Sermon de Mgr Lefebvre – Pentecôte – Confirmations – 14 mai 1978

Mes bien chers frères,
Mes bien chers enfants,

La fête de la Pentecôte est admi­ra­ble­ment choi­sie pour rece­voir le sacre­ment de confirmation.

En effet, si la fête de Pâques peut être consi­dé­rée comme la fête du bap­tême, nous sommes par le bap­tême res­sus­cites en Notre Seigneur Jésus-​Christ, par Notre Seigneur Jésus-​Christ, à la vie chré­tienne, à la vie sur­na­tu­relle, par la Pentecôte nous sommes confir­més dans cette grâce. C’est pour­quoi remer­ciez Dieu, de rece­voir le sacre­ment de confir­ma­tion en cette fête du Saint-​Esprit que vous allez rece­voir en abon­dance aujourd’hui par ce sacre­ment qui a été ins­ti­tué par Notre Seigneur Jésus-Christ.

Pourquoi Notre Seigneur a‑t-​il ins­ti­tué le sacre­ment de confir­ma­tion, alors que vous avez déjà reçu le Saint-​Esprit au jour du bap­tême ? En effet, le prêtre qui vous a bap­ti­sé a pro­non­cé ces paroles :

Exit immonde spi­ri­tus et date locum Spiritui Sancto : « Sors de cet enfant, de cette âme, esprit immonde et laisse la place au Saint-Esprit ».

Ces paroles signi­fient bien que par le bap­tême vous avez reçu déjà le Saint-Esprit.

Cependant, les apôtres nous ont ensei­gné que Notre Seigneur avait vou­lu qu’après le bap­tême, les apôtres imposent les mains pour que l’on reçoive encore davan­tage le Saint-Esprit.

Pourquoi ? Parce qu’à mesure que l’on per­sé­vère, que l’on gran­dit dans la vie, dans la vie de la grâce ; on a besoin de forces par­ti­cu­lières. Le com­bat épuise les combattants.

La vie chré­tienne est une vie qui croît comme les plantes, comme la nature. La nature ne fait pas de bonds. Il faut long­temps pour que les plantes croissent.

Eh bien, nous aus­si, pour notre vie spi­ri­tuelle, pour notre vie de la grâce, nous consta­tons que les pro­grès se font len­te­ment. Et nous avons besoin, après un cer­tain temps de vie chré­tienne d’avoir ce secours par­ti­cu­lier du Saint-​Esprit pour main­te­nir notre foi ; pour nous main­te­nir dans le com­bat que nous avons à mener au cours de notre vie.

Et vous par­ti­cu­liè­re­ment, mes chers enfants, à l’âge où vous vous trou­vez, à l’âge de l’adolescence qui vient, eh bien vous aurez des dif­fi­cul­tés à main­te­nir votre vie chré­tienne, sur­tout dans ce monde ; dans ce monde où Satan règne par­tout. Il a tous les moyens à sa dis­po­si­tion pour essayer de vous détour­ner de la vie chré­tienne ; pour essayer de nous détour­ner de la pra­tique des com­man­de­ments de Dieu. C’est pour­quoi, la grâce que vous allez rece­voir vous est tout à fait nécessaire.

Vous ver­rez qu’au début de la céré­mo­nie, l’évêque va étendre les mains en deman­dant à Dieu, de faire des­cendre en vous, les sept dons du Saint-Esprit.

Mais ce n’est pas à ce moment pré­cis que vous rece­vrez la grâce du sacre­ment de confirmation.

Vous rece­vrez la grâce du sacre­ment de confir­ma­tion quand vous vous pré­sen­te­rez devant l’évêque. Vous vous age­nouille­rez devant lui, lorsque vos par­rain et mar­raine pose­ront la main droite sur votre épaule droite et lorsque l’évêque va pro­non­cer les paroles du sacre­ment de confir­ma­tion en vous signant le front du Saint-​Chrême et du signe de la Croix. C’est à ce moment pré­cis que vous rece­vrez la grâce du sacre­ment de confirmation.

