Sermon de Mgr Lefebvre – Saint Pierre, Saint Paul, Ordinations Sacerdotales – 29 juin 1975

Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères

Peut-​il y avoir pour nous une joie plus pro­fonde, plus grande, que de confé­rer l’ordination sacer­do­tale à trois de nos sémi­na­ristes qui se sont pré­pa­rés dans notre sémi­naire, pen­dant de longues années, à rece­voir cette consé­cra­tion sacerdotale.

Joie aus­si pour ces quinze sous-​diacres, qui font ce pas pour se don­ner à Dieu plei­ne­ment, tota­le­ment, pour toute leur vie, se don­ner corps et âme au ser­vice de Notre Seigneur Jésus-​Christ, au ser­vice des âmes.

Ce fai­sant nous sommes per­sua­dé de pla­cer dans l’édifice de l’Église des pierres solides, des pierres qui construisent l’Église que Notre Seigneur Jésus-​Christ a fondée.

Mes chers amis, vous qui dans quelques ins­tants serez prêtre, prêtre pour l’éternité, rappelez-​vous ce que saint Paul que nous fêtons aujourd’hui, donne comme défi­ni­tion du sacer­doce. Ce sacer­doce que l’on n’arrive plus à défi­nir aujourd’hui, dont on ne sait plus ni ce qu’il est, ni ce qu’il sera. Saint Paul – et par consé­quent l’Esprit de Dieu, qui a ins­pi­ré saint Paul et qui lui a dic­té ces paroles – nous dit ce qu’est le prêtre :

Omnis (…) Pontifex ex homi­ni­bus assum­plus (…) (He 5,1) : « Le prêtre qui est pris, qui est choi­si par­mi les hommes » (…) pro homi­ni­bus consti­tui­tur (…) : « est fait prêtre pour les hommes ».

Prenons garde à cette pre­mière par­tie qui pour­rait peut-​être jus­ti­fier ce qu’aujourd’hui l’on essaye de trou­ver dans le prêtre : un homme qui ne serait que pour les hommes.

Mais que dit saint Paul ensuite ?

(…) pro homi­ni­bus consti­tui­tur in iis, quæ sunt ad Deum : Il est consti­tué pour les hommes (sans doute) mais dans les choses qui sont à Dieu, pour les conduire à Dieu. C’est là la fina­li­té du sacerdoce.

Sans doute les prêtres sont faits pour les hommes, pour les conduire à Dieu : (…) in iis, quæ sunt ad Deum. Ut offe­rat dona et sacri­fi­cia pro pec­ca­tis : Pour qu’il offre les sacri­fices, qu’il offre les dons du Seigneur pour la rémis­sion des péchés. Voilà com­ment le Bon Dieu défi­nit Lui-​même le sacerdoce.

Nous ne pou­vons pas le défi­nir autre­ment. Ce n’est pas nous qui avons créé le sacer­doce de Notre Seigneur Jésus-​Christ ; ce n’est pas nous qui avons créé le sacre­ment de l’Ordre. C’est donc en se réfé­rant à ce que Notre Seigneur Jésus-​Christ a fait et à ce que l’Église a tou­jours ensei­gné, que nous pou­vons réel­le­ment savoir ce qu’est le sacerdoce.

Et tout découle de là. Toutes les ver­tus, tout le carac­tère sacer­do­tal, tous les pou­voirs du prêtre découlent de cette défi­ni­tion. Le prêtre est avant tout fait pour le sacri­fice et c’est pour­quoi, dans quelques ins­tants, avec moi, ces trois jeunes prêtres offri­ront le Saint Sacrifice de la messe, avec l’évêque qui, en quelque sorte, pour la pre­mière fois, leur appren­dra à bal­bu­tier ces paroles sublimes, ces paroles mys­té­rieuses du Saint Sacrifice de la messe, qui sont celles dont le peuple fidèle a le plus besoin.

Le peuple fidèle ne peut pas se pas­ser du Saint Sacrifice de la messe. Car pré­ci­sé­ment si les prêtres sont consti­tués pour le peuple fidèle – pro Hominibus consti­tui­tur – pour mener les fidèles à Dieu, pour effa­cer leurs péchés, il leur dira : Mais vous avez besoin d’aller à Dieu ; vous avez besoin d’effacer vos péchés. Et c’est pour­quoi vous sen­tez ce besoin de venir à la Sainte Messe, au Saint Sacrifice de la messe, là où le Sang de Jésus est répan­du, de le rece­voir dans vos âmes, de rece­voir ce Sang de Notre Seigneur Jésus-​Christ dans vos cœurs, dans vos âmes, afin que vos péchés s’éloignent de vous, afin que vous soyez purs et saints devant Dieu et qu’ainsi vous ayez toutes vos âmes ten­dues vers Dieu, tout au long de votre vie. Voilà ce que doit faire le prêtre.

