Discours inaugural et première messe célébrée par Mgr Bernard Fellay à N‑D de Consolation

M. l'abbé Claude Boivin, Premier assistant du District de France de la FSSPX, entouré de Mme la Présidente de l’Association Mémorial du Bazar de la Charité et de M. l'abbé Grégoire Celier, prieur en charge de N-D de Consolation

Discours inaugural de M. l’abbé Grégoire Celier, prieur de Notre-​Dame de Consolation

De Sainte-​Germaine à Notre-​Dame de Consolation

Messieurs les Abbés, Madame la Présidente, chers Amis,

En cette soi­rée qui nous réunit si nom­breux, je vou­drais vous racon­ter briè­ve­ment l’histoire de la cha­pelle Sainte-​Germaine, qui va désor­mais se pour­suivre ici même, à Notre-​Dame de Consolation. Cette crypte d’où je vous parle actuel­le­ment, et qui n’avait pas de nom spé­ci­fique, a d’ailleurs été bap­ti­sée du nom de « Crypte Sainte-​Germaine », pour main­te­nir le sou­ve­nir d’un pas­sé et la trans­mis­sion d’un héri­tage que nous n’entendons nul­le­ment oublier ou brader.

Tout com­mence donc en 1897. A Bordeaux. Et tout com­mence en 1962. A Rome. Et tout com­mence en 1974. A Paris. Bref, la cha­pelle Sainte-​Germaine résulte de la ren­contre entre les suites de Vatican II (et au pre­mier chef de la réforme litur­gique), un prêtre connu sous le nom de Mgr François Ducaud-​Bourget et une salle de spec­tacles parisienne.

Mgr François Ducaud-Bourget

Germain Joseph Marie naît donc à Bordeaux le 24 novembre 1897, soit quelques mois après l’incendie du Bazar de la Charité, de Jean Ducaud et de Marie-​Louise Bourget. Il fait l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, occupe quelques emplois, est mobi­li­sé en 1917 et démo­bi­li­sé en 1919, pour entrer au sémi­naire Saint-​Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Il y sera ordon­né prêtre le 28 juin 1924. Il est d’abord vicaire à la cha­pelle Sainte-​Thérèse de Boulogne-​Billancourt. En 1926, il est nom­mé vicaire à Thiais. C’est alors qu’il publie son pre­mier roman, La clar­té d’Oxford (Rédier, 1929), pre­nant comme nom de plume ce qui devien­dra son nom usuel : François Ducaud-​Bourget. En 1930, il devient vicaire à l’église Saint-​Ambroise, dans le XIe arron­dis­se­ment, et aumô­nier du lycée Voltaire. En 1935, l’abbé Ducaud-​Bourget est nom­mé vicaire à l’église Saint-​Thomas d’Aquin, dans le VIIe arron­dis­se­ment. C’est en 1936 qu’il fonde la revue de poé­sie sacrée Matines. En 1939, il devient vicaire à l’église Saint-​Louis d’Antin, dans le IXe arron­dis­se­ment. C’est à ce poste qu’il est cou­ron­né par l’Académie fran­çaise du Prix Heredia pour sa pièce de vers « Notre-​Dame de Haute-Mort ».

Après la « drôle de guerre », où il s’engage et qui lui vaut la Croix de guerre, l’abbé Ducaud-​Bourget revient à Saint-​Louis d’Antin, où il va par­ti­ci­per à un réseau de résis­tance, ce qui lui vau­dra d’être déco­ré le 20 octobre 1945 de la Médaille de la Résistance, avec une élo­gieuse cita­tion. En 1944, il est nom­mé pre­mier vicaire à Saint-​Germain l’Auxerrois, dans le Ier arron­dis­se­ment. En 1945, il est pro­mu cha­pe­lain de l’Ordre de Malte, ce qui lui vaut le titre de « Monseigneur ». En 1950, il obtient un congé de son arche­vêque pour trois ans, pen­dant lequel il voyage et écrit. En 1955, il part pour Haïti, appe­lé là par Mgr Poirier, arche­vêque de Port-​au-​Prince. Il n’y res­te­ra que trois ans, sa san­té sup­por­tant mal le cli­mat tro­pi­cal. Finalement, Mgr Ducaud-​Bourget est nom­mé en 1960 aumô­nier de l’hôpital Laennec, dans leVIIe
arron­dis­se­ment, qui jouit d’une belle cha­pelle. Ce sera sa der­nière affec­ta­tion « offi­cielle » dans le dio­cèse de Paris.

