France, terre de mission, in Chrétiens dans la Cité du 01/​12/​09


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Confrontée à la chute rapide du nombre de prêtres, les évêques fran­çais expé­ri­mentent de nou­veaux modes d’or­ga­ni­sa­tion pastorale.

Lors de leur der­nière assem­blée de Lourdes, les évêques ont réflé­chi sur les réponses à appor­ter au pro­blème désor­mais dra­ma­tique de la raré­fac­tion des prêtres dio­cé­sains : ils ne sont plus que 7500 en acti­vi­té, avec un âge moyen de 58 ans (ou 73 ans en incluant les 7500 autres prêtres retrai­tés, dont beau­coup sont d’ailleurs encore actifs). Même à Paris, qui avait connu un fort rajeu­nis­se­ment de son cler­gé sous l’é­pis­co­pat du car­di­nal Lustiger, la chute est pré­oc­cu­pante : seule­ment une cin­quan­taine de sémi­na­ristes, 7 ordi­na­tions pré­vues en 2010 et 4 en 2011 (contre 19 en 1993). Un cer­tain nombre de dio­cèses ruraux auront bien­tôt la taille des grosses paroisses d’an­tan, avec moins de dix prêtres. 

Face à la pénu­rie, plu­sieurs modèles d’or­ga­ni­sa­tion (par­fois com­bi­nés) sont actuel­le­ment expérimentés : 

Le regrou­pe­ment de paroisses. Cette solu­tion qui a pré­va­lu a vite mon­tré ses limites. Un prêtre peut-​il s’oc­cu­per de 60 clo­chers, comme dans le dio­cèse de Langres ? Le dio­cèse d’Agen est pas­sé en dix ans de 420 à 26 paroisses mais dans cinq ans, il n’y aura plus 26 prêtres. 

Le recru­te­ment mas­sif de diacres. Le dio­cèse de Saint-​Dié (Vosges), qui n’a aucun sémi­na­riste et dont la der­nière ordi­na­tion remonte à 2003, a lan­cé une cam­pagne de recru­te­ment de diacres per­ma­nents. Les res­pon­sables pas­to­raux ont repé­ré 70 can­di­dats (hommes mariés, âgés entre 35 et 55 ans) et l’é­vêque pro­po­se­ra cette mis­sion à 30 d’entre eux. 

Le recours aux laïcs. Il est ins­ti­tu­tion­na­li­sé sous diverses formes dans plu­sieurs dio­cèses (Poitiers, Créteil, Tulle, Châlons-​en-​Champagne…). Des laïcs béné­voles ou sala­riés sont char­gés de res­pon­sa­bi­li­tés pas­to­rales, les prêtres venant pour admi­nis­trer les sacre­ments. Plus lar­ge­ment, on estime que 500 000 laïcs sont actifs dans les paroisses. Mais ce vivier tend aus­si à s’épuiser. 

L’appel aux prêtres étran­gers, sou­vent afri­cains, par­fois asia­tiques. Une forme d”« immi­gra­tion choi­sie » qui n’est pas inépui­sable : l’Église d’Afrique a éga­le­ment besoin de pasteurs. 

L’appel aux com­mu­nau­tés nou­velles et tra­di­tion­nelles. Un choix fait par le dio­cèse de Fréjus-​Toulon, d’a­bord par Mgr Madec puis par Mgr Rey, et qui a per­mis d’é­vi­ter le regrou­pe­ment des paroisses. Son sémi­naire compte 80 sémi­na­ristes. D’autres dio­cèses emboitent le pas (Avignon).

La créa­tion de pôles mis­sion­naires. Proposition expo­sée à Lourdes par Mgr Lebrun : aban­don­ner le maillage ter­ri­to­rial et créer des pôles mis­sion­naires autour de prêtres vivant en com­mu­nau­té. Des équipes iti­né­rantes com­po­sées de prêtres, reli­gieux et laïcs mène­raient des mis­sions d’é­van­gé­li­sa­tion auprès de com­mu­nau­tés de base ani­mées par des laïcs. 

Il faut enfin noter que la pro­por­tion des voca­tions des­ti­nées à la forme extra­or­di­naire du rite romain ne cesse de croître, attei­gnant aujourd’­hui le quart des voca­tions totales. 

In du 1er décembre 2009