Et même lorsqu’il offre le Saint Sacrifice de la messe seul, le résul­tat est le même. Car le Saint Sacrifice de la messe est un acte public de l’Église et le Saint Sacrifice de la messe quel qu’il soit, offert par ces prêtres vrai­ment consa­crés, qui ont reçu le carac­tère sacer­do­tal, qu’il soit fait d’une manière solen­nelle, qu’il soit fait d’une manie­rez pri­vée, le Saint Sacrifice de la messe garde tou­jours sa valeur, sa valeur mys­té­rieuse, sa valeur incom­men­su­rable, sa valeur infi­nie – Mysterium fidei – Mystère de notre foi.

Nous sommes inca­pables ici-​bas, de com­prendre la gran­deur, la subli­mi­té du Saint Sacrifice de la messe. Nous ne le com­pren­drons qu’au Ciel. Et encore, le comprendrons-​nous par­fai­te­ment ? Avec Dieu, nous com­pren­drons d’une cer­taine manière comme le Bon Dieu le com­prend. Mais seul le Bon Dieu Lui-​même peut péné­trer tout ce mys­tère de notre foi, qui est aus­si le mys­tère de sa cha­ri­té, le mys­tère de son amour pour nous.

Pourquoi offrirez-​vous encore le Saint Sacrifice de la messe, mes chers amis ? Ut vitam habeant et abun­dan­tium habeant. C’est aus­si ce que Notre Seigneur a vou­lu : Pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abon­dance. Car ce n’est pas autre chose que la rai­son d’être du Sacrifice de la messe : Donner la vie.

Mais quelle vie ? Non pas la vie de ce monde, non pas la vie de nos corps, mais la vie sur­na­tu­relle, la vie divine. Car Notre Seigneur a vou­lu nous don­ner sa propre vie, sa vie divine, nous faire entrer dans la Sainte Trinité, tous autant que nous sommes, aus­si petits, aus­si faibles que nos soyons. Notre Seigneur a vou­lu que nous par­ti­ci­pions à sa vie divine. Et c’est pour­quoi Il est mort sur la Croix, pour nous rendre cette vie divine que nous avions perdue.

C’est donc pour don­ner la vie que vous offrez le Saint Sacrifice de la messe ; c’est le fruit du Sacrifice de la messe : c’est l’Eucharistie. L’Eucharistie où se trouvent pré­sents le Corps, l’Âme, la Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Que tout cela est sublime, que tout cela est beau. Et c’est pour­quoi vous êtes pla­cés si haut, mes chers amis. Le prêtre, par son carac­tère sacer­do­tal, res­semble aux anges. N’est-il pas dit – c’est saint Augustin je crois qui dit cela – que s’il ren­con­trait un ange et un prêtre, il s’inclinerait d’abord devant le prêtre avant de s’incliner devant l’ange. Pourquoi ? Parce que le prêtre est mar­qué du carac­tère de Notre Seigneur Jésus-​Christ, du carac­tère sacer­do­tal de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Et par consé­quent il approche de Notre Seigneur Jésus-​Christ de telle manière qu’il ne doit plus être pré­oc­cu­pé que des choses de Dieu, que des choses de Notre Seigneur Jésus-​Christ, que du salut des âmes. Et c’est pour­quoi le Bon Dieu et l’Église demandent d’une manière géné­rale que s’il y a des prêtres qui ne gardent pas la vir­gi­ni­té et selon les lois de l’Église, ce ne peut être qu’une excep­tion. Il est nor­mal, il est juste, il est bon que le prêtre soit vierge, que le prêtre soit céli­ba­taire, afin qu’il soit tout entier aux œuvres de Dieu. Car il donne la vie divine, il donne la vie spi­ri­tuelle. Qu’il soit tout entier à com­mu­ni­quer aux âmes la vie spi­ri­tuelle et la vie divine.

