26 juin 1178

Saint Anthelme

Né en 1106 au châ­teau de Chignin, et mort le 26 juin 1178 à Belley.

SAINT ANTHELME est né en 1106 au châ­teau de Chignin, il devient sacris­tain de la cathé­drale de Belley. Là, il traite ses amis avec libé­ra­li­tés, les étran­gers avec hos­pi­ta­li­té, et les pauvres avec prodigalité.

Ordonné prêtre en 1135, il entre à la char­treuse de Portes. Une ava­lanche ayant tué six moines et novices, il les « rem­place » à la Grande-​Chartreuse où il est élu 7e prieur en 1139. Sollicité par de saintes femmes qui vou­laient suivre la règle de Saint Bruno, il charge en 1147 le bien­heu­reux Jean l’es­pa­gnol (fêté le 25 juin au dio­cèse d’Annecy) de leur rédi­ger des sta­tuts. Quelques-​uns de ses reli­gieux dénoncent sa sévé­ri­té au pape Eugène III (Pise, Bernard Pignatelli-​15, 18.2.1145-MR 8.7.1153), mais Saint Bernard en 1151 prouve son inno­cence (lettre CCLXX T1 P379).

Démissionnaire en 1152, ses nou­veaux supé­rieurs l’o­bligent à gou­ver­ner le monas­tère de Portes ; Là, Dieu mul­ti­plie le blé entre ses mains pour le dis­tri­buer aux pay­sans du Bugey où sévis­sait la famine ;

Démissionnaire en 1155, on le sol­li­cite de dénon­cer l’an­ti­pape de Frédéric Barberousse (neveu[1] de Conrad III 1121–1152-1190) en jus­ti­fiant le nou­veau pape Alexandre III (élu 7.9.1159–30.8.1181) mal­gré les menaces de l’empereur teu­ton. Alexandre III le récom­pense en le nom­mant évêque de Belley. Averti de cette nomi­na­tion, Anthelme s’en­fuit. Lorsqu’on le découvre, il faut encore le for­cer à se pré­sen­ter au pape qui finit par le sacrer évêque le 8 sep­tembre 1163.

Frédéric Barberousse lui attri­bue le gou­ver­ne­ment de Belley avec de nom­breux pri­vi­lèges dont le prince de Savoie, le bien­heu­reux Humbert III (fêté le 4 mars au dio­cèse d’Annecy) devient jaloux au point d’emprisonner un prêtre de Belley. Saint Anthelme excom­mu­nie Humbert, mais celui-​ci, absous par le Pape, force saint Anthelme à se reti­rer à la Grande-​Chartreuse. Le peuple de Belley recourt alors au Pape, lequel oblige Anthelme à ren­trer dans ses droits. Anthelme cite Humbert au tri­bu­nal de Jésus-​Christ. Le bien­heu­reux prince, sai­si de crainte et bai­gné de larmes, se jette aux pieds de l’é­vêque et jure de répa­rer ses fautes. Saint Anthelme lui par­donne, le bénit, et lui annonce qu’il aura un fils, le futur Thomas 1er.

Saint Anthelme pas­sait quel­que­fois des jours entiers à soi­gner des lépreux, et, en 1178, alors qu’il dis­tri­buait des vivres à des affa­més, il fut pris d’une fièvre ardente dont il mou­rut le 26 juin. Au moment d’en­se­ve­lir son corps, trois lampes s’é­clai­rèrent mira­cu­leu­se­ment d’une lumière sur­na­tu­relle. Le 26 juin 1630, on pro­cède à la recon­nais­sance de ses reliques, or non seule­ment une odeur suave enva­hit l’as­sem­blée, mais on trouve son corps et sa bure, incor­rom­pus, et, des boi­teux, des aveugles et autres malades se trouvent gué­ris. Le 6 décembre 1793, les rebelles dis­loquent les reliques du saint, un impie sépare la tête du saint, la montre avec déri­sion, la brise sur le pavé et dit :« si tu es saint, fais-​le voir »…Peu de jours après, des tumeurs affreuses appa­raissent au cou de cet éner­gu­mène qui gar­de­ra ces enflures répu­gnantes jus­qu’à sa mort, vingt-​trois ans après, au cours des­quels il se repent, revient à des sen­ti­ments chré­tiens , se dévoue à saint Anthelme et se pré­pare à bien mourir.

Abbé L. Serres-Ponthieu

Notes de bas de page
  1. Gibelin par son père, guelfe par sa mère. Les Welf et les Weiblingen (Hohenstaufen) s’opposaient depuis 1137. []