La crise de l’Église à l’orée des années 70

Après la mort de Pie XII, en 1958, est élu Jean XXIII. Le 25 jan­vier 1959, celui-​ci annonce la convo­ca­tion d’un concile. Vatican II (1962–1965) aura une his­toire com­plexe, sur laquelle nous ne nous éten­drons pas. Mais, le 4 décembre 1963, est pro­mul­guée la Constitution Sacrosanctum Concilium, qui ouvre la voie à une trans­for­ma­tion majeure de la litur­gie. Les réformes vont se suc­cé­der avec rapi­di­té : la décen­nie ne sera pas ache­vée que la langue litur­gique aura chan­gé, la messe et les sacre­ments auront été sub­stan­tiel­le­ment modi­fiés, la façon même de célé­brer la litur­gie aura subi une véri­table révo­lu­tion. Cette désta­bi­li­sa­tion ins­ti­tu­tion­nelle est accom­pa­gnée d’une pro­fonde « révo­lu­tion cultu­relle », dont Mai 68 va consti­tuer le point d’orgue. Une éton­nante folie sai­sit nombre de clercs durant les années 60–70, et leur fait bra­der par mil­liers les objets litur­giques venus du pas­sé, qui prennent le che­min du bro­can­teur, et même sou­vent de la décharge.

Pendant ce temps, que fait Mgr Ducaud-​Bourget ? Il ne fait rien… tout sim­ple­ment ! C’est-à-dire qu’il ne change rien à ce qu’il a tou­jours fait. Persuadé à bon droit, comme l’a rap­pe­lé le Motu pro­prio Summorum Pontificum de 2007, que les rites tra­di­tion­nels de la litur­gie ne sont pas inter­dits, et ne peuvent l’être, il conti­nue tran­quille­ment de dire la messe comme on le lui a appris. Sans aucune publi­ci­té, il célèbre la litur­gie tra­di­tion­nelle dans la cha­pelle de Laennec.

Un déferlement suivi d’une éviction

Or, à par­tir de 1967–1968, de semaine en semaine, l’assistance à la messe de Mgr Ducaud-​Bourget se met à grim­per en flèche. Il y a d’abord dix per­sonnes, puis vingt, puis cin­quante, puis cent, et ceci sans dis­con­ti­nuer. Certains catho­liques désem­pa­rés se com­mu­niquent en effet le nom de Mgr Ducaud-​Bourget. A par­tir de 1969–1970, mise en place de la « nou­velle messe », l’augmentation devient spec­ta­cu­laire : un mil­lier de fidèles aux deux messes du dimanche puis aux quatre messes. Au point que l’aumônier, pour faire face, est obli­gé de se faire aider d’un autre prêtre, l’abbé Lhuillier, vicaire à Saint-​Germain l’Auxerrois. Ce défer­le­ment, oppo­sé à « l’air du temps », ne plaît guère à la direc­tion de Laennec. Sous sa pres­sion, l’archevêché de Paris répri­mande Mgr Ducaud-​Bourget, qui finit par démis­sion­ner le 1er novembre 1971.

La première chapelle Sainte-​Germaine et l’errance dans des salles de spectacle

Mgr Ducaud-​Bourget, à l’âge de 74 ans, se retrouve ain­si comme à la retraite. La solu­tion la plus simple serait de se consa­crer à son œuvre poé­tique et lit­té­raire. Personne ne lui en tien­drait rigueur. Mais ce serait lais­ser à l’abandon ces mil­liers de catho­liques qui veulent res­ter fidèles à la litur­gie tra­di­tion­nelle. Mgr Ducaud-​Bourget n’hésite guère, et il accepte la pro­po­si­tion d’un fidèle, qui met à sa dis­po­si­tion un local com­mer­cial au 12 rue de la Cossonnerie, dans le Ier arron­dis­se­ment : une rue per­pen­di­cu­laire à la « chaude » rue Saint-​Denis, ce qui va entraî­ner d’étranges croi­se­ments entre les parois­siens et cer­taines « dames » peu habillées. Au début de 1972, ce local est inau­gu­ré sous le nom de « cha­pelle Sainte-Germaine ».

Pourquoi ce patro­nage de sainte Germaine ? Il n’existe pas d’explication cer­taine. Mais, selon les témoi­gnages, Mgr Ducaud-​Bourget, natif de Bordeaux, avait une dévo­tion per­son­nelle envers la sainte de Pibrac (près de Toulouse). Il voyait sans doute dans la ber­gère mécon­nue un modèle pour la situa­tion de la messe tra­di­tion­nelle (mise à l’écart et mépri­sée), et peut-​être aus­si un peu pour sa propre situa­tion dans le cler­gé parisien.

Toutefois, si la cha­pelle de la rue de la Cossonnerie convient pour l’office en semaine, elle ne peut ser­vir pour l’apostolat du dimanche, : impos­sible d’y accueillir plu­sieurs mil­liers de parois­siens. Reste une seule solu­tion : louer une salle de réunion chaque dimanche et y célé­brer l’office. On com­mence par le Musée social, au 5 rue Las Cases. Pour des rai­sons de taille de la salle, en par­ti­cu­lier, les offices sont ensuite orga­ni­sés à la Société d’encouragement pour l’Industrie, au 44 rue de Rennes. Mais évi­dem­ment, tout cela est pré­caire et peu satisfaisant.

