19 septembre 1852

Sainte Émilie de Rodat, fondatrice de la congrégation des sœurs de la Sainte-Famille

Emilie Rodat est née le 6 sep­tembre 1787 au châ­teau de Druelle, près de Rodez (Aveyron),

Première enfant de Jean-​Louis de Rodat et d’Henriette de Pomayrols, famille appar­te­nant à la vieille noblesse rouergate.

La Révolution fran­çaise et son cor­tège de per­sé­cu­tions l’obligent très tôt à quit­ter Druelle pour aller vivre chez sa grand-​mère mater­nelle, Agathe de Pomayrols , au châ­teau de Ginals, près de Villeneuve d’Aveyron, où elle sera davan­tage en sécurité.

Près de sa grand-​mère elle reçoit une édu­ca­tion pro­fon­dé­ment chré­tienne, et apprend l’amour des pauvres par les exemples de sa famille ; « je suis d’une famille de saints » dit-​elle plus tard.

Après l’échec de trois essais de vie reli­gieuse, elle rejoint sa grand-​mère à Villefranche-​de-​Rouergue dans une mai­son regrou­pant d’anciennes reli­gieuses chas­sées de leur couvent lors de la Révolution et des per­sonnes pieuses. Là, elle découvre et déve­loppe ses talents d’éducatrice.

En 1815, ayant enten­du des mamans déplo­rer la dis­pa­ri­tion des écoles gra­tuites des Ursulines, elle leur dit de lui envoyer leurs enfants, et les accueille dans sa chambre où s’entassent bien­tôt une qua­ran­taine d’élèves [1].

Elle pro­met à Dieu de faire tout ce qui est en son pou­voir pour ouvrir une école à Villefranche-​de-​Rouergue pour les filles pauvres, et en parle à l’ab­bé Antoine Marty [27 mai 1757- +15 novembre 1835], son confes­seur et co-​fondateur de la future congrégation.

Le 3 mai 1816, elle fonde avec 3 com­pagnes [2], la Congrégation des sœurs de la Sainte Famille [3].

Elle devra, à plu­sieurs reprises, émi­grer dans des locaux de plus en plus vastes jusqu’à ce qu’elle puisse acqué­rir en 1817 l’ancien couvent des Cordeliers.

La mis­sion d’Emilie et de ses Sœurs s’étend vite à la visite des malades, des pri­son­niers, à l’accueil des orphe­lines et des filles en dif­fi­cul­té. En effet, sen­sible à toute détresse, Mère Emilie ne se limite pas à une mis­sion d’en­sei­gne­ment. Elle étend son apos­to­lat cha­ri­table aux orphe­li­nats, aux visites aux malades et aux pri­son­niers, à l’en­fance délin­quante, etc., etc. Rien ne lui est étran­ger de ce qui peut sou­la­ger la grand misère maté­rielle et spi­ri­tuelle de ces temps difficiles.

Au for interne, Emilie fait l’expérience de la nuit de la foi pen­dant une tren­taine d’années. Dans son entou­rage per­sonne ne s’en doute. Ce n’est que dans les der­nières années de sa vie qu’elle recouvre la paix inté­rieure et que Dieu lui fait sen­tir à nou­veau son amitié.

Émilie de Rodat dic­ta son auto­bio­gra­phie à son second confes­seur l’ab­bé Pierre-​Marie Fabre.

Elle meurt le 19 sep­tembre [4] 1852 à Villefranche-​de-​Rouergue, et est inhu­mée quatre jours plus tard dans le jar­din des Cordeliers, près du petit ora­toire de Notre Dame de la Salette, où des gué­ri­sons sont obte­nues grâce à son intercession.

Son corps est conser­vé dans la crypte de la cha­pelle du couvent de la Sainte-​Famille. Elle est béa­ti­fiée le 9 juin 1940 et cano­ni­sée le 23 avril 1950 par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939–1958). [5]

Notes de bas de page
  1. La péda­go­gie qu’Emilie Rodat met en œuvre est empreinte de dou­ceur, de patience, de fer­me­té. Elle insiste sur la totale bien­veillance avec laquelle elle consi­dé­rait ses élèves.[]
  2. Eléonore Dutriac, Marie Boutaric et Ursule Delbreil.[]
  3. Cette Congrégation com­pre­nait deux sortes de Religieuses : les cloî­trées, qui se vouaient à l’ins­truc­tion des filles pauvres, et les autres, qui allaient soi­gner les malades indi­gents à domi­cile, ain­si que les orphe­lins et les pri­son­niers.[]
  4. Martyrologe romain, à la date du 19 sep­tembre : « A Druelle, au dio­cèse de Rodez, en France, sainte Marie Guillaume Emilie de Rodat, vierge, fon­da­trice de la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille. Elle consa­cra tous ses soins à l’é­du­ca­tion des jeunes filles et au sou­la­ge­ment des pauvres. Le sou­ve­rain pon­tife Pie XII l’a pla­cée par­mi les saintes Vierges ».[]
  5. A sa mort, le 19 sep­tembre 1852, elle laisse une Congrégation en plein essor.[]