Le funeste esprit d’Assise |
Le pape Jean-Paul II embrassant le coran |
Lettre de Mgr Bernard Fellay, Supérieur Générale de la FSSPX
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Présentation de l’argument
1. Le 25ème anniversaire de l’élection de Jean-Paul II est l’occasion de réfléchir sur l’orientation fondamentale que le Pape a donnée à son pontificat. Dans la suite du concile Vatican II, il a voulu le placer sous le signe de l’unité : « La restauration de l’unité de tous les chrétiens était l’un des buts principaux du IIème concile du Vatican (cf. UR n° 1) et, dès mon élection, je me suis engagé formellement à promouvoir l’exécution de ses normes et de ses orientations, considérant que c’était là pour moi un devoir primordial [1] » Cette « restauration de l’unité des chrétiens » marquait, selon Jean-Paul II, un pas vers une unité plus grande, celle de la famille humaine tout entière : « L’unité des chrétiens est ouverte sur une unité toujours plus vaste, celle de l’humanité tout entière.[2] »
2. En raison de ce choix fondamental, Jean-Paul II a estimé devoir « reprendre en main cette « magna charta » conciliaire qu’est la constitution dogmatique Lumen gentium[3] » laquelle définit l’Eglise comme un « sacrement, c’est‐à‐dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain.[4] » Cette « reprise en main » était faite en vue de « réaliser toujours mieux cette communion vitale dans le Christ de tous ceux qui croient et espèrent en lui, mais également en vue de contribuer à une plus ample et plus forte unité de la famille humaine tout entière[5]»; Jean-Paul II a consacré l’essentiel de son pontificat à la poursuite de cette unité, multipliant rencontres interreligieuses, repentances et gestes oecuméniques. Ce fut également la principale raison de ses voyages : « Ils ont permis d’atteindre les Eglises particulières dans tous les continents, en portant une attention soutenue au développement des relations oecuméniques avec les chrétiens des différentes Confessions[6] ». Jean-Paul II a donné l’oecuménisme pour trait caractéristique du Jubilé de l’an 2000.[7] En toute vérité, donc, « on peut dire que toute l’activité des Eglises locales et du Siège apostolique ont eu ces dernières années un souffle oecuménique.[8]» Désormais, vingt‐cinq ans ont passé, le Jubilé s’en est allé : l’heure des bilans a sonné.
3. Longtemps, Jean-Paul II a cru que son pontificat serait un nouvel Avent[9] permettant à « l’aube de ce nouveau millénaire [de] se lever sur une Eglise qui a retrouvé sa pleine unité.[10] » Alors se serait réalisé le « rêve » du Pape : « Tous les peuples du monde en marche, de différents lieux de la Terre, pour se réunir auprès du Dieu unique comme une seule famille.[11] » La réalité est tout autre : « Le temps que nous vivons apparaît comme une époque d’égarement [où] beaucoup d’hommes et de femmes semblent désorientés.[12]» Règne par exemple sur l’Europe une « sorte d’agnosticisme pratique et d’indifférentisme religieux », au point que « la culture européenne donne l’impression d’une « apostasie silencieuse. »[13] » L’oecuménisme n’est pas étranger à cette situation.
L’analyse de la pensée de Jean‐Paul II (1ère partie) nous fera constater, non sans une profonde tristesse, que la pratique oecuménique est héritée d’une pensée étrangère à la doctrine catholique (2ème partie) et mène à l' »apostasie silencieuse » (3ème partie).
Chapitre I – ANALYSE DE LA PENSÉE OECUMÉNIQUE
Chapitre II – LES PROBLÈMES DOCTRINAUX POSÉS PAR L’OECUMÉNISME
Chapitre III – LES PROBLÈMES PASTORAUX POSÉS PAR L’OECUMÉNISME
Notes de bas de page
- ‐ Jean-Paul II, Allocution au secrétariat pour l’unité des chrétiens du 18/11/ 1978, La documentation catholique (DC) n°1753 du 03/12/1978 p. 1017.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Angélus du 17/01/1982, DC n°1823 du 07/02/1982, p. 144.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, 1er message au monde du 17/10/1978, DC n°1751 du 05/11/ 1978, p. 902‐903.[↩]
- ‐ Conc. oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen Gentium, n°1.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, 1er message au monde du 17/10/1978, DC n°1751 du 05/11/ 1978, p. 903.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Tertio millennio adveniente, n°24. Cf. Jean‐Paul II, Ut unum sint, n°42 : « Les célébrations oecuméniques sont parmi les événements les plus importants de mes voyages apostoliques dans les différentes parties du monde. »[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Homélie à l’ouverture de la Porte Sainte à Saint-Paul-hors-les-Murs du 18/01/2000, DC n°2219 du 06/02/2000, p. 106 : « La Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens commence aujourd’hui à Rome avec la célébration qui nous voit réunis. J’ai voulu qu’elle coïncide avec l’ouverture de la Porte Sainte dans cette basilique consacrée à l’Apôtre des nations, pour souligner la dimension oecuménique qui doit caractériser l’Année jubilaire 2000. »[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Tertio millennio adveniente, n°34.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Redemptor hominis, n°1.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Homélie prononcée en présence du Patriarche oecuménique de Constantinople Dimitrios 1er le 29/11/1979 à Istanbul, DC n°1776 du 16/12/ 1979, p. 1056.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Message pour la XV° Rencontre internationale de prière pour la paix, DC n°2255 du 07/10/2001, p. 818.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Ecclesia in Europa, n°7, DC n°2296 du 20/07/2003, p. 670‐671.[↩]
- ‐ Jean-Paul II, Ecclesia in Europa, n°7 & 9, DC n°2296 du 20/07/2003, p. 671672.[↩]