Mgr Ducaud-​Bourget, per­sua­dé à bon droit de la péren­ni­té de la messe tra­di­tion­nelle, ain­si que de la néces­si­té pour tant de fidèles d’accéder à un lieu de culte digne et décent, ne va ces­ser de faire des démarches auprès de l’archevêque de Paris en vue d’obtenir la jouis­sance d’une église. Malheureusement, dans le cadre de cette recherche, il sera comme poi­gnar­dé dans le dos par la per­sonne qui pos­sède le bail de la rue de la Cossonnerie. C’est donc la rupture.

La salle Wagram et la deuxième chapelle Sainte-Germaine

L’errance reprend ain­si pen­dant une année entière, encore plus dif­fi­cile puisqu’on n’a même plus de cha­pelle de semaine. Dans cette recherche d’un lieu hos­pi­ta­lier, c’est à la salle Wagram, rue de Montenotte dans le XVIIe arron­dis­se­ment, para­dis des matchs de boxe et de catch, qu’un miracle va se pro­duire. Il s’avère que la famille qui gère ce lieu est de sym­pa­thie « tra­di­tio­na­liste ». Elle pro­pose donc à Mgr Ducaud-​Bourget d’y louer chaque dimanche matin la salle semi-​souterraine. Mais s’ajoute à cela un local en fond de cour au 19 ave­nue des Ternes, relié à la salle Wagram. C’est là que Mgr Ducaud-​Bourget ins­talle la (deuxième) cha­pelle Sainte-​Germaine. C’est donc en jan­vier 1974 que com­mence l’aventure de la salle Wagram, qui va durer vingt-​cinq ans, et celle de la cha­pelle Sainte-​Germaine. A par­tir de sep­tembre 1977, à la suite de l’installation de Mgr Ducaud-​Bourget comme des­ser­vant de l’église Saint-​Nicolas du Chardonnet, l’abbé Vincent Serralda devient cha­pe­lain de la salle Wagram et de la cha­pelle Sainte-Germaine.

La transmission à la Fraternité Saint-​Pie X et la recherche d’un nouveau lieu

En 1990, l’abbé Serralda atteint sa quatre-​vingt-​cinquième année et, mal­gré sa robuste san­té, il devient temps de pen­ser à sa suc­ces­sion. Or aucune solu­tion envi­sa­gée au fil des années ne s’est révé­lée pérenne. L’abbé Serralda est donc obli­gé de conclure que la seule œuvre sur laquelle il peut vrai­ment comp­ter est celle fon­dée par Mgr Marcel Lefebvre à Écône. C’est pour­quoi, en 1996, il décide de confier la com­mu­nau­té qu’il dirige à la Fraternité Saint-​Pie X et accueille pour lui suc­cé­der l’abbé Christian Bouchacourt, auquel suc­cé­de­ra un an plus tard l’abbé Nicolas Portail.

Comme le recru­te­ment de la com­mu­nau­té se modi­fie pro­gres­si­ve­ment (en rai­son des prix du loge­ment, Paris se vide tan­dis que les dépar­te­ments de la cou­ronne se rem­plissent), en 1999 le des­ser­vant de l’époque, l’abbé Daniel Joly (par­ti vers le Seigneur le 31 août 2012, des suites d’une longue mala­die), prend la déci­sion de renon­cer à l’usage de la salle Wagram et de ne conser­ver que la cha­pelle Sainte-Germaine.

Cette déci­sion rend plus criant le piteux état du bâti­ment, réel­le­ment peu digne du Seigneur Jésus-​Christ et mal­com­mode pour la vie parois­siale. La cha­pelle Sainte-​Germaine, en effet, est un espace assez peu ave­nant, de forme irré­gu­lière, à pla­fond bas, en mau­vais état et, de plus, imbri­qué dans la vie d’un immeuble d’habitation. Le lieu pos­sède une capa­ci­té d’accueil réduite. L’environnement immé­diat est dégra­dé (pou­belles, cour abî­mée, bruit, etc.).

