 (1998), pp.913 et 938.