Réponse du cardinal Seper à Mgr Lefebvre du 16 juin 1978

Excellence,

J’avais char­gé Monseigneur le Nonce Apostolique en Suisse de vous accu­ser récep­tion de votre lettre du 13 avril 1978, et je ne doute pas qu’il l’ait fait en temps opportun.

Je tiens aujourd’­hui à vous don­ner per­son­nel­le­ment l’as­su­rance que la S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi étu­die avec atten­tion les deux réponses que vous avez bien vou­lu faire à ses demandes et qu’elle vous sait gré de lui avoir envoyées dans les délais pres­crits. D’ores et déjà, je puis vous dire qu’elle vous deman­de­ra très pro­ba­ble­ment d’ac­cep­ter de par­ti­ci­per à un col­loque, tel qu’il est pré­vu par l’ar­ticle 13 de sa Ratio agen­di in doc­tri­na­rum exa­mine du 15 jan­vier 1971, et pour lequel je vous pro­po­se­rai en temps utile un choix de dates possibles.

En atten­dant, permettez-​moi d’in­sis­ter sur un point grave : selon des infor­ma­tions dif­fu­sées par la presse (et dont nous n’a­vons pas véri­fié le bien-​fondé), votre inten­tion serait de pro­cé­der à de nou­velles ordi­na­tions à la fin de ce mois. Je veux espé­rer que cette nou­velle est sans fon­de­ments, et n’ai pas besoin de vous rap­pe­ler à ce sujet les pres­crip­tions du droit cano­nique, les cen­sures que vous avez encou­rues, enfin la volon­té maintes fois expri­mée du Saint-Père.

Il est par contre de mon devoir d’in­sis­ter sur le fait que la pro­cé­dure en cours devant notre Congrégation, pro­cé­dure que vous avez volon­tiers accep­tée, demande que soit sus­pen­du tout ce qui serait de nature à en com­pro­mettre le déve­lop­pe­ment normal.

Je vous invite à consi­dé­rer devant Dieu ce point impor­tant, et tiens à vous assu­rer de l’ap­pui de ma prière fraternelle.

En toute confiance, je vous prie d’a­gréer, Excellence, l’ex­pres­sion de mes sen­ti­ments de très res­pec­tueux dévoue­ment en Notre Seigneur.

Franc. Card. Seper, Préf.