Lettre sur les vocations n° 27 d’avril 2019

Le mot du Supérieur du District de France


Sous-​diacres ordon­nés à Ecône, avril 2019

Supplier le ciel

Saint Jean Eudes écri­vait à son futur suc­ces­seur le 23 juillet 1659 : « Mon très cher Frère, je ne sau­rais vous dire les béné­dic­tions que Dieu donne à cette mis­sion. Il y a long­temps que je ne prêche plus dans l’église, car quoiqu’elle soit bien grande, elle est néan­moins trop petite en cette occa­sion. Il y a douze confes­seurs, mais sans hyper­bole, cin­quante y seraient bien employés. On y vient de huit ou dix lieues et les cœurs y sont si tou­chés qu’on ne voit que pleurs, on n’entend que gémis­se­ments des pauvres péni­tents. On est acca­blé. Les mis­sion­naires en voient qui sont huit jours à attendre, sans pou­voir se confes­ser, et qui se jettent à leurs genoux par­tout où ils les ren­contrent, les sup­pliant de les entendre. Prions, mon très cher Frère, le Maître de la mois­son qu’il envoie des ouvriers et disons-​lui sou­vent de tout notre cœur : Maître de la mois­son, envoie des ouvriers dans ta mois­son. »

Que ne doit-​on pas aujourd’hui avoir les mêmes sup­pli­ca­tions. Le désastre est beau­coup plus grand. L’indifférentisme est un vent brû­lant qui des­sèche tout sur son pas­sage et rend les âmes com­plè­te­ment étran­gères à la seule véri­té qui vaille pour­tant : Notre-​Seigneur s’est fait homme pour notre salut. Et que voulons-nous ?

Que sa volon­té soit faite sur la terre comme au ciel ! Mais pour ce faire, il faut des prêtres. Ils ont ce pou­voir divin de joindre la terre au ciel et de sau­ver les âmes qui se perdent en grand nombre. « Il revient tout par­ti­cu­liè­re­ment au prêtre de prê­cher le Christ, d’aimer le Christ, de com­mu­ni­quer le Christ, prê­chait Monseigneur Lefebvre. Le natu­ra­lisme pro­tes­tant dont nous souf­frons aujourd’hui ne veut pas recon­naître le sur­na­tu­rel, ne veut pas non plus que nous soyons de vrais fils de Dieu – ô certes uni­que­ment par par­ti­ci­pa­tion et par adop­tion à Notre Seigneur Jésus-​Christ lui-​même – parce que pour eux, Notre Seigneur Jésus-​Christ n’est pas véri­ta­ble­ment le Fils de Dieu… voi­là ce qu’a dit saint Pierre, voi­là ce que doit prê­cher le prêtre… Mais il doit aus­si l’aimer : Si nous croyons vrai­ment que Notre Seigneur Jésus-​Christ est le Fils de Dieu, nous devons lui mani­fes­ter notre amour, non seule­ment le dire dans nos paroles, mais accom­plir aus­si sa sainte volon­té… Le prêtre n’est pas un homme qui recherche sa popu­la­ri­té. Comme le dit saint Paul, « si je cher­chaisà plaire aux hommes, je ne plai­rais pas à Dieu. » Eh bien ! le prêtre aus­si doit être celui qui ne plaît pas tou­jours aux hommes parce qu’il assène la véri­té, c’est cela le véri­table amour du pro­chain… Et enfin, être prêtre c’est com­mu­ni­quer le Christ aux autres. Y a‑t-​il quelque chose qui soit plus réel et plus vrai pour le prêtre que de com­mu­ni­quer Notre Seigneur Jésus-​Christ ? Quelle est la plus belle des actions que puisse faire un prêtre ? Quel est le plus beau rêve que puisse faire un prêtre ? Donner Notre Seigneur Jésus-​Christ. Il ne peut rien faire de plus beau, de plus grand, de plus riche, de plus sur­na­tu­rel, de plus divin, rien. » (Sermon du 29 juin 1976 à Écône).

Belle œuvre en véri­té que cette croi­sade des voca­tions : son objet a tou­jours été le prin­ci­pal sou­ci de l’Église. Toute la tra­gé­die actuelle est la dis­pa­ri­tion des prêtres et la terre se recro­que­ville sur elle-​même en déses­poir. Le cri du bon peuple chré­tien sera tou­jours le même. Nous le connais­sons : c’est celui des apôtres dans la barque. Le récit de saint Marc est encou­ra­geant : « Les apôtres emme­nèrent Jésus avec eux dans la barque… alors un grand tour­billon de vent s’éleva et les vagues entraient avec tant de vio­lence dans la barque, qu’elle s’emplissait déjà d’eau. Jésus cepen­dant était à la poupe, où il dor­mait sur un oreiller, et ils le réveillèrent, en lui disant : Maître, ne vous mettez-​vous point en peine de ce que nous péris­sons ?… Et Jésus leur dit : pour­quoi êtes-​vous ain­si timides ? » (Marc, IV, 38–40). Mais au cri des apôtres, Notre-​Seigneur calme la tempête.

« Persévérons dans la prière, dit saint Augustin, Dieu peut dif­fé­rer ses dons, mais il ne les refuse pas. » L’injonction est impor­tante : il faut per­sé­vé­rer et tou­jours prier, car nous péris­sons. Approprions-​nous les accents éplo­rés de saint Jean Eudes qui ter­mine ain­si sa lettre : « Que font à Paris tant de doc­teurs et tant de bache­liers, pen­dant que les âmes péris­sent par mil­liers faute de per­sonnes qui leur tendent la main pour les reti­rer de la per­di­tion et les pré­ser­ver du feu éter­nel ? Certainement, si je m’écoutais, je m’en irais à Paris crier dans la Sorbonne et dans les autres col­lèges : au feu, au feu, au feu de l’enfer qui embrase tout l’univers ! Venez, mes­sieurs les doc­teurs, venez tous, pour aider à l’éteindre. »

Que donc conti­nue cette croi­sade. Mon Dieu, donnez-​nous des prêtres, donnez-​nous de saints prêtres, mon Dieu donnez-​nous beau­coup de saints prêtres.

Abbé Benoît de Jorna† , Supérieur du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X 

Croisade des vocations 2019

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Seigneur, donnez-​nous des prêtres ! – Appel aux mamans et aux grand mères en faveur du sacer­doce catholique

Image de la croisade des vocations 2019

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FSSPX Supérieur du District de France

L’abbé Benoît de Jorna est l’ac­tuel supé­rieur du District de France de la Fraternité Saint Pie X. Il a été aupa­ra­vant le direc­teur du Séminaire Saint Pie X d’Écône.