16 novembre 2016

Aidez-​nous à acquérir la chapelle de la Visitation au Puy-en-Velay

Descriptif de la chapelle

Située place de la Plâtrière, sur les flancs du Rocher Corneille, la cha­pelle est bâtie sur une ancienne car­rière de gypse, dont la pierre à plâtre fut exploi­tée jusqu’à la fin du 18ème siècle.

Cette cha­pelle au style clas­sique et sobre, fut édi­fiée en 1655 pour le couvent de la Visitation. Elle ser­vit de tri­bu­nal pen­dant la Révolution. Des prêtres réfrac­taires y furent jugés et condam­nés à mort ain­si que de nom­breux catho­liques. Le chef de la chouan­ne­rie du Velay, jugé et condam­né en ce lieu, y fut assassiné.

L’histoire de cette cha­pelle nous plonge au cœur de la résis­tance catho­lique et roya­liste. Elle fut le témoin de la viva­ci­té de la chouan­ne­rie du Velay, seconde Vendée dans la foi et dans la bravoure.

La chapelle, témoin de prêtres martyrs

Claude du Grail naquit le 21 juillet 1760, à Saint Agrève-​et fut bap­ti­sé le jour même. Il fit ses études clas­siques au col­lège du Puy-​en-​Velay. Entré au sémi­naire, il fut ordon­né prêtre en sep­tembre 1791. L’abbé du Grail refu­sa de prê­ter ser­ment et la per­sé­cu­tion se déchaî­nant, il fut contraint à fuir sur les hauts pla­teaux du Mézenc.

En 1794, l’ab­bé Claude du Grail fut dénon­cé. Arrêté, il com­pa­rut devant le tri­bu­nal révo­lu­tion­naire, qui sié­geait dans la cha­pelle de la Visitation. Avec autant de fer­me­té que de cou­rage, il témoi­gna de sa fidé­li­té à l’Église catho­lique et fut condam­né à mort.

L’abbé Jean-​Jacques Gérentes, fut arrê­té le 11 décembre 1793 dans un hameau de Tence. Son acte d’ac­cu­sa­tion sou­li­gnait qu’il était non seule­ment un prêtre réfrac­taire mais en plus, au comble du sacri­lège, il avait pous­sé le “fana­tisme” jus­qu’à outra­ger l’arbre de la liberté !

Les deux prêtres, empri­son­nés ensemble, s’en­cou­ra­gèrent jus­qu’au pied de l’é­cha­faud. Leurs dépouilles mor­telles furent jetées dans une fosse com­mune au cime­tière des Carmes, afin que l’on ne puisse pas les véné­rer comme mar­tyrs. La mère de l’ab­bé du Grail et sa sœur, reli­gieuse visi­tan­dine, furent contraintes de faire le tour de l’é­cha­faud dégou­li­nant de sang.

La chapelle, témoin de la Chouannerie du Velay

François Dominique Cavey de La Motte est un per­son­nage d’en­ver­gure. Né le 15 sep­tembre 1759 en Normandie, d’une famille de mili­taires au ser­vice du Roi. Il fit son appren­tis­sage au régi­ment de La Fère. Alors qu’il était lieu­te­nant en 1782 un rap­port dit de lui : « il n’y a que du bien à dire de ce jeune offi­cier, atta­ché à son ser­vice, il rem­plit exac­te­ment ses devoirs et a une bonne conduite ».

François de La Motte était un homme intel­li­gent et de bon esprit. En1789 il s’en­ga­gea au ser­vice du Roi. Il quit­ta son poste en 1791 et entra au ser­vice des princes de Condé en tant que com­man­dant en chef de l’ar­tille­rie des princes. Il par­ti­ci­pa aux cam­pagnes mili­taires avec beau­coup de bra­voure, mais bles­sé d’une balle dans le ventre, il ren­tra en France où son ami­tié avec le mar­quis de Designan le condui­sit en Ardèche. Il fon­da la com­pa­gnie des Ganses blanches en avril 1795 à Chevrières en Forez.

Le 5 mai 1796 autour du lac d’Issarlès, le Comte de la Motte et le Marquis de Surville furent pro­cla­més chefs du mou­ve­ment contre révo­lu­tion­naire. L’article 1 stipule :

« L’obligation que Dieu nous fait de réta­blir les Saints Autels et le trône de nos rois, fils aînés de l’Église, de prê­ter une assis­tance conti­nue au Roi pour réta­blir les anciennes lois de son État, à l’a­bri des­quels nos anciens vécurent heu­reux pen­dant qua­torze siècles. Faire revivre dans son pre­mier éclat et dans toute sa pure­té la reli­gion catho­lique, apos­to­lique et romaine. Telle est irré­vo­ca­ble­ment la tâche hono­rable à l’exé­cu­tion de laquelle nous jurons de sacri­fier nos repas, notre for­tune et notre vie ».

En 1795, il ras­sem­bla au col du Pertuis un camp de 30 000 hommes qui ins­pi­ra une grande crainte aux révo­lu­tion­naires du Puy. Fin 1796, le Comte de La Motte licen­cia son armée car les Bleus « se tenaient tran­quilles » dans la ville du Puy. Avec une petite troupe de fidèles aguer­ris il conti­nua son œuvre de déli­vrance de pri­son­niers, de jus­ti­cier envers les exac­tions, déli­vrant les cap­tifs, bar­rant la route aux sol­dats, pro­té­geant les prêtres réfrac­taires dans leur apostolat.

C’est au cours d’une de ces mis­sions qu’il fut dénon­cé par un nom­mé Enjolras, prêtre apos­tat. Arrêté à La Narce, il com­pa­rut devant le tri­bu­nal révo­lu­tion­naire, place de la Plâtrière, le 17 avril 1797. Là, le 5 octobre 1797, il fut cri­blé de coups de baïon­nette, il avait 38 ans.

La suite de l’épopée de la chapelle de la Visitation sur le site dédié à cet effet :

La cha­pelle, témoin des « crimes » des contre-révolutionnaires
La cha­pelle, témoin de l’au­to­da­fé de Notre-Dame
La cha­pelle, témoin de la foi de l’é­vêque du Puy
La cha­pelle, témoin de sainteté
La cha­pelle, témoin du Jubilé de 1796
La cha­pelle, témoin d’un échec républicain