Vous ferez donc cela avec une joie pro­fonde. Quelle satis­fac­tion pour un prêtre et je pense aujourd’hui à ceux qui sont ici pré­sents, chers confrères dans le sacer­doce qui fêtez vos cin­quante ans de sacer­doce, je vou­drais que vous pre­niez ma place ici, pour dire à ces jeunes quelle a été votre joie, quelle a été votre satis­fac­tion, quelles ont été les grâces que le Bon Dieu vous a don­nées au cours de ces cin­quante années de sacer­doce. Rien n’est aus­si beau que le prêtre ; rien n’est aus­si beau qu’un prêtre qui a la foi ; rien n’est aus­si beau qu’un prêtre qui dis­tri­bue la Sainte Communion, qui dis­tri­bue la vie divine aux âmes. Cinquante ans de sacer­doce ! Combien je vous féli­cite mes chers confrères et com­bien je demande à Dieu de vous don­ner encore de nom­breuses années afin que vous soyez un exemple pour ces jeunes prêtres et pour ces sémi­na­ristes qui montent à votre suite vers le sacer­doce, pour don­ner cette vie divine.

Saint Paul lui-​même, dans cette Épître aux Hébreux – que l’on pour­rait appe­ler l’épître sacer­do­tale, l’épître du sacer­doce – saint Paul insiste sur la foi. Et il donne comme exemple de la foi, tous ceux qui ont don­né leur vie pour la foi. Aussi bien de l’Ancien Testament que du Nouveau Testament, tous ces mar­tyrs, tous ceux qui ont ver­sé leur sang pour affir­mer ce que Notre Seigneur Jésus-​Christ leur a appris par révé­la­tion, par sa Révélation.

Et cela vous devez le com­prendre éga­le­ment. On ne peut pas ima­gi­ner le sacer­doce dans un autre esprit que dans l’esprit de la foi, au niveau de la Révélation. S’il n’y avait pas eu la Révélation, il n’y aurait pas eu un prêtre qui aurait reçu un carac­tère comme celui que vous allez rece­voir, le carac­tère sacer­do­tal qui vous confi­gure à Notre Seigneur Jésus-Christ.

Et c’est pour­quoi vous devez avoir une foi pro­fonde, une foi éclai­rée, une foi ferme, une foi indé­fec­tible. Cette foi, c’est votre Credo, c’est le ser­ment que vous avez prê­té hier. Le ser­ment qui repousse toutes les erreurs qui vou­draient cor­rompre notre foi, qui vou­draient l’anéantir, qui vou­draient l’aligner sur la nature, sur les choses natu­relles. Or, il ne s’agit plus des choses natu­relles dans la foi. Il s’agit de dons que le Bon Dieu nous a faits gra­tui­te­ment. Dieu n’était pas obli­gé ni de nous créer, bien sûr de nous don­ner la vie natu­relle ; Il n’était pas obli­gé non plus de nous don­ner la vie surnaturelle.

Il a vou­lu nous don­ner cette vie divine qui nous fait entrer encore une fois, dans le sein de la Sainte Trinité. Et s’Il l’a fait, pouvons-​nous refu­ser cela ? Pouvons-​nous dire : Pourquoi nous avez-​vous tant aimés, ô mon Dieu ? Est-​ce que les hommes peuvent dire des choses sem­blables ? Si Dieu nous a aimés, allons-​nous repous­ser son amour ? Il nous a aimés en nous créant ; Il nous a aimés en nous fai­sant par­ti­ci­per à la vie de la Trinité Sainte.

Eh bien, c’est sur ce plan de la vie divine de la Sainte Trinité que vous devez vous pla­cer, mes chers amis. C’est pour cela que vous avez été consti­tués prêtres. Et par consé­quent vous prê­che­rez, vous prê­che­rez le Credo ; vous prê­che­rez l’Évangile ; vous prê­che­rez sur­tout ce qui a été la rai­son même de l’ordination de Notre Seigneur et la rai­son de sa mort sur la Croix, la rai­son du Saint Sacrifice de la messe, la rai­son de la fon­da­tion de l’Église, la rai­son de la fon­da­tion du sacer­doce. Hélas, il y a le péché ! Si nous n’avions point péché, nous aurions la vie sur­na­tu­relle. Mais Notre Seigneur ne serait pas venu sur la terre pour nous la rendre.

Propter nos­tram salu­tem, des­cen­dit de Cœlis, prop­ter nos­tram salu­tem. C’est pour notre salut qu’il est des­cen­du des Cieux et qu’il est mort sur la Croix.

