Reportage : la mission de la FSSPX au Kenya sous l’influence effective de Mgr Marcel Lefebvre – Mars 2016

L’influence de Mgr Lefebvre est encore vivante. La Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X conti­nue de tra­vailler à la sanc­ti­fi­ca­tion des âmes dans des régions où les nom­breuses fausses reli­gions et l’inculturation de l’Eglise catho­lique sèment la confusion.

Quel missionnaire fut Mgr Lefebvre !

En 1932, il fut envoyé au Gabon comme Père Spiritain, et il y ser­vit comme prêtre pen­dant 13 ans. Ensuite, de 1947 à 1962, il fut Archevêque de Dakar au Sénégal, et Délégué Apostolique pour l’Afrique fran­co­phone. De 1962 à 1968, il fut Supérieur Général de la Congrégation du Saint-​Esprit. Tout cela fait qu’il pas­sa en tout 40 ans comme mis­sion­naire en Afrique. 

Lorsqu’il fon­da ensuite la Fraternité Saint Pie X, son désir était grand de fon­der une mis­sion en Afrique. Il hési­tait entre le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Gabon, lorsque l’un de ses anciens élèves au Séminaire de Libreville, qui devint par la suite le pre­mier évêque gabo­nais, Mgr François NDONG, ordon­né prêtre et sacré évêque par Mgr Lefebvre en per­sonne, l’appela dans son vieil âge, et lui dit : « Monseigneur, je ne sais pas ce qu’il se passe dans l’Eglise, mais le libé­ra­lisme va détruire tout le tra­vail des anciens mis­sion­naires. Vous devez faire quelque chose, vous devez envoyer des prêtres au Gabon. » Pour Mgr Lefebvre, ce fut l’appel de la Providence, et c’est ain­si qu’il envoya des prêtres fon­der une mis­sion au Gabon en 1986.

J’ai eu la grâce de ser­vir au Gabon pen­dant les six pre­mières années de mon sacer­doce. Et je puis vous dire que l’on y res­pire encore le bon tra­vail mis­sion­naire de Mgr Lefebvre. C’est mer­veille de voir com­ment un prêtre, un évêque, bien qu’il soit déjà mort, conti­nue depuis le Ciel de prendre le soin des âmes jadis confiées à son ministère.

Le bon évêque prend encore soin de son troupeau !

Il y a envi­ron dix ans, il y avait un vieil homme à Libreville. Il venait chaque matin assis­ter à la Sainte Messe à la Mission St Pie X. Un homme très pieux et très dis­cret. Nous avions cepen­dant remar­qué qu’il ne rece­vait jamais la sainte com­mu­nion. Un jour donc, le Père Groche, qui était alors le Supérieur de la Mission, l’appelle et lui demande : « Pourquoi ne recevez-​vous pas la sainte com­mu­nion ? » – « Parce que je ne peux pas me confes­ser ! » fut sa réponse. « Mais pour­quoi donc ? » deman­da le bon Père, « nous sommes plu­sieurs prêtres ici, vous avez donc le choix. » – « Non, je ne peux pas. Je suis né à Donguila, et je suis allé à l’école des Pères. Mon pro­fes­seur était le Père Marcel Lefebvre. C’est lui qui m’a bap­ti­sé lorsque j’avais 14 ans, qui a enten­du ma pre­mière confes­sion, et m’a don­né la pre­mière com­mu­nion. Puis, après deux ans, il a quit­té Donguila pour tou­jours. Depuis lors, j’ai per­du mon Père spi­ri­tuel, et je ne peux donc plus me confes­ser. » Le Père Groche éclai­ra donc avec bien­veillance ce brave vieillard : « Mais vous pou­vez deman­der à n’importe quel prêtre d’entendre votre confes­sion. Et cer­tai­ne­ment, vous avez grand besoin de vous confes­ser. Depuis com­bien de temps ne vous êtes-​vous pas confes­sé ? » – « Ma der­nière confes­sion remonte à 1942 avec le Père Marcel Lefebvre. Depuis lors, je ne reçois plus les sacre­ments. J’ai épou­sé deux femmes selon la cou­tume afri­caine, j’étais un poly­game ; mais main­te­nant, elles sont mortes toutes les deux. Je n’ai donc plus aucun empê­che­ment pour rece­voir les sacre­ments, sinon que le Père Marcel Lefebvre n’est plus là. » 


Mgr Lefebvre, les Pères Patrick Groche et Prudent Balou (mis­sion du Gabon)

Alors, le Père Supérieur aida cet homme à pré­pa­rer sa confes­sion, et l’encouragea à aller accu­ser tous les péchés qu’il avait com­mis pen­dant tout ce temps. Quelques jours avant Noël 2006, le vieil homme vint ain­si dans mon confes­sion­nal et y reçut l’absolution. La nuit de Noël, il reçut une nou­velle fois sa pre­mière com­mu­nion. Puis, au début de jan­vier 2007, il tom­ba gra­ve­ment malade et mou­rut après quelques jours. Son âme était sau­vée, grâce à Mgr Lefebvre qui, du haut du Ciel, pre­nait encore soin d’elle !