L’abbé Serralda avait cares­sé durant de longues années l’espoir, bien légi­time au demeu­rant, de béné­fi­cier d’un véri­table lieu de culte pour sa nom­breuse com­mu­nau­té. Malheureusement, ses espé­rances furent tou­jours déçues. C’est pour­quoi, dès l’arrivée de l’abbé Bouchacourt, fut lan­cé le pro­jet de trou­ver un local mieux adap­té. La pre­mière option qui s’offrait, la plus simple, consis­tait à rache­ter le bâti­ment entier de la cha­pelle, à le restruc­tu­rer et à le réha­bi­li­ter. Malheureusement, le pro­prié­taire du lieu, très négligent, sol­li­ci­té à de nom­breuses reprises et sous diverses formes, ne dai­gna jamais don­ner suite. Il ne res­tait donc que l’option de trou­ver un local pas trop éloi­gné de l’avenue des Ternes et sus­cep­tible de deve­nir un lieu de culte. Des bâti­ments de ce type sont tou­te­fois rares et chers à Paris. C’est pour­quoi, au fil des années, entre 40 et 50 sites furent exa­mi­nés par diverses équipes de fidèles moti­vés. Et, à deux reprises, les négo­cia­tions furent pous­sées très loin. Mais, dans tous les cas, des obs­tacles empê­chèrent la réa­li­sa­tion de ces projets.

Le projet à Levallois-Perret

Lorsque je suis deve­nu prieur, à la suite de la tra­gique dis­pa­ri­tion, le 15 sep­tembre 2009, du prieur de l’époque, l’abbé Didier Bonneterre, ma convic­tion fut rapi­de­ment faite : il fal­lait abso­lu­ment trou­ver un lieu conve­nable pour la com­mu­nau­té. Seulement, il me sem­blait juste et sage de ten­ter un der­nier effort auprès du pro­prié­taire du 19 ave­nue de Ternes car, si cela était pos­sible dans des condi­tions conve­nables, il était meilleur de conser­ver l’implantation exis­tante. Mais des cour­riers divers pen­dant plus d’un an n’auront pas suf­fi à ce que j’arrive sim­ple­ment à ren­con­trer ledit pro­prié­taire, appa­rem­ment assez peu sou­cieux de ce bâti­ment qu’il possède.

Je m’apprêtais donc à relan­cer la recherche d’un autre bâti­ment conve­nable lorsque, le 1er sep­tembre 2011, un agent immo­bi­lier est entré spon­ta­né­ment en contact avec moi pour me pro­po­ser un bâti­ment en bor­dure du XVIIe arron­dis­se­ment, dans le tout proche Levallois-​Perret, à moins de deux kilo­mètres de l’avenue des Ternes. Ce bâti­ment per­met­tait d’envisager un ensemble pas­to­ral com­plet à l’imitation de la cha­pelle des Ternes, mais nous appar­te­nant entiè­re­ment et net­te­ment plus grand. Nous pour­rions y béné­fi­cier d’une cha­pelle de plus de 200 places avec une belle hau­teur de pla­fond, un nar­thex et une grande sacris­tie ; d’une grande salle parois­siale et d’un espace de sto­ckage ; d’un bâti­ment pour le « prieu­ré » ; enfin, d’une cour pri­va­tive pour la sor­tie de messe.

L’offre me semble cor­res­pondre à nos besoins et, après avoir visi­té le bâti­ment sans tar­der, je pro­pose l’affaire au Supérieur de District, qui décide d’avancer sur ce pro­jet. Je récolte et pré­pare tous les docu­ments néces­saires à une prise de déci­sion, en sorte que, moins de deux mois plus tard, le District de France comme le Supérieur géné­ral de la Fraternité ont don­né leur accord défi­ni­tif, et que les négo­cia­tions d’achat commencent.

Toutefois, pen­dant que ce pro­jet avance et que je suis foca­li­sé sur lui, le Supérieur de District me prend un jour à part et me signale que, si ce pro­jet de Levallois-​Perret lui paraît inté­res­sant, un autre pro­jet vient de se lan­cer à Paris même, une véri­table cha­pelle, celle de l’incendie du Bazar de la Charité, et que donc il fau­dra peut-​être aban­don­ner en route ce pro­jet Levallois dans lequel je suis for­te­ment inves­ti. Ma réponse est sans équi­voque : « Si le pro­jet de cette cha­pelle à Paris abou­tit, j’en serai très heu­reux ; si la cha­pelle Sainte-​Germaine est dési­gnée pour en prendre la charge, je le ferai volon­tiers et j’abandonnerai sans regret le pro­jet Levallois ; mais je suis abso­lu­ment per­sua­dé, tota­le­ment cer­tain que ce pro­jet à Paris n’aboutira jamais, trop d’obstacles s‘y oppo­sant radi­ca­le­ment ». Comme vous pou­vez le consta­ter, je suis vrai­ment un homme de peu de foi et un très médiocre pro­phète, puisque c’est dans ladite cha­pelle Notre-​Dame de Consolation que, quelques mois plus tard, j’ai le plai­sir de vous racon­ter cette anecdote.

D’ailleurs, et sans doute pro­vi­den­tiel­le­ment, comme pour les deux pro­jets lan­cés par mes pré­dé­ces­seurs, le pro­jet Levallois finit par échouer plus d’un an après avoir été lan­cé, en butant sur un obs­tacle tech­nique insurmontable.

