Ces changements qui continuent à nous faire perdre la foi dans la présence réelle

Combien d’âmes sin­cères ont mal­heu­reu­se­ment fer­mé les yeux quand on a chan­gé l’o­rien­ta­tion des autels pour offrir la messe face au peuple ? Combien ont dû faire effort pour s’ha­bi­tuer à la langue ver­na­cu­laire qui rem­pla­ça le latin comme langue offi­cielle de la sainte litur­gie romaine ? Et, par obéis­sance, on a dû accep­ter la com­mu­nion dans la main qui a conduit et qui conti­nue encore à faire perdre la foi dans la pré­sence réelle.

Chers amis et bienfaiteurs,

« Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera ; et il n’y a rien de nou­veau sous le soleil. S’il est une chose dont on dise : « Voici, c’est nou­veau ! » cette chose a déjà exis­té dans les siècles qui nous ont pré­cé­dés. « (Ecc 1 – 9–10 )

L’accélération du mys­tère d’i­ni­qui­té que nous consta­tons depuis les der­nières années nous oblige à prendre plus au sérieux que jamais les fon­de­ments de notre foi. La Divine pro­vi­dence semble per­mettre au mal de prendre de telles pro­por­tions afin de réveiller les der­nières âmes droites qui n’ont pas encore trou­vé la force de réagir devant le flot d’i­ni­qui­tés qui nous entoure.

Combien d’âmes sin­cères ont mal­heu­reu­se­ment fer­mé les yeux quand on a chan­gé l’o­rien­ta­tion des autels pour offrir la messe face au peuple ? Combien ont dû faire effort pour s’ha­bi­tuer à la langue ver­na­cu­laire qui rem­pla­ça le latin comme langue offi­cielle de la sainte litur­gie romaine ? Et, par obéis­sance, on a dû accep­ter la com­mu­nion dans la main qui a conduit et qui conti­nue encore à faire perdre la foi dans la pré­sence réelle.

Quelques âmes ont eu la grâce de com­prendre tout de suite la stra­té­gie de l’en­ne­mi au début de la révo­lu­tion litur­gique dans les années 60. D’autres ne font que com­men­cer à réagir en 2015. Comme cet homme qui m’a écrit il y a quelques semaines pour m’ex­pli­quer com­ment la com­mu­nion sous les deux espèces avait été dis­tri­buée dans une église de Québec .Chaque com­mu­niant avait reçu le Précieux Sang dans une petite tasse de plas­tique afin de l’ap­por­ter avec lui à sa place. Que sont deve­nues les gouttes qui res­tèrent au fond de la tasse après la com­mu­nion ? Pour cette bonne âme, ce fut un moment de grâce, la « der­nière goutte » qui l’a sor­ti de sa tor­peur. Il nous a écrit pour deman­der de l’aide. La lec­ture de « Lettre ouverte aux catho­liques per­plexes » lui a ouvert les yeux. « Ce que Monseigneur Lefèbvre a écrit en 1984 est plus actuel que jamais » nous a‑t-​il écrit après avoir étu­dié atten­ti­ve­ment le livre en entier.

Et main­te­nant, ce « synode sur la famille »–ce n’est pas réel­le­ment un synode sur la famille, un synode qui encou­ra­ge­rait les familles nom­breuses et la fidé­li­té conju­gale– c’est plu­tôt pour trou­ver un moyen qui per­met­trait de don­ner la com­mu­nion à ceux qui n’en sont pas dignes. La consé­quence immé­diate sera de ten­ter d’ap­prou­ver offi­ciel­le­ment cer­tains péchés contre les 6e et 9e com­man­de­ments. On pour­rait ajou­ter que ce sera aus­si une attaque contre les 4e et 5e com­man­de­ments. Et, par le fait même, contre les 1er et 3e com­man­de­ments puisque le fait de don­ner la com­mu­nion aux divor­cés rema­riés et aux homo­sexuels ne res­pecte pas le vrai culte dû à Dieu.

Rien de nou­veau sous le soleil. » Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière, et de la lumière les ténèbres, qui font ce qui est doux amer, et ce qui est amer doux. Ils ont reje­té la loi de Yahweh des armées, et mépri­sé la parole du Saint d’Israël. » (Isaï 5 : 20–24 )

Comme nous le lisons dans l’Apocalypse, il y a des signes que le démon et ses alliés ont entre­pris leurs der­nières batailles. Ces démons dont « le nombre est comme le sable de la mer » et « vont cer­ner le camp des saints et la ville bien-​aimée. » ( Apoc. 20 : 7,8 )

La perte du sens du péché accom­pagne la perte de la foi comme la mora­li­té fait suite à la doc­trine. En consé­quence, ce qui nous aide à obser­ver les com­man­de­ments de Dieu va aus­si nous aider à gar­der la foi. Il y a quelques années, un vieux jésuite en don­na un exemple à deux prêtres de la FSSPX qui priaient au sanc­tuaire des 26 mar­tyrs de Nagasaki, sur la col­line de Nishizaka, à quelques cen­taines de mètres de la gare de Nagasaki. Alors qu’il leur fai­sait visi­ter le musée des mar­tyrs avec les reliques, les objets façon­nés, les pein­tures, les manus­crits, les « wan­ted panels », il leur expli­qua un mys­tère puis­sant qui n’é­tait pas en montre ni écrit dans les livres d’his­toire. Il leur expli­qua que les « chré­tiens cachés » qui avaient gar­dé la foi en dépit de l’ab­sence de prêtres pen­dant 220 ans ( 1640–1860 ) étaient ceux dont les familles avaient été fidèles à réci­ter l’acte de contri­tion. Avant d’être mar­ty­ri­sés dans les années 1630–1640, les der­niers mis­sion­naires les avaient inci­ter à gar­der cette pra­tique dans leurs prières quo­ti­diennes. A cet effet, ils avaient com­po­sé un feuillet conte­nant un court exa­men de conscience et l’acte de contri­tion. Les familles où on avait gar­dé cette habi­tude avaient gar­dé la foi tan­dis que celles qui l’a­vaient aban­don­née avaient gra­duel­le­ment per­du la foi et n’a­vaient pas accep­té les prêtres reve­nus vers 1860.

Alors que l’i­ni­qui­té abonde autour de nous, ayons l’es­prit des saints, « agere contra », et com­bat­tons pour gar­der nos âmes loin du péché, en fré­quen­tant plus assi­dû­ment le sacre­ment de péni­tence et en res­tant fidèles à la pra­tique de l’acte de contri­tion. Tâchons d’ac­com­plir notre devoir d’é­tat avec plus de per­fec­tion. Ce sera un moyen effi­cace pour faire répa­ra­tion pour les péchés et abo­mi­na­tions actuelles et pour conso­ler les Cœurs de Jésus et de Marie.

Bien vôtre à leur service.

Abbé Daniel Couture, Supérieur du District du Canada

Source : District du Canada – Juin 2015