Tout le soin de Mgr Lefebvre était de diriger les âmes vers Dieu

Il se trouve encore un cer­tain nombre de fidèles, au Gabon et au Sénégal, qui se sou­viennent très bien de Mgr Lefebvre. Certains sont déjà mort, d’autres vivent encore. Ils pour­raient nous racon­ter un grand nombre d’histoires semblables. 

Tous ces fidèles ont ren­du témoi­gnage du dévoue­ment immense de Mgr Lefebvre à son apos­to­lat pour diri­ger les âmes vers Dieu, non pas vers lui-​même, mais vers Dieu, vers Jésus-​Christ, vers la Ste Vierge Marie et vers l’Eglise.

Ainsi, lorsqu’il quit­ta le Gabon en 1945, les fidèles disaient : « Lorsque Mgr Lefebvre nous a quit­tés, ce fut comme si le Bon Dieu lui-​même nous avait quittés. »

Les prêtres de la Fraternité Saint Pie X s’efforcent de conti­nuer l’œuvre de leur fon­da­teur en Afrique. Pour l’amour de Dieu, de Jésus-​Christ, de l’Eglise Catholique, nous conti­nuons le même ensei­gne­ment, la même litur­gie, pour la sanc­ti­fi­ca­tion des âmes.

Nous conti­nuons ce que l’Eglise Catholique a tou­jours fait, ce que Notre-​Seigneur Lui-​même a fait durant son séjour sur la terre. Toute la vie de Jésus était orien­tée vers son Sacrifice. C’est son heure, c’est l’œuvre qu’Il est venu réa­li­ser sur la terre : offrir son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité dans le Sacrifice san­glant de la Croix, et conti­nuer cette offrande dans le Sacrifice non-​sanglant de la Messe, pour la plus grande Gloire de Dieu son Père et pour la sanc­ti­fi­ca­tion des âmes. Tout ce que Notre-​Seigneur a réa­li­sé d’autre durant sa vie publique était soit d’enseigner les âmes pour les pré­pa­rer à rece­voir les bien­faits de son Sacrifice, soit de répandre sur les âmes les fruits de son Sacrifice à tra­vers les Sacrements qu’Il a ins­ti­tués. Ce sont les trois pou­voirs que Jésus a don­nés à son Eglise :

- le pou­voir de sanc­ti­fier les âmes : la Messe et les Sacrements
– le pou­voir d’enseigner les âmes : le Magistère
– le pou­voir de gou­ver­ner les âmes : l’Autorité

Ce sont les trois œuvres de nos mis­sions en Afrique.

Avant le 20ème siècle, Jésus était très peu connu au Kenya

L’évangélisation du Kenya com­men­ça à la fin du 19ème siècle avec les Missionnaires de la Consolata et les Pères Spiritains. Avant leur venue, per­sonne n’avait encore enten­du par­ler de Jésus-​Christ. C’était encore un monde païen. Et il faut beau­coup de temps pour construire une civi­li­sa­tion chré­tienne. Par exemple, en Europe, les pre­miers mis­sion­naires sont arri­vés au 1er siècle, quelques années après l’Ascension du Christ. Cependant, la reli­gion chré­tienne ne devint publique qu’après l’édit de Milan en 313. 

Le pre­mier roi chré­tien ne fut sacré qu’en 496 à Reims. L’évangélisation de l’Allemagne ne prit son essor qu’au 8ème siècle grâce au tra­vail mis­sion­naire de St Boniface. Et la pre­mière et réelle civi­li­sa­tion chré­tienne n’apparut qu’avec Charlemagne au 9ème siècle, huit cents ans après le Sacrifice du Christ. Au Kenya, l’évangélisation a débu­té il y a seule­ment cent ans : le che­min est encore long !

Les fausses religions sèment la confusion

En outre, le Royaume d’Oman avait répan­du un Islam conqué­rant au Kenya bien long­temps avant que la Foi Catholique attei­gnît le pays. Sous l’influence de la colo­ni­sa­tion bri­tan­nique, le pro­tes­tan­tisme et l’anglicanisme arri­vèrent au Kenya quelques années avant l’Eglise Catholique, qui fut alors conscrite à cer­taines régions du pays. Au cours des 50 der­nières années, de nom­breuses fausses églises et sectes ont émer­gé alors que l’Eglise Catholique n’avait pas encore com­plè­te­ment éta­bli son autorité. 