La négociation du bail emphytéotique

Pendant ce temps, donc, l’Association Mémorial du Bazar de la Charité est entrée en contact avec la Fraternité Saint-​Pie X en vue de lui confier, éven­tuel­le­ment, la charge et le béné­fice de la cha­pelle Notre-​Dame de Consolation. Je n’ai pas voca­tion à par­ler à la place de la Présidente de l’Association, mais disons pour faire court qu’après soixante ans de pré­sence, les Missionnaires catho­liques ita­liens ne sont plus en mesure d’assurer sérieu­se­ment l’entretien du bâti­ment. Que faire alors ? Le louer à une enti­té com­mer­ciale, c’est prendre le risque de déna­tu­rer gra­ve­ment ce monu­ment essen­tiel­le­ment reli­gieux. Mais quelle congré­ga­tion actuelle va vou­loir prendre la charge d’un tel bâti­ment, alors qu’elles en sont plu­tôt réduites à vendre leurs propres bâti­ments ? C’est alors que l’idée germe de regar­der du côté des catho­liques atta­chés à la Tradition, car eux mani­festent un véri­table dyna­misme et sont en recherche de lieux de culte.

L’Association entre ain­si en contact avec le District de France de la Fraternité Saint-​Pie X, lequel se montre inté­res­sé par la reprise de cette cha­pelle. La forme d’un bail emphy­téo­tique de cin­quante ans est choi­sie comme la meilleure struc­ture juri­dique. Ce type de bail a ceci de par­ti­cu­lier que le loca­taire ne paie qu’un loyer sym­bo­lique au pro­prié­taire, mais qu’en revanche il agit pen­dant le bail comme un pro­prié­taire et peut réa­li­ser sur le ter­rain des construc­tions qui revien­dront tou­te­fois inté­gra­le­ment au véri­table pro­prié­taire à l’issue du bail. Classiquement, un pro­prié­taire consent un bail emphy­téo­tique à un pay­san pour un ter­rain sur lequel ce pay­san va construire une grange, que ce pay­san va uti­li­ser durant le bail, mais qui revien­dra au pro­prié­taire à la fin.

Sauf que, dans notre cas, le bâti­ment n’est pas à construire, ni même à modi­fier, mais seule­ment à uti­li­ser et à entre­te­nir. Par ailleurs, c’est l’Association du Mémorial et non pas la Fraternité Saint-​Pie X qui a la charge morale de conser­ver le sou­ve­nir des vic­times. Il est donc néces­saire d’adapter à la situa­tion spé­ci­fique du monu­ment les clauses les plus usuelles d’un bail emphy­téo­tique. Après donc le vote en faveur de la Fraternité du Conseil d’Administration de l’Association, puis de son Assemblée géné­rale, com­mence la rédac­tion du bail, qui sera longue, com­plexe et minu­tieuse. Au cours des débats, la situa­tion res­pec­tive des deux par­ties finit par se cla­ri­fier. La Fraternité va agir durant cin­quante ans comme un pro­prié­taire pour l’usage et l’entretien du bâti­ment, mais en res­pec­tant sa spé­ci­fi­ci­té ; son rôle est de le faire vivre reli­gieu­se­ment par la pré­di­ca­tion de la foi, les offices litur­giques et la vie parois­siale. L’Association Mémorial du Bazar de la Charité garde seule la charge d’entretenir le sou­ve­nir des vic­times, et béné­fi­cie pour cela de tous les moyens néces­saires : en par­ti­cu­lier, elle conserve ici même son siège social, jouit dans le bâti­ment d’un bureau, d’une boîte aux lettres et d’un pan­neau d’affichage, peut y orga­ni­ser ses réunions, s’occupe des visites du monu­ment, etc. Si nous avons sué sang et eau pour mettre au point ce bail, je ne le regrette fina­le­ment pas car, à le relire à tête repo­sée, il m’apparaît comme un modèle de clar­té et d’équilibre, cha­cune des deux par­ties connais­sant par­fai­te­ment ses droits et ses devoirs.

Finalement, ce bail emphy­téo­tique va être signé le lun­di 14 jan­vier 2013, les reli­gieux ita­liens s’étant éta­blis à l’église Saint-​Pierre de Chaillot depuis le 1er jan­vier. Et je consi­dère qu’a eu lieu pen­dant cette longue négo­cia­tion le plus grand miracle de toute cette affaire, qui pour­tant n’en manque pas. L’Assemblée géné­rale de l’Association s’est dérou­lée le 25 juin 2012, et elle mobi­li­sait, sauf erreur de ma part, une cen­taine de per­sonnes. Ce qui signi­fie, puisque rien n’a fil­tré jusqu’à la signa­ture, que cent per­sonnes, hommes et femmes, ont su tenir leur langue pen­dant plus de six mois. Avouez qu’il a fal­lu pour cela une inter­ven­tion divine d’une par­ti­cu­lière efficacité.

