23 novembre 100

Saint Clément

Né vers l’an 30 à Rome,
et mort le 23 novembre de l’an 100 en Crimée

Saint Clément, fils de Fortunatus ou Faustinus, est né vers l’an 30 à Rome, au Mont Cœlius, d’une famille alliée à celle du futur empe­reur Domitien, mais aus­si d’ex­trac­tion israélite.

Clément devint chré­tien au pas­sage à Rome de saint Barnabé, indi­gné par le mépris des intel­lec­tuels envers l’a­pôtre. Il logea Barnabé chez lui, puis rejoi­gnit cet apôtre vers l’an 50 à Césarée de Palestine, où, accom­pa­gnés de ses frères Aquila et Nicétas, il vit saint Pierre.

Vers l’an 54, Clément fut envoyé accom­pa­gner saint Paul dans son deuxième périple, comme celui-​ci l’at­tes­te­ra dans son Epître, écrite en cap­ti­vi­té à Rome, vers l’an 58, aux Philippiens. Philippes, était alors capi­tale de la pro­vince de Macédoine (en Grèce actuelle), sur la mer Egée. Saint Paul trans­met cette lettre à saint Epaphrodite, évêque de Philippes, venu le visi­ter à Rome. Saint Paul y écrit : « Je te prie aus­si, toi, mon fidèle com­pa­gnon, aide celles qui ont tra­vaillé avec moi pour l’Evangile, avec Clément et mes autres coopé­ra­teurs dont les noms sont dans le livre de vie ». Nous lisons cette péri­cope le XXIIIème dimanche après la Pentecôte. De fait, saint Paul était pas­sé à Philippes vers l’an 54 où il avait conver­ti sainte Lydie (Actes XVI) ; Clément est res­té à Philippes quelques années.

Saint Pierre appe­la Clément à Rome pour le sacrer évêque. Clément était évêque auxi­liaire de l’Apôtre Pierre, puis de saint Lin, pape en 67, et de saint Clet, pape en 78. Clément avait été dési­gné par saint Pierre pour suc­cé­der à Lin et à Clet. Devenu pape le 17 mai 91, après le mar­tyre de saint Clet, Clément répar­tit l’ad­mi­nis­tra­tion du dio­cèse de Rome entre sept notaires, cha­cun devant enre­gis­trer les mar­tyres des pre­miers chré­tiens dans son quar­tier. C’est dire la somme de chré­tiens mar­ty­ri­sés à Rome.

St Clément envoie notam­ment l’é­vêque saint Eutrope à Saintes, saint Spire à Bayeux, saint Latuin à Sées, saint Taurin à Evreux, saint Denis à Paris, saint Lucien à Beauvais, saint Nicaise du Vexin à Rouen, etc…

En 95, Domitien per­sé­cute les chré­tiens ; l’Apôtre Jean est mira­cu­lé à la Porte Latine.

Ayant eu vent d’une révolte des chré­tiens de Corinthe, menés par un ou deux agi­ta­teurs, contre leurs prêtres, Clément écrit une épître aux Corinthiens. Il écrit aus­si deux lettres aux vierges.

En 98, Trajan devint empe­reur, et une sédi­tion se fomente contre le pape Clément, pré­texte pour som­mer le pape de sacri­fier aux idoles. Clément res­tant ferme, il est envoyé en dépor­ta­tion en Chersonèse Taurique (Crimée) dans une car­rière de marbre où il trouve 2000 chré­tiens réduits aux tra­vaux for­cés. Ils devaient par­cou­rir plus d’une lieue pour s’ap­pro­vi­sion­ner en eau, Clément les fit prier Dieu de leur don­ner une source ; pen­dant qu’ils priaient, Clément vit un agneau tenant le pied droit mon­trant un endroit pré­cis ; là, ils creu­sèrent en vain, Clément prit alors une pioche et du pre­mier coup jaillit une source. Ce miracle impres­sion­na les païens dans un rayon de cin­quante lieues, de sorte qu’ils se conver­tirent, furent caté­chi­sés et reçurent le bap­tême ; cette région devint chré­tienne et les idoles furent ren­ver­sées. Saint Clément éta­blit un monas­tère dans les cavernes avoi­si­nant le vil­lage d’Inkerman (Crimée).

L’empereur ayant appris ces faits envoya le pré­teur Aufidianus qui, après avoir mar­ty­ri­sé plu­sieurs chré­tiens et ten­té vai­ne­ment d’a­ma­douer Clément, le fit jeter à la mer, atta­ché à une ancre, le 23 novembre de l’an 100. Un matin, à la prière de Corneille et Phœbus, dis­ciples de Clément, la mer se reti­ra à envi­ron une lieue des côtes, les chré­tiens purent cher­cher et trou­ver à pied sec le corps du saint mar­tyr, encore atta­ché à l’ancre, dans une niche natu­relle for­mée de plu­sieurs blocs de marbre. La tra­di­tion ajoute que, chaque année, pen­dant l’oc­tave de la fête de saint Clément, la mer se reti­rait au même endroit, et toute sorte de malades allait invo­quer la pro­tec­tion de saint Clément dans cette cha­pelle sous-​marine, et recou­vrait la santé.

Une part des reliques de saint Clément fut appor­tée à Rome par les saints Cyrille et Méthode au IXème siècle sous le pape saint Nicolas 1er.

Une relique de saint Clément se conserve à La Garde-​Freinet dont il est le patron. Chaque année une bra­vade défile en son hon­neur en por­tant son reli­quaire dans le village.

Abbé L. Serres-Ponthieu