Au contraire, depuis le concile de Vatican II, le cler­gé catho­lique fait beau­coup de syn­cré­tisme avec les fausses églises et le paga­nisme, sous pré­texte d’inculturation. Cela cause une grande confu­sion dans l’âme des fidèles. Les Kényans sont très reli­gieux et très pieux. Mais avec toutes ces églises, faux pas­teurs et faux pro­phètes, ils sont per­plexes. Les églises sont pleines. La plu­part des paroisses catho­liques au Kenya comptent 500, 1 000, par­fois 2 000 fidèles chaque dimanche. 

Nombreux sont ceux qui viennent encore assis­ter à la messe en semaine. Et pour­tant, les prêtres célèbrent sou­vent une litur­gie bruyante, avec les tam-​tams, des chants mon­dains, où par­fois on danse et tape des mains, tan­dis que sou­vent la saine doc­trine fait défaut à la pré­di­ca­tion. Les fidèles ne remarquent peut-​être pas tous ce manque de digni­té, cette désa­cra­li­sa­tion dans la célé­bra­tion de la Sainte Messe. Ils sont trom­pés. C’est pour­quoi l’impérieux devoir nous incombe d’enseigner ces âmes, de les sanc­ti­fier, de les gouverner.

Il n’est pas si facile d’introduire la Messe latine en Afrique. Les gens se demandent : « Mais quelle est cette Messe ? Nous n’y com­pre­nons rien ! » Et pour­tant, ils sentent quelque chose de sacré. C’est plus mys­té­rieux, plus priant, plus recueilli. Il y a de la vraie dévo­tion. Lorsqu’ils ont été déçus par l’indignité de la célé­bra­tion de la messe moderne, ils sont heu­reux de décou­vrir la Messe tra­di­tion­nelle en latin. Notre devoir est alors de les aider à suivre la Messe, à prier pen­dant la Messe et à en rece­voir les bien­faits spi­ri­tuels, même si elle est célé­brée en latin.

L’enseignement du catéchisme

Nous ensei­gnons le caté­chisme à tous. Avec la litur­gie, c’est notre pre­mier devoir. Chaque same­di, un bon nombre d’enfants viennent au caté­chisme. Ils assistent à la messe à 11h, puis ils reçoivent un repas et une leçon de caté­chisme et des cours de sou­tien sco­laire. Ensuite, les gar­çons font les répé­ti­tions litur­giques avec le Frère, tan­dis que les Sœurs font d’autres acti­vi­tés avec les filles. Le but de ces quelques heures pas­sées avec les enfants le same­di est de leur ensei­gner la Doctrine catho­lique, de les aider à vivre de la vie de la grâce, de gou­ver­ner leurs âmes afin qu’ils res­tent fidèles et per­sé­vèrent dans la pra­tique de la Foi Catholique. Après les enfants, le same­di soir, c’est au tour des adultes de rece­voir l’enseignement de la Doctrine, et aus­si de pra­ti­quer le Chant gré­go­rien et quelques autres acti­vi­tés spirituelles.


Il faut sou­vent comp­ter deux ou trois années de pré­pa­ra­tion avant de don­ner à ces âmes les sacre­ments de Baptême, Première Communion ou Confirmation. L’an der­nier, à la Pentecôte, douze adultes et ado­les­cents ont reçu le Baptême. Au cours de l’année, une quin­zaine de bébés ont été bap­ti­sés. En novembre, 34 per­sonnes ont reçu la Confirmation. Ce sont des bons chiffres pour notre petite paroisse qui compte envi­ron 200 fidèles chaque dimanche.

Notre nouvelle école se développe


M. l’ab­bé Nicolas Bély, prieur de Nairobi, entou­ré des soeurs Oblates
de la Fraternité
et des Soeurs Missionnnaires du Kenya.

En 2013, une école mater­nelle et pri­maire a vu le jour. Actuellement, nous venons de com­men­cer la qua­trième année sco­laire consé­cu­tive, et nous avons plus de 60 élèves. 

En jan­vier, Mgr Fellay a nom­mé trois Sœurs mis­sion­naires de Jésus et Marie pour s’occuper de l’école. C’est une très bonne chose pour ces enfants, car les Sœurs ne se contentent pas de leur ensei­gner le caté­chisme, mais aus­si toutes les bonnes manières chré­tiennes. C’est ain­si seule­ment que nous pou­vons pré­pa­rer la pro­chaine géné­ra­tion catho­lique et la future civi­li­sa­tion chré­tienne du Kenya.

Le temps du Carême est pro­pice pour suivre Jésus dans sa Passion et sa Croix, dans son Sacrifice qui conti­nue dans le monde entier par la célé­bra­tion de la Messe, et par le tra­vail mis­sion­naire des prêtres et des sœurs qui enseignent aux âmes et les conduisent vers le Ciel.

Abbé Nicolas Bély – Mars 2016

Sources : District d’Afrique/​La Porte Latine du 14 mars 2016

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