Le déménagement

Le bail étant enfin signé, tout com­mence. Depuis que se des­sine la pers­pec­tive de cette signa­ture, deux dates se sont impo­sées à moi. Je sou­haite, d’une part, annon­cer ce grand chan­ge­ment lors du ser­mon que, chaque année, je consacre à la situa­tion maté­rielle de la com­mu­nau­té, et la date en est fixée au dimanche 20 jan­vier. Je rêve, d’autre part, de célé­brer la Semaine sainte dans ce lieu excep­tion­nel, pour béné­fi­cier en par­ti­cu­lier du Chemin de croix à l’occasion du Vendredi saint. Ceci nous oblige à fixer l’inauguration aux 16 et 17 mars. Ce qui signi­fie qu’il s’écoulera moins de deux mois entre l’annonce du démé­na­ge­ment et l’inauguration du nou­veau lieu. Il faut faire vite, et même très vite, et pour cela pré­pa­rer les choses avec grand soin tout en se mobi­li­sant au maxi­mum. C’est d’ailleurs durant ces deux der­niers mois que j’ai décou­vert avec stu­pé­fac­tion que, sans que j’en sois pré­ve­nu à l’avance, les jour­nées avaient subrep­ti­ce­ment été réduites à vingt-​quatre heures, ce qui ne laisse vrai­ment guère de temps pour faire tout ce qu’il y a à faire chaque jour.

Il s’agissait d’abord de pré­pa­rer le démé­na­ge­ment de Sainte-​Germaine, après qua­rante ans de pré­sence en un même lieu. Ce n’était pas rien. Nous avons com­man­dé 500 caisses à archives, plus de 400 mètres de papier bulle et 50 rou­leaux de ruban adhé­sif. Nous avons reçu le démé­na­geur pour bien défi­nir les condi­tions de ce démé­na­ge­ment com­plexe. Des équipes de volon­taires ont pré­pa­ré du 15 jan­vier au 15 février la salle du deuxième étage : 300 boîtes à archives ont été rem­plies, sans comp­ter les objets embal­lés direc­te­ment et le mobi­lier. Les deux prêtres ont pré­pa­ré le démé­na­ge­ment des deux appar­te­ments durant le mois de février : 170 boîtes à archives ont été rem­plies. Enfin, la cha­pelle a été embal­lée le lun­di 4 mars : une cin­quan­taine de boîtes à archives ont été rem­plies. En tout, le démé­na­ge­ment a com­por­té plus de 500 boîtes à archives, 400 colis embal­lés direc­te­ment et une cen­taine de meubles, grands ou petits.

Une entre­prise (Hartmann) nous a livré le 29 jan­vier une armoire forte pour y pla­cer tous les objets litur­giques pré­cieux que nous confie l’Association. Une socié­té spé­cia­li­sée (Pianodem) a trans­por­té le 4 mars l’orgue des Ternes (pour la cha­pelle), ain­si qu’un orgue qui nous a été don­né et qui était récem­ment sto­cké dans les Yvelines (pour la crypte). Une socié­té de démé­na­ge­ment (Démex) a réa­li­sé du 4 au 7 mars, ain­si que le 11 mars, tout le démé­na­ge­ment clas­sique, avec six démé­na­geurs, trois camions et deux monte-​meubles. Du 11 au 15 mars, des équipes de parois­siens volon­taires se sont relayées ici même pour net­toyer, défaire les car­tons et les colis, mettre tout en place et pré­pa­rer l’inauguration.

Pendant ce temps, il a fal­lu ren­con­trer, et pour cer­tains à plu­sieurs reprises, le chauf­fa­giste, l’électricien, le ser­ru­rier, l’expert d’assurance, la com­pa­gnie du gaz, le res­pon­sable d’un cabi­net de sécu­ri­té, une entre­prise de vidéo et de son. Pendant ce temps, il a fal­lu aus­si régler avec la Poste et nos pré­dé­ces­seurs ita­liens la ques­tion du cour­rier, car toutes nos lettres finis­saient à l’église Saint-​Pierre de Chaillot. Et encore pen­dant ce temps, il a fal­lu dif­fu­ser les deux mille invi­ta­tions lan­cées pour l’inauguration, expé­dier à tous les prêtres du District des exem­plaires de notre tract, par­ti­ci­per à une émis­sion de radio et répondre à des entre­tiens de revue. Et tou­jours pen­dant ce temps, une équipe de cou­ra­geux volon­taires s’occupait à repla­cer la grille de com­mu­nion, à net­toyer et faire briller l’autel et le chœur, à débar­ras­ser et à laver la sacris­tie, à redon­ner du lustre au monu­ment de la duchesse d’Alençon et aux sta­tions du che­min de la croix : comme seules les neuf pre­mières sta­tions ont pu être res­tau­rées, vous pour­rez d’ailleurs appré­cier la différence.