Par consé­quent, c’est cela que vous prê­che­rez. Et vous prê­che­rez le péché, en fai­sant com­prendre aux hommes qu’ils sont des pécheurs et parce qu’ils sont pécheurs. Notre Seigneur est des­cen­du sur terre et est mort sur la Croix pour les rache­ter, pour leur rendre la vie qu’ils perdent par le péché.

Aujourd’hui, on ne veut plus par­ler du péché. Et c’est dans la mesure où l’on ne parle plus de péché que l’Incarnation devient incom­pré­hen­sible. Que l’Incarnation devient inutile. Pourquoi l’on ne com­prend plus Notre Seigneur Jésus-​Christ, que l’on ne com­prend plus l’Église, ni le sacer­doce, ni le Sacrifice de la messe, ni les sacre­ments. Plus rien n’a de rai­son d’être, s’il n’y a pas le péché à la base, dans notre sainte Religion.

Ô felix culpa, chantons-​nous le Samedi saint. « Ô heu­reuse faute ». Sans doute cela peut paraître extra­or­di­naire de dire une chose pareille. Et pour­tant Notre Seigneur nous a prou­vé un amour réel­le­ment sur­abon­dant après notre péché, que d’une cer­taine manière, véri­ta­ble­ment, nous pou­vons chan­ter Ô felix culpa : Ô heu­reuse faute qui nous a valu tant d’amour de la part de Notre Seigneur Jésus-​Christ. Qu’il ait ver­sé tout son Sang pour nous ici-bas.

Voilà ce qu’est le sacer­doce. Voilà ce qui sera votre joie, mes chers amis, au cours de votre vie. Et ain­si vous entraî­ne­rez der­rière vous, beau­coup d’âmes qui auront besoin de votre minis­tère, qui auront besoin de votre parole, qui auront besoin de votre secours pour mar­cher cou­ra­geu­se­ment vers le Ciel, vers la vie éternelle.

Quant à vous, mes chers sous-​diacres, qui, dans quelques ins­tants, allez faire ce pas, qui mani­fes­tez votre volon­té de vous don­ner à Notre Seigneur Jésus-​Christ tout entier, sans réserve, faites-​le géné­reu­se­ment, ne regar­dez pas en arrière, ne regret­tez rien de ce que vous faites, vous aurez la grâce que le Bon Dieu vous don­ne­ra. Grâce de gar­der le céli­bat, d’être purs pour vous don­ner tout entier au Bon Dieu. Grâce de la prière aus­si. Car à par­tir de ce moment vous êtes obli­gé de réci­ter le saint Office. Hélas, aujourd’hui il n’y a plus d’obligation pour un prêtre même de réci­ter l’Office divin. Quelle tris­tesse ! La prière du prêtre n’est-elle pas essen­tielle pour la Sainte Église ? Le prêtre est le reli­gieux de Dieu. Il est le priant. C’est lui qui doit avoir une âme toute priante toute la jour­née. Et c’est pour­quoi cet Office divin, qui tout au long de la jour­née nous fai­sait prier et offrir à Dieu, notre cœur, nos âmes et toute l’Église est la prière de tous les chrétiens.

Alors aujourd’hui, vous allez assu­mer par votre bré­viaire, vous allez assu­mer la prière de toute l’Église. Et vous allez prier tous les jours jusqu’à la fin de votre vie, pour deman­der à Dieu de répandre ses grâces sur la Sainte Église. C’est là une néces­si­té pour la Sainte Église. La Sainte Église a besoin de ces prières. Elle a besoin de la prière du prêtre.

Comme il est beau de voir dans une petite église de cam­pagne, lorsque l’on a l’occasion de rendre visite, de voir le prêtre devant le Saint Sacrement, réci­tant son Office, priant pour ses parois­siens, priant pour tous les fidèles, aimant se trou­ver à côté de Notre Seigneur. Là vous aime­rez avoir votre prie-​Dieu, à côté du Saint Sacrement. Manifestez votre esprit de prière. Que les fidèles vous voient prier. Il n’y a rien de plus triste pour les fidèles que de s’apercevoir que le prêtre n’est pas un priant, que le prêtre accom­plit son office comme un fonc­tion­naire, qui monte à l’autel, qui en redes­cend et qui part aus­si vite de l’église et qui n’a pas cet esprit de prière.

