La repentance de Mgr de Berranger : une attaque contre l’Eglise – 30/​11/​09


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Le 19 novembre 2009, le Conseil Représentatif des Instances Juives de France (CRIF) à l’é­vêque émé­rite de Saint-​Denis pour son rôle de « porte-​voix » de la . Le pré­sident du CRIF, Richard Prasquier, a sou­li­gné l’im­por­tance de la décla­ra­tion « qui a mis en lumière le rôle, non pas des indi­vi­dus, mais des ins­ti­tu­tions ». A Drancy, le 30 sep­tembre 1997, Mgr de Berranger lisait la Déclaration d’une repen­tance, qui n’est pas « des évêques de France » mais de cer­tains évêques…

Cette mani­pu­la­tion avait été décryp­tée par Michel de Jaeghere (). Le 30 sep­tembre 1997, par cette décla­ra­tion de Mgr de Berranger, les évêques fran­çais ont choi­si de jeter l’op­probre sur leurs pré­dé­ces­seurs, de déva­luer les inter­ven­tions de l’Eglise pen­dant la guerre et le rôle des catho­liques dans le sau­ve­tage des juifs. Les évêques polo­nais avaient éga­le­ment fait une décla­ra­tion. Mais là où l’é­pis­co­pat polo­nais par­lait de fautes de « cer­tains catho­liques », la décla­ra­tion fran­çaise répète de façon incan­ta­toire les mots « Eglise » et « hié­rar­chie ». Et c’est bien ce dont se féli­cite aujourd’­hui Richard Prasquier : par delà la dénon­cia­tion de la fai­blesse des hommes, il y a la volon­té de mettre en cause l’ins­ti­tu­tion. En voi­ci un extrait pour vous en convaincre :

« Dès 1928, le Saint Office avait condam­né l’antisémitisme. En 1938, Pie XI décla­rait avec force « Spirituellement, nous sommes des sémites ». Mais de quel poids pou­vaient peser de telles condam­na­tions. de quel poids pou­vait peser la pen­sée des quelques théo­lo­giens évo­qués plus haut par rap­port aux sté­réo­types anti­juifs, constam­ment répé­tés, dont nous retrou­vons la trace, même après 1942, dans des décla­ra­tions qui, par ailleurs, ne man­quaient pas de cou­rage ? Force est d’admettre en pre­mier lieu le rôle, sinon direct du moins indi­rect, joué par des lieux com­muns anti­juifs cou­pa­ble­ment entre­te­nus dans le peuple chré­tien, dans le pro­ces­sus his­to­rique qui a conduit à la Shoah. En effet, en dépit (et en par­tie à cause) des racines juives du chris­tia­nisme, ain­si que de la fidé­li­té du peuple juif à témoi­gner du Dieu unique à tra­vers son his­toire, la « sépa­ra­tion ori­gi­nelle » sur­gie dans la seconde moi­tié du ler siècle a conduit au divorce, puis à une ani­mo­si­té et une hos­ti­li­té mul­ti­sé­cu­laires entre les chré­tiens et les juifs. Sans nier par ailleurs le poids des don­nées sociales, poli­tiques, cultu­relles, éco­no­miques dans le long iti­né­raire d’incompréhension et sou­vent d’antagonisme entre juifs et chré­tiens, un des fon­de­ments essen­tiels du débat demeure d’ordre reli­gieux. Cela ne signi­fie pas que l’on soit en droit d’établir un lien direct de cause à effet entre ces lieux com­muns anti­juifs et la Shoah, car le des­sein nazi d’anéantissement du peuple juif a d’autres sources. Au juge­ment des his­to­riens, c’est un fait bien attes­té que, pen­dant des siècles, a pré­va­lu dans le peuple chré­tien, jusqu’au Concile Vatican II, une tra­di­tion d’antijudaïsme mar­quant à des niveaux divers la doc­trine et l’enseignement chré­tiens, la théo­lo­gie et l’apologétique, la pré­di­ca­tion et la litur­gie. Sur ce ter­reau a fleu­ri la plante véné­neuse de la haine des juifs. De là un lourd héri­tage aux consé­quences dif­fi­ciles à effa­cer – jusqu’en notre siècle. De là des plaies tou­jours vives. »

C’est un véri­table réqui­si­toire contre l’Eglise et plus pré­ci­sé­ment contre l’Eglise pré-​Vatican II. Cette céré­mo­nie de repen­tance à Drancy a été de fait une céré­mo­nie d’ab­ju­ra­tion de l’en­sei­gne­ment pré­con­ci­liaire. On est en plein dans l’her­mé­neu­tique de la rup­ture dénon­cée par Benoît XVI.

Pour l’hon­neur de l’Eglise, et de la France, il faut sou­li­gner que près de la moi­tié des évêques fran­çais de 1997 ont refu­sé de se prê­ter à cette mas­ca­rade. Les signa­taires se sont donc pré­sen­tés comme « les évêques d’Ile-​de-​France » aux­quels se sont asso­ciés ceux des dio­cèses où il y avait des camps. Soit 16 évêques. 

Maximilien Bernard in du 30 novembre 2009