Les travaux prévus

Mais l’état actuel de Notre-​Dame de Consolation ne consti­tue qu’une mise en place très som­maire, étant don­né le temps très court dont nous dis­po­sions. Dès lun­di 18 mars, il fau­dra s’y remettre et conti­nuer à ran­ger et à net­toyer. Cela dure­ra un cer­tain nombre de semaines, d’autant qu’il fau­dra s’interrompre pour la Semaine sainte. Je pense que fin mai, les choses auront tou­te­fois pris leur place défi­ni­tive, l’aspect sera à peu près ce que nous vou­lons qu’il soit.

Mais cela même n’est qu’une pre­mière étape. Car, confor­mé­ment au bail, et en fonc­tion des besoins propres du bâti­ment, le lieu va connaître des tra­vaux d’une qua­druple nature. Premièrement, il va fal­loir ache­ver la réno­va­tion de la cou­pole, réa­li­sée pour moi­tié par l’Association ces der­nières années. Deuxièmement, il va fal­loir pro­cé­der à un grand net­toyage, qui n’a jamais été réa­li­sé depuis cent dix ans que cette cha­pelle existe, net­toyage tant exté­rieur (rava­le­ment de la façade salie par la pol­lu­tion) qu’intérieur (net­toyage de la cha­pelle et du che­min de croix salis par le chauf­fage à air pul­sé qui, très long­temps, a été au char­bon). Troisièmement, il faut réa­li­ser des amé­na­ge­ments dans la par­tie Prieuré, où habi­te­ront les prêtres, pour la rendre plus com­mode et plus agréable. Quatrièmement, il convient de tra­vailler à amé­lio­rer l’accessibilité de la cha­pelle (située au pre­mier étage) pour les per­sonnes ayant du mal à mon­ter les escaliers.

Évidemment, ceci ne peut se faire en un jour : il faut, en réa­li­té, envi­sa­ger une année de pré­pa­ra­tion, puisqu’il y aura déter­mi­na­tion entre les abbés et l’architecte des besoins et des pos­si­bi­li­tés tech­niques ; ensuite pré­pa­ra­tion des plans ; puis accord de l’Association et de l’architecte des Monuments his­to­riques pour les tra­vaux envi­sa­gés ; ensuite sol­li­ci­ta­tion des entre­prises et pas­sa­tion des contrats ; enfin, lan­ce­ment effec­tif du chan­tier. La durée de celui-​ci peut être esti­mée rai­son­na­ble­ment à une année pleine. Nous espé­rons donc voir le bâti­ment plei­ne­ment opé­ra­tion­nel et res­ti­tué à sa splen­deur pri­mi­tive à la fin de l’année 2014 ou au début de l’année 2015.

Mais qui dit tra­vaux, chers amis, dit for­cé­ment sous, pognon, pépette ou, pour par­ler comme les Tontons flin­gueurs, « gris­bi ». Je vous le dis en toute sin­cé­ri­té : nous ne sommes sub­ven­tion­nés ni par le Qatar, ni par l’Arabie saou­dite, ni par le Venezuela, pas même par la Corée du Nord. Sans doute, me répondrez-​vous, mais ce n’est pas grave, puisque tout le monde sait que la Fraternité Saint-​Pie X est richis­sime. Hélas ! Trois fois hélas ! Ce mythe de l’immense richesse de la Fraternité Saint-​Pie X n’est mal­heu­reu­se­ment… qu’un mythe ! Ce que, pour ma part, je regrette amè­re­ment : je pré­fé­re­rais de beau­coup rece­voir lun­di matin un chèque de Suresnes pour payer tous les tra­vaux que j’ai prévus.

Il est acca­blant de le dire, mais je ne trou­ve­rai rien de tel dans mon cour­rier lun­di matin. Si la Fraternité réus­sit des exploits en réha­bi­li­tant des bâti­ments pour le culte, ce n’est pas en béné­fi­ciant d’une manne cachée, mais tout bon­ne­ment grâce à l’aide géné­reuse des fidèles. Je vous lance donc un appel pres­sant, et à tra­vers vous à tous les catho­liques : nous avons besoin d’aide pour pou­voir réa­li­ser ces tra­vaux dont nous avons le pro­jet. Soyez nos sou­tiens par vos dons, mais soyez aus­si nos ambas­sa­deurs et nos repré­sen­tants auprès de vos amis et connais­sances, pour leur faire part de la réa­li­té magni­fique qu’est Notre-​Dame de Consolation, et les inci­ter ain­si à deve­nir éga­le­ment de géné­reux donateurs.

