8e Mission médicale Rosa Mystica – Journées des 22 et 23 janvier 2014

Mercredi 22 janvier 2014

Des mai­sons détruites à l’infini, la tota­li­té des patients vivent dans des ruines. Face à cela, les uns ont une atti­tude de rési­gna­tion com­plète atten­dant du Ciel quelque secours qui de toute manière met­tra du temps à arri­ver. Les autres au contraire se sont mis au tra­vail avec un cou­rage éton­nant. Le pro­blème lan­ci­nant, c’est que dans tous les cas, il faut du maté­riel et de l’argent pour l’acheter. On est sur­pris de voir en ville de nom­breuses échoppes ven­dant du bois de construc­tion en coco­tier. Le prin­cipe est de mon­ter des cadres en bois qui seront revê­tus soit de planches, de contre­pla­qués, ou de tôles. Les toits sont aus­si en tôles. L’habilité des Philippins pour décou­per à la tron­çon­neuse avec pré­ci­sion, est abso­lu­ment stupéfiante.

La mis­sion avait pré­vu une par­tie médi­cale, comme les années pré­cé­dentes, et une nou­veau­té, grâce à la géné­ro­si­té inouïe des bien­fai­teurs, il a été pos­sible de mon­ter une équipe de construc­tion. Ils sont cinq Australiens, deux Américains, un Irlandais, un pied-​noir deve­nu cal­doche, trois Français et une ving­taine de Philippins. En pra­tique, 32 volon­taires : des menui­siers, élec­tri­ciens, cou­vreurs, plom­biers, car­re­leurs, ont rele­vé le défi incroyable de recons­truire en 10 jours quatre mai­sons et une cha­pelle. Quelques per­sonnes dans le dénue­ment le plus com­plet ont été aidées finan­ciè­re­ment faute de temps. Manifestement, avec la grâce de Dieu, ce pari sera pro­ba­ble­ment tenu en rai­son de l‘ardeur et des capa­ci­tés de cha­cun. C’est hélas une goutte d’eau dans un océan. Tel est le des­tin des missionnaires. 

Même si cette aide est très par­cel­laire, elle a un effet indé­niable auprès des Philippins ; ils se sentent encou­ra­gés à se battre contre l’adversité. Les cali­cots en témoignent : « L’adversité nous a don­né du cou­rage », « votre géné­ro­si­té nous a don­né la volon­té de nous rele­ver », « mer­ci à tout le monde ». Dans le cadre de nos huit ans de mis­sion de Rosa Mystica, jamais nous n’avons eu autant de témoi­gnages de gra­ti­tude, aus­si émou­vants les uns que les autres.

Jeudi 23 janvier 2014

L’an der­nier à Iloilo toutes les faci­li­tés pos­sibles de quelque nature que ce soit étaient à notre dis­po­si­tion : le dis­pen­saire, les hôpi­taux, le labo­ra­toire, la para­cli­nique radio­lo­gique, l’hôtellerie. Tout était là sur place.

Après ce typhon du 8 novembre der­nier, ici à Tacloban, tout est dif­fi­cile. Par exemple, nous avons eu la chance d’avoir l’astrodôme comme base de la mis­sion. Nous sommes tous regrou­pés. Notre secré­taire d’ACIM Asia, Yolly Gamutan, a mis un mois dans le cadre de négo­cia­tions diverses, à trou­ver avec l’aide de la Providence et de son sou­rire décon­cer­tant, ce havre de paix rela­tive qu’est ce sta­dium ; en sachant qu’il n’y a ni élec­tri­ci­té, ni eau cou­rante, ni toi­lettes. Et dans ce cadre, nous devions soi­gner plus de 500 per­sonnes par jour. Prenons quelques exemples.

Pour chaque mis­sion, nous arri­vons avec une phar­ma­cie de base, venant de notre dis­pen­saire de General Santos, et com­plé­té pour la mis­sion. Il n’y a qu’une pauvre petite phar­ma­cie en ville qui est loin de suf­fire à nos besoins médi­caux très par­ti­cu­liers. Notre phar­ma­cienne phi­lip­pine, Maria Honeybee Miraviglia, est obli­gée de prendre l’avion pour l’île de Cebu, ce qui est dif­fi­cile en rai­son des pro­blèmes liés au typhon ; ceci pour aller s’approvisionner en médicaments.

Autre exemple, les tables et les chaises qui nous avaient été pro­mises pour le ven­dre­di pré­cé­dent la mis­sion, ne sont jamais arri­vées, il fal­lut en louer in extre­mis le dimanche soir.

Les rup­tures de stock de maté­riaux sont constantes, ce qui n’arrange pas notre équipe de construction.

Des volon­taires tant de Manille que des Etats-​Unis conti­nuent à arri­ver trois ou quatre jours après le début de la mis­sion. Sans comp­ter les détours d’aérodrome en aéro­drome, pour la quasi-​totalité des volontaires.

Nous voi­ci deux mois après le typhon, et des équipes conti­nuent à arri­ver du monde entier. Deux groupes sont venus nous voir, l’un cana­dien, l’autre amé­ri­cain, ils ne trou­vaient pas de point de chute.

Il est évident que les méde­cins se trouvent face à des cas opé­ra­toires : can­cer du pou­mon, goitres, gan­grène dia­bé­tique, trai­te­ments qui durent des mois (dia­bète, hyper­ten­sion arté­rielle). Il y a évi­dem­ment des choix à faire qui sont par­fois déchi­rants. Ce qui revient de manière obses­sion­nelle auprès des méde­cins est l’impossibilité finan­cière pour leurs patients de faire face aux dépenses de san­té. Cette situa­tion étant bien sûr décu­plée par le typhon. Les neuf dixièmes de la popu­la­tion sont dans l’impossibilité pra­tique de faire répa­rer leurs mai­sons.
Progressivement, toute la ville se trans­forme en micros chan­tiers ; cha­cun est conscient d’être dans une épou­van­table lutte contre la montre, car la sai­son des pluies com­mence en juin. Depuis le super typhon du huit novembre s’est déve­lop­pée une véri­table psy­chose de la pluie torrentielle.

La deuxième vidéo de Rosa Mystica 2014 : une situation véritablement apocalyptique [02′ 09″]

Produit et réa­li­sé pour La Porte Latine, le site offi­ciel du dis­trict de France
de la FSSPX, par Jean-​Paul et Jacques Buffet.

Pour aider la Mission Acim Asia 2014

Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : 

Dr Jean-​Pierre Dickès
2, route d’Equihen
62360 St-Etienne-du-Mont

Il est rap­pe­lé que la tota­li­té des dons est envoyé à la mis­sion sans pré­lè­ve­ment de quelque nature que ce soit. D’autant qu’ACIM France prend en charge inté­gra­le­ment le fonc­tion­ne­ment
de sa petite sœur d’Asie. Tous les volon­taires sont les bien­ve­nus tout au long de l’année.

ACIM-Asia / Rosa Mystica

Association d'aide médicale aux Philippines