Vous ne serez pas de ces prêtres. Vous ne serez pas de ceux-​là. Vous serez de ceux qui aiment la prière, qui aiment la manifester.

Lorsque vous serez en groupe, ensemble, si le Bon Dieu vous le per­met un jour, vous réci­te­rez votre prière, ensemble, même si vous n’êtes que deux. Vous la réci­te­rez publi­que­ment, afin que le peuple fidèle voit des prêtres qui prient, des prêtres qui aiment s’unir à Dieu, des prêtres qui ont la foi, des prêtres qui croient en la pré­sence de Notre Seigneur Jésus-​Christ dans la Sainte Eucharistie. Des prêtres qui aiment leur église qui est le cœur du vil­lage, qui est le cœur de l’Église. Toutes ces belles églises qui ont été construites pour la prière.

Voilà ce que vous serez. Voilà ce que vous ferez et en fai­sant cela vous réjoui­rez l’Église, vous réjoui­rez le cœur des fidèles, vous les aide­rez à être tou­jours plus fervents.

Voilà ce que je vou­lais vous dire, mes chers amis, et com­bien nous prie­rons aujourd’hui, au cours de cette Sainte Messe, n’est-ce pas mes bien chers frères, tous ensemble, vous sur­tout chers parents de ces sémi­na­ristes qui êtes venus ici pour assis­ter à leur ordi­na­tion, par­ti­ci­per à leur joie. Demandez à Dieu qu’ils soient de vrais prêtres. Ceux dont l’Église a besoin, ceux que vous dési­rez, ceux que le peuple fidèle attend, ces prêtres de Dieu, ces prêtres qui mani­festent Dieu dans toute leur per­sonne, dans toute leur atti­tude, dans toute leur manière d’être, dans toutes leurs paroles. Voilà ce dont le peuple fidèle a besoin. Et je suis cer­tain que disant cela, je suis en pleine confor­mi­té avec ce que vous pen­sez. C’est pour cela que vous êtes venus nom­breux. Ce n’est pas nous qui vous avons invi­tés à venir nom­breux. Certes nous nous en réjouis­sons vive­ment ; mais nous sommes stu­pé­fait de pen­ser que beau­coup d’entre vous sont venus de loin pour assis­ter à cette belle céré­mo­nie. Nous nous en réjouis­sons et nous voyons dans cette belle assem­blée un signe de ce que dési­rent les fidèles, un signe de ce que désire l’Église. Oh, même si l’Église tra­verse aujourd’hui une tem­pête, tra­verse une tor­nade, soyons bien assu­rés que c’est là que se trouve la véri­té : dans la prière, dans le sacer­doce, dans la véri­té de l’Église, dans la foi. C’est là que se trouve ce qui a fait les saints tout au cours des siècles. Et par consé­quent, nous ne pou­vons pas nous trom­per. Un jour vien­dra où cela sera de nou­veau en hon­neur dans l’Église, nous n’en dou­tons pas. Et nous sommes bien per­sua­dé que c’est dans vos familles pré­ci­sé­ment que vien­dront les voca­tions, voca­tions de prêtres, voca­tions de reli­gieuses, voca­tions de reli­gieux, authen­tiques, véri­tables et non pas sim­ple­ment en apparence.

Prions donc de tout cœur au cours de cette céré­mo­nie Notre Seigneur Jésus-​Christ et sur­tout sa Sainte Mère, la mère du prêtre, la mère du Prêtre éter­nel, la mère de tous ces prêtres, la mère de tous ceux qui le seront dans quelques ins­tants. Qu’elle soit leur sou­tien. Elle com­prend ce qu’est le sacer­doce. La très Sainte Vierge Marie a com­pris ce qu’était le Saint Sacrifice de la messe. Elle a assis­té au pre­mier Sacrifice, au Sacrifice de la Croix. Elle a com­pa­ti à Notre Seigneur Jésus-​Christ. Notre-​Dame de la Compassion, patronne de nos chères reli­gieuses. Elle a com­pris tout cela d’une manière infi­ni­ment plus par­faite que nous ne com­pren­drons jamais.

Alors que nous ayons les yeux fixés sur notre Mère pour lui deman­der de nous don­ner sa foi : Beata qui non vidit et cré­dit. Bienheureuse qui avez cru, de nous don­ner sa foi, de nous don­ner la com­pré­hen­sion du sacer­doce, la com­pré­hen­sion de l’Église et sa sainteté.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.