Une nouvelle étape pour notre communauté

Pour conclure cette allo­cu­tion déjà trop longue, je vou­drais dire d’abord à tous les parois­siens de Sainte-​Germaine que Notre-​Dame de Consolation consti­tue une étape dans la vie de notre com­mu­nau­té, étape dont j’espère qu’elle sera la der­nière. Nous avons connu Laennec, la rue de la Cossonnerie, la rue Las Cases, la rue de Rennes. Nous avons connu la salle Wagram. Nous avons connu durant presque qua­rante ans la petite cha­pelle Sainte-​Germaine de l’avenue des Ternes. Et, de tous ces lieux, nous avons conser­vé des sou­ve­nirs magni­fiques, émou­vants, pro­fonds. Nous ne les oublie­rons jamais. Mais aujourd’hui, la Providence nous a gui­dés jusqu’à cette cha­pelle Notre-​Dame de Consolation, qui est véri­ta­ble­ment ce lieu digne du Seigneur Jésus-​Christ et com­mode pour la vie parois­siale que nous recherchions.

Ensuite, en votre nom à tous et de la façon la plus solen­nelle qui soit, je vou­drais expri­mer à l’Association Mémorial du Bazar de la Charité, si digne­ment repré­sen­tée ce soir, et qui nous a confié ce pré­cieux monu­ment de la rue Jean Goujon, nos plus sin­cères remer­cie­ments : nous nous enga­geons à vrai­ment jus­ti­fier leur confiance et leur générosité.

Enfin et sur­tout, je vou­drais appe­ler tous les fidèles catho­liques à adres­ser au Ciel les plus vives actions de grâces pour cette étape capi­tale de l’apostolat de la Tradition catho­lique à Paris, pour cette béné­dic­tion ines­pé­rée que Dieu a bien vou­lu faire pleu­voir sur nous. Comme le dit à chaque messe la Préface : « Vraiment, il est digne et juste, équi­table et salu­taire de vous rendre grâces en tous lieux et tou­jours, et spé­cia­le­ment pour… » Eh bien ! aujourd’hui, notre motif spé­cial d’action de grâce sera pour cette cha­pelle Notre-​Dame de Consolation, qui va accueillir nos prières et notre vie chré­tienne au moins pour les cin­quante années à venir.

Je vous remer­cie de votre attention.

Samedi 16 mars 2013 – Abbé Grégoire Celier, prieur

Première messe de la FSSPX à Notre-​Dame de Consolation célébrée par Mgr Bernard Fellay le 17 mars 2013

[…] Mgr Bernard Fellay, Supérieur géné­ral de la Fraternité Saint-​Pie X, a célé­bré la messe au maître-​autel. Coiffé de la mitre et por­tant la crosse, il était assis­té de l’abbé Charles de Beaufort, céré­mo­niaire, sémi­na­riste à Ecône et par ailleurs des­cen­dant direct d’une des vic­times de l’incendie. L’abbé Régis de Cacqueray, supé­rieur du dis­trict de France, l’abbé Claude Boivin, pre­mier assis­tant, étaient pré­sents, ain­si que des domi­ni­caines ensei­gnantes et des sœurs de la Fraternité Saint-​Pie X.

En ce dimanche de la Passion, Mgr Fellay a sou­li­gné le lien qui unis­sait la dis­pa­ri­tion des vic­times tom­bées en ces lieux, le saint Sacrifice de la messe à nou­veau célé­bré dans cette cha­pelle et ce temps de la Passion qui nous intro­duit dans le mys­tère de la Rédemption. C’est en pas­sant par la mort que nous entrons dans la vie. C’est par le Sacrifice du Christ auquel nous nous unis­sons par nos sacri­fices et, à l’issue de notre vie, c’est par une mort offerte, que nous goû­te­rons aux joies de l’éternité.

A l’offertoire, la cho­rale enton­na le Vexilla regis, sublime illus­tra­tion du ser­mon. « Les éten­dards du Roi s’avancent, la Croix rayonne en son mys­tère. En croix, la vie subit la mort, et par sa mort eut fruit de vie ». Comment ne pas lire dans ces paroles l’explication de la pein­ture qui orne la voûte de la cha­pelle ? Notre Dame y est repré­sen­tée condui­sant les vic­times de l’incendie vers le Ciel où des anges portent une croix glo­rieuse. Sur ce che­min, leurs noms sont ins­crits au livre de vie.

Tout ce patri­moine spi­ri­tuel est désor­mais confié à la Fraternité Saint-​Pie X et à ses fidèles qui pour­ront béné­fi­cier de cette cha­pelle pour tra­vailler à leur propre salut et obte­nir, à l’heure de la mort, la béa­ti­tude éter­nelle. En atten­dant, ils ont enton­né un vibrant « Reine de France » en signe de recon­nais­sance à la Très Sainte Vierge Marie.

L’expansion de l’œuvre fon­dée par Mgr Marcel Lefebvre laisse bien pen­ser que Notre Dame ne nous oublie pas et qu’elle nous gra­ti­fie de plus d’une conso­la­tion au cours de notre pèle­ri­nage terrestre.

Côme de Prévigny