Sans doute le Bon Dieu ne per­met pas que ce soit visible. Il pour­rait ; si le Saint-​Esprit vou­lait, il pour­rait se mani­fes­ter – visi­ble­ment – comme il l’a fait lors de la Pentecôte sur les apôtres, en fai­sant des­cendre sur leur tête des langues de feu qui mani­fes­taient la pré­sence du Saint-​Esprit. Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de signe visible, que nous ne devons pas croire, qu’au moment où l’évêque vous donne le sacre­ment de confir­ma­tion, vous ne rece­vez pas le Saint-Esprit.

Vous ne voyez pas vos âmes et pour­tant elles existent. Vous croyez en l’existence de vos âmes. Eh bien, c’est la même chose. Nous ne ver­rons pas, sans doute, le Saint-​Esprit visi­ble­ment des­cendre dans vos âmes, mais vous devez croire, que vrai­ment – en réa­li­té – lorsque vous redes­cen­drez à vos places, vous aurez reçu cette grâce et vous serez plus forts pour com­battre, pour com­battre le bon com­bat de la vie chrétienne.

Alors nous allons tous ensemble et tout à l’heure lorsque la céré­mo­nie du sacre­ment de confir­ma­tion se clô­tu­re­ra, vous réci­te­rez ces prières : Je crois en Dieu, Notre Père, Je vous salue Marie, devant toute l’assemblée ici réunie et avec toute l’assemblée, devant les anges du Ciel, devant vos anges gar­diens, devant tous vos parents, amis, qui sont défunts, qui sont au Ciel, qui du Ciel assistent à cette céré­mo­nie, devant tout le Ciel, devant toute l’Église de la terre, vous pro­fes­se­rez votre foi chré­tienne. Oui, je crois en Dieu le Père, je crois en Notre Seigneur Jésus-​Christ son divin Fils ; je crois au Saint-​Esprit ; je crois à la Sainte Église catho­lique ; je crois au bap­tême pour la rémis­sion des péchés ; enfin je crois à la vie éter­nelle. Vous réci­te­rez cela de tout votre cœur.

Et il faut que ce soit une pro­fes­sion de foi que vous main­te­niez toute votre vie, jusqu’à votre der­nier soupir.

Et puis, vous réci­te­rez la belle prière du Notre Père : « Que votre volon­té soit faite, sur la terre comme au Ciel. » Que tou­jours dans ma vie, j’observe les com­man­de­ments de Dieu ; que tou­jours je fasse la volon­té du Bon Dieu.

Que je par­donne à mes enne­mis comme le Bon Dieu me par­don­ne­ra à moi-​même, je l’espère. Quelle belle prière que celle du Notre Père.

Enfin, vous vous confie­rez à la très Sainte Vierge Marie : « Je vous salue Marie, pleine de grâces. » Vous vous confie­rez à notre bonne Mère du Ciel, qui est ici aus­si avec vous ; qui est près de vous ; qui vous aime et qui ne demande qu’une chose c’est de vous réunir un jour dans le Ciel, avec tous les élus du Ciel. Car tous les élus du Ciel, c’est la famille de la très Sainte Vierge Marie. Nous fai­sons par­tie de la famille de la très Sainte Vierge Marie. Elle est notre Mère.

Alors nous deman­de­rons tous ensemble, nous prie­rons, tous ceux qui vous aiment, qui ont une grande affec­tion pour vous, qui vous ont pré­pa­ré à rece­voir ce sacre­ment, nous prie­rons pour que des grâces abon­dantes des­cendent dans vos âmes.

Au nom du Père et du Fils et du Saint-​Esprit. Ainsi soit-il.

Fondateur de la FSSPX

Mgr Marcel Lefebvre (1905–1991) a occu­pé des postes majeurs dans l’Église en tant que Délégué apos­to­lique pour l’Afrique fran­co­phone puis Supérieur géné­ral de la Congrégation du Saint-​Esprit. Défenseur de la Tradition catho­lique lors du concile Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-​Pie X et le sémi­naire d’Écône. Il sacre pour la Fraternité quatre évêques en 1988 avant de rendre son âme à Dieu trois ans plus tard. Voir sa bio­gra­phie.